Assis sur ce tabouret taché de couleurs pastels, je regrette déjà de mettre inscrit à cet espèce de cours d'art proposé par mon lycée. Au départ, je m'étais proposé pour les cours d'athlétisme même si je n'étais en rien sportif. Mais comme il n'y avait plus de place, je me suis retrouvé à apprendre à faire je ne sais quoi sur une toile ou une feuille, vierge de la future merde que je vais devoir réaliser. On doit être une dizaine devant notre plan de travail. Le mien a des écritures gravés surement au compas, où je peux lire toutes sortes de messages injurieux et bizarres. Je ne sais pas ce qui m'empêche de partir de cette salle. Peut être le silence parfait pour une sieste de debut d'après midi ou la climatisation qui n'est activée que dans cette pièce, ce qui est pratique pendant la chaude saison de rentrée que nous sommes, pauvres élèves français, obligés de subir en attendant l'hiver. Ou tous simplement, parce que je ne peux décoller les yeux du corps parfait de ma professeure, assise sur son bureau, dos au tableau et les jambes croisées.

Grâce à cette professeure dont je ne connais pas encore le nom, les cours d'art vont être un peu plus attractifs que si ça avait été un vieux tout recourbé sur lui même, qui reluquait les lycéennes présentent dans son cours.

« Bonjour à tous et bienvenu dans mon cours d'art qui aura lieu tous les mercredis après-midi. Je me nomme Sandra Tabor. Vous pourrez m'appeller par mon prénom pendant les cours. En attendant, je vais faire l'appel pour savoir à qui sont tous ces prénoms. »

Sandra... Quel merveilleux prénom. Elle doit avoir la vingtaine. Elle a des cheveux bruns, longs, ondulés, des courbes avantageuses et je pense que certains gars de cette classe l'ont remarqué. Je releve la tête à l'entente de mon prénom. Tout le monde me regarde et je crois qu'il a été appelé plusieurs fois. Sandra le repète encore une fois et je lève enfin la main.

« Ah c'est toi Arwen. Apprends à écouter s'il te plait. Et concentres toi un peu plus. »

Puis elle reprend sa mémorisation, longue et assomante, des noms de chaque tête présente ici. Ce n'est pas très compliqué en soit. Nous sommes exactement quatre garçons et sept filles. A croire que l'art n'attire que les gonzesses. Parmis elle, je crois reconnaitre une fille de ma classe de l'an dernier. Sinon, personne que je connais réellement se trouve dans cette salle.

Je lève les yeux vers le tableau blanc en face de moi et lis ce que Sandra est en train d'écrire. Elle a une écriture aérée et fine. On dirait de la calligraphie et la forme de ses lettres écritent sur le tableau, font la beauté de la femme qu'elle est. Or, la consigne enfin posée, ne me plait guère.

« Vous devrez, pour ce premier cours, me faire en format paysage sur feuille blanche, votre chambre au crayon en utilisant qu'une seule technique : la perspective. C'est assez compliqué au début mais vous verrez c'est super simple par la suite quand vous avez compris. Après ce cours qui durera deux ou trois séances, pour les plus longs, on passera à quelque chose d'un peu plus abstrait. »

Je ne sais pas vraiment ce qu'elle veut dire par "abstrait " mais j'ai un peu peur du resultat que ça pourrait donner. Je n'ai pas un grand talent dans le domaine de l'art, si ce n'est un bonhomme en bâton ou une maison avec un triangle pour le toit. Si pour Sandra c'est de l'art, alors De Vinci n'a qu'à bien se tenir.