J'voudrais prendre des femmes,
j'voudrais prendre des hommes,
j'voudrais prendre des hors-normes
puis les mettre côte à côte.
j'voudrais leur faire comprendre
qu'ils sont tous uniques,
qu'ils sont tous laids
mais qu'ils sont tous beaux.
j'voudrais leur faire entendre
le horreurs de la vie
et ensuite les joies que l'on vit.
j'voudrais qu'les gens s'aiment
même si c'est pas possible
par ce qu'on ne vit pas dans le monde de Candide.
j'voudrais qu'les gens voient,
et que même les aveugles
perçoivent les beautés intérieures.
si l'on vit hors-normes
c'est par ce que l'on s'affranchit des jugements
parfois, tout le temps, jamais, ça dépend.

C'est une dépression optimiste,
le monde n'est pas noir ni blanc,
il est gris foncé, couleur des nuages de pluie,
les cumulonimbus qui nous crachent dessus
pour niquer nos rencards
et forcer les baisers.
C'est une joie pessimiste,
les normes régissent un monde imparfait
imaginé, idéalisé,
un monde futur à l'imparfait
qui n'existe que dans vos rêves.
La perfection est brouillée par la hors-normalité,
comment être parfait quand on est un Homme
et que sous les masques sentimentaux
on ne vit que pour soi-même.

J'voudrais qu'les enfants apprennent tout
pas juste l'homme et la femme,
tout comme tous les genres,
tout comme la vie en fait,
ça n'rime pas mais c'est plutôt vrai,
on censure au vingt et unième siècle
pour ne vivre que par les yeux des plus riches.
J'voudrais prendre des mots
pour les jeter à la tête des normes
et leurs dire qu'on s'en fou
et qu'on vit très bien sans,
qu'elles font souffrir des enfants
qui ne rentrent pas dans les cases
que la vie leur décrit
à longueur de temps.
J'voudrais un monde
parfaitement imparfait
dans lequel tout le monde a sa place,
dans lequel plus rien n'est normal,
tout est exceptionnel.

...

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M. Thiébaut