P'tite pute


Il se fait tard, sous l'encre céleste de Gascogne. Il fait bien nuit, lorsqu'elle commence sa douloureuse besogne.

Il ne reste plus rien de la jeune fille rieuse qu'elle était. C'est par une coquille vide d'émotions, qu'elle fut remplacée.

Ses lèvres carmins ne sourient plus et ses yeux d'émeraude de brillent plus que de larmes contenues.

Elle frissonne, avec sa veste en cuir et ses hauts talons. Elle détache ses cheveux, autrefois si soyeux.

Sous les lampadaires défectueux, elle accomplit son travail. D'un geste aguicheur, d'un signe discret, elle sait se faire comprendre, pour appeler les routiers.

Eux ne pensent pas à elle, seule victime de leur brutalité. Eux, sont heureux, l'affaire terminée. Sous le ciel tumultueux, ils se donnent avec un regard lubrique. Puis ils repartent, c'est l'affaire d'une nuit, mais pour eux c'est magique.

Soulagés dans leur orgueil, ils prennent la fuite. Laissant cette pauvre fille, comme une femme détruite.

Quelques mois de cette triste destinée, mais elle ne peut plus arrêter. Pour gagner sa vie, elle doit se donner.

Alors elle paie, le prix de l'humaine cruauté. Pendant qu'ils se soulagent dans sa douleur, elle reflechit. A quoi bon continuer, cette affreuse vie ?

Mais elle ne lâche pas, la vie peut être l'aidera.

L'hiver est rude, mais elle ne recule pas. Plus le moment d'être prude, il faut se mettre au pas.

Alors chaque soir, sous les lampadaires de Paris, elle revêt sa tenue de la nuit pour peut être gagner, l'argent d'une journée.

Et sous les cris déchirants de son âme qu'on meurtrit, les hommes luisent de folie.

Et sous la peine, qui vrille cette nuit, elle pleure mais en apparence sourit.

Elle ne peut plus arrêter, elle est trop prise au jeu. Elle pensait pouvoir arrêter mais c'est un cercle vicieux.

Alors pendant que d'autres dorment, bien au chaud sous une couette, elle elle se lève, vend son corps pour que d'autres connaissent l'ivresse.

Peu à peu la folie l'accapare, elle pleure, dans le silence de la nuit. Par la société mise à part, elle ne peut plus lutter.

Perdue dans des ténèbres, elle ne voit plus la lumière, seule sous les insultes, elle ne fait que pleurer. Sur son passage, chuchotements interdits "Petite pute" disent-ils avec grimace, elle ne dit rien mais garde d'invisibles traces.

Elle s'appelait Marie, et elle était jolie. Jusqu'à ce que les aléas de la vie, la fasse succomber.

Elle s'appelait Marie, la fille qui marchait, sous les lampadaires de Paris et la pluie qui tombait.

Elle s'appelait Marie, et brillait la nuit. Comme une plainte funeste, Marie disparaît. Sous l'or de la nuit et la violence de ceux qu'elle hait.

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