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Pistes d'écriture : Le vide & l'émotion


Le néant, tu le traines à ta cheville, boulet d'un tout qui n'a plus les mots pour se faire entendre. Il te prend la patte, tu trébuches, tu te rattrapes dans le vide, comme si tu pouvais enfermer l'air dans ta poigne nue. Dans une force invisible et impalpable, tu te redresses, ainsi qu'un automate, en direction du ciel.

Ça faisait longtemps que tu ne l'avais pas vu, celui-là, tu en avais oublié sa profondeur, cette teinte illogique qu'il exhibait aux hommes dans sa toute puissance.

Tu avais oublié sa lumière, et la vie improbable qu'il abritait. Tu te surprends à faire un tour sur toi-même, pour voir, pour savoir et apprendre, et tu remarques que personne ne le voit plus.

Il est si grand pourtant, il aurait supporté le poids des regards du monde, sans fléchir, sans se dérober, il aurait conservé tous les secrets, il n'aurait rien dit de sa honte des confidences faites dans les murmures du vent, il aurait apprécié le baiser des amants.

Alors, tu restes, dans ce moment qui n'appartient à qu'à toi, tu le regardes, et tu vides silencieusement ton cœur saignant dans cette immensité nébuleuse, qui houle lentement sous ta pupille fatiguée.

Tu n'as que faire du sommeil, tu n'as que faire de l'amour, tu vends ton âme sans qu'on ne te la prenne, ne restent que les bruits lointains du monde, le souffle indistinct de l'univers, et la poussière d'étoile qui s'imprègne dans ta peau.

Le ciel n'avait jamais été aussi beau.

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