Dans la vie, nous ressentons trois amours :
Eros, Philia, Agapé.
Beaucoup se perdent avec Eros et finissent brûlés,
Tandis que d'autres gardent, avec Philia, une distance par sécurité.
Et puis un petit nombre ose flâner aux côtés d'Agapé.

Pour ma part,
Après m'être brûlée et avoir gardé une distance de sécurité,
J'ai fini par oser m'approcher
De cet amour que les Grecs ont nommé Agapé.

Agapé est douce, loyale.
Sans chichis.
Mais avec beaucoup d'émotions.
Elle ne leur laisse pas souvent l'occasion de s'exprimer,
Ou alors de nuit, pour pouvoir légèrement se laisser aller.

Certes, elle est jalouse parfois,
En colère probablement souvent.
Mais Agapé ne le montre pas,
Elle ne doit pas. Ou elle ne peut pas ?
Qui peut le savoir en ce moment ?

Agapé, c'est l'amour inconditionnel.
On se débarrasse de ce besoin, de cet amour pratiquement charnel,
Et on évite la peur qui sommeille parfois en Philia,
Lorsqu'une impression vient donner que l'ami s'en va.

Ne croyez pas que je ne ressens ni Eros ni Philia,
Agapé me laisse ce droit
D'aller brûler parfois
Et d'être en sécurité avec les gens dans quelque endroit.

Agapé, ô Agapé !
Pour notre bien et notre sécurité,
Nous devons assez souvent te mêler à Eros et Philia
Afin de ne pas être trop détaché ici-bas.

Alors Agapé,
Je te remercie de m'avoir laissée
Aimer si fort comme Eros
Avec cette douce sécurité offerte par Philia.
Je te mêle assez souvent pour quelques hommes, peut-être deux,
Et quelques femmes, c'est toujours mieux.

J'aime sans condition.
J'aime profondément, parfois avec passion.
J'aime parfois de loin, sans frisson ni papillon.
Agapé, Eros et Philia,
Ou comment dire que tout amour vient et s'en va
Éternellement,
Doucement.