La santé mentale de la folie


La vie nous demande d'être très sain plus ou moins tout le temps. Au quotidien, nous devons être responsable, polis, productifs, réfléchis, patients, logiques, fiables, et bénéficier d'un succès éblouissant.  Ces obligations se sont lentement imprégnées en nous pendant que nous grandissions. Maintenant, elles sont devenues nos constantes réalités.

Le problème, c'est que personne n'est vraiment capable de vivre comme ça tout au long de sa vie. Les charges sont trop lourdes ; nos esprits trop délicats. Malheureusement, la société ne nous laisse pas de marge, d'espace pour s'effondrer. Elle veut qu'on soit au bureau à 9 heures tous les jours avec un PowerPoint à faire, et la pression ne s'en va pas avant la fin de la journée de travail pour s'endormir à 11 heures du soir. Ce genre de fonctionnement ne nous laisse aucune autre option que de continuer ; pendant qu'à côté on boit peut-être trop, qu'on se réveille dans a nuit, qu'on est accro à internet ou la télévision, qu'on se calme avec des sédatifs, ou qu'on développe toute sorte de tics physiques à cause de notre malêtre.

Mais en réalité aucune vie ne peut ni devrait se dérouler sans qu'il y ait quelques moments de "breakdown" complet. Des moments où on lève un drapeau blanc, et où on se déclare tout simplement incapables de remplir et de faire face à nos fonctions pendant une certaine durée. Au lieu de voir ça comme une maladie ou autre, cela devrait être considéré comme une preuve de normalité et même de santé.

Durant nos "moments de folie", on peut passer son temps à regarder le plafond pendant des heures, avoir l'air de n'avoir aucun sens, porter des vêtements bizarres, s'assoir devant notre porte toute la journée sans rien faire,  crier, danser, chanter, être idiot comme on ne l'a pas été depuis des années, se faire des amis improbables, s'en aller dans des endroits étranges. Naturellement, ce genre de phases ne seront pas forcément faciles pour ceux qui nous entourent, mais nous devons, collectivement, savoir comment tolérer ces moments sans paniquer et voir ça comme des choses normales dans la vie.  Au autorise à notre corps d'avoir des moments de relâchement et de repos ; nous devrions faire la même chose pour nos esprits.

Dans tous le cas, ce monde prétendu très sain et lui aussi souvent perturbé, il suffit juste de le considérer franchement. C'est apparemment la santé mentale qui nous donne pour mission de détruire énergiquement la planète, de travailler pour des objectifs punissant mais arbitrairement acceptables, de ne nous laisser aucun temps pour autre chose que le travail, de nous noyer dans des médias toxiques en développant des attentes irréalistes par rapport à notre corps, nos relations, et nos familles. Pas de doute que nous avons besoin de ces moments de folie pour nous corriger.

Cela dit, les emphases devraient toujours être dans le but d'avoir un relâchement/un breakdown bénéfique. Qu'il soit positif, dans lequel on peut se reconnecter avec des vérités importantes que l'on a perdu de vue, des émotions et des idées que la vie nous a empêché d'exploiter. Peut-être à travers la créativité, l'inattention, de nouvelles expériences sociales ou sexuelles, le contact avec notre corps, l'empathie, l'extasie (non pas la drogue, duh), ou une nouvelle conscience de soi. L'idée, c'est que nous devrions revenir du monde de la folie et atterrir dans un champ de santé mentale apparente, dans lequel beaucoup de graines se trouvent pour nous soutenir das les moments à venir.

Nous devrions, à un niveau global, nous accorder des moments de relâchements de temps à autres, dans le but de nous réconcilier avec les demandes du monde qui finiront un jour ou l'autre par revenir vers nous.

Nous ne sommes pas des automates, mais des collections volatiles et complexes de protéines qui nécessitent du soin et de l'attention. Nous devrions nous attendre à ce que ces périodes de folie appartiennent juste à une vie saine, sage et positive.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top