Au cas où le titre n'est pas assez clair : CET OS EST DU SPOIL !!!

 Mais genre, du vrai gros spoil !

 Si vous n'avez pas TERMINE le tome 8,5, dégagez immédiatement (et allez le lire).

 Nan, mais vraiment.

 Je voudrais pas vous gâcher la surprise.

 Donc, dernier avertissement : si vous n'avez pas fini, sortez de ce chapitre MAINTENANT!!!

 Au moins, j'ai prévenu.

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 Cinq minutes après le départ de Keefe.

 Sophie entra dans sa chambre, après que Sandor ait validé que la voie était libre.

 Elle était fatiguée et n'avait qu'une envie : s'allonger sur son lit et dormir pendant des heures.

 Voire des jours, si on le lui permettait.

 Mais elle n'en eut pas le loisir.

 En s'approchant de son lit, elle découvrit une enveloppe.

 Elle avala sa salive, se doutant que c'était une lettre de son ami aux yeux de glace. Il lui en avait laissé tant de semblables...

 Alors elle la prît et la lût, son garde du corps gobelin penché par dessus son épaule.

  Pour la mystérieuse Mademoiselle F. !

 Pourquoi est-ce que j'ai commencé ma lettre comme ça ? Je me le demande...Mais je n'ai plus de papier et une rature ne ferait qu'empirer les choses alors...une erreur de plus à mon crédit.

 Sophie secoua la tête. Elle connaissait la suite d'avance : il était reparti...

  Mais elle continua tout de même sa lecture.

 Tu vas sans doute penser que tout ce que je m'apprête à te dire mériterait aussi sa place sur la liste des « erreurs de Keefe ». Mais je te promets qu'il ne s'agit pas de ça ! Mon but n'est pas de résoudre tous les problèmes ou de sauver le monde, cette fois. Je veux juste éviter de blesser qui que ce soit.

 Je ne peux pas t'en dire plus sans te mettre en danger, donc... tu dois me croire quand je te dis que ma mère m'a doté d'horribles pouvoirs. Je manque de mots pour t'expliquer à quel point ils sont abominables. Et je n'arrive pas du tout à les contrôler – tout comme je ne pourrais pas empêcher ma mère de les utiliser contre mon gré.

  Alors... c'est la seule solution. Elle ne me plaît pas, mais je n'ai pas le choix.

 Je sais que tu risques de me haïr. C'est peut-être pour le mieux, parce que tu dois me promettre de ne pas partir à la recherche. Ma mère s'attendra à ce que tu te lances à ma poursuite et, puisque tu as tendance à n'en faire qu'à ta tête, je veux que tu comprennes qui tu mettrais en danger.

 J'ai l'intention de me cacher de la même manière que le Cygne Noir a dissimulé ton existence.

 C'est pourquoi tu dois garder tes distances. Même si c'est loin d'être l'unique raison. Je t'en prie...Fais-moi confiance, d'accord ?

 Et puisque je n'aurai jamais plus l'occasion de te parler, je tenais à te dire... Tu vas  vraiment me manquer. Tu comptes énormément à mes yeux, Foster. Plus que tu ne le sauras jamais.

 Sois prudente. Sois heureuse. Mais surtout, surtout, oublie-moi.

 Ça vaut mieux pour tout le monde, tu verras.

 Avec toute mon affection,

 Keefe.

Sophie sentît les larmes lui brûler les yeux.

 Elle avait l'impression que son coeur allait exploser.

 Elle hurla le prénom de son ami, les larmes aux yeux.

 Puis elle se mît à murmurer, secouée de sanglots.

 «  Keefe...oh, Keefe. Mais tu me demandes d'être heureuse ? Mais comment pourrais-je faire?

  » Sans toi, Keefe ? Sans ton sourire, ton optimisme, ta combativité ? Comment est-ce que je pourrais être heureuse...alors que tu es parti en emportant mon coeur ?»

 Elle gémissait maintenant, terrorisée par la douleur qu'elle sentait monter en elle. 

 Elle se força au calme, massant le nœud d'émotions sous son estomac, y ajoutant la douleur et la tristesse provoquées par le départ du jeune Empathe.

Ses ruminations furent interrompues par la voix de son père. Alerté par son cri, il était venu voir ce qui se passait.

  « Sophie ? Que se passe-t-il ?

 — Keefe...Keefe est encore parti. Il n'a pas voulu rester, et...»

 La voix de Sophie s'éteignit.

 Grady ne répondit pas. Qu'aurait-il pu dire ? Que je jeune homme voulait simplement les protéger, elle et ses amis ? Qu'il n'avait pas voulu risquer de leur donner un ordre qu'il aurait regretté ensuite ? Qu'il en avait assez de risquer la vie de ses amis par sa seule présence ?

 Mais tout cela, Sophie le savait déjà. Alors, son père d'adoption se tût, tout en repensant à la dernière demande de Keefe. Elle ne doit pas savoir que vous avez un moyen de me joindre.

 Et Sophie devina ce qui se cachait dans le silence de Grady. Qui prît la colère de sa fille en pleine face.

   « Tu savais ! Tu savais qu'il partait et tu ne l'as pas retenu ! Alors que tu sais à quel point il est important pour moi !

 — J'ai essayé de le retenir par la raison Sophie. J'ai essayé de l'en empêcher. Mais il n'a pas voulu m'écouter.

 — Non, tu n'as pas essayé, hurla-t-elle. Tu n'as pas voulu qu'il reste. Tu voulais qu'il parte ! Tu ne lui as jamais fait confiance de toute façon !

 — Sophie. Je ne pouvais pas le retenir. Je...

 — Bien sûr que si tu pouvais ! Tu aurais dû l'empêcher de partir.

 — Non, Sophie. Je ne devais pas. Je sais à quel point priver les autres de volonté est effrayant.

  » Je le sais, Sophie, parce que j'ai vécu une situation semblable. 

  » Mon Talent s'est déclenché tard, alors j'en ai d'abord profité pour me venger de ceux qui s'étaient moqués de moi. 

  » Mais j'ai rapidement pris conscience de ce que c'était que l'Hypnose. Le risque que je faisais courir aux autres.

  » J'y ai risqué ma santé, tu sais ? 

  » Mais l'Hypnose a un énorme avantage sur le Talent que les Invisibles ont créé. Une fois l'ordre exécuté, elle s'arrête. Alors que ton ami doit trouver le mot qui rétablira la situation.

  »Alors, non, je ne lui ai pas ordonné de rester. Je n'en avais pas le droit.

 — Mais pourquoi ? Pourquoi c'est si terrible ?

 — Qu'as-tu ressenti la première fois que tu as instillé involontairement ?

 — C'était horrible. J'aurais voulu revenir en arrière pour m'empêcher de blesser Sandor. 

 » Encore désolée, murmura-t-elle en se tournant vers son garde du corps.

 — Ce n'était pas si grave, minimisa-t-il.

 — Et, Sophie, l'Instillation n'est pas si difficile à maîtriser. Je dois faire attention à chaque mot que j'emploie. Et la voix ne se maîtrise pas toujours...

 — Désolée. Je...je ne supporte pas qu'il ait pu partir à nouveau. Et de me dire que tu l'as vu partir...pardon, j'ai pété les plombs.

 — Je m'en rends bien compte. Je t'en prie, ne m'en veux pas, murmura-t-il, les yeux rivés au sol.»

 La crise de Sophie, son accusation, résonnaient dans sa tête. Il sentait monter son pouvoir comme ça ne lui était pas arrivé depuis longtemps.

 Il annonça qu'il redescendait au salon, et que la jeune fille ne devait pas hésiter à venir le voir si elle avait besoin de parler.

 Arrivé en bas, il prît de grandes inspirations.

 Sa femme fronça les sourcils en remarquant son air préoccupé et son mutisme.

 Elle s'approcha de l'Hypnotiseur, et lui prît la main délicatement.

 « Grady ? Que s'est-il passé ? Tu vas bien ?

 — J'ai failli perdre le contrôle. Je ne sais pas ce qui s'est passé...Oh, Edaline ! Mon Talent est un tel poids...

 — Je sais, Grady. Je sais. Mais je suis là pour te soutenir, affirma-t-elle tendrement. Raconte-moi.

 — C'est compliqué. Keefe est passé il y a un quart d'heure, pour déposer une lettre d'adieu à l'intention de Sophie.

 — Encore ?!

 — Oui. C'est à cause de son nouveau Talent. Il a peur de ne pas savoir le contrôler.

  » Le truc, c'est que je l'ai vu déposer la lettre. Evidemment, je n'ai pas essayé de le retenir. Tu sais que j'avais eu un projet semblable à un moment...

  »Tout à l'heure, quand Sophie est rentrée, elle a vu la lettre. Et quand je suis monté, elle a compris que j'avais croisé Keefe.

  » Elle m'a reproché de ne pas lui avoir interdit de partir.

 — Tu as voulu demander à Sophie de se taire...

 — Je me suis retenu. Mais j'ai vraiment craint de l'Hypnotiser. 

 — Tout va bien, Grady. Tout va bien.»

 Edaline embrassa son mari avec tendresse, lui transmettant toute la confiance qu'elle lui donnait.

 Grady répondit à son baiser avec soulagement. Edaline réussissait toujours à le réconforter, par sa seule présence.

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 1378 mots + la note de début.

 Mais à quel moment cet OS m'a-t-il échappé ? C'est pas ce que je voulais écrire à l'origine...

 Mais pas du tout.

 (De base, Noland se pointait à un moment.)

 Mais j'aime bien cette version quand même.

 Et vous, qu'en pensez-vous ?