Respirant avec soulagement le bon air marin, Malissa alla s'asseoir près de l'eau, laissant les vagues lui lécher les orteils. Les premières lueurs de l'aube commençaient déjà à pointer à l'horizon, bien que le disque doré du soleil ne soit pas encore visible par-delà les flots.

Un vent frais souleva les longs cheveux de la jeune femme, l'obligeant à resserrer contre elle la veste de laine que lui avait donné Molly. Elle savoura encore quelques minutes la délicieuse solitude que lui accordait cette plage déserte, laissant un sentiment de bien-être et de sécurité se répandre en elle, avant de se replonger en pensée dans les évènements de la soirée.

Elle se remémora la conversation qu'elle avait eu avec ce vieux sorcier, Charles quelque chose. Alors comme ça, Albus avait des frères et sœurs ? Voilà qui ferait matière à une petite discussion, lorsqu'elle reviendrait le voir.

Si elle revenait le voir, songea-t-elle avec un pincement au cœur. Qui sait si elle aurait la possibilité de retourner dans le passé...

En attendant, elle avait bien plus urgent à faire. En commençant par sauver Harry, tant qu'à faire. Elle repensa en frissonnant au livre qu'elle avait découvert au 12, square Grimmaurd. Les horcruxes... Oui, c'était la seule chose qui correspondait à cette part de l'âme de Voldemort, fixée sur Harry alors qu'il n'était qu'un enfant, qu'avait évoqué Dumbledore.

En revanche, quelques incohérences demeuraient. Par exemple, il n'était fait à aucun moment mention dans le livre qu'un horcruxe puisse être créé involontairement. Enfin, ceci dit, le fait que l'on puisse vouloir le faire volontairement semblait déjà pour le moins horrible, alors bon... Et puis il n'était pas non plus précisé qu'un horcruxe puisse être un être vivant, mais là encore, Malissa ne pouvait pas en être sûre.

Quoi qu'il en soit, à moins de, comme l'avait dit Dumbledore, tuer Harry, la jeune femme ne voyait aucun moyen de le débarrasser de ce morceau d'âme. Elle se passa la main sur le visage. Quel casse-tête !

C'est alors qu'une pensée traversa son esprit. Si elle, qui n'était même pas une sorcière, avait pu découvrir ce qu'était qu'un horcruxe, alors il ne faisait aucun doute que Voldemort aussi.

Était-ce possible que... Qu'il ait créé, de son plein gré cette fois-ci, des horcruxes ?

Oui, plus la jeune femme retournait cette pensée dans son esprit, plus elle lui paraissait probable. C'était un moyen pour le Seigneur de Ténèbres de s'assurer que quiconque ne pourrait mettre un terme à ses jours, surtout que dire qu'il n'était pas du genre à s'encombrer la conscience avec des meurtres serait un euphémisme...

Malissa étouffa un gémissement de frustration. Si son hypothèse se révélait exacte, alors le seul moyen de tuer Voldemort serait de détruire au préalable tous les horcruxes qu'il avait pu créer, que cela ait été volontaire ou non. Ce qui revenait à, tout d'abord, parcourir le monde à la recherche d'un nombre indéterminé d'objets indéterminés et très probablement protégés par de puissantes protections magiques... indéterminées elles aussi, puis de finir de toute façon par mettre un terme aux jours d'Harry !

Malissa prit une poignée de sable et la jeta rageusement dans la mer, comme si cela pouvait l'aider à trouver une solution au problème pour le moins épineux qui se présentait à elle. Pour une fois, elle aurait aimé avoir tort ! Hélas, à présent qu'elle avait examiné sous toutes les coutures son hypothèse, la probabilité pour que cela fusse le cas lui semblait complètement dérisoire.

En attendant, elle savait maintenant ce qu'il lui restait à faire, aussi insurmontable que puisse paraître cette tâche. Seul problème, il y avait peu de chances qu'elle réussisse seule, étant donné ses bien maigres connaissances concernant la magie.

Le plus recommandé serait sans doute de mettre au courant l'Ordre du Phénix, mais Malissa doutait qu'il n'aurait ne serait-ce que le temps de se pencher sur la question, avec les temps difficiles qui s'annonçaient.

Il fallait qu'elle trouve quelqu'un pour l'accompagner dans sa quête, quelqu'un qui connaisse la magie, qui ne soit pas en danger de mort, ni de préférence recherché par les Mangemorts, aussi hypocrite que puisse paraître ce point compte tenu de la situation dans laquelle se trouvait Malissa elle-même.

La jeune femme passa en revue toutes les options qui s'offraient à elles. Options... qui ne se comptaient même pas sur les doigts d'une main. L'une d'elles, pourtant particulièrement absurde, attira l'attention de la grande blonde.

Et si elle contactait le frère de Dumbledore ? Elle ne le connaissait pas, mais s'il était aussi puissant que l'était Dumbledore lui-même, alors l'avoir à son côté ne pourrait qu'être un avantage... Et puis il serait sûrement heureux de contribuer à venger la mort de son frère...

Malissa se passa une nouvelle fois la main sur le visage. Les chances pour que cette idée saugrenue aboutisse à quelque chose étaient plus faibles que celles que la jeune femme avait de réussir à tuer Voldemort seule et à main nue, mais que perdrait-elle à essayer ?

Elle soupira, ne sachant pas si elle devait rire ou pleurer d'en être réduite à avoir de telles idées, mais sa décision était prise : si il y avait le moindre espoir pour qu'il l'aide à accomplir ce que l'on attendait d'elle depuis si longtemps, alors Malissa contacterait le frère de Dumbledore.

La jeune femme laissa alors échapper un bâillement si grand que les larmes lui montèrent aux yeux. Elle remarqua avec ébahissement qu'à présent, le soleil était largement visible, semblant sortir de la mer dans une éblouissante lumière rouge. Avait-elle réellement réfléchi tout ce temps ?!

La main devant les yeux pour se protéger de la lumière, la grande blonde se leva, regagnant le cottage dans l'espoir de rattraper quelques heures de sommeil.

***

Trois heures plus tard, adossée dans la cuisine, Malissa retenait un bâillement, une tasse de thé à la main. A peine s'était-elle couchée, après sa petite escapade nocturne, qu'elle s'était endormie comme une masse. Elle se serait reposé ainsi encore de nombreuses heures si Ginny ne l'avait pas tiré du lit avec une énergie effarante.

A présent, elle tentait de rester éveillée en attendant les premiers membres de l'Ordre. Avec un nouveau bâillement, elle termina sa boisson et passa la main dans ses longs cheveux emmêlés. Quelque chose lui disait que les prochaines heures ne seraient pas de tout repos...

Cette pensée lui avait à peine effleuré l'esprit qu'elle vit un petit groupe de personnes aux visages familiers se matérialiser sur la plage, à quelques mètres de la maison. La jeune femme se redressa, repassant dans sa tête le plan qu'elle avait imaginé. Elle n'avait plus qu'à espérer que les membres de l'Ordre ne lui posent pas trop de questions...

***

Malissa se pinça l'arête du nez, laissant échapper un soupir. Cela faisait déjà plus de deux heures que le conseil avait commencé. Au début, tout allait bien, mais très vite, tout le monde s'était mis à parler en même temps, se coupant la parole à qui-mieux-mieux et refusant de s'écouter les uns les autres. Une désagréable migraine avait pris d'assaut la jeune femme tandis que le volume sonore montait crescendo, lui martelant le crâne aussi sûrement qu'un troupeau de trolls des montagnes, réduisant à néant toute tentative de concentration.

La grande blonde se passa la main sur le visage et se redressa. Réprimant une grimace de douleur, elle prit une inspiration et hurla :

- Stop !

Le silence se fit immédiatement. A présent, il n'y avait plus une personne dans la pièce qui ne la dévisageait pas avec étonnement. Un sourire tirant plus vers la grimace qu'autre chose sur les lèvres, elle reprit d'une voix neutre :

- Le premier qui prononce encore un mot avant que je n'ai fini de parler, je jure sur la tombe de Dumbledore que je le pétrifie et que je ne le libère qu'à la fin de la réunion.

Défiant quiconque du regard de passer outre la menace, elle se rassit et reprit tranquillement :

- Très bien. Maintenant que vous êtes tous calmés, vous allez pouvoir m'écouter. Je ne doute pas une seconde que vous partiez tous d'une bonne intention, mais, sans vouloir vous offenser d'aucune mesure, jusqu'ici, vous n'avez rien fait d'autre que crier vainement. T-t-t... coupa-t-elle dans son élan Auguste, qui semblait sur le point de protester. Premièrement, je pense que cela ne serait pas trop demander que vous parliez l'un après l'autre en écoutant les suggestions de chacun. De plus, ma migraine vous en serait reconnaissante, ajouta-t-elle avec un regard noir.

Ne laissant pas le temps à ceux qui l'auraient souhaité de reprendre la parole, elle continua d'une voix assurée :

- Ensuite, je pense avoir trouvé un moyen, ou tout du moins un espoir, de pouvoir vaincre Voldemort un jour.

Une vague de murmures vite étouffée accueillit cette déclaration. Satisfaite de son effet, la jeune femme esquissa un sourire.

- J'aurais bien du mal à répondre à vos questions, mais quoi qu'il en soit, je vais devoir partir.

Levant la main pour couper court aux nouvelles protestations, elle continua :

- Je ne sais pas combien de temps durera ce... voyage, et à vrai dire, je ne suis même pas certaine de l'endroit où je me rends... Je suis désolée d'être aussi vague, mais comme je l'ai dit, j'aurais du mal à répondre aux questions.

Sur ces mots, elle se laissa retomber sur sa chaise, laissant échapper un imperceptible soupir de soulagement. Cela s'était mieux passé qu'elle ne l'aurait cru ! Enfin, il allait maintenant falloir qu'elle affronte toutes les questions qui ne manqueraient pas de venir, malgré ce qu'elle avait dit...

Hésitant un instant, elle se concentra, et, sous les regards stupéfaits des membres de l'Ordre du Phénix sur le point de l'assaillir d'interrogations, la jeune femme se téléporta.

Elle réapparut sur la plage, à quelques mètres du cottage. Des bribes de conversations pour le moins animées lui parvenaient déjà. Bon, ce qu'elle venait de faire n'était certes pas prévu, et pour cause, ce n'était clairement pas la meilleure chose à faire, mais en attendant, elle échappait au moins à de multiples sermons !

C'est alors que la porte du cottage claqua, laissant sortir un Auguste au visage reflétant une telle masse d'émotions qu'elles en devenaient indéfinissables. Pourtant, lorsqu'il aperçut Malissa, tranquillement debout à quelques pas de lui, l'une d'elles se démarqua : la fureur.

Il s'approcha de sa nièce, jeta un regard impénétrable à la maison derrière lui, puis entraina la jeune femme hors de vue, derrière une dune de sable herbeuse à proximité. Alors, il explosa :

- Non mais Malissa, ça ne va pas ?! Qu'est-ce qu'il t'a pris de lâcher une bombe pareille puis de t'enfuir sans la moindre explication ?! Heureusement que tu as jugé bon de ne pas de téléporter plus loin, car, je le jure sur la barbe de Merlin, je serais allé jusqu'à contacter les Mangemorts pour qu'ils te retrouvent et que tu m'expliques tout ça ! Maintenant, tu vas me faire le plaisir de m'éclairer un peu, et sans te dérober une fois de plus, s'il te plaît !

Jetant un rapide coup d'œil aux alentours, la jeune femme découvrit avec horreur qu'à moins qu'elle ne disparaisse sous le sable, rien ne pourrait la sauver de son oncle furieux. Baissant les yeux, un sourire un peu tremblant sur les lèvres, elle déglutit.

- Euh... je... elle hésita une seconde, puis releva la tête et planta son regard bleuté dans celui de son oncle, qui parut l'espace d'un instant un peu moins assuré. Tu as déjà entendu parler des horcruxes ? demanda-t-elle avec un calme apparent.

Déstabilisé, le sorcier brun lui lança un regard interloqué, relâchant sa fureur. Attentive au moindre de ses gestes, Malissa ne laissa pas passer sa chance. Elle prit une grande inspiration, lança un regard contrit en direction de son oncle, puis se téléporta sans plus attendre. 

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  Hey tout le monde !!!

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A part ça, votre week-end de Pâques s'est bien passé ? Vous avez mangé du chocolat ? 😂😉

Et sinon, euh... le chapitre spécial des 1K, on dira que c'est un bonus de fin, hein... Si si, j'ai enfin commencé à l'écrire... Mais juste commencé, quoi...

   Bref, sur ce, je vous dis à lundi pour le prochain chapitre !!!