55) Un retour à Poudlard
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Neville Longdubas avait été d'un grand soutien envers Mattheo Riddle. Durant son hospitalisation, il lui envoyait lettres et fleurs pour lui souhaiter bon rétablissement. Ces petites attentions avaient touchées Mattheo. Ils n'avaient jamais été particulièrement amis mais il n'oubliait pas à quel point il lui était redevable. Neville lui avait sauvé la vie. Sans son injection et son savoir-faire, le poison aurait eu raison de lui.
Aux Trois Balais, les deux garçons s'étaient retrouvés. Mattheo avait proposé à Neville de se revoir, surtout pour qu'il puisse le remercier de vive-voix. Il avait beau descendre d'une famille particulièrement riche, Mattheo estimait qu'aucun cadeau, aucun argent ne pourrait avoir la même valeur que le geste de Neville.
Longdubas était devenu directeur à Poudlard. Cela faisait sens. Il avait cette humanité sincère et profonde qui ferait de lui un excellent directeur. Neville, épaulé de Flora et Ginny, avait fondé sa propre école dans la salle sur demande. Ensemble, ils avaient fait survire une groupe d'une centaine de personnes. Il tenait plus que tout à faire renaître Poudlard de ses cendres en prenant la relève.
"Je ne sais pas quoi t'offrir pour te remercier, avoua Mattheo en joignant une bieuraubeurre à ses lèvres.
- Rien, sourit Neville, rien du tout. Enfin, je t'avoue que j'ai une petite idée."
Le regard de Gryffindor brillait de malice. Neville avait beaucoup changé. Il dégageait tant de préstence, de sûreté et de confiance qu'un aveugle tomberait sous son charme. Il n'avait plus rien du petit Gryffindor effacé et timide mais bien la carure parfaite du directeur de Poudlard.
"Je suis en manque de personnel, souffla t-il en tripotant sa pinte, et... et j'ai pensé à toi.
- Comment ça ? Répondit Mattheo, confus.
- Nous avons un poste à pourvoir. Plusieurs, à vrai dire.
- Neville...
- S'il te plaît, écoute. Je souhaiterai que monsieur Riddle, toi qui a subit la magie noire et qui la connaît mieux que personne, reprenne le poste de professeur de défenses contre les forces du mal. Tu ne pourras qu'être excellent."
Surprit, Mattheo arqua les sourcils, la bouche entre-ouverte. Jamais il n'avait songé à retourner à Poudlard un jour. L'idée l'effrayait et l'excitatait en même temps. Revenir dans cette école, c'était aussi faire face à ses plus beaux souvenirs comme à ses plus terribles traumatismes. Ces bons moments lui laissaient un goût amer en bouche. Le bonheur nourrissait le malheur.
Ce serait également un excellent moyen de rebondir, de faire de ses faiblesses une force et du pire de lui-même quelque chose d'utile et bien plus beau. Il pourrait enseigner aux apprentis sorciers à se défendre contre les forces du mal, à savoir les reconnaître et à s'en protéger. Ainsi, Mattheo pourrait réparer ses propres blessures et s'assurer que jamais personne ne subisse ce qu'il avait du vivre.
"Je te laisse le temps d'y réfléchir. J'ai aussi pensé à Flora."
Mattheo tiqua d'une légère grimace à l'entente de ce prénom.
"Je n'arrive plus à la joindre, s'attrista Neville. J'aurai aimé pouvoir en échanger avec elle directement. Je l'imagine à tellement de poste : professeur de Quidditch, remplaçante de Hagrid ou bien même ma seconde."
Mattheo hocha difficilement la tête, aquiescant, la bouche sèche. Il reprit une plus grosse gorgée, comme pour se donner du courage. Il avait des souvenirs d'elle partout, même ici.
"On faisait une équipe d'enfer, sourit Neville avec nostalgie, on aurait été superbes à la direction de Poudlard ensembles. Tu pourrais lui faire passer le message ?
- Ça risque d'être... compliqué. Impossible, en fait."
Un éclair de tristesse traversa les yeux de Mattheo.
"Elle ne va pas bien ? S'inquiéta le directeur de Poudlard.
- J'ai dû couper les ponts avec elle..."
Le visage de Neville se décomposa d'étonnement.
Comme tout le monde, il avait entendu les rumeurs de mariage concernant Mattheo et Daphnée et n'avait pas non plus loupé la relation entre Krum et Scamander.
Il n'y avait jamais réellement cru.
Durant cette bataille, il avait été témoin de l'amour le plus sincère et intense qu'il n'ai jamais vu. Ils avaient été prêt à mourir pour se protéger.
Il avait vu Flora se jeter sur Nagini, Mattheo tuer sa mère de ses propres mains.
Agonisante, Flora avait tout fait pour le maintenir en vie.
Les actes valaient plus que des paroles. Ils étaient prêts à tout l'un pour l'autre.
"P-pourquoi ?
- Tu as l'air sous le choc, rit Mattheo.
- Un peu, oui."
Le cœur de Mattheo se serra.
"Je suis vraiment étonné, reprit Neville, je... c'est elle qui t'a sauvé de la morsure de Nagini. Pas moi, pas vraiment. Et tu... enfin, vous étiez prêt à sacrifier vos vies l'un pour l'autre.
- Flora l'aurait fait pour n'importe qui, argumenta Mattheo.
- Je ne crois pas. Tu devais être inconscient pour recevoir l'injection anti-venin, expliqua le directeur de Poudlard, et elle était vraiment mal en point. Quand les Malfoy sont venus te chercher... elle a tout essayer pour les éloigner de toi. Tu veux savoir ce qu'elle a dit ?
- Oui, s'il te plaît, murmura Mattheo.
- Qu'elle refusait qu'ils t'arrachent à elle. Elle s'est physiquement opposé, Mattheo, raconta Neville d'un air grave. Quand ils t'ont emmené, j'imagine que l'adrénaline et la pression sont retombées et elle a perdu connaissance."
Mattheo déglutit.
Il ne doutait pas vraiment de l'amour de Flora mais préférait se leurrer en se disant qu'elle aurait agit exactement de la même façon pour n'importe qui. Qu'il n'avait rien d'unique à ses yeux.
"Écoute, je suis désolé de te décevoir, s'agaça Mattheo.
- Pas du tout. Je suis juste surpris."
Un silence tomba sur le duo. Autour d'eux, des jeunes attablés faisaient du bruit, s'agitaient, riaient plus fort que nécessaire. La musique de fond, un jazz doux et profond, se proliférait doucement dans la pièce. Il faisait particulièrement lourd, ce soir, le ciel était chargé d'électricité et de nuages noir.
"Je peux te confier un secret ?"
Le Gryffindor hocha la tête, inquiet de ce qu'il allait entendre.
"Je n'ai pas choisi ce mariage avec Daphnée."
Le ton de sa voix indiquait qu'il n'était pas ravi de la situation.
"Alors viens à Poudlard, lui répondit Neville en chuchotant, tu seras plus tranquille là-bas.
- C'est d'accord. Neville, hésita Mattheo, je peux te poser une question ?
- Bien-sûr.
- Pourquoi tu ne me détestes pas ?"
Un immense sourire illumina le visage de Longdubas qui s'était affiné avec l'âge. Ses joues rebondies avaient disparues, laissant place à une mâchoire tracée, dévoilant de longs traits plus fins.
Longtemps, Mattheo Riddle l'avait effrayé. Il aurait été du genre à faire de Neville une seule bouchée, les élèves de son genre se faisaient tyranisés par Mattheo et son grouoe. Son arrogance, se démesure, la violence dont il témoignait intimidait Neville. À présent, Mattheo Riddle l'impressionnait. Il était heureux de l'avoir dans son équipe.
Neville avait comprit pourquoi cette arrogance, cette démesure, cette violence. Mattheo avait prit sens aux yeux de Neville durant la bataille. Un être comme un autre, aimant, protégeant, se repentissant. Son cœur le dirigeait et l'avait toujours fait, bien que plus Bellatrix ou Voldemort. À sa façon, avec ses moyens, lui aussi avait résisté.
"Pourquoi je te détesterais ?
- Ma mère a... torturé tes parents.
- Jusqu'à la folie, précisa t-il.
- Tu sais, j'y suis passé aussi, souffla douloureusement Mattheo.
- Et tu n'es pas devenu fou.
- Je crains que si, rit le Serpentard, tous ceux qui sont passés sous la baguette de Bellatrix sont devenus dingue.
- C'est précisément pour ça que je ne te déteste pas. Tu n'es pas elle."
Les pensées de Mattheo s'envolèrent pour Flora. L'imaginer de retour à Poudlard et enseigner à ses côtés le faisait rêver. Malheureusement, le monde entier semblait connaître le moindre détail de leur relation sur les bouts des doigts. Leur parcours ne serait pas sans embûches, à l'usuel, mais ils pourraient enfin exister et se retrouver.
Regardant la pluie s'abattre par la fenêtre de la taverne, Mattheo fantasmait la vie qu'il n'aurait jamais. Enseignant à Poudlard, avec elle. Un éclair déchira le ciel au même instant, comme un signe précurseur que son rêve éveillé en resterait un. Daphnée l'attendait certainement au Manoir. À la manière d'une sangsue, elle s'accrochait à lui et lui pompait toute son énergie vitale.
Le pire restait Gareth. Son regard faussement paternel et subliminalement menaçant l'alertait. Monsieur Greengrass, énorme fortune et sang pur, avait un nom. Une réputation. Un empire. Ce qu'il voulait, il l'obtenait d'un claquement de doigt.
L'innocence de Mattheo, Gareth Greengrass l'avait acheté, profitant pour faire de l'enfant du diable son esclave, un des siens, sa propriété. Derrière les rides naissantes au bord de ses yeux lorsqu'il souriait, Mattheo decelait du vice.
Il n'était pas un être humain à ses yeux, il n'avait pas la moindre valeur ou une once d'éthique.
Il était un enrichissement personnel, une brique de plus pour élever plus haut encore son sombre royaume.
Depuis leur dispute au sujet de ses déclarations épistolaires enflammées, le faux couple ne s'était pas vraiment adressé la parole, sauf pour quelques banalités. La blonde continuait à venir au Manoir, suivant sa petite sœur à la trace. Elle lui avait demandé du sel, du poivre, du sucre, tout et n'importe quoi comme prétexte pour lui adresser la parole. Mattheo se sentait lessivé. Cette fille lui donnait mal au crâne. Toujours tapie dans son ombre, les yeux rivés sur lui, contrôlant ses moindres faits et gestes.
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(Tw : menaces explicites / sexe / agression sexuelle)
En fin de soirée, la tempête avait explosée. Il pleuvait des cordes, le ciel grondait, pleurant toute sa rage. Capuche sur la tête, les mains dans les poches, Mattheo se dirigeait vers son lieu d'habitation sans se presser. L'eau avait ruiné sa cigarette qu'il balança dans une flaque à contre-cœur. L'immense portail noir du manoir se dessinait à l'horizon. Mattheo avait envie d'exploser comme l'orage, de faire gronder ce poids qui nouait son estomac.
"Gamin."
Surprit, Mattheo sursauta, se retournant dans tous les sens afin d'identifier la voix qui venait de l'interpeller avec sévérité.
Une silhouette se détacha de l'obscurité, grande, trappue, protégée sous un immense parapluie. Cette personne sortait tout droit du manoir et en se rapprochant, Mattheo distingua une barbe blanche, des lunettes rondes, de fins cheveux blancs.
Gareth Greengrass, son nouveau pire cauchemar, se stoppa devant lui, l'air contrarié.
"Ma fille m'a informé de tes tromperies."
Son ton calme, le faux sourire scotché sur ses lèvres et la lueur dans ses prunelles profondément bleues sonnaient comme un avertissement. Inquiet, Mattheo recula d'un pas, trempant ses chaussures en toile dans une flaque, la pluie fouettant son visage. Mattheo savait repérer une personne mal intentionnée dorénavant et Gareth ne lui inspirait rien de positif.
"J'aimerai que tu n'oublies pas qu'au moindre faux pas, gronda Gareth Greengras par dessus l'orage, j'ai le pouvoir de t'exécuter sur la place publique et de faire passer ça pour un évènement nécessaire."
Le sang de Mattheo se glaça. Le vent se mit à souffler encore plus fort, comme si le mécontentement de Gareth était intimement lié aux intempéries. Comme s'il possédait les pleins pouvoirs, même sur la nature.
"Tu vas me faire le plaisir d'aller rejoindre ta fiancée et de la baiser jusqu'à ce qu'elle croit que tu l'aimes vraiment."
La sensation que son cœur venait de lui tomber dans le ventre lui donna la nausée qui le secoua d'un effroyable frisson.
"Ma fille mérite un mari exemplaire, n'est-ce pas ? Fit le monsieur en souriant à nouveau. Elle est merveilleuse."
Choqué, les lèvres de Mattheo restaient cousues entre elles. Son visage décomposé et sa posture tétanisée contentèrent Gareth.
"Au moindre écart, monsieur Riddle, c'est le cadavre de Flora Scamander que je te ferai baiser sous mes yeux. Juste après, je trancherai ta gorge de merdeux pour que tu puisses la rejoindre. Puis on se délectera de tes boyaux en plat principal. "
Il disparaissait déjà dans la pénombre à peine sa phrase ponctuée. La bouche entre-ouverte, Mattheo regarda la silhouette s'effacer jusqu'à disparaître de son champ de vision. Ses paroles lui retournèrent l'estomac et il dû prendre sur lui pour regagner l'intérieur du manoir.
La guerre était terminée pour tout le monde sauf pour lui. Il était né pion, il mourrait pion.
En ouvrant la porte de sa chambre, Mattheo découvrit Daphnée assise au milieu de son lit, les draps défaits, en sous-vetements. Elle ne portait qu'une petite culotte et un soutien gorge en dentelle couleur menthe, contrastant drôlement avec sa peau blanche comme neige.
La jeune femme se dressa sur les genoux, écartant les cuisses, souriante.
Puisqu'il ne semblait pas vouloir faire le premier pas vers elle, elle s'en chargerait. Une femme devait savoir contenter son homme et lui offrir plaisir et satisfaction.
Voyant qu'il ne réagissait pas aussi euphoriquement qu'elle l'avait éspéré Daphnée se leva, se déplaçant aussi sensuellement qu'elle le pouvait pour lui tenir les mains et l'attirer dans la chambre.
"Faisons la paix, Matty." Lui sussura Daphnée dans l'oreille.
Il détestait ce putain de surnom idiot, cet ensemble de mauvais goût, ses airs faussement angéliques.
Il s'était fait avoir en la pensant victime, au même niveau que lui.
Il était un caprice de Daphnée.
Daphnée le renversa sur le matelas, ses vêtements gorgés de pluie trempèrent la literie.
À califourchon sur son promis, elle fit descendre le zip de sa veste pour l'en libérer.
"Mon bébé, souffla t-elle toute fiévreuse, je sais que tu en as envie. Je le sens ! Juste là !"
Elle resserra ses cuisses et bientôt, Mattheo étouffait dans son pantalon.
En réponse, il lui attrapa indelicatement les cheveux, écrasant sa bouche contre la sienne, de façon animale et inanimée.
Satisfaite, Daphnée balança le reste des vêtements mouillés à travers la chambre. Elle avait retrouvé son homme et rien ne la rendait plus heureuse.
Alors qu'elle chauvauchait un Mattheo à la limite de l'inertie, de toutes ses forces, au plus profond d'elle et que le lit menaçait de rompre, elle lui assena une gifle. D'abord, pour le réveiller, puis ensuite, elle lui attrapa les cheveux d'une sacrée poigne pour le forcer à la regarder dans les yeux.
"Mon amour, gémissait-elle avec colère, regarde-moi. Si je te surprends encore avoir quelque chose à faire avec cette putain, je la tue."
Surprit par la folie qui semblait prendre possession de Daphnée, Mattheo la renversa sur le lit, se retirant d'elle, confus et vertigineux. Le contraste entre le plaisir, la douleur et son comportement dingue le bouleversait.
"Ferme les yeux, ordonna t-elle écrasée sous son corps, imagine la. Je peux être elle et tout ce que tu souhaites que je sois. Ferme les yeux. Qu'est-ce que tu voudrais lui faire ?"
Elle avait posé sa main sur les yeux de Mattheo. Comme il ne réagissait pas, elle lui donna un coup de genoux.
L'esprit de Mattheo était loin d'être clair.
Son cœur palpitait de peur, d'angoisse et d'un désir qui lui provenait du fond des tripes.
Prit au piège. Un pion. Encore et toujours, partout et surtout maintenant.
En réponse, il embrassa simplement Daphnée mais ses lèvres n'avaient pas son goût. Son baiser n'était pas aussi satisfaisant, remplissant, enivrant. Elle n'était pas Flora.
En le réalisant, un brin de lumière le traversa. Mattheo retira de force la main plaquée sur ses yeux, repoussant Daphnée.
"Arrête tes conneries, s'énerva t-il.
- Tu aimes ça, rit Daphnée.
- Tu me fais peur."
Alors, pour le satisfaire, Daphnée reprit son air d'ange, recouvrant sa poitrine sous les draps, battant innocemment des cils. Ce garçon la rendait folle d'amour. Elle le voulait tour entier, rien que pour elle, pour toujours et à jamais.
S'il préférait les prudes ou les timides vierges, elle le sera.
Mattheo se précipita, nu, dans la salle de bain, prenant soin de fermer la porte à clé derrière lui.
La première chose qu'il fut obligé de voir était son reflet dans le miroir. Décoiffé, déshabillé, minable. Sa joue était rouge, la trace de la main se dessinait distinctement dessus.
En se rendant compte qu'il tremblait comme une feuille, Mattheo se laissa tomber par terre, adossé à la baignoire, pleurant comme le ciel.
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