Chapitre 42

Au matin du 31 juillet 1997, alors que cela faisait à peine quelques minutes que le soleil, que l'on voyait pour la première fois depuis des jours, s'était levé, Malissa fut réveillée en sursaut par des hurlements furieux.

Complètement déboussolée, elle se leva et s'habilla à la hâte, avant de se précipiter au rez-de-chaussée, d'où semblaient provenir les cris. Elle découvrit avec stupéfaction un Auguste pour le moins énervé, brandissant sa baguette magique vers le mur du couloir de l'entrée.

Vers le mur... ou plutôt vers le cadre qui s'y trouvait. Mais oui ! Comment Malissa avait-elle pu oublier l'horrible portrait de Mrs. Black ? Et d'ailleurs, comment se faisait-il que ce dernier ne se soit pas réveillé le jour de son arrivé au 12, square Grimmaurd ? Kreattur n'avait pas été des plus discrets, pourtant...

Malissa balaya ces interrogations d'un geste de la main et se précipita vers Auguste, qui l'enlaça avec un grand sourire. Alors qu'ils s'écartaient l'un de l'autre, toujours sous les cris de colère du tableau, la jeune femme remarqua enfin les deux personnes qui se tenaient derrière son oncle. Stupéfaite, elle sentit son sourire s'élargir encore plus.

- Tonks, Lupin ! Ça fait tellement longtemps que je ne vous ai pas vus ! Auguste ne m'avait pas dit que vous viendriez... Enfin, à vrai dire, il ne m'avait pas non plus dit qu'il viendrait me réveiller à l'aube grâce aux cris de cette charmante Mrs. Black, mais...

Tonks la coupa d'un éclat de rire, avant de s'approcher pour la serrer dans ses bras. Moins démonstratif, Lupin lui adressa tout de même un grand sourire.

- Malissa ! L'autre jour, après avoir reçu le patronus d'Auguste nous disant qu'il t'avait retrouvé et que tu serais présente au mariage, nous avons essayé de retrouver ta trace. A aucun moment nous n'avons pensé au 12, square Grimmaurd... Il nous a paru totalement absurde que tu te sois caché dans un endroit aussi évident. Et pourtant... En tout cas, ravi que tu ailles bien ! Tu es prête à partir ? lança le loup-garou, tout en refermant enfin les épais rideau noirs du portrait d'un coup de baguette.

La jeune femme écarquilla les yeux. Elle avait été tellement absorbée par ses découvertes de la veille qu'elle en avait complètement oublié de préparer ses affaires. Avec un sourire coupable, elle lança un vague « Je vais chercher mes affaires et j'arrive ! » avant de se précipiter à l'étage.

Quelques minutes plus tard, après avoir fourré à la hâte ses quelques vêtements et objets dans son sac, Malissa descendit. Les trois sorciers s'étaient assis dans la cuisine, ou ils discutaient d'un air préoccupé.

- Ah, te voilà ! s'exclama Auguste. Malissa, te crois-tu capable de nous téléporter tous les trois directement au Terrier ? Nous sommes venus en transplanant, mais les mesures de sécurité prévues chez les Weasley ont dû être mises en place depuis...

- Bien sûr ! Nous partons immédiatement ? répondit sa nièce avec un sourire.

Quelques instants plus tard, le petit groupe apparut dans la cuisine bondée du Terrier. Un grand sourire se dessina sur les lèvres de Malissa. Déjà aux fourneaux malgré l'heure matinale, Molly Weasley dirigeait de sa baguette toute une batterie d'ustensiles de cuisine, qui s'écrasèrent au sol à grand fracas lorsqu'elle se rendit compte de l'arrivée de la jeune femme.

- Malissa ! Dieu merci, tu vas bien ! Auguste nous l'avait dit, mais... Oh ! Mais tu n'as pas mangé, ces dernières semaines, ou quoi ? Allez, viens t'asseoir ! débita-t-elle d'une traite tout en serrant à l'étouffer la jeune femme dans ses bras.

Amusé, Auguste fit un clin d'œil à sa nièce, avant d'ouvrir la bouche pour parler.

- Bon, Malissa, je vois que tu es entre de bonnes mains, alors je vais aller aider les autres, lança-t-il avec un regard vers le jardin, où un petit groupe de personnes dont la plupart possédaient une flamboyante chevelure rousse se débattait avec ce qui semblait être une immense tonnelle blanche, sous les rayons timides du soleil matinal.

Acquiesçant de la tête, la jeune femme s'installa devant la table du petit déjeuner, où étaient déjà attablés Ron, Ginny, Harry et Hermione, apparement pas encore tout à fait réveillés, malgré leurs bols de porridges fumants, le fracas qu'avaient fait les casseroles de Molly en tombant et l'intense activité de laquelle bourdonnait déjà la maison toute entière. Plus étonnant, Berry, la meilleure amie de Ginny, était aussi présente, l'air pas franchement mieux réveillé que les autres.

Ce fut la jeune fille rousse qui remarqua la première la nouvelle arrivante.

- Malissa ?! s'exclama-t-elle, ébahie. Mais... Mais... Où étais-tu, tout ce temps ? Les adultes n'ont rien voulu nous dire... Et puis...

A présent complètement éveillée, la jeune fille se leva de table et se précipita vers Malissa pour l'enlacer. Cette dernière lui rendit son étreinte avec un sourire amusé. Elle avait officiellement battu son record de câlins reçus en à peine une heure !

Le reste de la matinée s'écoula tranquillement, enfin du moins si l'on pouvait vraiment qualifier de 'tranquilles' les préparatifs de dernière minute d'un mariage, et Malissa ne vit pas le temps passer.

Elle dut se retenir à plusieurs reprises de dévisager Harry. Il fêtait aujourd'hui ses 17 ans, et ne savait même pas qu'il lui restait à vivre bien moins longtemps que ce à quoi il s'attendait. Malgré tout, la grande blonde ne laissa pas cette pensée gâcher ses retrouvailles avec tout le monde, et tout se passa bien jusqu'à l'arrivée d'un sorcier inconnu de la jeune femme, en début d'après-midi.

Molly l'informa discrètement qu'il ne s'agissait d'autre que le Ministre de la Magie en personne, et Malissa fila se mettre hors de vue de l'homme. Mieux valait que le Ministère ne soit pas au courant de sa présence au Terrier...

Après un entretien avec Harry, Ron et Hermione dont Malissa ne saisit que des bribes sans grande importance, le Ministre se dirigea vers Molly. Intriguée, la grande blonde s'approcha lorsqu'elle entendit son nom.

- ... doit être remis à certaine Malissa Thompson... Il est écrit que vous la lui donnerez. Non, je suis désolé, je n'en sais pas plus.

Sur ces entrefaites, le sorcier transplana. La jeune femme se précipita vers Molly, qui tenait une enveloppe à l'allure ancienne entre ses mains. Avec un froncement de sourcils, elle la lui tendit.

- Le Ministre est venu pour exécuter le testament de Dumbledore, commença la rousse. Apparement, cela t'est destiné... Tu sais pourquoi Dumbledore t'aurait légué cette vieille lettre ? demanda-t-elle pour finir.

Il sembla à Malissa que son cœur ratait un battement. Se pourrait-il que... ? Perplexe, elle secoua la tête avant de prendre l'enveloppe. Elle eut tout juste le temps de voir les regards étonnés que lui jetèrent Harry et Hermione avant de s'éloigner pour décacheter la précieuse missive.

La jeune femme se laissa tomber sur le confortable canapé des Weasley en reconnaissant l'écriture familière de Dumbledore, et commença sa lecture.

« Ma chère Malissa,

Je ne sais par où commencer cette lettre. Au moment où j'écris, cela fait à peine quelques jours que tu as quitté mon époque, et je dois t'avouer que je sens encore sur mes lèvres la douceur de notre baiser. »

Malissa sentit un sourire s'esquisser sur ses lèvres et le rouge lui monter aux joues, tandis qu'inexplicablement, des larmes commençaient à brouiller sa vue.

« Je ne sais pas si tu te rends compte de la difficulté d'écrire à quelqu'un qui vit à une autre époque. Au moment où j'écris, je n'ai aucun moyen de savoir quand tu recevras cette lettre, ni même si tu la recevras, d'ailleurs. Je ne peux non plus prévoir si tu reviendras me voir avant de lire ces mots, ni... Bref, il y a tellement d'incertitudes qu'à vrai dire, je ne suis même pas sûr de terminer cette lettre. A quoi bon, si tu ne dois au final jamais en voir l'enveloppe ? »

La jeune femme sentit une larme couler pour de bon sur sa joue, ne remarquant pas Harry, qui s'était approché et l'observait.

« Mais je ne compte pas remplir ce parchemin de plaintes. J'écris ces mots car, aussi ironiquement que cela puisse sembler étant donné que je suis un sorcier, c'est le seul moyen pour moi de communiquer avec toi. Lorsque tu as quitté mon époque, il y a de cela quelques jours, ton visage reflétait une telle tristesse que je me dois de te rassurer. »

Malissa esquissa un nouveau sourire, mêlant cette fois tristesse et amusement. Voilà qui correspondait bien à Albus...

« Je veux que tu saches que jamais je ne pourrais t'en vouloir de n'être pas resté. Certes, je mentirais en prétendant que je ne l'aurais pas souhaité, mais je pense que si je m'étais trouvé dans ta situation, l'idée d'avoir la possibilité de me construire une vie dans une époque qui n'est pas la mienne, alors même que cette dernière n'a jamais couru plus grand danger, m'aurait semblé tout aussi effrayante qu'elle a dû te l'être. »

La grande blonde soupira. Elle se rendit alors compte qu'au fond d'elle se trouvait la crainte que Dumbledore ne lui en veuille à jamais de l'avoir laissé. Crainte pour le moins absurde, puisqu'elle avait pu constater de ses yeux, auprès de sa version âgée, qu'il ne nourrissait aucun grief à son encontre. En tout cas, cette peur infondée n'avait maintenant plus lieu d'être.

« J'aurais encore mille et une choses à te dire, mais je pense que je peux les résumer en une simple phrase : tu me manques, Malissa. Et à présent que j'en ai fait l'expérience, je pense que jamais je ne pourrais cesser de t'aimer. »

Malissa plaqua sa main contre sa bouche, étouffant un sanglot. Un sourire aussi rayonnant que puisse l'être un sourire éclaira son visage dans le même temps. Elle ne comprenait même pas comment elle pouvait ressentir autant de choses à la fois. Elle éprouvait en même temps une joie sans nom et une tristesse inextinguible, une allégresse qu'elle ne saurait décrire et un chagrin insupportable.

Pourquoi avait-il fallu qu'Albus écrive cette lettre ? Alors qu'elle avait à peine réussi à se convaincre qu'une histoire d'amour avec quelqu'un du passé serait impossible, qu'elle était presque parvenue à faire taire ses sentiments ? Comment pourrait-elle supporter de rester loin de lui, à présent ?

La jeune femme sentit le désespoir menaçant qui n'était pas loin de s'abattre sur elle et repoussa du mieux qu'elle put ses sombres pensées, les dissipant avec la promesse qu'une fois son époque sauvée, elle n'aurait plus aucune raison de s'y attarder.

Elle prit une grande inspiration et continua sa lecture.

« Je pourrais te le dire d'une multitude de manières différentes, mais aucune ne serait plus juste que celle-ci, alors je ne peux que souhaiter que tu ressentes pour moi la même chose, et que je n'aie pas à attendre toute une vie pour te revoir.

Avec plus d'amour que je n'aurais cru pouvoir en ressentir,

Albus »

Malissa se mordit la lèvre pour retenir ses larmes. Elle dut faire usage de toute sa volonté pour ne pas se téléporter immédiatement dans le passé.

Alors qu'elle s'apprêtait à replier la lettre, dans l'espoir que son contenu cesse de mettre ses émotions à rude épreuve si elle ne le voyait plus, elle remarqua enfin la présence d'Harry.

Elle écarquilla les yeux. Depuis quand était-il là ? Au moins, d'après l'endroit où il se trouvait, il n'avait pas pu voir le contenu de la lettre...

Elle tenta un sourire et releva la tête vers le garçon.

- Ce... Euh... Est-ce que c'est bien une lettre de Dumbledore qui t'as mise dans cet état ? finit-il par demander, hésitant, après un silence pour le moins embarrassant.

Malissa se passa la main sur le visage. Comment allait-elle pouvoir s'en tirer, cette fois-ci ?

Contre toute attente, ce fut Auguste qui la sauva, en l'appelant pour lui donner les derniers détails concernant le mariage. En effet, la jeune femme allait devoir utiliser pour la première fois du Polynectar.

La grande blonde se leva précipitamment, adressant un sourire paraissant plus soulagé qu'autre chose à Harry.

Elle l'avait échappé belle, mais elle n'en avait sûrement pas fini avec cela. Mais en attendant, des choses bien plus importantes l'attendaient. 

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   Hey tout le monde !!!

Bon. 

J'aime ce chapitre. 

Mais en même temps, il est tellement niais que je vous dis pas la galère que ça a été pour l'écrire. 

Bref.

Et vous, qu'en avez-vous pensé ? N'hésitez pas à voter et à commenter pour me donner votre avis !

   Sur ce, je vous dis à lundi pour le prochain chapitre !!!


(PS : je crois que ce chapitre est le plus long que j'aie écrit pour cette histoire \^o^/)

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