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Travail d'écriture
Je la déteste. C'est bien plus fort que moi. C'est ce sentiment qui me ronge le coeur, avec lenteur et tranquillité, avec délice. Je le sens, comme un acide piquant qui me fond les organes.
Je la déteste sans raison, parce que je l'aime de la même manière.
C'est de la rage.
La rage, elle vient du sol, comme des serpents, vicieuse, je la sens grimper sur mes jambes, ondulante, frissonnante, elle me refroidit le ventre, elle me noircit le coeur, elle me prend au cou et serre. Mais ce n'est pas rapide. C'est long, et douloureux.
C'est comme aimer. Tout aussi vide de sens.
J'ai envie de tout détruire, avant d'exploser. Mais non, Aradan, tu ne peux pas faire cela, tu n'es pas assez fort. Mes mains tremblent, je les observe, impuissant. Elles sont belles, mes mains, longues et fines, de douces mains d'homme. Et pourtant, j'ai envie de m'arracher le coeur, de le prendre entre ces doitgs longilignes, de l'étouffer pour ne plus le sentir battre, cracher la haine et ces fichus serpents dessus pour le balancer au loin, et le perdre pour qu'il en tue un autre moi.
Je sens un feu humide me brûler les yeux. Mais je ne vais pas pleurer, parce qu'un vrai mec, ça ne pleure pas pour une fille.
Et si je pleure, c'est seulement pour moi.
"L'amour & Dialogue intérieur"
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