Une belle journée d'avril. Dans un minuscule appartement situé sur la rue principale d'un petit village ensoleillé, une jolie jeune femme d'une vingtaine d'années se précipite de pièce en pièce, ses longs cheveux blonds volant autour de son visage paniqué.

La grande blonde arrache les couvertures du lit, les secoue vivement et pousse un petit cri de frustration lorsqu'elle se rend compte que rien n'en tombe. Elle ouvre ensuite un à un les tiroirs de la commode, jette un œil sur la petite armoire, et retourne même le tapis. Elle retient visiblement un hurlement, et puis se retrouve tout à coup dans la cuisine.

Elle vide tous les tiroirs, fouille dans les placards et vérifie même le frigo, poussant des exclamations de plus en plus paniquées au fil des déceptions. Elle se passe la main sur le visage et disparaît soudainement, pour réapparaitre dans la seconde dans le minuscule bureau de l'appartement.

Elle écarte brusquement la chaise, et vérifie pour la énième fois la cachette sous le plancher. Comme si le petit carnet rouge allait y apparaître comme par magie...

Malissa se relève vivement, se cognant la tête au passage, et s'avachit sur le lit défait. Comment a-t-elle pu perdre son journal ?! Le journal qu'elle tient depuis des années, l'unique preuve écrite, et d'ailleurs l'unique preuve tout court, de l'existence de son pouvoir !

Elle se relève doucement et inspire un grand coup, essayant tant bien que mal de se calmer. Mais une pensée, qu'elle avait jusque-là réussi à repousser, s'immisce dans son esprit. Et si... si le carnet avait été volé ? Étais-ce au moins possible ?

La dernière fois qu'elle y avait écrit datait d'un bon mois, et elle ne s'était rendue compte de rien !

C'est vrai qu'il n'était protégé par aucune mesure magique, mais tout de même ! Et puis surtout... Qui pouvait être le voleur ?!

Malissa sentit des larmes d'angoisse lui monter aux yeux lorsqu'elle réalisa que ce ne pouvait qu'être les Mangemorts. Qui d'autre aurait eu une raison à cela ?

Enfin... après réflexion, tout le monde. Qui n'a jamais rêvé de voyager dans le temps et l'espace sans aucune aide ?

Mais personne, ou presque, ne connaissait l'existence réelle d'un tel pouvoir. Les Mangemorts n'en faisaient pas partie, d'ailleurs.

Malissa se calma quelque peu à cette pensée. Puis son cerveau recommença à tourner à plein régime et son angoisse reprit le dessus.

Certes, les Mangemorts n'avait pas connaissance de son don. Mais de son existence à elle, ça... Rien n'assurait qu'ils ne la surveillait pas, tout comme les autres membres de l'Ordre du Phénix. Peut-être même elle plus que les autres, car une simple moldue membre de cette organisation magique ne devait pas passer inaperçue !

Oui, tout se tenait. Les Mangemorts avaient dû finir par se demander pourquoi cette fille, qui n'avait pas l'air dotée de la moindre étincelle de magie à première vue, passait autant de temps avec l'Ordre et ses membres. Ils avaient donc dû penser qu'un petit tour chez elle ne serait pas inutile. Et ils avaient dû tomber par hasard sur le carnet... Qui était pourtant parfaitement bien caché ?!

Il y avait clairement des choses qui clochaient, mais la situation était tout de même critique. S'il s'avérait que c'était réellement les Mangemorts qui avaient dérobé le journal, alors la sécurité de la jeune femme était clairement compromise. Ainsi que celle de la Communauté Magique. Et du monde moldu.

D'accord. Donc si les déductions de Malissa s'avéraient justes, le monde entier courait à sa perte.

A cette horrible pensée, la jeune femme dû une nouvelle fois retenir un hurlement. Terreur ou colère, elle n'aurait su le dire. Mais en tout cas, il était certain qu'elle devait faire quelque chose. Et vite. Car si...

Malissa ne put cette fois pas retenir son hurlement. Le vol pouvait au maximum remonter à plus d'un mois ! Qui sait ce que les Mangemorts avaient pu faire depuis...

La grande blonde se leva du lit, tremblante, et fourra rapidement des affaires dans un grand sac. Puis elle ferma les yeux, se concentra un instant, et disparut tout à coup de l'appartement ravagé par ses recherches.

    ~ Environ un mois plus tôt ~

Une silhouette féminine rase les murs d'un pas vif dans la rue d'un petit village. Toute vêtue de noir, un étrange bâton de bois dépassant de sa poche, et un capuchon masquant son visage. Elle porte sous le bras un petit paquet rectangulaire dont l'emballage visiblement bâclé laisse apercevoir un bout de couverture rouge.

La femme tourne au bout de la rue et s'engage dans une impasse. Une fois arrivée au bout, elle jette un coup d'œil autour d'elle, puis disparaît soudainement dans une spirale colorée.

Quelques instants plus tard, à des centaines de kilomètres de là, devant un imposant manoir de pierre sombre, la même femme apparaît tout d'un coup. Elle jette un regard tendu à l'impressionnante bâtisse et franchit les hautes grilles, les traversant comme si elles étaient faites d'air.

Une fois à l'intérieur, elle retire son capuchon, dévoilant un visage quelconque et une longue chevelure brune. Un petit homme d'une effrayante laideur arrive alors. Il arrache le paquet des mains de la femme et sort un bâton de bois de sa poche.

Il esquisse un simple geste avec, et la femme décolle du sol pour aller se fracasser violement contre le mur. Sous le choc, la manche de son manteau se relève, laissant apercevoir un étrange tatouage représentant une tête de mort avec une langue en forme de serpent.

Soudain, une voix terrifiante retentit. Elle appelle l'homme, qui se détourne de la femme inerte avec un air apeuré sur le visage pour se diriger vers la porte par laquelle il est arrivé.

Dans l'embrasure de cette dernière, on peut voir une grande table, présidée par un homme de dos, dont on distingue le crâne chauve et la peau d'une inquiétante pâleur.

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