L'incroyable aventure de Jules Verne

Alors que Jules Verne n'était qu'âgé de onze ans, il avait failli s'embarquer dans une grande aventure. Il était follement amoureux d'une petite fille de son âge, Caroline Tronson. Son sourire malicieux en pensée, le petit Jules Verne s'était embarqué comme mousse sur un navire en partance pour l'Orient. Il partait pour chercher un collier de pierres précieuses à offrir à sa cousine. Il voulait un collier de la couleur de ses yeux. Mais ce rêve c'était brisé quand son père avait surgit sur le pont, criant dans tous les sens, s'exclamant dans tous ses états qu'on lui rende son fils. Jules Verne s'était caché derrière un baril sur le pont, essayant de se dissimuler, mais monsieur Verne l'avait vu, attrapé par le bras et avait crié à son fils, aux marins, aux mouettes et aux voiles claquant dans le vent:

"Rentre à la maison ! Tu pensais nous quitter ainsi? Désormais, je te défends de réaliser tes rêves. Garde les pieds sur Terre, mon garçon!"

Et le petit Jules, la tête basse avait quitté le navire, suivit de près par son père qui ne le quittait plus.

Quelques années plus tard, en 1847, Jules Verne avait 19 ans et aimait toujours autant sa cousine. Quand elle posait ses yeux pleins d'amour sur lui, il ne voulait plus être séparé d'elle. Mais ils savaient l'un et l'autre que les projets de leurs parents n'étaient pas de les marier. La veille au soir, Jules Verne avait surpris une conversation entre ses parents qui disait qu'il fallait qu'ils trouvent un mayen d'envoyer le plus vite possible Jules Verne à Paris pour ses études avant le 27 avril de cette année. Le jeune Verne en avait fait part à Caroline. Cette dernière avait commencé à trembler à ces mots et avait révélé au jeune homme une terrible nouvelle:

"Mes parents veulent me marier en avril. Je ne sais pas quoi faire, je n'aime que toi!"

Et les deux amoureux s'étaient tus. Le malheur s'était abattu de toutes ses forces sur leurs épaules, les laissant anéantis. Tout à coup, le visage de Jules Verne s'était illuminé et il avait relevé le menton de Caroline pour qu'elle le regarde dans les yeux :

"Caroline, si... Tu vas me prendre pour un rêveur, mais... Je t'en prie, essayons!

- Mais quoi donc, avait demandé Caroline, les yeux à la fois remplis de tristesse, mais tentés d'une touche d'espoir.

- Fuyons."

Caroline n'avait pas protesté, amis avait juste demandé :

"Où?

- Partout, nulle part, ailleurs!

- Jules, tu rêves! Non, je ne veux pas quitter la France.

- Alors partons en Alsace, déclara Jules Verne, retrouvant son enthousiasme.

- Où donc?

- Dans un village où personne ne nous connaît."

Ainsi se décida la fuite de Jules et Caroline. Ils pressèrent tant les préparatifs que le surlendemain à l'aube, ils étaient dans le train, en partance pour l'Alsace. Ils n'en savaient pas plus.

Ils avaient passé la nuit dans le train et quand ils s'étaient réveillés, le train entrait en gare d'un village au nom imprononçable : Pfaffenhoffen. Ils décidèrent de descendre. Ils errèrent dans les rues au hasard et entrèrent dans le village voisin sans s'en rendre compte. Ils s'assirent sur un banc , discutant gaiement, excités par leur escapade.

La nuit tombait sur le village alsacien. Ils observèrent le soleil se coucher en douces explosions roses-orangées, puis les étoiles s'allumer sur le ciel sombre. La lune projeta sa douce pâleur sur le jeune couple assis sur le banc de bois. Leurs têtes l'une sur l'autre, ils contemplèrent le ciel et s'endormirent doucement.

"Caroline! Rentre tout de suite! Tu pensais nous quitter ainsi?"

L'interpellée s'était réveillée en sursaut, effrayée par la voix pleine de colère de son oncle. Les yeux pleins d'une lueur de terreur, elle avait agrippé le bras de son Jules, bien éveillé lui aussi. Il ne semblait pas effrayé outre mesure, mais au fond de lui, il tremblait. Il tremblait parce qu'il savait ce qui allait se passer. Son père avait toujours eu raison de lui . Et il savait que cette fois-là ne serait pas différente. Et il tremblait parce qu'il savait qu'il allait être séparé de Caroline. La suite des événements lui donnèrent raison.

Les larmes aux yeux, Jules Verne regarda le train s'éloigner du quai. C'était la fin de leur escapade. Caroline s'en retournant vers Nantes pour être mariée, lui partant pour Paris avec le prochain train. Il quitta La Walck sans plus tarder, ce lieu rempli de sentiments contradictoires : douceur et violence, amour et colère...

C'était la fin d'une belle histoire.

Jules Verne se promit alors deux choses : ne plus se plier à son père et tout faire pour rendre les gens heureux. Il n'avait pas réussi avec Caroline, mais il avait toute une vie pour essayer avec les autres.

C'est ce qu'il fit dans ses livres. Il rendit ses personnages heureux malgré les difficultés, et fit des centaines de lecteurs heureux à travers la Terre et le temps. Mais tout cela a-t-il suffit à faire taire ce sentiment d'impuissance dans son cœur?

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