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Des éclats de magie volaient dans tous les sens. L'église s'effondrait sous l'impact et la puissance de l'énergie. Une odeur de poussière et d'acidité, celle de la magie, s'imposait aux narines des kilomètres à la ronde.

Le sol tremblait, les murs s'effondraient, les gargouilles s'effritaient. L'électricité dans l'air était palpable, le ciel se noircissait considérablement.

Les fidèles de Gareth Greengrass contre les Mangemorts : un véritable bain de sang.

Les Mangemorts avaient rêvé ce moment, celui où enfin ils pourraient tuer, libérer leur puissante magie noire, se décharger de toute cette tension accumulée.

Leur Maître serait fier.
En plus d'être en surnombre, ils étaient bien plus colossaux et redoutables que leurs adversaires.

Les sorciers ordinaires étaient plus redoutables que les Inféris qui marchaient lentement et dont les mouvements étaient las. Leurs corps fragile redoutaient le feu, c'est pourquoi une partie de l'église brûlait sous les flammes.

Les cris aigus des Inféris se mêlaient aux hurlements de rage ou de douleur des fidèles de tous les camps. Les cadavres se décomposaient à peine une cendre se posaient sur eux.

Par dessus l'odeur de la magie, on decelait aussi celle de la mort.

Malgré la défense solide des Mangemorts et leur riposte acharnée et bien menée, Gareth Greengrass et sa garde rapprochée était introuvable. Sa présence n'avait pas été décelée dans l'église.

Draco manquait également à l'appel. Or, les Mangemorts avaient besoin d'être gouvernés et ordonnés telle une armée. Sans hésitation, les fidèles de Mattheo l'avaient immédiatement appelé à se battre avec eux, à leur dire quoi faire et comment le faire.
Surtout, personne n'oubliait l'objectif principal de cette bataille : tuer Gareth Greengrass.

Leur Roi méritait sa victoire, lui qui les avait sorti d'Azkaban et offert une nouvelle vie après la guerre et les condamnations.

Mattheo, le digne descendant de Voldemort, avaient gagné le respect et la soumission des fidèles.
Ces sorciers-là avaient besoin d'un leader et il était arrivé au moment le plus sombre de leurs vies pour leur offrir un renouveau et de l'espoir, tel un Dieu.

Leur Roi venait de faire son apparition à quelques mètres du champ de bataille, Flora et quelques capuchés avec lui.

Son regard parcouru la scène : les siens s'en sortaient bien. Il se détourna des flammes, des explosions et des hurlements pour se concentrer sur sa demeure.

L'entrée avait été clairement forcée sans états d'âme.
Flora et lui dégainèrent leurs baguettes comme une arme de destruction massive. De la magie fuitait du bout ; leur baguette était déjà surchargée d'énergie.

Prêts à tout détruire. À gagner. À se venger.

Le cœur de Mattheo battait à toute pompe. Avant tout, il posa son regard sur Flora qui se tenait droite, à l'affût, analysant la situation, établissant déjà une stratégie.

"Maître !"

Un Mangemort s'était détaché des batailles en cours pour faire le point avec son Maître vénéré. D'ailleurs, il ne manqua pas de s'incliner, une main sur la poitrine.

Le bas de sa cape était brûlé et déchiré.

"Gareth Greengrass est introuvable. La rumeur court qu'il a trouvé l'endroit où vous cachiez... son enfant et le votre."

Respirer devenait difficile. À présent, même les fidèles savaient.

Mattheo déglutit, un nœud dans la gorge. La fureur s'accumulait dans le bout de ses doigts à l'en brûler. L'énergie se redirigeait jusqu'à sa baguette. Un bourdonnement de haine explosa dans ses tympans.

"La nuit tombera dans deux heures.
- Ce sera une nuit de pleine lune ? Demanda Flora, les sourcils froncés.
- En effet, Maître, répondit le fidèle qui ignorait royalement Flora. Je vous conseille de lui faire perdre du temps et nous pourrons lancer l'armée de loups-garou.
- Gardez vos conseils, cracha Mattheo, nous n'avons pas de temps à perdre.
- Où est Draco ? Questionna Flora en faisant face au fidèle.
- Introuvable."

Son sang ne fit qu'un tour. La jeune femme se tourna vers Mattheo, hésitante. Son absence pouvait signifier deux choses et Flora oscillait entre l'inquiétude et la colère.
Il pourrait être mort ou coupable. Avec Malfoy, la demie-mesure n'existait pas.

Une explosion conséquente secoua le terrain tout entier, grondant à la façon du tonnère.

Pendant une brève seconde, une aveuglante lumière blanche leur brouilla la vision. La seconde d'après, une autre partie de l'église s'effondra sur une poignée de combattants. Une brèche se dessina sur le sol, engloutissant l'herbe sèche et la terre.

En réaction, le roi et la reine déchue décidèrent de ne plus perdre une seconde et foncèrent à l'intérieur de leur domicile.

Le premier détail que remarqua Flora ne fut pas des moindres : la barrière de sel avait été détruite, plus rien ne protégeait leur foyer. N'importe qui y avait accès et le Manoir était visible aux yeux de tous.

Leur intimité, leur secret, leur lieu de repli n'était plus qu'un énième front.
L'endroit où l'un d'eux allait périr.

Enjambant les débris, ils pénètrent à l'intérieur. Le piano avait été martelé, il n'en restait plus que des morceaux brisés. Tout avait été retourné de la même façon que dans la hutte des Scamander.
Tout était saccagé, détruit, souillé.

Flora ravala un sanglot de nerf. Rien n'était plus éprouvant que de voir son rêve et son intimité violé.

Des Inféris rôdaient dans le jardin, frappaient contre les vitres pour les briser et infiltrer la maison.
À force de coups, des impacts se créaient et arriverait le moment où la verrerie cédera.

"Je vais chercher Daphnée et l'aider à fuir, dit Flora incapable de lâcher les Inféris des yeux, cherche Draco."

Mattheo lui attrapa brutalement le menton, dans un geste désespéré.
La fin était proche. Il sentait la pointe de l'épée de Damocles s'enfoncer dans son crâne.

Il l'embrassa avec ce qu'il lui restait de tendre et de doux avant que les Ténèbres ne l'engloutissent tout entier.

Sa soif de vengeance le rendait nerveux, prêt à exploser. Une véritable bombe. Sa baguette menaçait de se briser tant elle recevait d'importantes décharges de magie. Une magie noire, sombre, incontrôlable.

Les yeux embrumé, Mattheo n'eu pas le courage d'avouer à Flora qu'il chercherait Gareth Greengrass et uniquement cet homme-là. Qu'il lui ferait face, seul, et que le meilleur gagne.

Et Mattheo préférait l'affronter sans Flora.
S'il perdait, s'il en venait à mourir, elle ne devait pas voir cela.

"Je te donne une consigne, une seule : sors d'ici vivante."

Un violent frisson d'effroi la parcouru. Son cœur se serrait si fort qu'il implosait.

"Mattheo... murmura Flora
- Nous n'avons plus le temps. C'est parti."

Elle hocha la tête, la gorge remplie de larmes chaude, lui lança un dernier regard avant de prendre la direction de l'escalier dont elle montait les marches quatre à quatre.

En défonçant la porte des appartements de Daphnée, cette dernière sursauta, joliment coiffée et habillée, assise sur le rebord de son lit à baldaquin, une valisette fermée et remplie à son côté.

Edan hurlait dans son berceau ensorcelé qui se balançait pour le calmer.

La mine de Daphnée se décomposa et elle posa une main sur son cœur pour calmer sa frayeur.

Flora pénétra dans la chambre, les poings serrés et l'air clairement fâché.

"Qu'est-ce que tu attendais, Daphnée ?"

Ses yeux se posèrent sur la valise. Les narines de Flora se dilatèrent.
Plus les minutes passaient, plus son seuil de rage débordait.

La belle blonde aux cheveux tirés en arrière se releva, mal à l'aise, faisant mine dépoussiéré sa robe en soie verte sapin. Ses yeux, de la même couleur, ressortaient drôlement. Elle avait l'air d'un serpent.

Les pleurs d'Edan s'intensifièrent et une forte secousse fit trembler les murs de la maison.

Les tripes de Flora se retournèrent.

Mattheo.

"RÉPOND-MOI ! S'insurgea Flora en menaçant Daphnée de sa baguette. Tu comptais aller où, comme ça, avec ta valise ?"

La nouvelle mère semblaient avoir les lèvres cousues entre elles. Son teint était devenu livide, ses doigts tremblaient, mais elle ne répondait toujours rien.

Les jouets et les quelques affaires que possédait Edan étaient encore éparpillées dans la chambre tandis que celles de Daphnée avaient disparues, probablement pliées en quatre dans sa valise.

La baguette en crin de licornes de Flora cracha le premier sort, justement raté, pile à côté de Daphnée. Le drap s'embrasait comme les prunelles de Flora.

C'était une menace et un injonction.

"Qui attendais-tu ? Hurla Flora à s'en blesser les cordes vocales.
- Draco ! Avoua Daphnée en se jetant à ses pieds, terrorisée. J'attends Draco !"

Choquée, Flora abaissa sa baguette, Daphnée à ses pieds la suppliait de ne pas l'attaquer.

Flora avait la sensation que tout se produisait au ralenti et que son cœur allait la lâcher.

Son cerveau lui jouait des tours : elle avait l'impression d'avoir de nouveau dix-sept ans et de revivre la guerre de Poudlard. La détresse qu'elle affrontait en cet instant, cette lutte pour la survie et l'angoisse de mourir étaient telles qu'à dix-sept ans.

"Draco ? Répéta t-elle, ahurie.
- Oui, Draco.
- Si tu veux sortir d'ici vivante, tu vas devoir me donner plus de détails."

Avec la magie, Flora scella la porte d'une système de verouillage complexe qu'Alohomora n'ouvrirait pas.

Daphnée lui attrapa la jambe, suppliante. L'ancienne Poufsouffle se raidit, abasourdie.

"Non ! Pleura Daphnée. Je t'en supplie, laisse-moi quitter cet enfer et retrouver mon père !"

Ce n'était plus des pleurs mais des hurlements qu'Eden déchargeait. Daphnée toisa horriblement son enfant qui venait de leur déchirer les tympans.

Le sol trembla sous leurs pieds et Flora manqua de perdre l'équilibre.
Quelque chose de puissant se passait en bas.

Puis, une odeur de brûlé se fit sentir, encore plus forte que celle de la magie où de la mort et les supplications de Daphnée redoublèrent.

"Retrouver ton père ? Répéta Flora, bouche-bée. Es-tu stupide, Daphnée ? Il va te tuer, toi et Edan !
- Non ! Il me cherche partout, fit-elle larmoyante et sa voix se brisa, il est désépéré de m'avoir perdue !
- Qui te raconte de tels mensonges ?
- C'est la VÉRITÉ ! Draco est venu me trouver il y a plusieurs jours déjà. Il avait tout prévu, pauvre cruche. C'est un expert dans l'art de l'invasion, tu avais oublié ?"

Flora recula d'un pas pour y voir plus clair, surtout pour se défaire de l'emprise de Daphnée.

"Il avait tout prévu. Pour se racheter auprès de ma sœur, il devait me permettre d'accoucher dans de bonnes conditions et veiller à ce qu'Edan survive. C'est chose faite. Maintenant, je veux retourner auprès de mon père.
- Et Edan ? Bafouilla Flora, les yeux en orbites.
- Je ne comptais pas partir avec lui."

Le sifflement dans les oreilles de Flora ne cessait pas. Cette fois, ce fut le plafond qui trembla et un amas de poussière de bois tomba sur le sol.
Entre les hurlements de l'enfant et les bombardements de l'église et de l'étage du bas, réfléchir relevait de l'impossible.

"Prends soin de lui, Flora. Tu es une bien meilleure mère que je ne le serai jamais. Edan ne sera pas heureux avec moi.
- Conneries ! Brailla Flora en attrapant Daphnée par le col en dentelle de sa robe. Je vais te faire partir d'ici, AVEC ton fils. Tu n'as pas le choix. Sinon, je ferme cette porte et enflamme cette pièce. Personne n'entendra vos hurlements par dessus ce vacarme. Va le chercher, prend le avec toi. Et vite !"

Flora ne savait pas si elle était convaincante ou si Daphnée était extrêmement impressionnable.
Peu importe la raison, la blonde accourt jusqu'au berceau et prit brusquement son bébé dans les bras. Ses larmes ne cessaient de couler.

Son plan d'évasion tombait à l'eau. Draco n'était pas encore venu la délivrer, Flora avait accouru bien avant.

La maîtresse des lieux pointait sa baguette entre les deux yeux de Daphnée et son air impitoyable était terrifiant.

"Je fait ça pour le sauver, pas pour toi, sale monstre, cracha Flora. Après tout ce que j'ai fait ! Tu oses...
- C'est Draco qui t'a trahie, objecta Daphnée, pas moi. C'est lui qui a donné l'adresse à mon père, c'est lui qui a pensé l'attaque chez ta mère."

De la bile remontait le long de son œsophage, le sol se dérobait sous ses pieds.

"Pourquoi ?" Cette fois, c'était la voix de Flora qui se brisait en milles morceaux.

"Pour Astoria. Elle a comprit votre petit plan d'évicer notre père. Elle a promit à Draco un mariage contre votre mort et ma libération. Il a retourné sa veste...
- Il comptait l'assassiner ! S'écria Flora. Il n'est pas de votre côté, il...
- C'est dur d'être trahie, n'est-ce pas ? C'est drôle, nous avons toutes été trahies par le même homme. Les Malfoy n'ont aucune parole, ma jolie, tu devrais le savoir."

Haletante, Flora ne savait plus comment respirer.
Draco les avait vendu à l'ennemi.

"Il savait depuis le début que vous aviez prévu de le trahir, poursuivit Daphnée. Tel est prit qui croyait prendre...
- Nous n'allions pas le..."

... Trahir.
Si.
Le plan initial était tel : Draco Malfoy était l'appât et il prendrai pour eux. Les Aurors le jugeront coupable de la libération des criminels, du vol et du meurtre de Gareth Greengrass tandis qu'eux s'envoleraient pour une vie ordinaire.

Puis ils avaient changé d'avis. Par considération, attache et affect.
Par faiblesse.

"Peu importe, sussura Flora la mâchoire contractée, tu repars maintenant, avec ton fils. Tu pars et tu ne te retournes pas. C'est clair ?
- Ça l'est."

Par mesure de sûreté, Flora faisait pression contre le point vital de Daphnée, la forçant à s'exécuter.

"Maintenant, on va sortir de cette chambre, regagner l'extérieur et je vais t'envoyer loin d'ici. La moindre tentative de fuite et je te descend."

Après avoir franchi le seuil de la porte, au beau milieu du couloir, Daphnée se stoppa pour se tourner vers Flora.

"Je leur dirai de t'épargner. Tu as été bonne avec moi et avec lui... Il ne t'arrivera rien.
- La ferme ! Il n'arrivera rien à personne si ce n'est ton immonde père !
- C'est une promesse. Être mère est un cadeau empoisonné, c'est terriblement difficile... mais grâce à toi, je me suis sentie moins seule. Edan aussi.
- Avance."

À mesure que les deux filles et le bébé évoluaient à l'étage supérieur, une épaisse fumée les étouffait.

De toute évidence, un incendie s'était déclaré à l'étage inférieur.

Elle n'en montrait rien, mais Flora mourrait d'inquiétude pour Mattheo. Un combat avait éclaté et il était probablement face à Draco qui les avait trahi.

Des cris, des hurlements et des râle de rage la fit se stopper dans les escaliers.

Daphnée toussait, le visage et les yeux rouge et elle serrait Edan aussi fort que possible contre elle pour le protéger de la fumée.

Quand ses yeux s'accoutumèrent aux cendres et à la braise qui virevoletaient dans l'air, cette dernière hurla :

"PÈRE ! PÈRE ! Mon dieu, non !"

Le face à face avait débuté.

Mattheo Riddle se tenait face à Gareth Greengrass.

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