Elle marchait dans ce tunnel étroit

Sombre comme ses pensées,

Dont le ciel nocturne formait les parois

La tête dans les nuages, le cœur bien serré.

Elle venait se promener à chaque soleil couchant

Dans cette rue trop petite, abimée, style toboggan

Appréciant la fraîcheur d'un début de soirée,

Emmitouflée dans un pull vaguement déchiré.

Oui. A chaque fois, elle se retrouvait

Sous ces lampadaires qui éclairaient

Les milles scénarios emplissant son esprit,

Pendant que sa peau profitait de la légère pluie.

Le vent balayait son style négligé,

Alors que son casque et ses sons préférés

Vers mille contrées, la faisaient voyager.

Et pourtant elle ne la quittait jamais,

Cette ruelle, ce chemin en bitume

Qui avalait ses larmes et son amertume.

Avant de retomber dans de néfastes émotions,

Elle étala son regard sur tout cet horizon

Oppressant et franchement interminable.

En soi, une ruelle vide et à l'air pitoyable.

Hormis les quelques bâtiments endormis

De ce quartier paumé mais plutôt tranquille,

Qui lui rappelaient qu'elle n'était qu'une simple fourmi

Dans cette jungle que représentait la ville.