Je n'aime pas rêver

Je veux dormir
Ne plus « vivre »
Me sentir partir
Dans un sommeil ivre
De paix et de silence
Que je sente, dans mon être cette absence.
Que mon esprit soit libre, vide
Comme une cage de rossignol à l'air livide
Qui n'attend qu'à emprisonner des obsessions,
Des pensées, des souvenirs en ébullition.

Je ne souhaite qu'une chose dans ce monde,
Rêver seulement en étant éveillé.
Que dans l'euphorie de l'existence, je sois émerveillée
Puis, que je me laisse tomber dans une mort éphémère et profonde.
Priant pour ne pas croiser les Oneiroi, ces judas
Qui s'amusent avec ma tête, mon âme, ma raison.
Avec des images, des sentiments cruels
Incessants, tortionnaires mais demeurant irréels.
Ô Hypnos, reviens vite à la maison !
Et libère-moi de ce mirage sournois.

Oui. Je vis le jour à la carpe diem,
Du lever du soleil au beau milieu de la nuit.
Mais je me lasse, car la réalité me nuit.
C'est mon heure. Repos que je t'aime !

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