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À l'arrière du château, à proximité du parc, sous une immense serre immaculée des rayons du soleil se déroulait le premier cour de botanique des sixièmes années. Devant eux se présentait un Snargalouf, sous l'aspect d'une veille souche se cachait en réalité une plante magique carnivore et dangereuse.

« Savez-vous comment vous défaire d'une attaque d'un Snargalouf ? Attention, ces plantes attaquent très facilement, expliqua Pomona Chourave en pointant du doigt la plante. Oui, Neville ?
- Elle utilise parfois ses longs tentacules hérissés d'épines pour se défendre et protéger une cavité qui renferme plusieurs gousses de couleur verte. Si l'on retire l'une de ses gousses, la plante se calme immédiatement. Ses tentacules se figent et disparaissent. »

La professeure acquiesça, impressionnée du savoir infini de son élève sur le sujet.
Alors que Flora était absorbée par l'enseignement, les chuchotements de ses camardes la perturbèrent. Très facilement déconcentrée, elle tendit l'oreille.

« Mione, râla Harry, j'en suis sûre ! Regarde-les. Malfoy et Riddle sont des leurs maintenant. Je sais ce que j'ai vu !
- C'est impossible, souffla la Gryffindor tout en prenant en notes les paroles du professeure Chourave.
- J'ai du mal à y croire, argumenta Ron, Mattheo à quand même participé aux entraînements secrets de l'arm-... »

Il se stoppa net, se rendant compte qu'il en disait trop. Flora s'était tournée vers eux, les sourcils froncés. Elle n'avait aucun souvenir de Mattheo Riddle à l'armée de Dumbledore. Elle se creusa la mémoire et un flash-back traversa à toute vitesse son esprit.

Il y voyait Mattheo, elle se sentait démunie et blessée, le Patronus d'un Sombral qui galopait au dessus de leurs têtes. Ni plus, ni moins.

Confuse, elle posa son regard sur Mattheo qui était à moitié affalé sur la table, le regard dans le vague, des cernes sous les yeux. La balafre sur son visage tendait à cicatriser au fur et à mesure des mois.
Une décharge électrique lui fit dresser les poils quand il posa à son tour le regard sur elle, l'air navré. Cette fois sans scrupule, il prit le temps de la détailler de la tête aux pieds, le visage neutre, alors qu'elle rougissait.

« Vous pensez qu'ils sont avec... Vous Savez Qui ? avait chuchoté Flora en détournant le regard, gênée.
- Harry le pense.
- Enfin, Hermione ! Soupira le sorcier à lunettes. C'est évident.
- Ça tient debout, admit la Poufsouffle, c'est même logique.
- Ils sont trop jeunes, dit Ron.
- Oh, et Harry n'est pas trop jeune pour sauver notre monde de Voldemort ? Ironisa Flora en roulant des yeux. Je sens quelque chose d'étrange chez Mattheo. Dès que je pose les yeux sur lui. Je ne le connais pas, mais... je le sens. »

Harry plissa les yeux à l'attention d'Hermione, l'air de dire « tu vois, j'ai raison ». La studieuse Gryffindor hocha la tête en reposant sa plume.

« Je vais te le prouver. » Promis Harry.

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Flora détestait les entraînements sous la pluie. En plus de ne rien y voir, le vent soufflait si fort qu'il l'avait fait déjà valsé deux fois. La troisième fut celle de trop, elle était tombée et s'était éraflée le genou, son pantalon était déchiré. En enjambant son balais à nouveau, elle montrait à son équipe l'importance de l'optimisme et de la bonne volonté. Ce n'est pas une fichue tempête de rien du tout qui l'empêcherait de voler !

À la fin de l'entraînement, alors que la capitaine d'équipe se débarbouillait avec sa bouteille d'eau tout en discutant avec une coéquipière, des cris attirèrent leur attention. La pluie s'était calmée, le sol restait tout de même boueux et glissant. De sa place, elle distinguait clairement Draco Malfoy et Zacharia Smiths s'hurler dessus. Agacée qu'un Serpentard vienne gâcher la bonne ambiance, Flora fonça sur eux pour les séparer.

Encore une fois, un flashback aussi rapide qu'étonnant lui traversa l'esprit : Malfoy qui la fait tomber de son balais, elle qui se blesse sévèrement, lui qui l'invite à sortir le soir même. Flora manqua de glisser sous l'effet de la surprise. Était-ce un ancien rêve qui lui revenait ou bel et bien la réalité ? Que lui arrivait-elle, en ce moment ? Était-elle allée à cette soirée ? Et pourquoi ? Draco ne l'avait jamais vraiment eu à la bonne. Ce qu'il fallait retenir de ce furtif souvenir c'est que Draco Malfoy aimait bien martyriser les Poufsouffle joueurs de Quidditch. Alors que les deux parties s'insultaient, déjà plusieurs personnes tentaient de temporiser.

« Eh oh ! Beugla Flora en s'interposant solidement. Je peux savoir ce qu'il se passe ?
- Tes joueurs trichent, Scamander !
- N'importe quoi !
- Dis-leur, Zacharia, qu'on t'a vu trafiquer nos balais. Alors ? Tu as peur de perdre face à nous la semaine prochaine ? »

Draco pointa sa baguette vers Zacharia, les cheveux et l'équipement trempé, qui montrait ses crocs.

« Jamais Zacharia ne ferait ça, enfin, s'exaspéra Flora. Il a rien ton balais que je sache ? Non ? Tu peux donc disposer, Malfoy.
- Mais toi ! Cria presque Draco avec agacement. Si tu pouvais nous foutre la paix pour de bon, tu nous arrangerais tous ! »

Comprenant un double sens morbide, Flora se décomposa, profondément choquée et blessée. Malfoy venait de lui suggérer de mourir. Avec autant de sincérité que de spontanéité. Zacharia bafouilla quelque chose pour la défendre, action qu'elle stoppa d'un geste de main outré.

« Aller Draco, tinta une voix à la fois grave et vaporeuse, c'est bon.
- Evidemment, tu voles à sa rescousse ! »

Le fameux Mattheo, capuche sur la tête, les sourcils froncés de désapprobation, s'avançait vers le Serpentard blond et énervé. Flora semblait entendre tant de sous-entendus sans jamais les comprendre. Évidemment ? L'impression de perdre la tête l'effrayait. Elle ne comprenait plus rien à sa propre vie. Il lui manquait quelque chose de fondamental. La bouche entre-ouverte a force d'accumuler les ondes de chocs, elle dévisagea Mattheo qui s'élançait entre eux tel un grand sage.

« On peux rien lui dire à ta chérie ! Pesta Draco en jetant son Nimbus par terre. C'est vrai, quoi, qu'elle crève. Ça nous facilitera la tâche. »

Les yeux de Flora s'embrumèrent. Elle ne comprenait pas la haine qu'elle se prenait en rafale comme le vent plus tôt. Mattheo attrapa Draco par le col, lui lançant un regard meurtrier qui voulait tout dire. Quand il le relâcha, le blond se carapata, vraisemblablement dans une colère noire. Si Flora pouvait exprimer l'émotion qu'elle ressentait, elle dessinerait une armée de poings d'interrogations au dessus de sa tête. Béate, elle pivota vers Zacharia comme pour chercher des réponses.

« J'ai rien fait, Flora ! »

Elle n'avait aucun doutes là-dessus. Ils avaient toujours accueillit les défaites comme une leçon plutôt qu'un échec. Elle pivota de nouveau vers Mattheo qui ramassait, le visage fermé, le balais de Draco.

« J'ai pas besoin que tu viennes me défendre mais merci, grinça Flora.
- Hm. »

Sans un regard, Riddle marcha sur les pas de Malfoy. Véritablement secoué par l'altercation, Flora ne supportait ni les cris, ni le conflit, ni l'incompréhension. A chaque fois, son côté impulsif prenait le dessus. Cette fois n'y échappa pas non plus. Elle se mit à courir derrière Mattheo avec l'impression de devenir folle.

« Je peux savoir quel est ton problème avec moi ? S'énervait Flora. Que je sache, je ne t'ai jamais rien fais ! »

Mattheo se décomposa, Flora lui tenait fermement le bras, enragée. Les joues rose de colère, les cheveux emmêlés par le vent, sa peau froide comme un glaçon, ses vêtements d'entraînement trempé jusqu'au moindre fibre. Il recula de plusieurs pas, comme s'il se retrouvait devant son pire cauchemar. Flora tapa du pied, de la boue éclaboussa son pa talon de Quidditch, les larmes aux yeux de frustration.

« Je ne comprends pas pourquoi je te dégoûte autant ! Tu es tellement condescendant.
- Non, arrête, souffla à demie voix Mattheo.
- C'est ça ! Dégage ! »

Mattheo pressa le pas pour retrouver Draco et disparaître du terrain d'entraînement. Flora retenait ses larmes, nerveuse, en le regardant partir. Elle loupait quelque chose, elle le sentait au plus profond de ses entrailles. Quelque chose d'énorme lui échappait. Pourquoi Mattheo semblait avoir peur d'elle ? Cela n'avait aucun sens ! Elle n'avait jamais fait de mal à une mouche !
Zacharia accouru vers la nouvelle capitaine.

« Pardon Flora !
- Tu n'y es pour rien.
- C'est vraiment terminé vous deux, alors ?
- De quoi tu parles ? Railla la jeune fille, les yeux ronds.
- Je... euh, de... »

Zacharia désigna Mattheo d'un geste de menton, déboussolé. Il regardait Flora comme si elle déraillait totalement. Plus rien n'avait le moindre sens. Elle avait l'impression de vivre un rêve farfelu et incompréhensible.

« De quoi tu parles Zacharia ? Répéta Flora, presque menaçante.
- Flora, je... rien, je me suis trompé. »

Confus, il enroula son bras autour du sien pour la tirer hors du terrain boueux. Une pluie fine s'abattait à nouveau.
Trempée et en vrac, Flora se laissa tomber sur le banc des vestiaires, le regard vague, essayant d'assembler le puzzle. Aucun élément n'allait ensemble. Puis tout à coup, une idée lui traversa l'esprit. Ainsi vêtue et débraillée, Flora se hâta jusqu'à son dortoir. Son instinct lui suggérait de fouiller par là.

La sensation de vivre dans un mensonge concocté de toutes pièces et d'en devenir paranoïaque la pulsait à trouver des réponses.

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