Pourquoi l'amour n'est jamais aussi beau qu'il le devrait


Souvent, notre partenaire n'est pas nécessairement terrible dans tous les cas, mais on sent une tristesse émergente à propos de notre relation. Le partenaire n'est pas aussi focalisé sur nous que ce que l'on aurait espéré. Il y a même des fois où ils ne nous comprennent pas correctement. Ils sont souvent occupés et préoccupés. Ils peuvent être un peu distants, ou abruptes. Ils ne sont pas grandement intéressés par les détails de notre journée. Ils appellent leurs amis au lieu de nous parler. On se sent désabusé et mis de côté.

L'amour était supposé être magnifique. Mais sans énorme évènement qui s'est mal déroulé, les choses ne vont pas comme il faudrait, jour après jour. Cette tristesse a une source paradoxale. On est contrarié maintenant parce qu'à un certain moment dans le passé, on a été vraiment chanceux. On est triste parce qu'on a eu de la chance. Pour expliquer ce paradoxe, on doit avant tout aborder les origines intimes de l'amour.

Notre idée de ce qu'est une bonne relation amoureuse devrait être, et ce que ça fait d'être aimé n'a pas d'origine dans ce que l'on a vu dans notre vie d'adulte. Elle nous vient d'une source étrangère plus forte. L'idée d'un couple heureux exploite l'image fondamentale de confort, de sécurité profonde, de communication sans mots, et de nos besoins compris sans efforts ; elle vient de notre plus tendre enfance.

Dans les meilleurs moments de notre enfance, si les choses se sont raisonnablement bien passées, un (ou plusieurs) parent aimant nous a offert une extraordinaire satisfaction. Ils savaient quand on était fatigués ou quand on avait faim. Même si on ne pouvait pas toujours l'exprimer. Nous n'avions pas besoin de s'efforcer à cela. Ils nous évoquaient un sentiment de sécurité et de paix. Même si nous ne nous rappelons pas des détails explicites, l'expérience d'avoir été chéri a eu une profonde empreinte en nous. Cette expérience s'est implantée dans nos esprits en tant que modèle idéal de ce qu'est l'amour.

En tant qu'adultes, sans vraiment le remarquer, nous continuons d'être enthousiasmé par cette notion d'être aimé, projetant les meilleures expériences de nos premières années, les désirant grandement dans nos relations actuelles. C'est une comparaison qui est profondément corrosive et injuste. L'amour que l'on reçoit d'un parent ne peut pas être un modèle adéquat pour une expérience future en amour. La raison est fondamentale ; nous étions un bébé à l'époque, nous sommes un adulte maintenant. C'est une dichotomie qui a de multiples ramifications.

Pour commencer, nos besoins étaient bien plus simples. A cette époque, nous avions besoin d'être lavés et amusés, couchés au lit... Mais nous n'avions pas besoin que quelqu'un fouille intelligemment dans le recoins troublés de nos esprits. Nous n'avions pas besoin que quelqu'un comprenne que nous préférions telle ou telle émission à la télévision, pourquoi il est nécessaire de voire nos grands parents le dimanche, ou pourquoi il est important pour nous que les rideaux doivent être en harmonie avec le sofa, ou que le pain doit être coupé avec le bon couteau à pain. Le parent savait absolument ce qui était nécessaire par rapport à certaines demandes physiques et émotionnelles. Notre partenaire, d'un autre côté, est perdu dans le noir parmi des besoins immensément subtiles, loin d'être évidents et vraiment compliqués à exprimer comme à comprendre.

Ensuite, rien n'était réciproque à l'époque. Le parent était intensément focalisé sur nous, mais ils savaient et avaient accepté que nous ne nous impliquerions pas dans leurs besoins. Ils n'ont pas imaginé pendant une seconde qu'ils pouvaient nous confier leurs problèmes, ou espéré qu'on s'occuperait d'eux. Ils n'avaient pas besoin qu'on leur demande comment s'était passée leur journée. Nos responsabilités étaient bienheureusement simples. Tout ce que nous avions à faire pour eux, c'était d'exister. Nos actions les plus ordinaires, rouler par terre, attraper un biscuit dans notre petite main, cela les enchantait avec facilité. Nous étions aimés, et nous n'avons pas besoin d'aimer.

Une distinction entre les sortes d'amour, que le langage trouble habilement, nous protégeant de la différence entre être le client privilégié de l'amour, et ses fournisseurs épuisés sur la durée.

En outre, nos parents étaient probablement assez bons pour nous protéger de la charge que leur attention à notre égard leur a imposé. Ils ont maintenu une façade raisonnablement joviale, jusqu'à ce qu'il retournent dans la chambre ou au salon. A partir de ce moment, la vérité derrière leurs efforts pouvait être vue, mais, à ce moment-là, nous dormions. Ils nous ont fait l'honneur de ne pas trop nous montrer ce que nous leur avons coûté. Ce qui était immensément bienveillant, mais nous a laissé un désavantage. Cela a involontairement créé une attente de ce qu'aimer et être aimé voulait dire attente qui n'a jamais été vraie en premier lieu.

On peut, plus tard dans la vie,  finir avec les partenaires qui sont irritables avec nous, qui sont trop fatigués pour parler en fin de journée, qui ne s'émerveille pas de tout à notre sujet, qui ne peut pas être dérangé pour écouter ce que l'on dit, et on peut se dire, avec un pincement, que ce n'est pas comment étaient nos parents. L'ironie, c'est qu'en vérité, c'est exactement comme ça qu'étaient nos parents, juste dans la chambre, quand nous dormions et que nous ne réalisions rien.

La source de notre tristesse présente n'est pas spécialement un échec dans notre relation. Notre partenaire n'est pas tragiquement incapable d'entretenir la relation, ni égoïste. C'est juste que nous jugeons nos expériences adultes dans la lumière d'un amour d'enfance complètement différent. Nous ne sommes pas remplis de tristesse car nous nous sommes mis avec la mauvaise personne, mais parce que nous avons, tristement, été forcés de grandir.


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Oui j'ai fait 4 parties de ce book entre le 10 et 11 juin y a quoi ? Je suis dans une phase de réflexion, me jugez pas.... besoin d'écrire aussi voyez...   ¯\_(ツ)_/¯

Enfin bref, n'hésitez pas à me donner vos retours sur cette partie, ou sur ce que vous pensez de ce tout nouveau book. ^^

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