101) L'amour d'une sœur
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TW : évocation suicide parental
Lorsque la porte d'entrée s'était ouverte sur Astoria Greengrass et son pâle visage tiré d'angoisse, Draco lui avait lâché la main immédiatement.
Flora s'était faufillée entre eux et examinait déjà avec minutie l'immense Manoir des Greengrass.
"Bonjour, Draco. Contente que tu aies pu tenir ton engagement."
Astoria était une jeune femme souriante et amusante en plus d'être belle comme la lueur de la lune. À l'inverse de sa grande-sœur, elle avait les cheveux brun, les yeux foncés.
Les lèvres de Draco tremblaient, boulversé de se retrouver à nouveau face à la femme qu'il n'avait jamais eu l'opportunité d'épouser. D'un coup, il en oublia Flora, Daphnée et la raison de sa venue ici.
Il dû prendre considérablement sur lui pour ne pas se jeter à ses lèvres.
Le sourire qui trancha sur le faciès de la cadette Greengrass laissait penser qu'elle avait comprit ce qui tiraillait Draco Malfoy.
Se sourire fit fondre son cœur de glace.
Astoria fit quelques pas dans l'immense vestibule en marbre, une immense statue s'érigait au milieu, représentant probablement Merlin. Draco n'y avait jamais vraiment prêté attention.
"Ma sœur..."
Elle s'étrangla de tristesse et son regard de ternit. Draco se stoppa, immobile, car il ressentait toute la souffrance qu'Astoria éprouvait.
"Ma sœur va très mal, Draco..."
Sa façon de prononcer son prénom, l'humidité de ses yeux, sa bouche rouge comme le sang...
Pour se ressaisir, il inspira profondément. En regardant autour de lui, il n'était pas capable de déceler la présence de Flora. Visiblement, la Poufsouffle savait se faire discrète. Ils n'étaient pas tous des abrutis niais bons à rien.
Astoria plongea son regard charbonneux dans le sien, aussi froid et calme qu'un lac gelé.
"Mon père sera de retour d'une minute à l'autre. C'est très difficile pour elle de fuir ainsi... elle aime tellement Père... j'ai presque réussi à la convaincre de partir avec toi.
- Presque ? Tiqua Malfoy en se redressant.
- Presque. J'ai dû... mentir."
À quelques mètres d'eux, Flora passait en revue l'intégralité de la pièce : rien par ici. La cave secrète de Gareth pourrait se trouver plus loin, elle voyait dans la cour extérieure un escalier descendant. Elle attendait patiemment que les deux amants quittent les lieux pour ouvrir la porte vitrée, ornée d'or et de gargouilles.
"Que lui as-tu dit ?
- Que Mattheo accepterait de la revoir si elle fuyait, qu'il tenait à cet enfant... et à elle."
Flora fit volte-face vers eux, les poings serrés. Draco pinçait ses lèvres en hochant la tête d'une signe de désapprobation.
"Quand elle comprendra que ce n'est pas le cas, elle va fuir pour revenir ici.
- Continue de la faire espérer, dans ce cas.
- Tu sais que si elle revient ici avec l'enfant, peu importe son âge et son éducation, Gareth le tuera. Et elle avec."
Les yeux d'Astoria se gorgèrent de larmes. Elle attrapa d'un geste nerveux les deux mains de Draco, terrorisée.
"Cela n'arrivera jamais, Draco, je t'en supplie ! Fais tout ce qui est en ton pouvoir pour la maintenir à distance de nous. Je ferai n'importe quoi pour elle, tu le sais. Je ne peux pas la perdre. Pas elle."
Madame Greengrass était décédée quelques années auparavant. Daphnée n'en parlait jamais, Astoria en pleurerait toujours. Un soir, en rentrant de l'école, elles avaient retrouvés le corps de leur mère sans vie, inerte et du sang coulait de ses poignets ouverts.
Jamais Astoria n'avait pu oublié cette image, ni les hurlements que poussaient sa sœur. Elle devait aussi crier, elle ne se souvenait plus bien.
Daphnée n'avait jamais pardonné leur mère de son geste. Pour se protéger de la violence de cet abandon, elle avait toujours tout fait pour être l'enfant parfaite, adorée et adorable. Elle aimait Gareth plus que tout et considérait sa parole comme celle de l'évangile.
Les deux sœurs n'avaient plus jamais été les mêmes depuis. Daphnée était devenue froide, colérique, capricieuse et bornée. Plus qu'elle ne l'était initialement. Elle ne parlait plus de ses émotions, de sa mère, de la mort.
Elle contentait Gareth, était brillante à l'école, suivait les règles à la lettre.
Astoria se battait contre le chagrin quotidiennement : en plus d'avoir perdu une mère, elle avait perdu sa sœur et sa vie d'avant.
Qeul Draco avait été capable de la rendre heureuse depuis. Mais sa famille passerait toujours avant la moindre amourette, le bonheur de Daphnée lui importait terriblement plus que le sien.
Plus jamais elle ne voulait voir sa famille souffrir, pleurer ou mourir. Elle ne le supporterait pas une seconde fois. Elle n'avait plus cette force mentale.
"Je te confie mon sang, ma chaire et mon cœur. Si tu m'aimes, si tu m'as aimé ne serait-ce qu'une seconde...
- Astoria..."
Des larmes dévalaient ses joues. Le second pire jour de sa vie. Celui où elle perdait sa grande sœur, son modèle, sa meilleure amie.
Elle serra Draco contre elle aussi fort qu'elle le pu, ne refoulant plus ses tremblements. En glissant sa main dans la sienne, elle l'entraîna à l'étage, direction la chambre de Daphnée.
En grimpant les marches, Draco jeta un dernier coup d'œil derrière lui : la poignée de la porte qui menait aux cours extérieures tournait.
Le déclenchement de la serrure résonna jusqu'en haut des marches. Draco se raidit, complètement paniqué, quand Astoria se retourna pour identifier ma source du bruit.
Il fallait faire quelque chose et vite. Ce que Draco fit en l'attrapant brusquement par le col de sa chemise pour l'attirer à lui et l'embrasser.
La jeune femme se laissa faire, les yeux ronds de surprise avant de les fermer pour dévorer l'instant et les sensations. Quand ils se détachèrent, elle lui souriait tristement.
"Nous ne sommes plus ensembles, souffla Astoria dont les mains étaient encore autour de son cou.
- Je sais. Mais... bientôt, tout rentrera dans l'ordre, je te le promets.
- Mon père s'opposera toujours à notre union, Draco, tu le sais...
- Je vais trouver une solution. Fais moi confiance.
- Je te fait confiance."
Terrible erreur.
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Les connexions se firent très rapidement. Draco, Astoria en pleurs, une valise à la main.
Daphnée se redressa de son lit à baldaquin en criant, reculant le plus loin possible d'eux.
"Je t'ai dit que je ne partirai pas ! Dégagez ! Foutez-moi la paix !"
Astoria n'arrivait pas à faire un pas de plus dans la chambre de sa sœur tant aimée qui avait tout l'air d'une bête sauvage captive, prête à les trancher en deux.
Son ventre rond semblait peser lourd. Pour se déplacer, Daphnée le tenait de ses deux mains.
La grossesse l'épuisait. Elle le vivait vraiment mal. Les nausées, les vomissements, cette sensation de coups de poing l'empêchant de dormir convenablement.
Elle se sentait lourde et massive, horriblement laide et boursoufflée. Ses cheveux se cassaient et aucun jour ne passait sans qu'elle ne pleure.
Daphnée allait perdre son bébé comme elle avait perdu sa mère : dans l'indifférence paternelle.
"Daphnée, murmura Astoria en essuyant ses larmes, cesse.
- Où est Mattheo ? Je croyais qu'il aurait au moins la décence de venir me chercher !
- Navré, il doit rester caché, bluffa Draco, il ne peut pas quitter sa cachette comme ça. Il est recherché.
- Je suis au courant, oui !"
Hostile, Daphnée Greengrass montrait les crocs.
Draco fit quelques pas pour briser la distance.
Toutes les filles qui ont fréquenté Mattheo deviennent tarrées, pensa t-il.
"Daphnée, je ne veux pas que... je ne veux pas te perdre ! Lâcha Astoria en se tenant contre le battant de la porte, bouleversée. Fais-le pour moi, ta petite sœur. Je t'aime, ma sœur, je t'aime tellement..."
Contre toutes attentes, Daphnée explosa en sanglots. Brutalement. En milles morceaux.
Ses nuits étaient brèves, sa solitude pesante et l'odeur de la mort lui titillait les narines. L'angoisse infernale dans laquelle elle vivait depuis l'annonce de sa grossesse la détruisait à coups de hache.
La tristesse de sa petite sœur répercussionnait dans tous ses os.
"La famille avant tout, répéta Daphnée en reniflard vulgairement, c'est ce qu'on dit toujours.
- Oui. Et je choisis ma famille. C'est toi ma famille, toi seule. Non Père qui préfère t'éventrer simplement par égo. On a tout perdu, Daph... maman, notre argent, notre statut... ça, je peux l'encaisser mais... toi... tu es la prunelle de mes yeux. Sauve toi et ce petit amour qui grandit en toi... je veux être tata, je veux..."
Finalement, Astoria avait osé entrer dans la cage du lion déchaîné pour le serrer dans ses bras.
Daphnée sanglotait contre les cheveux brun de sa sœur.
"Tu sais que c'est ce qu'il y a à faire, chuchota Astoria dans son oreille.
- Je sais."
Elles se détachèrent, un lourd silence s'imposa.
Tendu, Draco percevait les bruits à l'étage inférieur. Il était évident que quelqu'un s'y baladait. Heureusement que les deux sœurs étaient bien trop secouées et émotionnelles pour s'en rendre compte.
Le stress montait en lui.
"On doit y aller !"
Sa bouche devenait pâteuse.
Daphnée le toisa, expirant bruyamment et prit la main de sa sœur.
"Accompagne moi jusqu'au bout."
Les adieux étaient terriblement déchirants. Astoria venait se laisser la prunelle de ses yeux s'envoler sur un balais avant de disparaître dans le ciel.
Elle avait conscience que jamais plus elle ne pourrait revoir sa sœur, mener une vie normale.
Dans un premier temps, elle en avait beaucoup voulu à Mattheo. Puis à Draco. Puis à son père.
Le retour de Gareth et de ses équipes était prévu dans la journée. Affronter cet homme, seule, lui donnait envie de mourir.
Astoria se retourna vers l'intérieur du manoir, le cœur battant au ralenti.
Vide. Silencieux. Froid. Blanc.
Elle se promena tristement dans les différentes pièces de leur maison, les yeux brûlants de larmes. À présent, elle était seule. Sa mère, sa sœur, son fiancé... Astoria avait tout perdu.
Son mariage avec Draco n'aura jamais lieu : elle était lucide.
Gareth Greengrass menait la vie des Malfoy impossible depuis le vol et la disparition de Mattheo. Jamais plus il ne sera question de la moindre union entre leurs deux familles.
Ses pensées lugubres se cessèrent d'elles-même lorsqu'elle remarqua la porte menant à la cour mal claquée.
Surprise, Astoria s'approcha à pas feutrés, le cœur battant à la chamade.
Les signes d'intrusion dans la cave étaient claires : l'entrée était défoncée à coup de Repulso.
Cet endroit lui avait toujours été interdit, à elle et à Daphnée. C'était le laboratoire de son père, son endroit intime, propice à la réflexion. Il y emmenait ses collaborateurs, fut un temps.
C'est alors qu'un cri de rage lui échappa et ses jambes, sans que son cerveau ne lui ordonne, s'activaient en courant jusqu'à l'entrée du manoir, là où Draco et Daphnée s'étaient envolés.
Elle avait comprit. Astoria avait toujours été brillante et particulièrement intelligente.
Draco n'emmenait pas sa sœur en sécurité. Il en avait profité pour introduire quelqu'un au Manoir et cette personne avait fouillé les documents et dossiers de Gareth.
Frustrée, furieuse, la sorcière brune hurlait contre le vent le prénom de son aînée avant de se résoudre. Daphnée ne l'entendait pas. Ils étaient déjà loin.
Maintenant, elle était certaine de ne jamais revoir sa sœur et émettait un doute sur le fait d'être tante un jour.
Draco l'avait trahie. Menti en la regardant droit dans les yeux. Fait pénétrer un inconnu dans sa demeure sans manquer de l'embrasser, aussi lâche et ingrat qu'il avait toujours été.
Désespérée, elle se laissa tomber sur le sol, les mains recouvrant ses yeux. Finalement, Astoria se sentait honteuse.
Évidemment, Draco n'allait pas l'aider. Pas elle, qui venait de cette famille qui avait humilié et dépouillée la sienne.
Pourquoi aurait-il fait cela ?
Elle hurlait en sanglotant si fort que sa cage thoracique brûlait, se maudissant d'avoir été naïve.
Draco n'était plus son futur époux, leurs familles étaient devenues ennemies jurées depuis l'écart de Mattheo... leurs intérêts divergaient tellement.
C'est seule, livrée à elle-même et à son désespoir, qu'Astoria se promit de retrouver Daphnée, coûte que coûte.
Le cœur brisé, Astoria pleurait un double deuil : celui d'une sœur mais aussi celui d'un amoureux qui l'avait manipulée pour arriver à ses fins.
Malgré tout, au fond d'elle, l'espoir perdrait d'un jour retrouver sa merveilleuse relation avec le rejeton Malfoy.
En cette terrible journée, toutes ses espérances s'effondraient.
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Daphnée s'époumonait dans sa chambre de plusieurs mètres carrés, literie en soie et lit à baldaquin.
Elle criait à s'en tuer les cordes vocales telle une prisonnière dans le pire des cachots.
Ses poings se déchaînaient contre les murs jusqu'à les faire trembler.
Draco, penaud, restait derrière la porte, à la fois tériffié et interdit. Flora de tenait à son côté, lui lançant des regards incertains.
Daphnée Greengrass hurlait le prénom d'un homme qui ne viendrait pas. D'un père qui ne le reconnaîtra pas. D'un amoureux qui n'avait jamais aimé.
Le désespoir de son intonation glaçant le sang et petrifait toute âme humaine de pitié.
"Elle va se rendre malade, chuchota Flora à Draco, le bébé aussi..."
La main élégante du garçon tenait fermement la poignée même si leur captive n'avait aucun moyen de s'enfuir.
Sa baguette lui avait été confisquée de force dès lors qu'ils avaient franchit la barrière de sel du manoir. Draco avait jeté maladroitement et de force sa belle-sœur dans une chambre libre à l'étage alors qu'elle se débattait en le mordant à sang.
"Mattheo !!! Mattheo !!! Pourquoi il m'enferme ! Au secours ! Astoria !"
Les yeux de Flora étaient humides et son estomac noué.
Ici où là-bas, Daphnée ne restait qu'une simple carte à jouer. Elle n'était pas plus en sécurité auprès d'eux.
Draco retira sa main en soupirant, s'aprêtant à faire demi-tour.
"MATTHEO, ASTORIA, AU SECOURS !"
Impulsivement, Flora dévérouilla la porte avec sa baguette et entra.
Le silence fut.
Les deux filles se dévisagèrent un instant, la blonde d'incompréhension, l'autre de pitié.
"Il ne viendra pas."
Daphnée était moins perspicace que son aînée. Elle n'avait jamais été la plus éveillée.
Sa bouche s'arrondissait à mesure que son cerveau recollait les morceaux du puzzle qu'était devenu le visage lacéré de Flora.
"Mattheo ne viendra pas..."
Sa voix tremblait, ses yeux miel étaient mouillés et ces détails rendirent la captive folle de rage.
Malgré le ventre rond et son manque de dextérité, Daphnée se jeta sur Flora et lui arracha violemment les cheveux. Elle traîna cette satané Poufsouffle sur plusieurs mètres.
Il n'y avait pas à dire, Daphnée était robuste et résistante.
Flora se libéra difficilement de son emprise, perdant au passage quelques touffes de cheveux.
Haletante, elle se redressa contre le mur, maintenant une distance sécuritaire avec la femme enceinte déchaînée.
"Petite traînée, j'aurai dû me douter que tu étais derrière tout ça !"
Elle se tourna vers Draco, les yeux fous et poursuivit :
"Mon père et ma sœur vont te dépecer, espèce de traite ! Ta famille va y passer, Malfoy !"
Ce qu'elle n'exprimait pas était la douleur d'avoir été trahie par ce garçon qu'elle considérait comme sa famille.
Elle avait tant envié sa relation amoureuse, leur mariage à venir... Draco avait eu une place de choix dans leur hiérarchie, promit à de belles choses.
Les belles choses n'existaient plus.
"Daphnée, l'interpella Flora d'un ton sec.
- Toi, la ferme, sale catin ! Voleuse ! Croqueuse de diamant et de gloire !"
Draco ne disait rien, pétrifié, simple témoin de la scène.
Flora fit un pas en avant. À vrai dire, elle n'avait pas peur. Elle ne ressentait plus rien. Son cuir cheveux la lançait. De la bile remontait dans son œsophage. Elle agissait mécaniquement, hors de son corps.
"La question est simple : tu veux que ton enfant survive, oui ou non ?"
Les lèvres pincées de Daphnée et son air hostile n'étaient pas des réponses suffisantes.
"Oui ou non ? Répéta Flora d'un ton tranchant.
- Oui.
- Alors tu vas la fermer."
D'autres pas pour briser la distance, montrer que Daphnée lui faisait peur en rien et qu'elle ne la craignait pas. Qu'ici, c'était son royaume, son territoire, aussi sale et lugubre que le sien.
"Tu vas la fermer, t'asseoir sur ce lit et faire ce qu'on te dit."
Visiblement, les menaces étaient convaincantes parce que la captive se soumettait.
C'était peut-être les cicatrices ou la pochette autour de la cuisse que Daphnée devait imaginer remplie d'armes plutôt que de potion d'invisibilité.
"C'est ta seule option de survie, d'accord. Pour toi et pour l'enfant. Mattheo... Mattheo veut que le bébé survive et mène une vie heureuse. Je..."
Le mensonge. Il n'y avait que cela pour calmer la fureur devastatrice de Daphnée et le désespoir d'une mère abandonnée.
"Il viendra te voir, dès qu'il sera disponible. Dès que tu auras arrêter de te conduire comme ça et que tu seras l'invité la plus agréable que nous ayons reçu."
Draco osait à peine respirer en guettant les réactions de sa belle-sœur. Elle semblait gober les paroles de Flora.
"Tu n'es pas autorisée à quitter ton appartement. Une chambre et une immense salle de bain, j'estime que c'est pas mal comme conditions de survie."
Flora se souvenait des nuits de garde, au beau milieu d'une forêt infestée d'inferis, le ventre vide.
Oui, une cavale dans un Manoir relevait un grand luxe.
Les lèvres de Daphnée s'agitèrent mais Flora lui ordonna d'un geste directif de sa taire.
"Pcht. Tu n'es pas confinée ici jusqu'à la fin de tes jours, seulement jusqu'à la naissance du petit. Après, tu seras libre d'aller ou tu veux. Je t'espère assez maligne pour ne pas retourner auprès de ton père."
D'ici là, Gareth serait mort, songeait Flora. Peu de risque que Daphnée retourne à son côté.
"C'est temporaire, donc, marmonna Daphnée qui avait subitement la nausée. Jusqu'à sa naissance... et Matty... il va..."
Ce fut une image marquante pour Flora, celle de la douleur qui brillait dans les prunelles de la jeune femme qui détourna le regard.
Elle avait décelé cette même émotion chez Mattheo ce soir-là, sur la plage, alors qu'il avait explosé en milles sanglots.
Cette relation avait autant affecté et détruit l'un que l'autre. Pas de la même façon, mais l'affect restait le même.
"Je viendrais te voir quotidiennement, surveiller ta grossesse, et...
- Toi ? S'étrangla Daphnée, les poings sérrés. Je ne veux pas te voir, espèce de traite à..."
Flora leva les mains en ciel en soupirant bruyamment.
"D'accord. Alors pars d'ici. La porte est ouverte, regarde, pourquoi tu ne pars pas ? C'est ça ou tu meures, Daphnée.
- Ne prononce pas mon prénom.
- Pars pleurer dans les jupons de ton cruel de père. Je peux t'assurer que Mattheo ne se deplacera même pas à ton enterrement si tu en venais à mourir comme ça après tout ce qu'il a fait pour toi. Alors, qu'est-ce que tu fais ?"
Flora ravalait dignement ses insultes quand bien même l'envie la démangeait.
L'air hautain et suffisant de Daphnée Greengrass était irritant. Même pour Draco, épuisé d'avoir débattu avec elle.
"Bien. Je prends ton silence pour une approbation.
- Hm, marmonna la blonde en faisant la moue.
- Sur ce, imprègne toi de ta nouvelle chambre et on reviendra quand l'envie de t'éclater la tronche nous sera passée."
Porte qui claque, sort de vérouillage sur la serrure.
Un regard confus et inquiet qui s'échangea.
Draco s'appuya contre le mur du couloir, le front suant. Il ne lâchait pas Flora du regard. Elle avait les joues rouge, du mascara sous les yeux, les cheveux dans tous les sens.
"Je ne te savais pas aussi autoritaire.
- Tu ne sais rien de moi, grogna Flora qui descendait déjà les escaliers.
- Je sais à quel point tu es chiante, petite botaniste.
- Visiblement, tu as côtoyé bien pire que moi."
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Greengrass sisters
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