Malissa possédait une très bonne maîtrise de son pouvoir.

Mais le voyage dans le temps était quelque chose d'hasardeux. Quelle que soit l'expérience que l'on avait dedans.

Sauf que cela, la jeune femme n'en prit conscience que lorsqu'elle réapparut à son époque... une bonne demi-heure avant l'instant où elle l'avait quitté.

Elle sentit tout d'abord les larmes lui monter aux yeux lorsqu'elle vit le corps inerte de son vieil ami, étendu sur le sol.

Elle commença à comprendre que quelque chose clochait quand elle se remarqua, ou du moins une ancienne version d'elle, en train d'enlacer ledit corps, les joues dévalées par des centaines de larmes et la voix rauque à force de hurler.

Mais elle comprit enfin ce qui n'allait pas au moment où elle se rendit compte qu'elle avait en fait réapparu en haut de la Tour d'Astronomie.

Le seul problème était que les Mangemorts s'y trouvaient encore, à ce moment-là.

Et que eux, ils remarquèrent parfaitement la jeune femme blonde qui venait de surgir de nulle part juste sous leur nez, alors même que sa copie conforme leur avait échappé quelques secondes auparavant.

Malissa poussa une exclamation de surprise lorsqu'elle sentit une robuste paire de bras se saisir d'elle sans la moindre délicatesse. Elle entendit un éclat de voix à quelques mètres d'elle, et, avant même qu'elle n'ait pu comprendre l'ordre qui avait été ainsi lancé, elle disparut avec son ravisseur dans un tourbillon de fumée noire.

Ils réapparurent un instant plus tard, devant les hautes grilles d'un sinistre manoir de pierre sombre qui fit frissonner la jeune femme.

L'homme ne lui laissa même pas le temps de ne serait-ce que penser à se téléporter et l'attacha immédiatement, avec les mêmes cordes magiques qui avaient réussi tant bien que mal à la retenir la première fois.

Ils traversèrent le portail comme s'il était fait d'air, et entrèrent dans l'immense bâtisse, dont l'intérieur était au moins aussi lugubre que l'extérieur.

S'ensuivit la rencontre la plus effrayante de toute la courte vie de Malissa.

Le Mangemort, dont le visage était dissimulé par une sorte de masque argenté, traîna la jeune femme jusqu'à une immense pièce sombre, seulement meublée par une longue table de bois poli et un grand nombre de chaises à l'allure inconfortable.

Trônant sur l'une d'elle, un impressionnant serpent enroulé autour du bras et une longue baguette magique posée devant lui, se trouvait un homme – si l'on pouvait vraiment l'appeler ainsi – à l'aspect si glaçant que Malissa hésita à le décrire.

Il avait la peau d'une pâleur terrifiante, effet non arrangé par son absence de nez et ses petit yeux noirs étirés à la manière d'un serpent. Son crâne, dépourvu de tout cheveu, était parcouru de veines bleutées et creusé çà-et-là par d'hideuses cicatrices. La créature était d'une maigreur que son ample robe noire peinait à dissimuler, mais le pire restait sa voix.

Un horrible croisement entre le sifflement et le crissement, elle suffit à persuader la jeune femme de l'identité de l'homme à laquelle elle appartenait.

Malissa se trouvait selon toute vraisemblance devant Lord Voldemort en personne.

- Oh... Mais que nous apportes-tu là, McNair... Ne serait-ce pas... La grande Malissa Thompson ?

La jeune femme sentit son sang se glacer en l'entendant murmurer de la sorte son prénom.

- Sais-tu... Comment un tel pouvoir peut-il seulement se trouver entre les mains d'une misérable moldue ?! s'exclama-t-il soudainement, alors qu'il s'était jusque-là contenté de susurrer.

Malissa dû se faire violence pour relever les yeux. Comment Harry Potter pouvait-il survivre à ses multiples confrontations avec le mage noir ?!

La jeune femme rassembla pourtant tout son courage et leva la tête. Elle tenta de toutes ses forces de se téléporter ailleurs, dans n'importe quel lieu un tant soit peu éloigné de l'horrifiant sorcier, mais ne réussit qu'à écoper d'une écrasante migraine.

Elle eut le temps, avant de sombrer dans les méandres d'une douloureuse inconscience, de voir le regard perçant que dardait sur elle le mage noir. Il lui sembla qu'il murmurait quelque chose, mais elle ne put comprendre quoi avant de s'évanouir.

La jeune femme se réveilla après un laps temps indéfini. Elle était étroitement attachée à une colonne de pierre froide et suintante, et ses mains et ses pieds étaient entravés.

Elle attendit quelques secondes, avec le maigre espoir de se réveiller d'un affreux cauchemar ou au moins que sa migraine ne disparaisse, mais rien de cela n'arriva.

Elle essaya tant bien que mal de se redresser, grimaçant sous la douleur combinée de son mal de crâne et de ses membres endoloris, mais ne réussit qu'à s'écorcher les poignets sur la pierre. Elle se laissa donc choir au pied de la colonne et s'intéressa à l'endroit où elle se trouvait.

Plissant les yeux pour percer l'obscurité, elle distingua les murs éloignés de la pièce vide, qui semblait être au moins assez grande pour abriter une vingtaine de personnes. Malissa sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine lorsqu'elle aperçut, quelques mètres devant elle, la lueur ténue d'une cage d'escaliers.

Elle se trouvait probablement dans la cave de l'imposant manoir où on l'avait traîné. Mais si l'on prenait en compte ses liens, son état de fatigue avancé, sa migraine croissante et la sensation de faim qui lui déchirait l'estomac, elle n'avait aucune chance de s'échapper.

La jeune femme se rendit à l'évidence : elle était prisonnière.

Et à moins qu'on ne lui apporte dans l'heure un bonrepas et qu'on l'installe pour une longue nuit de sommeil dans un lit un tantsoit peu convenable, il n'y avait pas le moindre espoir pour que sa situation s'améliore. 

_______________________

     Re (*^▽^*)

Alors, ce chapitre ? Vous pensez que Malissa va réussir à s'en sortir ? Ou qu'elle va juste croupir dans sa cave et mourir dans d'atroces souffrances ? 

(Je rigole.)     

(Ou pas.)

    Sur ce, je vous dis à lundi pour le prochain chapitre !