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J'écris tout au crayon de papier pour être sûre de pouvoir effacer et recommencer en cas d'erreur.
Mais on écrit une vie au marqueur car, contrairement au crayon, on ne peut pas revenir en arrière. Une fois que le point final est mis, il est mis.
Nos choix sont des lettres qui deviennent des mots, puis des phrases, ensuite des paragraphes qui débouchent sur une histoire entière.
Sans oublier le point, le dernier point. Celui qui, dans ce cas là, implique la mort.
Indélébile, l'encre l'est, la vie aussi.
Mais comme toute vie normale, il y a des erreurs, elles sont représentées comme des ratures.
À la fin, c'est le point qui gagne et les virgules qui sont vaincues.
Tu n'es ni une virgule, ni un point dans ma vie.
Tu es celui qui m'a fait écrire au marqueur.
Tu es mon encre et pas celui que l'on étale sur la feuille, non.
Tu es cet encre rouge qui fait de moi une femme vivante.
Encre rouge qui palpite dans mes veines pour me faire oublier le point.
Et malgré moi, malgré mes efforts, mon encre rougeâtre fuit et j'aperçois même le point sur le pallier de la porte.
Parce que oui, mon encre est parti,
Mon encre a trouvé un autre stylo.
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