Absence (OS Miraculous)
Merci pour le titre Lysbird !
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Un matin, dans la salle à manger des Agreste.
« Père ? Que faites-vous ici, s'étonna Adrien en entrant dans la salle.
— Je me suis levé plus tôt que d'habitude, et j'ai décidé d'en profiter pour déjeuner avec toi.
— Vous voulez me parler, devina le jeune homme en fronçant les sourcils. A quel propos ?
— Je...je m'inquiète pour Nathalie. Elle est tombée malade, mais refuse catégoriquement de prendre du repos. Je me demandais si tu pouvais...
— J'essaierai de la convaincre. Mais ça ne sera pas simple...Je crois qu'elle vous aime beaucoup, et qu'elle n'hésiterait pas à se mettre en danger pour vous aider.
— Je crains que tu n'aies raison. Mais elle n'a pas à risquer sa santé pour moi.
Je ne supporterais pas de la perdre.
— Je comprends...Je dois y aller, bonne journée Père.
— Bonne journée Adrien.»
Le jeune homme sourît en sortant de la pièce. Il voyait si peu son père que cette journée était déjà miraculeusement bonne à ses yeux.
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Trois semaines plus tard, sur un toit de la place des Vosges.
« Chaton ? Tu ne trouves pas ça bizarre ?
— De ?
— Il n'y a pas eu d'akumatisation depuis trois semaines ! Je ne me plains pas, bien sûr, ça me laisse du temps libre...mais je trouve ça étrange.
— Peut-être que le Papillon est malade ? Ou Mayura, et il s'occupe d'elle...
— Le Papillon, s'occuper de quelqu'un ? Ça m'étonnerait !
— Tu sais, même les gens qui paraissent monstrueux peuvent avoir des qualités. Mon père en est la preuve...
— Chaton !
— Je sais que tu ne veux pas pouvoir découvrir mon identité, mais j'en ai assez.
» Assez des masques portés en permanence, des doubles-je qui me divisent.
» Je ne peux discuter avec personne. Tu ne veux pas me connaître, mon père me cloître à la maison et je ne le vois jamais.
» Quoique...parfois, j'arrive à lui parler et dans ces cas-là il m'écoute.
» Mon meilleur ami ne comprend pas ça, il ne comprend rien à ma vie...aussi, il est aux antipodes, entre ses parents hyper relax et le fait qu'il soit la définition du « mec cool ».
» Je crois qu'il n'y a qu'une seule personne qui pourrait me comprendre, m'écouter. Une de mes amies, qui a énormément de qualités. Elle est compréhensive, attentive, ouverte à l'autre, toujours disponible pour ses amis.
» Si je pouvais lui expliquer, elle serait même en mesure de comprendre mes problèmes de super-héros je pense.
» Mais même avec elle, il y a un obstacle à la discussion. Dès que je m'approche, elle bafouille, s'emmêle les pinceaux, disjoncte. Je crois qu'elle est amoureuse de moi... et je m'en veux beaucoup de lui briser le coeur en étant amoureux de Ladybug.
» J'espère sincèrement que Marinette trouvera quelqu'un qui l'aimera à sa juste valeur, et qu'elle aimera... »
Ladybug était sonnée par ce monologue. Trop pour réagir par des reproches à l'utilisation d'un prénom.
Prénom qui l'avait d'ailleurs faite tiquer. Elle avait conscience que son prénom ne courait pas les rues.
Ce qui la perturbait le plus, cependant, était la similitude de l'histoire d'Adrien avec celle de son coéquipier.
Perdu dans ses pensées, le héros décrivait à présent Marinette, et le terme d'Eurasienne frappa les oreilles de Ladybug.
Elle crût qu'elle allait gifler son ami pour ce manque de discrétion, et parce qu'elle avait besoin d'atténuer le choc.
Mais elle resta calme, et murmura que des blonds, elle n'en connaissait pas beaucoup. Et il n'y en avait qu'un pour lui mettre le coeur à l'envers.
« Adrien.
— Ma Lady ? Comment as-tu...?
— Ce n'est pas très compliqué, répondit-elle avant de marquer une pause.
» Détransformation, ajouta-t-elle »
Chat Noir était bouche bée. Manifestement, Ladybug aussi en avait assez des doubles-je.
Et l'identité de l'héroïne était pour le moins surprenante.
Chat Noir demeurait abasourdi tandis que Marinette et son kwami se disputaient à propos de la révélation.
La jeune fille finît cependant par faire taire Tikki, puis se tourna vers Chat Noir.
Elle jetait le masque. Alors, à son tour, Chat Noir se détransforma.
Un léger sourire aux bords des lèvres, il défia Marinette de lui parler sans bafouiller.
L'Eurasienne éclata de rire.
« Alors là, il n'y a pas de doute ! Tu es bien Chat Noir ! Je vais essayer de ne pas bafouiller en te parlant, promis.
Mais, Adrien...je...je t'aime.
— Je t'aime aussi, Maribug. »
La jeune fille répondit d'un sourire.
Et sur les toits de Paris, deux adolescents enfin au clair avec eux-mêmes s'embrassèrent tendrement.
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Mais la douce ambiance qui régnait entre les deux jeunes était loin d'être présente partout.
Au manoir Agreste, notamment, on sentait gronder l'orage.
Nathalie, ayant remarqué l'absence d'akumatisation ces derniers temps, s'en étonnait.
« Monsieur, que se passe-t-il ? Vous semblez avoir renoncé à votre projet, qui vous importait tant.
— Je n'ai pas tout à fait renoncé, Nathalie. Mais je refuse que vous vous tuiez à m'aider.
» Alors j'ai cessé d'utiliser le Papillon, pour que vous ne soyez pas tentée d'utiliser Mayura.
— Mais je vais très bien ! Et de toutes façons, vous aider est ma seule raison de vivre, protesta-t-elle avec véhémence, avant d'être pliée en deux par une violente quinte de toux.
— Non, Nathalie. Vous n'allez pas bien, répondit-il avec de l'inquiétude dans les yeux.
» Vous vous surchargez de travail, vous dormez à peine...vous refusez de faire en sorte que l'utilisation du Miraculous du paon brisé ne vous laisse pas de symptômes.
» S'il vous plaît, pour votre propre bien, écoutez-moi.
— Mon bien m'importe peu. A vrai dire, la seule chose qui compte pour moi est votre bonheur.
— Je ne pourrais être heureux au prix de votre santé et de votre bien, lâcha-t-il d'un ton las en s'asseyant sur un canapé.
» Venez vous asseoir, ajouta-t-il.
— Non. Monsieur...je ne suis rien. Rien d'important. Vous comptez.
— Nathalie ! Je ne peux pas vous perdre, s'exclama-t-il d'un ton de reproche. Pas comme je l'ai perdue. »
Un instant, le spectre d'Emilie sembla flotter entre eux, convoqué par la comparaison de Gabriel.
Cet instant de silence gênant, sa phrase non-calculée, le regret qui se peignait dans les yeux de Nathalie, lui firent prendre violemment conscience d'une chose qu'il niait depuis plusieurs mois.
Comment puis-je...?
« Ne me comparez pas à elle, Gabriel. Ne me donnez pas des espoirs insensés. Elle était tout pour vous.
» Moi je ne suis rien, je ne serai jamais rien. Mais je vous aime. Alors je cherche votre bonheur.
— Nathalie. Vous n'êtes pas rien. Vous m'êtes vitale, murmura-t-il, bouleversé par sa découverte et la déclaration. »
Elle leva les yeux au ciel. Elle ne le croyait pas. Mais elle comptait vraiment pour lui. Plus qu'elle n'osait l'espérer.
Gabriel voulut le lui prouver.
Il ôta son foulard. Il passa la main sur la broche violette du Papillon.
Après un quart de seconde d'hésitation, il murmura « Nooroo, je renonce à toi.» et la décrocha presque brutalement.
Nathalie retînt un cri de surprise.
Il venait de renoncer, devant elle, au projet qui l'avait animé durant près d'une année.
Et à présent, il semblait quémander son approbation.
Il semblait chercher dans ses yeux un courage dont il savait manquer.
Intérieurement, il suppliait Nathalie de comprendre.
Ils se regardaient avec une étrange perplexité.
Gabriel s'approcha de son amie, doucement.
Il déposa la broche du Papillon dans la main de Nathalie.
Elle blêmit en comprenant ce que ça voulait dire. Il lui confiait son chemin. C'était à elle de décider si le Papillon existerait encore le lendemain.
Elle pouvait choisir qui il était.
Alors elle referma les doigts sur la broche, et alla la déposer sur une table à l'autre bout de la pièce.
Il n'y aurait plus de Papillon.
« Pourquoi faites-vous cela ?
— Parce que j'ai compris quelque chose d'essentiel aujourd'hui, Nathalie.
» J'ai compris que je vous aime. »
Elle le dévisagea, surprise. Jamais, au grand jamais, elle n'aurait pensé que ses sentiments puissent être réciproques.
Mais rapidement, le bonheur remplaça toute sensation de surprise.
Lorsque Gabriel la prît tendrement dans ses bras, elle répondit naturellement à son étreinte.
Leurs regards timides se croisèrent.
Il lui caressa le visage, doucement.
Elle lui effleura la joue, délicatement.
Après quelques instants d'hésitations, ils laissèrent parler leurs cœurs et s'embrassèrent passionnément.
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Deux jours plus tard, Mayura créa un dernier senti-monstre.
A l'apparition de Ladybug et Chat Noir, elle le fît disparaître.
Elle s'approcha de l'héroïne et lui tendit une broche.
La jeune fille fronça les sourcils en reconnaissant le Miraculous du Papillon.
Et retînt un cri de surprise quand Mayura se détransforma devant elle, et lui tendît son propre Miraculous.
Si bien qu'elle ne réagît pas immédiatement à l'identité de son adversaire, qui s'en allait déjà.
Chat Noir, lui, avait immédiatement compris ce que cela impliquait.
Si Nathalie était Mayura, le Papillon ne pouvait être qu'une personne.
Il inspira profondément pour ne pas hurler.
Et se réfugia dans l'humour du super-héros quand Ladybug lui demanda le sens de ce qui venait de se passer.
« Oh, le Papillon vient juste de se rendre. Et de m'offrir un nouveau surnom, Luke Skywalker.
» Ou Roofwalker, qu'en penses-tu ? Vu qu'on ne se déplace pas dans l'espace, mais sur les toits.
— Chaton...excuse-moi. Je n'avais pas vu. J'ai été tellement choquée que je n'ai même pas prêté attention à ça. Ca va ?
— Je vais m'en remettre. Et puis j'ai vécu pire qu'une trahison, tu sais.
— Tu es sûr ? Je me rappelle, quand mon père avait été akumatisé, j'étais vraiment mal.
» Le Papillon c'est tellement pire...
— Ne t'inquiètes pas pour moi ! Après tous les râteaux que tu as pu me mettre, j'ai appris à supporter les chocs !
— Oh, Chaton, espèce d'idiot, lança-t-elle avec un sourire. Mais si tu veux parler, je suis là, ok ?
— C'est noté.»
Là-dessus, ils virent débouler leur amie apprentie journaliste.
Qui s'empressa de pester en voyant qu'elle avait encore raté le combat.
Ladybug s'empressa de la rassurer.
« Ne t'inquiètes pas, il n'y a pas eu de combats. Le Papillon s'est rendu, et Mayura a créé le senti-monstre pour nous attirer.
» Et nous rendre les Miraculous, ajouta-t-elle en lui montrant les bijoux au creux de sa main.
— Vous connaissez son identité, alors ? Et celle du Papillon ?
— Non. Ce n'est pas quelqu'un que nous connaissions, mentît Chat Noir, voulant préserver la réputation de son père.
— Et elle vous a dit pourquoi ils se rendaient ?
— Non. Elle est partie juste après, répondît Ladybug. Je suppose que le Papillon a renoncé à son vœu...
— Son vœu ?
— D'après le précédent gardien des Miraculous, celui qui entrerait en possession de nos deux Miraculous pourrait faire un vœu et modifier la réalité. Cependant, il faut une contrepartie, pour ne pas déséquilibrer l'univers.
» Par exemple, si quelqu'un souhaite devenir riche, un riche deviendra pauvre, dans une sorte de transfert...
— Oh, je vois ! Merci beaucoup de cette information.
— De rien, Alya. Après tout, tu es clairement une des personnes les plus passionnées par nos aventures, à Chat Noir et moi. »
Alya hocha la tête. Chaque aventure était pour elle le sujet d'une analyse précise, de nombreux commentaires, et elle se plaisait même parfois à inventer des histoires à coup de « et si...?».
Ladybug et Chat Noir lui dirent au revoir, et sautèrent sur un toit, où Alya ne les perdît cependant pas de vue.
L'héroïne demanda à son partenaire s'il serait en mesure de trouver la raison de la reddition du Papillon, et s'il avait une idée du vœu qu'il aurait prononcé.
Il lui répondît qu'il essaierait de demander, mais qu'il allait devoir être discret s'il ne voulait pas que son père devine qui il était.
Quant au vœu...
« Ce n'est pas très compliqué. Il voulait ressusciter Maman, forcément.
— Et Nathalie l'y aidait ? Pourtant elle avait l'air...
— Amoureuse de lui ? C'est peut-être ça l'explication. Qu'elle se soit déclarée et qu'il ait réalisé qu'il l'aime aussi...
Après, il ne faut pas t'étonner de ce que Nathalie l'ait aidé. Ma mère était sa meilleure amie, et elle est très serviable. Donc...peut-être s'est-elle lancée dans l'aventure sans amour, et que c'est venu ensuite.
— Ca paraît probable. Un peu comme moi avec toi, alors. »
Chat Noir sourît, et pour se dire au revoir, les deux s'embrassèrent.
Et en bas dans la rue, un cri de joie retentît. Alya, évidemment.
Ladybug retînt un rire, et déclara que leur couple n'en avait pas fini avec les questions de la jeune fille, entre cette scène et le couple de leurs alter-ego qu'ils comptaient officialiser le lundi suivant.
Chat Noir hocha la tête, et ils se séparèrent.
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Quelques jours après, les deux héros eurent la confirmation de leur théorie quand Gabriel Agreste vînt dans leur classe annoncer qu'il se mettait en couple avec Nathalie.
Adrien se retînt de lever les yeux au ciel.
Vraiment, mon père ne fait rien comme tout le monde !
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2180 Mots + note de début.
J'aime trop cet OS.
Déjà, parce que ça respecte assez bien les personnages, et leurs manières d'agir.
=> On a déjà fait face à un Adrien qui craque, qui a besoin de parler et de comprendre mais qui est entouré de murs, dans Syren.
=> Adrien sait qu'il y a quelque chose entre Gabriel et Nathalie, il le dît dans un des épisodes (je crois que c'est le tout début de la saison deux).
=> Et pour ce qui concerne le Papyura, on sait que Gabriel s'inquiète énormément pour Nathalie. On le voit très bien à plusieurs reprises, surtout dans l'épisode Ladybug.
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