76) La cousine au pesant d'Or
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Pas de quarentenaire à la barbe blanche, aux lunettes rondes et au chapon melon dans l'assemblée.
Gareth Greengrass ne semblait pas être de la partie ce soir. Pourtant, Mattheo se persuadait qu'il était l'unique personne capable d'un tel geste.
À moins qu'un étudiant ai reconnu Flora et cherche à la livrer à leur bourreau pour quelques centaines de galions. L'offre était intéressante.
Cela ne pouvait être que ça.
Appoline guidait Mattheo à travers les différentes salles de réceptions de la Villa. Courant de pièces en pièces, ne trouvant rien d'autres que quelques débauchés hystériques dans un état second, les deux s'essouflèrent vite mais n'abandonnèrent pas leur quête.
"Putain de merde, criait Mattheo complètement furieux, pourquoi tu l'as traînée ici ? Quelqu'un l'a reconnue !
- Non, geint Appoline qui retenait ses larmes, tout le monde pense que c'est ma cousine Jane !
- Tu n'aurais jamais dû la quitter des yeux, putain !
- Je ne savais pas !"
Hystérique, Appoline s'époumonait à hurler le vrai et le faux prénom, espérant qu'elle réponde. Ses cris ne surplombaient pas la musique.
Au bout d'un gigantesque couloir de marbre blanc et gris s'implantait un escalier. Mattheo le pointait du doigt.
"Allons voir là-haut.
- L'entrée est interdite.
- Pour...pourquoi ?"
Un nœud serrait tous les organes de son corps.
Le regard apeuré d'Appoline le fit perdre le contrôle. Il la tira de force à l'étage et deux hommes, semblables à deux armoires à glace, leur barrèrent la route.
Le regard assassin de Mattheo aurait pu les foudroyer sur place. Il regrettait terriblement sa baguette.
"Votre nom, monsieur ?"
Appoline lui attrapa le bras, tremblante, comme si cet endroit avait quelque chose d'effrayant. Simplement une succession de portes closes et d'un autre couloir, vêtu de bois brut cette fois-ci, plongé dans l'obscurité d'une lumière tamisée.
Avant qu'il ne réponde, la blonde prit les devants :
"Samuel Morais."
Les deux hommes toisèrent Appoline.
"Monsieur est déjà ici. Et toi, tu es qui ?
- Appoline Delacour !"
Perturbé, ils regardèrent la feuille pliée dans la poche du second.
"Déjà ici... descendez maintenant. Ce n'est pas un terrain de jeu pour les enfants, ici.
- J'ai l'air d'être un enfant ? S'énerva Mattheo. Dégagez, putain."
Blanche comme un linge, la bouche aussi sèche que le désert le plus arride, Appoline tremblait à présent de la tête aux pieds.
Elle pensait comprendre ce qui était en train de se passer. Son esprit lui criait que c'était faux, pourtant, elle guidait quand même Mattheo vers une des portes. Une porte bien précise.
Elle se trouvait elle-même dans cette pièce quelques heures auparavant, avec le même garçon. Son regard horrifié se posa sur Mattheo, indéniablement confus et en furie.
La délicate main tremblante de la jeune fille fit tourner la poignée en or souillé et elle ne pu s'empêcher d'hurler en découvrant le tableau qui se peignait de l'autre côté.
Inconsciente, étendue sur le sol, les cheveux en désordre, le teint blafard qui tournait presque au vert, Flora se trouvait bien là. Sa merveilleuse robe noire lui donnait une impression de diable déchu, de princesse empoisonnée.
Son ravisseur ne pouvait être que Samuel, penchée vers elle, le regard avide, pupilles et narines dilatées. Les effets personnels de Flora, comme son sac et sa baguette, étaient éparpillés tout autour de sa carcasse.
Son expression changea du tout au tout lorsque Mattheo fonça droit sur lui comme un taureau sur un drap rouge vif.
Le poing de Riddle lui éclata la mâchoire et l'os de la pommette. Samuel tomba au sol dans un bruit sourd, n'étouffant pas son déchirant cri de souffrance. Mattheo ne se priva pas d'un autre coup de poing impeccablement placé et se delecta de le voir cracher du sang en pleurant.
"Arrête ! Hurlait Appoline, complètement tétanisée. Arrête ! Arrête ! On ne sait pas ce qu'il se passe, il..."
Piqué au vif, Mattheo attrapa Samuel par la gorge pour le jeter par terre, satisfait d'entendre ses os claquer contre le parquet lustré. Il le tenait par les cheveux comme Bellatrix lui avait apprit : "ces gens ne sont rien que des bestioles effrayées" lui avait-elle dit, une fois.
Telle mère, tel fils.
"Qu'est-ce que tu lui as fais ?"
Le sang qu'il crachait l'empêchait de répondre. Mattheo le souleva par l'encolure de sa tunique, enflammé d'une rage nourrie d'essence.
"Réponds-moi ou je te défonce."
Samuel eu un spasme d'effroi et de douleur. Il tourna ses yeux injectés de sang vers Appoline, tétanisée sur le seuil, sa main couvrant sa bouche grande ouverte.
"C'est elle, gromella t-il en ravalant le sang. Quelques verres, quelques baisers et sa langue se délie."
L'interessée vacilla contre l'encadrement de la porte, tremblante comme une feuille, réalisant la portée de ses actes. Une situation qu'elle n'aurait jamais imaginé, surtout pas venant de Samuel. Elle pensait le connaître par cœur, sur le bout des doigts, et que leur lien valait bien un petit secret de famille.
Appoline n'avait pas idée d'à quel point la vie de Flora pouvait être si facilement menacée. La blonde s'effondra en sanglots quand le regard tueur de Mattheo la perfora.
"Tu n'aurais jamais dû venir, poursuivit Samuel en s'adressant à l'autre garçon, maintenant je vous ai tous les deux sous la main et je vais vous rapatrier en grande vitesse chez vous et savourer la gloire de vous avoir retrouvé.
- Qu'est-ce que tu lui as dit ? S'étrangla Mattheo.
- Samuel ! Pleurait Appoline, le regard suppliant. Pourquoi ? Je te faisais confiance, je...
- Tu es vraiment stupide, cracha Samuel.
- J'ai juste raconté ce que je savais, j'ai donné vos vrais noms et je lui ai dit, pour l'or et..."
Comprenant que cette fouine avait écouté aux portes, Mattheo s'obligea à ravaler les reproches pour agir.
Le corps de Samuel s'éclata contre le mur. Heureusement que Mattheo savait user de ses bras et de ses poings pour se défendre. Poudlard l'avait forgé.
Balançant l'inconscience Flora sur son épaule, il tira Appoline hors de la chambre. Son cœur battait à tout rompre, d'épuisement, de colère et de peur.
Ils étaient démasqués.
Appoline lui fit signe de la suivre et tous les trois s'enfermèrent à double tour dans une des salles de bain de l'étage. Reposant la jeune femme inerte au sol, Mattheo se précipita pour barricader la porte de meubles.
Les vibrations de la musique faisaient trembler les murs. Des cris retentissaient dans le couloir, plusieurs voix hurlaient le prénom d'Appoline. Terrifiée, Delacour plaquait ses deux mains contre sa bouche afin s'étouffer les lamentations de ses pleurs.
Complètement impuissante, elle regardait Mattheo traîner Flora jusqu'à l'immense baignoire faite de pierres brutes pour lui enfoncer deux doigts profondément dans la gorge. Prise de relants, son corps réagit immédiatement et en réaction, ses yeux injectés de sang s'entre-ouvrirent.
Au même instant, depuis le couloir, la voix de Charlotte interpellait son indésirable invité :
"Appoline ! Ne te cache pas avec tes nouveaux amis ! Tout le monde vous cherche."
Ils échangèrent un regard d'effroi.
Flora, le ventre appuyée contre le rebord du bain, continuait de se vider. Des larmes de douleur roulaient doucement de ses yeux mi-clos. Elle n'avait absolument pas retrouvé ses esprits, se contentant de répondre au besoin imminent de son corps provoqué par les doigts de Mattheo au fond de sa bouche.
Incapable de se déplacer, de se battre ou même de se défendre, leur fuite s'annonçait impossible.
Qui plus est, Mattheo ne connaissait ni les lieux, ni ses ennemis. Il ne pouvait estimer leur degré de dangerosité et sans baguette, la force de ses poings deviendra rapidement insuffisante.
D'un main, il maintenait les quelques mèches qui glissaient sur le visage de Flora pour l'en dégager, de l'autre, il carressait frénétiquement son dos dans un mouvement d'encouragement.
"J'espère que tu as une idée pour nous sortir d'ici."
En réponse, la tête d'Appoline alla de droite à gauche.
"Alors réfléchis, merde ! Fouille tous les placards, trouve quelque chose qui nous aidera à nous défendre ! Tes amis sont dingues !"
Les siens aussi, mais il n'en parla pas.
Pendant qu'elle s'activait, encore secouée par les évènements, Flora se relaissa tomber lourdement à terre, repliant les jambes contre sa poitrine.
Elle luttait de toutes ses forces pour s'éveiller, vaporeuse et franchement défoncée.
"Flora, sussura Mattheo en la tenant par les épaules, ça va ?"
Sa tête pesait si lourd que la maintenir relevait d'un effort surhumain. Son cœur pompait à toute vitesse, la sensation de nausée s'amplifiait à mesure qu'elle ouvrait les yeux. Elle était incapable de parler.
"Elle a beaucoup bu, informa Appoline en se tournant vers eux, elle était déjà dans un état second avant de tomber sur Samuel.
- Il l'a drogué, affirma Mattheo, j'ai senti le goût."
Elle le devisagea, n'osant pas demander comment, avant de refermer le premier placard. À moins de jeter des savonnettes au lait d'ânesse sur leurs adversaires, rien ici ne leur serait utile.
Mattheo enroula ses doigts autour de ceux de Flora qui tremblaient excessivement. Son visage était collant de sueur et tordu de douleur.
Il se décida de l'asperger d'eau fraîche, l'aidant à en boire quelque gorgées. L'estomac de Flora se contractait, refusant d'ingérer n'importe quel autre liquide.
De ses gestes tendres cachant surtout de la culpabilité, Mattheo continuait de l'hydrater.
Les cris de sollicitations à leurs encontres reprirent dans le couloir. Ils se rapprochaient. Ils allaient les trouver.
Appoline se figea en les entendant.
"Je vais les éloigner, conclu Mattheo qui caressait le visage de Flora de ses mains trempées, tu en profiteras pour vous sortir de là et tout raconter à Weasley."
La blonde pâlit, presque aussi blanche que le marbre de l'évier.
"Je n'aurai jamais la force pour la porter jusqu'à la chaumière.
- Elle ne peut pas rester ici, trancha froidement le garçon en la fusillant du regard, et elle est ici par ta faute. Maintenant, tu vas assumer tes erreurs et la sortir de là. Vivante, évidemment."
Alors que ses jambes se tendaient pour l'élever du sol et courir hors de la pièce, une pression entre ses doigts lui serra le cœur.
Flora, de ses maigres forces, essayait de le retenir.
Il lâcha brusquement sa main qui retomba mollement contre le carrelage froid, refusant de se retourner ou de poser les yeux sur elle au risque de changer d'avis et de rester auprès d'elle.
La main posée sur la poignée, l'air faussement calme et assuré, il jeta un dernier regard de soutien et d'autorité à Appoline, qui hocha la tête, la gorge sèche.
Le sort de Flora dépendait désormais d'elle.
Ce n'était pas ce genres d'aventures dont rêvait Appoline.
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* j'essaye de mettre des images mais Wattapad bug à mort, me déforme la mise en page et supprimé des parties du texte et refuse de publier donc J'ABANDONNE dsllll
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