Chapitre 20

     « 3 mars 1997 :

Cela fait déjà deux mois que je n'ai pas écrit. Depuis que j'ai compris comment fonctionne mon pouvoir, je me suis entraînée presque tous les jours. Les séances étant toujours pour le moins riches en émotions, lorsque je rentrais, je tombais littéralement d'épuisement.

Quoi qu'il en soit, je possède maintenant une excellente maitrise de mon pouvoir. Je peux, à volonté, me téléporter d'un bout à l'autre d'une ville en une seconde, et passer pendant ce voyage de la Préhistoire aux années cinq mille, en passant par le Moyen-âge et la Renaissance, tout cela sans que quiconque n'étant pas en contact direct avec ma peau ne s'en rende compte.

Malgré cela, je veille à n'utiliser qu'en cas de réel besoin mon pouvoir. Grâce à lui, je pourrais changer le cours du temps, modifier les lois de l'espace ou même mettre un terme à l'existence de quiconque. En somme, je tiens le monde entre mes mains.

Et comme l'a très justement prophétisé Dumbledore, un tel pouvoir n'est certainement pas à utiliser avec insouciance.

Lorsqu'il avait dit cela, j'avais simplement acquiescé, étant parfaitement d'accord avec lui, sans toutefois me sentir vraiment concernée. Mais au fil de mes voyages, je me rends petit à petit compte du poids qui pèse sur mes épaules, du pouvoir colossal que je possède.

De plus, savoir que j'ai le futur à portée de main n'arrange rien. Chaque jour, je me demande si je dois connaître l'issue de la guerre, s'il est utile qu'un tel renseignement soit gravé dans la simple mémoire d'une moldue. Dumbledore ne m'avait pas interdit cela – comment l'aurait-il pu ?! – mais il m'avait bien mis en garde contre les répercussions que cela pourrait avoir. Il m'avait aussi formellement défendu de répéter à quiconque ce que je pouvais voir dans le futur, conseil que je n'avais pas tout à fait compris.

Par bonheur, les Mangemorts n'avaient apparemment pas encore eu vent de l'existence de mon pouvoir. D'ailleurs, à part les principaux membres de l'Ordre, personne n'était au courant. Et seul Dumbledore avait connaissance de toutes mes interrogations. Enfin du moins celles dont j'avais eu le temps de lui faire part, lors des rares et courts moments que je pouvais passer avec lui. En tout cas, il avait parfaitement eu le temps de me dire et même de me répéter que si jamais Voldemort et ses partisans venaient à apprendre l'existence d'un tel don, ce ne serait rien de moins... que la fin de tout.

Toutes ces complexes pensées font maintenant partie de mon quotidien. Souvent, cela m'empêche tout bonnement de dormir. D'autres fois, plus rarement, ça me remplit de joie. Et quelques fois, cela me terrifie. Mais je ne peux que faire avec, et c'est pour cela que j'ai décidé de coucher mes pensées sur le papier. Et puis, mes secrets sont bien mieux gardés par ce carnet sans vie que si je les racontais à une personne bien vivante... »

Malissa pose sa plume et ferme le petit journal. Elle soupire, puis attrape un fin coffret de bois, simple et sans ornements, posé à côté d'elle. Elle glisse le carnet à l'intérieur, saisit une minuscule clé argentée dans sa poche et la tourne trois fois dans la serrure de la boite. Puis elle se penche et soulève légèrement le linoleum usé, un peu décollé dans les coins de la pièce. Dessous se trouve un vieux plancher datant probablement du siècle dernier. La jeune fille blonde soupire de nouveau, un peu agacée par toutes ces précautions, pourtant loin d'être inutiles, et soulève délicatement l'une des lattes. Enfin, elle glisse le coffret dans le petit espace ainsi ménagé, remet en place le tout, puis se lève de son bureau, une ombre de sourire satisfait sur les lèvres.

Elle attrape ensuite son manteau, enroule un joli foulard autour de son cou, enfile une paire de bottines et sort de son minuscule appartement.

Malissa laisse un soupir de contentement franchir ses lèvres lorsqu'elle constate le temps radieux qu'il fait dehors. Un doux soleil fait lentement fondre la dernière neige de l'année, qui recouvre encore une bonne partie du paysage d'un fin tapis blanc. Les branches des arbres, recouvertes de bourgeons encore fermés, se balancent légèrement dans le vent, et une bonne odeur de feu de bois et de gâteaux tout juste sorti du four embaume l'air.

La jeune fille laisse un grand sourire s'épanouir sur son visage, puis commence à marcher tranquillement dans l'avenue du petit village.

A peine a-t-elle tourné au coin de la rue qu'une silhouette féminine vêtue d'un long manteau noir passe la porte du petit immeuble qu'elle vient de quitter. La femme sort un joli bâton de bois de sa poche, esquisse un petit geste avec et entre dans l'appartement de la jeune fille. Elle parcourt du regard les pièces, puis se dirige d'un pas décidé vers le bureau.

Quelques minutes plustard, la mystérieuse silhouette sort, mine de rien, du bâtiment, un petitpaquet rectangulaire emballé à la va-vite sous le bras.


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   Hey tout le monde !!!!

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Et au fait, désolée pour le retard, il se trouve que j'ai passé la matinée à faire un satané contrôle d'espagnol qui m'a bien correctement retourné le cerveau...

 Sur ce, je vous dis à jeudi pour le chapitre 21 !!!!


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