Viol.

Bonsoir à tous. Je vous préviens simplement que le texte qui suit traite de sujets particulièrement violents et sans chercher à en atténuer la dureté. Il s'agit du viol, de l'auto-mutilation et des TS, et je vous prierais de ne lire ce texte qu'en étant pleinement sûr.e que vous le supporterez.

Maëline.

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C'est une ruelle sombre, un lampadaire grésille, un chat miaule, une voiture passe. C'est un acte immonde, la fin d'une pauvre fille, bousculade sur la tôle, personne ne passe.

Alcool, drogue, folie ? Non, ce sera justifié par des habits.

Son sac tombe et s'écrase sur le bitume. Il la saisit, c'est un poids plume.

Elle pleure. Se débat. Tente de hurler. Mais perd sa voix.

Il rit. La bat. Commence à la déshabiller. Fait sa loi.

Une main sur ses lèvres, il promet qu'elle aimera. Elle crève, veut mourir ici bas.

Une fois. Deux fois. Trois fois. Il se lâche, elle tremble d'effroi.

Un sourire, un air canaille, un clin d'œil. Il se met à rire, appuie sur sa taille, tout plein d'orgueil.

Larmes, peur, dégoût. Elle baisse les armes, s'écoeure, tombe à genoux.

Il s'en va, heureux, euphorique. Sa vie a volé en éclats, dans ce sombre lieu, sous des carresses lubriques.

Elle reste ainsi assise, des minutes, des heures peut-être. L'âme en miettes, le corps sale, l'esprit torturé.

Le temps passe comme des heures, elle ne s'en rend pas compte.

L'horloge sonne six heures, elle se lève, prompte.

Ramasse son sac. Automate.

Ses mains tremblent, ses jambes flageolent, sa tête tourne. Elle ne sent même pas le froid de février, anesthésiée.

Personne ne s'est aperçu de ce qu'il s'est passé. Elle poursuit son chemin, là où elle l'avait arrêté.

Elle n'a plus d'âme. Elle n'a plus rien.

Ses yeux sont vides, son cœur béant. Ses yeux sont humides, se sent mal comme jamais auparavant.

Cet acte on le sait, ne peut jamais être oublié.

Elle aimerait être morte. Elle aimerait mettre fin à sa vie. Tout plutôt que ce meurtre, qui l'a laissée en vie.

Elle trébuche. S'affale sur le sol. Seule, perdue, sans âme, sans vie.

Elle se relève pourtant.

Elle marche.

Elle s'éteint.

Elle se meurt, se pleure et se douleur.

Il n'y a aucun mot pour décrire ce qu'elle ressent. Elle a été froidement assassiné, mais le meurtrier l'a laissée en vie.

Elle voudrait que tout s'arrête, maintenant, la fin de sa vie.

Alors elle avance. Elle continue son chemin, son errance.

Personne ne se soucie d'elle.

Elle est comme les autres après tout. Pourtant le meurtre dont elle a été victime sera justifié par l'apparence qu'elle avait.

Il n'y a personne chez elle.

Elle ne réfléchit pas longtemps.

Personne ne la croira après tout.

Elle est trop jeune.

Trop laide aussi.

Même un violeur ne voudrait pas d'elle. C'est ce que disent les gens au collège, au lycée.

Personne ne la croira.

Personne ne la soutiendra.

Surtout si elle donne le nom, le prénom, et tout un tas d'informations sur cet homme qui n'a d'humain que le nom.

Qui voudrait croire qu'un homme puisse faire cela à une personne de sa famille ? Personne.

On l'accusera de mentir. D'exagerer. De l'avoir aguiché. Elle le sait.

Elle s'écroule.

Elle veut mettre fin à toutes ses souffrances, ici et maintenant.

Un, deux, trois. Elle a de tous petits cachets, au creux de ses doigts.

Un, deux, trois. Elle les avale, son cœur se broie.

Un, deux, trois. Elle trace des traits sur la prison de son soi.

Un, deux, trois. La Mort lui ouvre ses bras.

Un, deux, trois. Encore une, que l'on ne croira pas.

Un, deux, trois, puis cent, puis mille puis bien trop de femmes, qui ont baissé les bras.

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