Chapitre 39
Malissa ouvrit les yeux, plissant les paupières le temps qu'ils s'habituent à la vive luminosité. Elle se redressa soudainement, complètement déboussolée.
Un rapide coup d'œil à la chambre de motel miteuse où elle avait passé la nuit suffit à lui remettre les idées en place. Hier, après sa petite expédition pour le moins déconcertante dans son ancien appartement, elle s'était téléporté à l'autre bout de l'Angleterre, dans une petite ville qu'elle avait visité, enfant. Autant ne prendre aucun risque.
Epuisée par sa longue journée, la jeune femme avait mangé rapidement, avant d'aller prendre un douche (froide, car apparemment l'état extérieur du motel en reflétait aussi l'intérieur... ainsi que les comptes en banque du propriétaire). Elle s'était ensuite couchée, immédiatement recueillie par ce cher Morphée, qu'elle n'avait pourtant que trop vu au cours des dernières semaines.
Maintenant qu'elle était reposée, toutes ses découvertes de la veille, qu'elle s'était efforcée de reléguer au fond de son esprit, lui revenaient en masse. Avec en prime les nouvelles interrogations qui s'ajoutaient à la liste déjà bien longue : comment était-ce possible que l'ancien appartement de Malissa ait été en parfait état, comme si elle ne l'avait jamais quitté ? Et qui était la mystérieuse personne qui avait manqué de peu la surprendre ?
A présent parfaitement réveillée, la jeune femme s'assit sur le fin matelas et se passa la main sur le visage. Malgré ce réveil pas des plus agréables, une chose l'emplissait de joie : elle n'était plus prisonnière des Mangemorts ! Et Rogue n'était pas un meurtrier...
Etouffant un bâillement, Malissa se leva. Comment allait-elle occuper sa journée ? Elle ne possédait que de maigres économies, aussi trouver un travail aurait été une bonne chose. Mais à moins d'utiliser un faux nom, il lui était impossible de ne pas laisser de quelconques traces de sa présence en faisant cela, alors elle n'avait pas d'autre solution que d'économiser, en attendant de trouver une meilleure alternative.
Il fallait aussi qu'elle trouve le moyen d'entrer en contact avec un membre de l'Ordre du Phénix. Ils pourraient certainement l'aider, sans compter qu'ils devaient sans aucun doute s'inquiéter de sa disparition. Elle fit un rapide calcul, puis plaqua sa main contre sa bouche, pétrifiée. Si elle ne se trompait pas, cela devait faire environ deux semaines que les Mangemorts l'avaient capturé. Deux semaines durant lesquelles elle n'avait pu donner aucune nouvelle. La jeune femme n'osait même pas imaginer l'état de panique dans lequel devait se trouver Molly Weasley.
En effet, la première chose à faire était de trouver le moyen d'entrer en contact avec l'Ordre du Phénix, et de préférence sans mettre en danger qui que ce soit.
Soudain, Malissa eut une illumination. Mais bien sûr ! Elle pouvait toujours tenter le 12, square Grimmaurd ! Même si la maison avait été désertée après la mort de Sirius, quelqu'un devait forcément la surveiller ! En revanche, si ce quelqu'un s'avérait être un Mangemort...
Qu'importe, la jeune femme ne voyait pas d'autre solution. Et puis si cette inquiétude se révélait justifiée, eh bien elle pourrait au moins se consoler en se disant qu'elle n'aurait pas mis quiconque en danger, en dehors d'elle-même...
Sentant l'excitation la gagner, elle s'habilla rapidement, rassembla ses maigres possessions, prit son sac et descendit à l'accueil du motel. Elle régla la nuit au propriétaire, qui ne se gêna pas pour la dévisager ouvertement, une étincelle de désir dans le regard.
Avec un frisson de dégout, Malissa se précipita hors du vieux bâtiment. Il lui semblait qu'il s'était écoulé une éternité depuis la dernière fois où elle s'était regardée dans un miroir, mais apparemment, elle n'avait rien perdu de sa prétendue beauté.
Mal à l'aise, la jeune femme marcha jusqu'à une petite ruelle sombre et complètement déserte. Elle avait l'étrange impression qu'on la suivait. Le gérant du motel n'aurait pas osé en venir à une telle extrémité, si ? En tout cas, quelle que soit l'identité de l'espion, il risquait d'être surpris, en trouvant la ruelle vide de toute présence humaine !
Un instant plus tard, n'attendant pas de savoir qui l'avait pris en filature, Malissa apparaissait dans la petite rue du square Grimmaurd. Elle n'avait aucun moyen de savoir si c'était le cas pour tout le monde, mais le numéro 12 lui était parfaitement visible. Était-ce bon signe ? Il était encore trop tôt pour le dire.
A peine rassurée par le silence ambiant de l'endroit, la jeune femme réfléchit. Serait-il prudent de se téléporter directement à l'intérieur ? Il ne faisait aucun doute que les mesures de sécurités qui devaient toujours être en place dans la maison ne lui causeraient aucun problème, mais que ferait-elle si le bâtiment était, disons, habité d'intentions moins pacifiques ?
Il n'y avait qu'un seul moyen de le savoir. Déterminée, Malissa se concentra. Un instant plus tard, elle réapparaissait à quelques mètres de l'endroit qu'elle venait de quitter, dans la sinistre entrée de l'ancienne demeure des Black. Aucun bruit ne troublait l'épaisse couche de poussière qui recouvrait tout, quand soudain, une grande forme spectrale sembla surgir du tapis.
Etouffant un cri de surprise, la main plaquée contre son cœur battant la chamade, la jeune femme reconnut avec soulagement Dumbledore. Ou du moins un sortilège reprenant son apparence. Rassurée, Malissa laissa tomber son sac sur le sol. Si cette mesure de sécurité était toujours en place, alors cela voulait dire que personne ne se trouvait dans la maison. Personne ne faisant partie des Mangemorts, en tout cas.
- Il... Il y a quelqu'un ? demanda la jeune femme doucement, puis plus fort.
Seul le silence lui répondit. Visiblement, son hypothèse selon laquelle la maison était surveillée par l'Ordre du Phénix ne se vérifiait pas. En revanche, elle avait maintenant un lieu de résidence temporaire peut-être un tout petit peu moins sordide et plus sûr que le motel délabré où elle avait passé la nuit précédente.
Soudain, alors qu'elle commençait à laisser ses pensées revenir vers sa situation peu enviable, un léger bruit de pas se fit entendre.
Les yeux écarquillés, inquiète à l'idée qu'elle s'était peut-être trompée, elle étouffa un nouveau cri de surprise lorsqu'une petite créature vêtue d'une sorte de taie d'oreiller crasseuse, aux oreilles semblables à celles d'une chauve-souris, apparut au bout du couloir.
- Kreattur ! Tu es encore dans cette maison ?!
La jeune femme tenta un sourire plus ou moins encourageant. Elle avait passé assez de temps en compagnie du désagréable elfe de maison pour savoir qu'il ne prendrait sûrement pas bien sa présence dans la demeure. Surtout alors qu'elle n'était accompagnée d'aucun sorcier.
- Sale moldue ! Qu'est-ce que vous venez faire ici ?! Sortez immédiatement de la maison de la grande maîtresse !
Retenant un soupir d'exaspération, Malissa se passa la main sur le visage. A ce qu'elle voyait, la pénible petite créature ne se ferait jamais à l'idée que « la grande maitresse » puisse être morte.
- Kreattur... S'il te plaît, j'ai juste besoin que tu alertes un membre de l'Ordre du Phénix de ma présence. Tu... tu peux faire ça, n'est-ce pas ? Je te promets qu'après cela, je ne reviendrai plus jamais ici, dit lentement la jeune femme, les mains devant elle en signe de paix.
Peut-être la manière douce avait-elle une chance de fonctionner ? Malheureusement, l'elfe de maison ne fut pas du même avis. Il se mit à hurler, trépignant de colère sur ses petites jambes.
- La sale moldue ose donner des ordres à Kreattur ! Kreattur ne lui obéira pas ! Kreattur a été obligé d'obéir à des Sang-de-Bourbe, à des traîtres à leur sang, mais maintenant, Kreattur n'obéira plus qu'à la grande maitresse ! Kreattur va faire sortir la sale moldue de la maison de la grande maitresse tout de suite !
L'elfe de maison se précipita vers la jeune femme, presque menaçant. Malissa serra les poings, à présent franchement énervée.
- Kreattur... Est-ce que tu sais au moins de quoi je suis capable ? siffla-t-elle, se préparant à utiliser ses pouvoirs.
Ces paroles n'eurent pas plus d'effet sur la petite créature que si on lui avait suggéré d'aller laver la taie d'oreiller lui servant de vêtement. Alors qu'il n'était plus qu'à quelques mètres de la jeune femme, visiblement prêt à la pousser dehors malgré la porte fermée, ladite porte s'ouvrit. Un grand homme brun, âgé d'une quarantaine d'années et brandissant une baguette magique, entra.
Il commença par hurler un « Kreattur ! » pour le moins retentissant, avant de se rendre compte de la présence d'une belle jeune femme blonde à l'air familier, visiblement furieuse, fermement campée devant ledit Kreattur.
- Ma... Malissa ?! s'exclama-t-il, stupéfait.
L'interpellée se retourna, se désintéressant instantanément du petit elfe de maison qui venait à peine de stopper sa ridicule course.
-Auguste ! s'exclama-t-elle à son tour, avant de se jeter dans les bras deson oncle, un grand sourire sur le visage.
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Hey tout le monde !!!
Alors, ce chapitre ? Qu'est-ce que vous en avez pensé ? Perso je le trouve un peu trop long et ennuyeux, mais bon... N'hésitez pas à voter et à commenter, en tout cas !
Et au fait, merci infiniment à tous les nouveaux lecteurs (ou anciens lecteurs fantômes, d'ailleurs) qui laissent des petits commentaires et des votes, je vous jure que ça fait beaucoup trop plaisir 🧡🧡🧡
Sur ce, je vous dis à lundi pour le prochain chapitre !!!!!
(Ou quoique non, peut-être pas lundi, je sais pas si j'aurais le temps... En tout cas je posterais un chapitre la semaine prochaine quoi qu'il arrive !)
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