Chapitre 37
Sans le moindre bruit, elle se pencha légèrement en avant. Assis sur l'imposant fauteuil de son bureau, Albus Dumbledore, bien vivant, buvait le contenu d'une coupe ornementée, son visage fatigué ne dévoilant qu'une émotion indéfinissable.
Assis à ses côté, penché sur ce qui semblait être la main du vieux directeur, Rogue. Malissa serra les poings en voyant le Mangemort se tenir ainsi à côté de celui qu'il tuerait sans pitié moins d'un an plus tard. C'était donc bien lui qui l'avait envoyé ici ! Restait encore à savoir pourquoi...
La jeune femme se calma en entendant Rogue parler :
- Buvez le reste. Ça limitera les effets du maléfice à votre main. Pour le moment...
Perplexe, Malissa se pencha un peu plus. Elle remarqua en effet que la main du vieil homme semblait blessée, noire comme si elle avait brulée. Elle fouilla dans sa mémoire.
Il lui semblait se rappeler l'avoir déjà vue ainsi, alors qu'elle se cachait à Poudlard. Elle n'avait pas posé de questions, trop obnubilée qu'elle l'était à ce moment par les milles et unes curiosités du bureau directorial.
Dumbledore prit alors la parole, d'une voix douloureuse.
- Combien de temps ? demanda-t-il.
- Peut-être un an, pas plus, répondit Rogue d'un ton teinté de résignation.
Soudain, il se leva, s'approchant du coin où se terrait la jeune femme, qui recula précipitamment. Heureusement, le sorcier aux cheveux noirs ne sembla pas la remarquer.
- Ne m'ignorez pas, Severus, lança Dumbledore, un semblant d'autorité subsistant sur son visage.
Mais surtout étaient visibles la douleur et la fatigue. A cet instant, Malissa voyait le vieux sorcier tel qu'il l'était : un vieil homme qui se savait proche de la fin, mais qui s'efforçait de ne pas renoncer.
- Nous savons tous les deux que Lord Voldemort a ordonné au fils Malefoy de me tuer, ajouta-t-il.
La grande blonde retint un cri de surprise. Le vieux sorcier savait qu'il allait mourir ?! Elle secoua la tête. Evidemment, puisque c'était elle-même qui le lui avait dit ! Malgré tout, cela n'enlevait rien à l'horreur de la chose. Avait-elle fait le bon choix en décidant de ne pas effacer de nouveau la mémoire de son vieil ami ? Une boule se forma dans sa gorge à cette pensée. Si elle commençait à remettre en cause toutes ses décisions, elle ne risquait pas de tenir longtemps ! Elle se reconcentra sur la voix de l'ancien directeur, avide d'informations.
- ... échouait, on peut imaginer que le Seigneur des Ténèbres se tournerait vers vous... continua-t-il dans un souffle.
Malissa retint sa respiration. Cela voulait-il dire que...
- C'est vous qui devrez me tuer, Severus, acheva le vieux sorcier.
Les larmes montèrent aux yeux de la jeune femme. Alors... Rogue... Rogue ne serait pas le meurtrier qu'elle avait pourtant vu à l'œuvre juste sous ses yeux ?
- C'est le seul moyen. La condition pour que le Seigneur des Ténèbres te fasse pleinement confiance, reprit l'ancien directeur.
Le corps de la grande blonde fut secoué d'un frisson. Elle sentit une larme brulante couler le long de sa joue délicate. Elle ne comprit pas distinctement ce que le vieux sorcier ajoutait, bouleversée.
Lorsqu'elle parvint enfin à retenir ses larmes, Dumbledore parlait toujours :
- ... cet instant, un fragment de l'âme de Lord Voldemort s'est détaché et s'est accroché au seul être vivant qu'il a trouvé... Harry lui-même.
Malissa fronça les sourcils. Qu'est-ce que cela signifiait-il ? Que venait faire ici le nom d'Harry Potter ? Si c'était bien de lui dont parlait le vieux sorcier, bien sûr...
La jeune femme se concentra. Que lui avait-on raconté sur lui, déjà ? Elle savait que ses parents avaient été tués par Voldemort lorsqu'il était enfant, lui laissant par la même occasion la cicatrice qui l'avait rendu célèbre dans tout le monde magique, mais apparemment, cela cachait quelque chose de bien plus complexe...
Rogue avait-il au moins souhaité que la jeune femme découvre cela, quoi que ça veuille signifier, ou bien voulait-il seulement qu'elle voit la scène où Dumbledore le disculpait ? Elle ne le saurait probablement jamais, mais une chose était sûr : Rogue devait sans aucun doute possible savoir qu'une fois qu'elle serait dans le passé, elle seule pourrait décider de quand en revenir.
Et dans ce cas, autant en profiter pour apprendre le maximum d'informations possible, si terrifiantes et mystérieuses soient-elles.
Lorsque la jeune femme s'extirpa de ses pensées perplexes, le vieux sorcier achevait, d'une voix que l'on aurait pu penser emplie de crainte :
- ... une part de Voldemort vit à l'intérieur de lui.
Le visage décomposé de Rogue devait sans doute faire écho à l'expression de Malissa, lorsqu'il ouvrit la bouche après un temps d'arrêt :
- Donc, quand l'heure sera venue, Potter devra mourir ?
- ... Oui, répondit Dumbledore, les yeux baissés. Oui, il doit mourir.
La jeune femme plaqua sa main sur sa bouche, tremblante. Elle ferma les yeux, laissant une nouvelle larme couler sur sa joue, puis se téléporta.
Elle en avait bien assez vu.
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Hey tout le monde !!!!
Alors, ce chapitre ? Il s'y passe pas grand-chose qu'on ne sait pas déjà, je vous l'accorde... Qu'est-ce que vous pensez que Malissa va faire ? N'hésitez pas à voter et à commenter, en tout cas !
Sur ce, je vous dis à lundi pour le prochain chapitre !!!!
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