Malissa se réveilla doucement. Elle ouvrit les yeux et eut un sursaut en voyant la chambre dans laquelle elle se trouvait.

Le carnet. Les Mangemorts. L'Ordre. Dumbledore. Poudlard.

La jeune femme soupira et laissa retomber sa tête sur l'oreiller, tandis que les dernières bribes de sommeil se dissipaient pour laisser place aux souvenirs des récents évènements.

Quelques minutes plus tard, elle se leva et embrassa la chambre du regard.

Elle était assise sur un grand lit en fer forgé aux couvertures turquoises qui faisait face à une immense fenêtre, elle-même entourée par une magnifique bibliothèque. Sur la droite de Malissa se trouvait la porte d'entrée et un petit coin bureau avec de confortables fauteuils, et à sa gauche, une grande armoire, une jolie coiffeuse en bois dans les tons violets et une autre porte donnant sur une grande salle de bain.

Le tout était rehaussé par de petits bouquets de fleurs disposés un peu partout, et la pièce était agréablement chauffée par une grande cheminée de pierres grises. L'ensemble donnait un rendu étonnamment moderne, et Malissa songea que la Salle sur Demande s'était surpassée.

Elle se leva pour aller se préparer, mais se rappela qu'elle n'avait pas grand-chose à faire, maintenant qu'elle était bloquée dans ce château. La découverte de la bibliothèque de sa chambre pouvait tout à fait passer avant celle du reste de l'immense bâtiment, après tout !

Une petite heure plus tard, Malissa leva enfin le nez du livre dans lequel elle s'était plongée, et alla s'habiller en fredonnant. Lorsqu'elle sortit de la salle de bains, le lit avait été refait, le feu ravivé, et un appétissant petit-déjeuner l'attendait sur la table basse.

Elle sourit et eut une pensée pour les elfes de maison qui devaient être à l'origine de cela, puis elle commença tranquillement à manger.

Elle se téléporta ensuite directement dans le bureau de Dumbledore, qui discutait avec une vieille dame en robe vert sombre.

- Oh ! Je suis désolée, Albus. Je te préviendrais avant de venir, la prochaine fois... s'exclama-t-elle piteusement.

La femme haussa les sourcils d'un air réprobateur en entendant la façon dont Malissa s'adressait au vieux directeur. Lui esquissa son fameux sourire malicieux et balaya d'un geste les excuses.

- Minerva, voici donc ma vieille amie Malissa Thompson, dit-il en faisant un cli d'œil à la jeune femme. Et Malissa, voilà le professeur Minerva McGonagall, ajouta-t-il.

Cette dernière eut un sourire pincé et dit :

- Oui, il me semble vous avoir déjà vue durant les réunions de l'Ordre du Phénix, mademoiselle.

Malissa acquiesça et commença à faire demi-tour, quand Dumbledore l'interpella.

- Eh bien, Malissa, tu étais bien venue pour me dire quelque chose, non ? Si tu veux bien attendre deux petites minutes, Minerva et moi en avons fini !

La jeune femme opina, un peu mal à l'aise, et observa les fantastiques objets qui l'entouraient en attendant.

Quelques instants plus tard, McGonagall sortit du bureau, adressant au passage un regard noir à une Malissa légèrement étonnée.

Dumbledore se tourna vers elle.

- Alors, que voulais-tu me dire, Malissa ?

La jeune femme le dévisagea un instant, remarquant au passage qu'il ressemblait en fait plus qu'elle ne l'avait cru à son 'lui' jeune, et prit la parole d'un air embarrassé.

- Oh... Je suis désolée... En fait, je me demandais juste si je pouvais être utile... Ce n'est pas comme si j'avais beaucoup d'autres choses à faire...

Dumbledore pouffa et lança :

- Eh bien, puisque tu es là, je voudrais te montrer quelque chose...

Elle le suivit jusqu'à l'une des vitrines qui couvraient les murs du bureau et le vit en sortir un petit objet doré. Il avait la forme d'un sablier et était attaché à une longue chaîne, dorée elle aussi.

- Sais-tu ce que c'est, Malissa ? demanda Dumbledore.

La jeune femme fouilla dans ses souvenirs.

- Il... Il me semble que c'est un Retourneur de Temps, non ?

Le vieux sorcier acquiesça et le lui tendit avec précautions.

A peine l'objet entra-t-il en contact avec sa peau que Malissa sentit qu'un lien l'unissait à lui.

C'était une sensation très étrange, comme si elle avait soudainement compris la nature même de cette chose qu'elle n'avait pourtant encore jamais vu ailleurs que sur des images. Et elle avait en même temps l'impression de mieux comprendre le temps, sans qu'elle ne sache comment l'expliquer.

Dumbledore murmura « J'en étais sûr... », et Malissa lâcha le Retourneur de Temps, ce qui eut pour effet de rompre le lien. Elle lança un regard perplexe au vieux directeur.

- Eh bien, il semblerait que ton pouvoir nous réserve encore bien des surprises... lança-t-il avec un sourire mystérieux.

Cette nuit-là, Malissaretourna maintes et maintes fois la phrase du sorcier dans sa tête. Qu'avait-ilexactement voulu dire par là ?

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