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Newt avait fait transplaner le duo et lui-même jusqu'au domicile des Scamander, celui de la région. Flora rentrait finalement à la maison pour les vacances en s'aggrippant aux bras de son grand-père qui la traînait jusqu'à l'intérieur. Affaiblie, bouleversée et blessée, elle s'était laissé tomber dans les bras de son sauveur.

De dehors, la maison était charmante, semblable à une petite hutte de bois, un repère de lutins. Nichée en haut d'une colline, entourée de ruisseaux et d'une forêt verte, la maison cachait derrière son flan une étendue de prairie ou gambadaient quelques animaux que Mattheo ne connaissait pas. Dès animaux fantastiques tactiques qui vivaient en liberté dans les hectares de champs appartenant aux Scamander.

À l'intérieur, l'espace était restreint mais l'atmosphère chaleureuse. Le petit salon était habillé d'une magnifique bibliothèque surmontée de photos de familles durant leurs voyages d'exploration. Un canapé d'angle faisait face à cette cheminée, recouvert de plaids réconfortants et doux. Sur la petite table basse trônait des bouquins et quelques bougies consumées. Une odeur de cannelle et de gingembre embaumait les pièces, une odeur gourmande et épicée.

La cuisine était ouverte sur le salon et la salle à manger, baignée par la lumière des baies-vitrées qui la composaient. Des plantes étaient suspendues par leur pots, d'autres jaillissaient dans certains coins de la pièce. Entre la salle à manger et le salon se tenait fièrement une immense bibliothèque de vieux livres de magie, à la couverture en cuir et aux reliures dorés.

Newton déposa avec autant de délicatesse que possible sa petite fille au seuil du salon. Madame Scamander souffla de soulagement en se précipitant sur sa fille, la serrant dans ses bras. Elle était en pleurs. Mattheo se tenait à l'écart, toujours tremblant et sonné par les évènements.

"Ma fille, geint madame Scamander, qu'est-ce qu'ils t'ont fait. Viens, vite, je vais te soigner."

La mère de Flora était incroyablement douée en botanique. Elle en avait fait sa spécialité durant ses études. La femme brune, les cheveux rassemblés en chignon, aida Flora à s'installer sur le canapé et fouilla les commodes à la recherches de ses remèdes miraculeux. Elle se dépêcha de fabriquer un remède rapide contre les blessures ouvertes.

"Où est papa ?"

Newt quitta la pièce bizarrement. Sa mère ne dit mot, continuant à malaxer des feuilles aux fortes senteurs, faisant mine d'être infiniment concentrée. Elle se remit à pleurer en tendant le contenu terminé à sa fille.

"Maman ! Haussa t-elle le ton. Où est mon père ?"

Si Mattheo avait pu se confondre avec un mur, il l'aurait fait.

"Dis lui, Dahlia."

Newt avait parlé depuis la cuisine, là où il s'était réfugié. Flora n'eu pas besoin de mots. L'expression horrifié et chagriné de sa mère lui disait déjà tout.

"Non... non ? Maman !"

Madame Scamander explosa en sanglots, s'agenouillant vers sa fille, lui tenant les mains. Flora avait de plus en plus de mal à respirer, incapable de croire en cette mauvaise nouvelle que personne n'arrivait à lui annoncer. Prise de panique, Flora se leva maladroitement avant d'elle aussi s'effondrer en larmes.

"Le ministère a été attaqué il y a quelques heures, pleurait Dahlia, ils l'ont tués."

Flora pleurait tellement fort qu'elle hoquetait et ne pércutait plus rien. Un bourdonnement effroyable bouchait ses tympans, ses yeux tellement embrumés ne voyaient plus rien. Sa mère la serra dans ses bras.

"Dieu merci, tu es vivante, souffla t-elle. J'ai eu tellement peur de te perdre, toi aussi."

Flora se laissa retomber sur le canapé, vidée, bonne qu'à pleurer toutes les larmes de son corps. Mattheo n'osait plus bouger, se sentant malgré lui indéniablement responsable. Il se collait au mur, le cœur battant à la chamade. Le stress, l'angoisse, l'anxiété et la panique lui maetellaient le cerveau. Toute la soirée, il avait regardé Flora souffrir, impuissant.

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Des heures étaient passées. Newt avait forcé sa petite fille à boire le breuvage de guérison, l'avait serré dans ses bras pour la consoler. Elle ne pleurait plus, mais son cœur battait à vide. Les yeux dans le vague, le visage le plus chagriné au monde, Flora n'avait plus la force de bouger le moindre muscle. Mattheo s'était installé à côté d'elle, glissant le plaid sur ses jambes nues et mutilées. Il n'avait pas prononcé un mot, ne sachant vraiment pas ce qui était adapté dans cette situation.

Dahlia et Newt dormaient dans une chambre respective. Flora, malgré l'épuisement principalement émotionnel, ne trouvait pas le courage de s'endormir. Son cerveau tournait en boucle sur son père, sur l'attaque du Terrier, sur sa torture.

"Je n'ai même pas pu lui dire au revoir."

Elle renifla avec désespoir, les yeux brillants de milles douleurs.

"C'était mon papa..."

Flora explosa de nouveau en larmes. Cette fois, Mattheo l'attira dans ses bras en retenant les siennes. Sa tête lui semblait trop lourde pour son corps, ses paupières se fermaient toute seule. Il basculait en arrière, essayant de se maintenir éveillé. Il n'avait aucune idée de l'heure, mais le soleil dehors s'était déjà levé.

"Dort, ordonna t-elle avec tendresse au garçon, ça va aller."

Mattheo roula des yeux.

"Je suis pas fatigué.
- Dort."

Le Prince en cavale s'allongea sur le canapé, attirant Flora contre lui. Elle enfouit la tête contre son torse, reniflant encore de chagrin. Mattheo passa une main dans ses cheveux recouverts de sang séché. Ses yeux se fermaient malgré lui.

"Mattheo, souffla Flora, c'était ton anniversaire."

Il la serra plus fort contre elle. C'était la seule à s'en être souvenue. Il était né à quelques jours d'intervalle d'Harry, faisant de lui une tare, l'enfant maudit.

"Joyeux anniversaire."

Dans les bras l'un de l'autre, comme avant, au bon vieux temps, le sommeil les gagna fatalement. Tous les deux en avaient cruellement besoin. Flora enroula délicatement sa main autour de l'avant bras de Mattheo, celui qui lui avait été tatoué de force. Une blessure presque encore vive déformait à peine le tatouage. Mattheo avait frénétiquement arraché la peau de son bras, espérant faire disparaître cette maudite marque, en vain.

Le lendemain matin, Mattheo fut le premier réveillé. Sur la table basse du salon patientait un petit papier cadeau, emballé dans un papier craft. Son prénom était inscrit sur une jolie étiquette couleur moutarde. Un sourire trancha immédiatement son visage.

Mattheo le déballa. Se trouvait à l'intérieur un bijou en argent, une chevalière. Sur la face visible était gravé ses initiales : MR. Sur l'autre côté, celui contre sa peau, était gravé "FS". Il enfila la bague sans plus attendre, touché du geste, appréciant la beauté du bijou et de la symbolique cachée derrière.

"Un jour, moi aussi je t'offrirai une bague", pensa Mattheo en regardant Flora endormie.

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Les premiers jours étaient passés, la tempête s'estompait, la tristesse demeurait.

Newt montrait à Mattheo les animaux fantastiques qui se balandaient en liberté dans la prairie, lui expliquant leurs modes de vie, leur alimentation, leurs particularités. Amusé, Mattheo prêtait grande attention. Newt avait les yeux brillants, comme Flora, lorsqu'il parlait de ces drôles de bestioles qui n'interessaient personne. Tout le monde avait raison, Flora tenait beaucoup de son grand-père.

Mattheo avait été accepté chaleureusement par ce qu'il restait de la famille Scamander. Les repas abondant, les balades dans la nature, les cours sur les animaux fantastiques, il se sentait sur une autre planète, protégé dans un Havre de paix.

Le temps du manoir, de l'odeur du sang et des capes noir lui semblait si loin mais toujours si menaçant.

Flora s'était remise de ses blessures grâce aux mélanges botaniques de sa mère.

Chaque soir, Mattheo se faufilait hors du canapé pour rejoindre Flora dans son lit. Chaque soir, ils s'endormaient dans les bras l'un de l'autre. Chaque soir, Flora de réveillait au bout d'une heure, éprouvée par des cauchemars. Le décès de son père la faisait terriblement souffrir mais elle en demeurait silencieuse.

Dans son esprit, un plan se paufinait. Ils allaient partir, Mattheo et elle, en direction du Terrier afin de récupérer la coupe. Ensuite, elle mettrait en place le plan d'Hermione : réunir l'armée de Dumbledore, se préparer à la riposte, les aider dans la chasse aux Horxcruces.

Flora se sentait responsable de cette mission. Elle refusait de rester tranquillement chez elle, à boire du thé, lire des livres et se balader au bras de Newton. Dehors, la guerre éclatait, des batailles sanglantes avaient lieu tous les jours.

À présent, elle était bien trop investie pour tout laisser tomber. Les Mangemorts devaient être à la recherche de Mattheo, certainement à ses trousses à elle aussi. Il devait se mettre à l'abri, loin du danger, le temps que la situation se tasse.

Un soir, alors que Daliah et Newton étaient endormis et Mattheo et Flora au salon éclairé à la bougie, Flora décida que le moment était venu. Elle arracha d'un vieux bouquin une page, écrivant au dos, à l'encre noire :

"Je pars venger Papa. Prenez soin de vous. Je vous aime.
Flora"

Mattheo, curieux, regarda par dessus son épaule avant de lui arracher le papier d'entre les mains.

"Où veux-tu aller ?
- Au Terrier, répondit Flora en reposant la plume. Et puis à Poudlard."

Le visage de Mattheo se décomposa.

"Flora, j'ai tout fait pour te protéger.
- Je suis désolée, j'y ai vraiment réfléchis. Je n'arrive pas à vivre comme si de rien n'était."

Flora enfila une paire de bottine, un sac à dos, sous le regard effaré de Mattheo.

"Tu me laisses ? Fit-il la voix enrouée.
- Viens."

Ni une, ni deux, Mattheo enfila à son tour sa paire de chaussure. Il savait ce qu'il risquait en mettant un pied dehors, mais il s'en moquait. Il était prêt à laver le sang de ses mains, réparer les erreurs qu'il avait commise, protéger Flora.

Sur la pointes des pieds, les deux sorciers quittèrent la chaleureuse maison qui les avait abritée ces derniers jours, redonnant un souffle de vie à Mattheo, détruisant pour toujours une partie de Flora.

"Direction le Terrier."

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