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   Flora eu a peine le temps de jeter un Patronus que Bellatrix Lestrange l'attrapa par les cheveux, une fois n'étant pas coutume. La Poufsouffle se vautra, la diabolique sorcière lui attrapa le cou. Bellatrix serrait si fort que ses ongles s'enfonçaient dans la peau de Flora.

"Suis-moi, Traître. Il est l'heure pour toi de payer."

Toujours les mains en l'air, le souffle coupé, Mattheo obéit. Il suivit sa mère qui égorgait la fille qu'il aimait, la traînant comme une moins que rien.

Le manoir n'était qu'à cinq minutes à pieds, tout au plus. Tous les fidèles étaient au Terrier ou au Ministère, le grand chef y comprit. Ils étaient donc seuls.

Bellatrix balança Flora par terre comme on balancerait un déchet, une saleté.

"Assis."

Mattheo s'asseya sur la chaise que le doigt crochu de sa génitrice lui montrait. Tremblant, il jeta un regard horrifié à Flora qui toussait à s'en étouffer.
Il n'avait même pas eu le temps de lui dire à quel point elle était belle, dans cette tenue, et que sa blessure ne gâchait en rien le plaisir de la regarder. Il n'avait eu le temps de ne presque rien lui dire. Il avait tant à lui raconter.
Ils étaient maudits.

Bellatrix lia, d'un sortilège, les mains et les pieds de Mattheo qui tentait de se débattre. Elle lui assena une gifle monumentale, qui résonna dans toute l'immensité du manoir. Une fois n'étant pas coutume.

"Je la croyais MORTE ET ENTERRÉE ?"

Le cri de Bellatrix petrifia Flora de peur, qui bataillait toujours pour reprendre sa respiration.

"Qui est cette fille ?"

Son timbre de voix sénile faisait hérisser les poils. Mattheo ne répondit pas, ne la regardait pas non plus dans les yeux. Comprenant qu'il n'allait pas parler, elle degaina de sa poche un petit canife pointu et parfaitement taillé. Mattheo frémit.

Cet objet lui avait valu la balafre sur son visage, qui lui coupait le sourcil et la joue en deux. Jamais il n'en avait oublié la douleur. Elle lui assena un premier coup sur l'épaule. Le costume se dechira, du sang coula le long de la chaise pour s'égoutter sur le sol. Il se retenait de crier, de montrer sa souffrance, sachant à quel point elle aimait ça.

"Je vais jouer autrement, mon enfant, lui murmura Bellatrix à l'oreille. Regarde. Le spectacle te plaira, j'en suis certaine."

La Mangemort se retourna vers Flora qui toussait encore en se tenant la gorge, rouge d'épuisement. Elle avait manqué d'air pendant trop longtemps. Une seconde de plus lui aurait coûté la vie.

Désarmée, Flora ne pouvait rien faire. Bellatrix se jeta sur elle comme un animal sauvage sur sa proie, lacérant son corps de coups. Flora hurla, d'un hurlement si déchirant qu'il fit vibrer Mattheo de la tête aux pieds. Le garçon essayait tant bien que mal de se détacher, s'agitant dans tous les sens, suppliant sa mère de lâcher la fille.

"Quel est ton nom ?"

Flora pleurait, recouverte de son propre sang, sa jolie robe à présent en lambeaux. Allongée sur le sol, humiliée et blessée, elle hoquetait de douleur. Mattheo ne pouvait rien faire que d'assister, impuissant, à la mort prochaine de la femme de sa vie. Il pleurait, se débattait, le regard brillant d'un ignoble sentiment de peine.

Le visage et les mains de Bellatrix Lestrange recouverts du sang de sa prisonnière, elle pointa vers elle sa baguette.

"Quel est ton nom ?" Répéta t-elle encore plus durement.

Flora n'était pas en capacité de répondre, même si elle l'avait voulu. La douleur, trop importante, la faisait hurler et pleurer. La peur aussi. À son tour, elle croyait voir la mort lui tendre les bras.

"Greengrass !"

Bellatrix se retourna vers Mattheo, hébétée.

"Greengrass ?
- Daphnée Greengrass."

La tortionnaire explosa de rire, comme si c'était drôle. Mattheo savait parfaitement que les Greengrass étaient des leurs. Le père était un des fidèles les plus loyal et proche de Voldemort.

Bellatrix s'en moquait pas mal. Elle voulait punir le Prince, qui ne méritait en rien son titre. Ce sale môme avait désobéi et il devait en payer les conséquences. De sa place, en haut de l'échelle, elle était intouchable. Elle pouvait tuer bon lui semblait. De la fille des Greengrass à l'enfant de Riddle.

Puis cette gamine n'avait pas l'allure d'une Greengrass. Ses cheveux presque roux, ses légères tâches de rousseurs, la lumière de ses prunelles, son air juvénile et angélique... non, rien d'une Greegrass.
Elles étaient élégantes, délicates, maniérées. Blonde, la peau immaculée, les traits du visage délicatement fins. Rien à voir avec la rondeur de cette fille. Flora insupportait Bellatrix rien que par son physique.

Le mascara qui coulait de ses cils l'enervait. Le rouge qu'elle avait laissé sur les lèvres de Mattheo la rendait folle. Rien n'était plus impardonnable à ses yeux qu'une liaison amoureuse. Comment pouvait-il ressentir un sentiment aussi ignoble et répugnant ? L'amour rendait faible, inconscient, sensible. Elle ne l'avait pas élevé ainsi.

Bellatrix avait enfermé Mattheo de force dans un salon privé du manoir pendant trois jours consécutifs. Pendant ces trois jours, des Mangemorts venaient lui réciter en boucles leurs valeurs. Ils projettaient sur les quatre murs de la pièce, même sur le plafond, des extraits vidéos de leurs exploits. Des tueries telles que des chasses aux moldus et aux impurs. Après cela, Bellatrix ne comprenait pas comment ce sale rejeton pouvais encore avoir une âme humaine, des sentiments.

Flora suffoquait, cherchant sa baguette des yeux. Elle devait essayer, elle ne pouvait pas se résigner à mourir sans avoir tenter de se défendre. La voyant s'agiter, Bellatrix enfonça sa baguette dans les cordes vocales de la sorcière prisonnière qui s'etouffa à nouveau, retenant des hauts-le-cœur.

"Lâche-la !"

Mattheo hurlait, hurlait, hurlait.
Sans effets.

Ligoté sur cette chaise, il ne pouvait qu'être témoin de l'affreuse scène qui se jouait devant lui. Lui qui avait voulu la protéger l'avait mise en danger de mort.

Flora se saisait avec les deux mains de la baguette de Bellatrix, assenant aux bras de la mère de Mattheo des coups de pieds. Ne s'attendant pas à une riposte, Bellatrix vacilla et par miracle, Flora réussit à lui dérober sa baguette.

Affolée de son geste, Flora se releva précipitamment, baguette à présent tendue vers Bellatrix Lestrange. Cette dernière avait toujours en sa possession son arme blanche.

La Poufsouffle jeta un premier sort qui plongea la salon des Malfoy dans une fumée épaisse. Ainsi, elle gagnerait du temps. D'un autre coup de baguette, elle délia les poings et les pieds de Mattheo.
Elle entendait les talons de Bellatrix claquer contre le sol, à droite, à gauche, derrière elle, devant elle, encore à droite. Elle se déplaçait vite.

Suffoquante, la fumée ne l'aidait pas non plus à reprendre son souffle, Flora essayait de suivre le bruit afin de l'esquiver pour s'enfuir.

Bellatrix était beaucoup trop rapide et agile. Flora se décida à jeter des sorts à l'aveuglette, qui indiquèrent à Bellatrix sa position.

La fumée s'estompa. Mattheo se jeta sur Flora, se servant de son corps comme bouclier. Enfin, les deux sorciers constatèrent que Bellatrix avait les deux mains en l'air, les sourcils arqués de surprise constratant avec le sourire de jubilation qui excitait ses lèvres.

"Grand-père ?"

Newt se tenait là, tiré à quatre épingles, la baguette pointée en direction de Bellatrix.

Il avait reçu le Patronus de Flora plus tôt dans la soirée. Il avait tout de suite comprit qu'elle était en danger et suivit le Salem de magie jusqu'au manoir. Ironiquement par chance, il était dans le coin suite à l'attaque du ministère. Il avait été appelé en renfort et les nouvelles de la bataille avaient fait qu'il devait être présent.

"Partez. On se retrouve dehors dans cinq minutes. Cachez-vous."

Ni une, ni deux, Flora attrapa la main de Mattheo et courru aussi vite qu'elle le pouvait malgré ses multiples blessures. Elle tenait debout grâce à l'adrénaline et rien d'autre. Elle saignait beaucoup.

Dans le jardin, courants jusqu'à la sortie, des voix se firent entendre. Mattheo plaqua Flora dans un immense buisson taillé parfaitement pour se cacher dans les branchages. Sa main tremblante s'était plaquée sur sa bouche, leurs deux corps entremêlés, tétanisés.

Les Mangemorts revenaient d'une de leur mission de la soirée, marchants calmement en discutant comme s'ils n'avaient tués personne ce soir. Une soirée normale pour eux, en somme.

Les voix s'éloignèrent, le bruit de leurs chaussures contre le graviers aussi. Mattheo serrait Flora contre lui, encore bouleversé, des larmes coulaient de ses yeux sans même qu'il ne s'en rende compte. La jolie sorcière tremblait de tous ses muscles, elle aussi encore sous le choc.

Il fallait laisser la stupeur de côté. Ils se détachèrent pour reprendre leur course effrénée jusqu'à la sortie du manoir, priant pour ne pas croiser un autre groupe. Désarmés et blessés, ils n'avaient aucune chance.

Le portail n'était plus qu'à un mètre d'eux. Mattheo ralentit alors que Flora accéléra encore plus, se lâchants ainsi la main. Et puis, deux silhouettes noire firent un blocage, Flora les percuta de plein fouet. Une femme, les cheveux noir et blanc, le teint de porcelaine, d'une beauté imparable, attrapa Flora par les épaules, surprise.

Narcissa et Lucius Malfoy se tenaient devant eux. Mattheo se stoppa, dérapant sur le gravier qui s'envola jusqu'à l'herbe.

"Merde." Chuchota t-il spontanément.

La bouche entre-ouverte d'étonnement, Narcissa regarda Flora ensanglantée, la robe en lambeaux, constatant la blessure à sa jambe. Les larmes ruissellantes de Mattheo et son air terrifié lui sauta aux yeux. Elle lâcha Flora, stoppant Lucius qui allait se saisir de sa baguette pour ramener les deux fugitifs à l'intérieur. Narcissa se décala, signifiant à Flora qu'elle pouvait passer. Ni une, ni deux, la Poufsouffle poursuivit son chemin, suivie de près par Mattheo.

Narcissa avait fait le choix de les laisser partir. Après tout, ces deux-là étaient prêts à tout l'un pour l'autre. Elle ne voyait pas l'intérêt de les forcer à vivre séparément. Lucius la toisa, mécontent, et Narcissa reprit elle aussi sa marche en l'ignorant, le cœur lourd. Elle n'avait même pas eu le temps de dire au revoir à Mattheo. Elle ne supportait pas que des gamins soient au cœur de cette guerre, surtout pas son neveu et son fils qu'elle aimait plus que tout.

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