En haut de la falaise, sous la pluie, elle admirait le ciel

 Les idées dans le brouillard, le cœur arc-en-ciel

Elle racontait ses histoires à la lune, même si elle n'avait aucune réponse 

La solitude était devenue son amante, elle était tombée amoureuse du néant, 

Il y a bien longtemps qu'elle n'avait plus de larmes,et pourtant elle se noyait,

Dans une marée de tristesse, elle s'enlisais dans des pensées toujours plus noires, 

Sa maigre silhouette se confondait avec le décor, même les loups affamés ne semblaient la remarquer,

Le bruit du fracas de vagues contre la roche résonnait tel une mélodie de mélancolie,

Et le tonnerre illuminant le ciel lui rappelait la colère de son âme, 

Elle sentait l'écho du combat l'appelait, mais elle n'avait plus les armes, 

Elle était comme une prisonnière de ce monde, enchaînée au poids de ces erreurs.

Puis un matin alors que la réalité la rattrapait et qu'elle s'apprêtait à fuir, le soleil disparu. 

Le noir régnait, immobile elle n'entendais qu'un souffle court. 

Peut-être étais-ce la mort qui était venue l'arracher de ce monde. 

Elle sentit une main agrippait son poignet, la tirait jusqu'au bord de la falaise. 

Elle n'eut le temps d'apercevoir que des yeux dorés la fixait avant de chuter. 

L'inconnu avait sauté, l'entraînant avec lui, aucun cri ne sortit de sa bouche.

Elle était bien trop fascinée par cette nouvelle sensation, après tout elle n'avait rien a perdre. 

La chute dans l'eau lui déchira les entrailles, son corps était balancé par les vagues 

Mais lui était toujours là, un sourire collé aux visage, immobile. 

Elle essaya de lutter, de retrouver la surface, mais la force l'avait déjà quitté depuis trop longtemps,

Elle sombra dans les profondeurs de l'océan, préférant retrouver une vieille connaissance.

Puis en un instant tout changea, elle sentit des lèvres sur les siennes,

Elle sentit le feu lui brûler les veines, le sang coulait à flot son dos, 

Une magnifique paire d'ailes noires avait poussée dessus,et la douleur disparue enfin.

En levant la tête elle aperçut la lune, elle la vit décroître pour ne former plus qu'un fin croissant,

En face d'elle l'inconnu tenait dans ses mains une magnifique épée dorée,

Il lui offrit, avant de lui désigner la surface d'un léger signe de tête et de la prendre dans ses bras

Dehors le désordre régnait, dans la plaine la guerre n'avait jamais cessé.

Elle abandonna alors l'épée qui disparut dans les profondeurs, et se laissa également sombrer avec lui. 

Ce monde était si calme, la guerre n'avait plus son intérêt ici. 

Elle répondit à son étreinte, et ils disparurent ensemble dans un autre monde. 

Un monde où la lune et le soleil régnait ensemble, où tout n'était qu'une délicieuse contradiction. 

Elle sentit une larme couler sur sa joue, aussitôt emportée par l'océan. 

Ce n'était pas la mort qui était venu la chercher, mais la vie qui était venue la trouver.