Le soleil effleurait à peine la terre que la lune semblait paraître au-dessus des monts enneigés. La journée promettait d'être belle en ce jour de juillet à un tel point que la petite fille retira ses moufles mouillées par la neige fondue. Elle avait le teint bronzé par le soleil, le nez rougit par le froid. Une épaisse écharpe de laine lui couvrait le cou, mais les rayons du soleil la pressèrent de l'enlever. Elle s'assit dans le sable brûlant. Le froid lui glaça les jambes et elle se releva aussitôt. Elle s'amusa ensuite à laisser ses traces dans la neige toute fraîche encore vierge de tout passage. Mais le sable refermait ses empreintes dès qu'elle avait levé le pied. Les collines enneigées se fondaient dans le soleil couchant qui teintait de violet et de rose tout le ciel. Le froid s'abattit soudain sur ses épaules. Elle frissonna. Elle se baissa et prit un coquillage dans sa main bleue de froid. Et le pressa contre son oreille et sentit la douce chaleur du coquillage répandre cette agréable sensation dans son corps. Elle leva la tête et sentit les rayons du soleil sur sa joue. Elle ferma les yeux, plongée dans cette douceur céleste. Elle tira la langue et essaya à l'aveuglette d'attraper quelques flocons qu'elle sentit fondre sur sa langue. Elle inspira le vent chaud chargé des effluves de la mer qu'elle devinait derrière la dune. Alors, elle ouvrit les yeux et le manteau blanc s'offrit à son regard intrigué. Elle tendit l'oreille et entendit les vagues s'échouer sur la plage en rouleaux parfaits. Le bleu du ciel se mélangeait au bleu de la mer. Elle ferma les yeux en s'allongeant sur la plage glacée. La dernière chose qu'elle sentit fut un flocon qui fondit dans son coup.

Folie glacée, chaude folie, furent ses dernières pensées.