Chapitre 7.2
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𝘓𝘈 𝘉𝘖𝘜𝘌𝘌 𝘌𝘊𝘙𝘌𝘝𝘐𝘚𝘚𝘌
└ 𝙏𝙝𝙚𝙖
L'odeur de la mer vient chatouiller mon nez, agréable et nostalgique. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais j'ai l'impression d'être déjà venue ici, d'avoir déjà ressenti toutes ces émotions une première fois et de revenir les vivre à nouveau. Une sorte de vieux souvenir d'enfance. À moins que ce soit la création d'un nouveau.
À chaque pas, nos pieds nus s'enfoncent dans le sable bouillonnant, manquant d'écraser des petits cailloux ou des mégots de cigarette.
Nous finissons par être sauvées par la route en face de la plage qui 1) est piétonne, et 2) ne brûle pas grâce aux parasols des petits magasins mitoyens qui cachent les rayons du soleil. Notre peau semble ravie d'avancer sur ces longues planches en bois qui ne grincent pas, accompagnées de traces de pieds trempés et de sable qui a bien voyagé.
Il y a des tas de gens installés dans leur stand pour vendre toute sorte de choses : des bouées, des maillots de bain, des chaises de plage, des grandes serviettes avec des blagues inscrites, mais aussi... des peluches et des vêtements.
Et, au bout de la rue, miracle.
Un camion de glaces.
Aussitôt, Esther se retourne vers moi avec ses yeux qui brillent de mille feux. Le genre de petit regard qu'elle fait lorsqu'elle veut si fortement une chose qu'elle ne peut pas s'empêcher d'avoir une tête adorable.
— J'ai jamais acheté de glaces dans un camion de glaces, dit-elle en l'observant à nouveau.
Je croise les bras avec un petit sourire en coin.
— Est-ce que t'es en train de me demander d'en prendre ?
— Absolument pas, répond-elle avec un air relativement sérieux.
Oh, Esther, il ne faut pas jouer à ça avec moi. Je tourne les talons pour m'éloigner de la caverne d'Alibaba en disant :
— Quel dommage ! Moi qui voulais en acheter...
L'instant d'après, je sens une main s'agripper à mon t-shirt et, lorsque tourne la tête, je vois Esther et j'entends ses pauvres supplications. Impossible de résister, je nous achète deux glaces. La mienne, à la fraise. La sienne, au chocolat. Et elle sourit à nouveau en sautillant mignonnement.
Jusqu'à ce qu'elles se mettent à fondre dramatiquement.
Ça me rappelle les étés que je passais chez Erinn lorsque j'étais plus petite, où l'on s'empiffrait de glaces de tous les parfums possibles et inimaginables. Je crois que la plus étrange était celle au bacon qu'on avait trouvée dans un magasin de surgelés en accompagnant ses parents faire les courses. Ils ont rigolé, surtout Aaron qui, lui, du haut de ses dix ans, était un "grand garçon". Au final, il n'a pas pu s'empêcher de venir goûter avec nous. Et, on peut se le dire, c'était vraiment immonde.
෴
Nous finissons par regagner le camping-car pour s'y mettre en maillot de bain.
— Il ressemble à quoi, le tien ? je demande à Esther qui se change tranquillement dans la salle de bain.
— Glace citron, lâche-t-elle.
— Jaune pâle ?
— Littéralement glace citron.
Elle ouvre la porte et sort prête à gagner tous les concours de natation. Elle longe le couloir du camping-car en défilant comme une mannequin – qui ne peut pas s'empêcher de pouffer de rire tout le long de sa performance. Arrivée en face de moi et de ma "valise-fauteuil" sur laquelle je suis assise, elle prend la pose : une main sur la hanche, une jambe légèrement pliée et un regard de braise sur le côté.
J'applaudis abondamment.
Il est vrai qu'elle se trouve, littéralement, dans un maillot de bain "glace citron". Une pièce, parfaitement à sa taille, avec un énorme motif de glace dont la boule possède des yeux terrifiants qui regardent droit devant elle.
— On dirait que ta glace va avaler mon âme.
— L'insulte pas comme ça, lâche-t-elle en retournant à sa loge.
Elle revient avec une serviette de plage cette fois-ci basique. C'est à mon tour d'enfiler mon maillot de bain une pièce qui perd le concours de mode. Il est, certes, très beau et très rouge, mais un peu trop grand pour moi et légèrement déchiré sur l'une des coutures.
Une fois prêtes, on s'empresse de sortir du camping-car pour courir, main dans la main, dans le sable embrasé.
C'est avant d'entrer dans l'eau que je rappelle à Esther qu'il va falloir mettre de la crème solaire. Elle soupire. Et moi donc. Tous les jours de chaque été chez Erinn, ses parents nous torturaient pour nous protéger du soleil, que ce soit par des casquettes qui aplatissaient mes boucles ou par la crème solaire qui faisait coller ma peau. Et on arrêtait pas de se plaindre. C'est le jour où on a réussi à échapper au supplice, si fières et heureuses, qu'on s'est retrouvé avec des coups de soleil aussi roses que les cheveux d'Esther. Autant dire qu'on a compris la leçon.
Opération : trouver la crème solaire. Donc : trouver les affaires d'Erinn malgré cette foule de vacanciers.
Esther me guide, elle a l'air de savoir où aller.
— Trouvés.
Je ne sais pas comment elle a fait, sûrement un de ses nombreux super-pouvoirs. Le fait est que, sans elle, j'aurais sûrement passé une bonne demi-heure à inspecter chaque coin de la plage d'un air désespéré.
— C'est seulement l'un des seuls endroits sans parasol.
— Les serviettes vont cramer, je constate en posant nos affaires.
— La crème solaire aussi. Et tant mieux.
Elle commence à avancer vers le rivage, lorsque j'attrape son bras en souriant.
— Oh non, tu vas pas y échapper.
J'ouvre dramatiquement le flacon de crème solaire qui fait trembler Esther, avant d'en mettre une énorme flaque sur ma main. Elle tente de s'échapper, je la course et je lance une boule gluante sur son dos. Touchée, elle tombe sur le sable en riant. Et surtout en admettant que j'ai gagné. On enduit nos corps à présent complètement collants, et on en a tellement mis chaotiquement qu'il y a des traces sur nos maillots de bain.
Au moins le périple est terminé.
— Liberté !
Elle fonce pour tremper ses pieds, mais sursaute aussitôt en s'éloignant de l'eau. Et je comprends pourquoi lorsque mon orteil devient, lui aussi, gelé. Ça me rappelle ce que c'est de prendre une douche tiède, voire glaciale. Pourtant, je n'en démords pas. Je fais trois pas et projette un peu d'eau sur mon corps tremblant à l'aide de ma main. Trop peur d'y entrer entièrement.
Mais Esther, cheveux dans le vent, reprend de la vitesse pour me dépasser. Elle s'éloigne de plus en plus de moi pour s'engouffrer dans l'eau froide – sa glace terrifiante doit même être en train de couler. Lorsqu'elle a de l'eau jusqu'aux hanches, elle me fait un signe de la main pour la rejoindre, alors que moi, seuls mes pieds survivent à ce temps hivernal.
Derrière elle, le soleil vient lui caresser sa peau brillante de mille feux.
Et puis, elle plonge.
Je ne sais pas comment elle fait.
Ça me donne des frissons.
Lorsqu'elle sort sa tête de l'eau, elle déclare solennellement.
— C'est mieux quand t'es dedans.
— Ils disent tous ça !
Chaque pas qui me rapproche d'elle est plus rude que le précédent, jusqu'à ce que je me tienne fermement à ses deux mains.
— Allez, lâche-t-elle. Trois... deux... un !
Je tombe à la renverse.
Et, l'instant d'après, mon corps entier se retrouve engouffré. Des milliers de petits glaçons aiguisés viennent se coller à ma peau et s'emmitoufler dans mes poils bruns qui, eux, s'hérissent et tombent sous l'effet de la noyade. Je tente difficilement d'ouvrir les yeux pour n'y voir que de l'eau aussi sombre que les grandes profondeurs et des algues nageant au rythme de mes mouvements.
J'ai l'impression de flotter et d'être nulle part. J'ai l'impression de vivre dans un instant de mort imminente. J'ai l'impression qu'Esther ne m'abandonnera jamais lorsqu'elle me rejoint.
Je sors ma tête de l'eau. Les rayons du soleil sont éblouissants. Et des mèches se sont plaquées devant mes yeux. Esther se dégage les mains pour décaler mes cheveux, doucement.
— C'est vrai que c'est bien mieux comme ça, je lâche.
෴
On nage jusqu'à rejoindre le reste du groupe, toujours scotché à leur bouée écrevisse. Mais, cette fois-ci, ils ont réussi à trouver de la place pour tout le monde en ne posant que leurs ventres sur la largeur. Ils ne parlent pas, ils ne bougent pas. Ils ont simplement les bras en avant et la tête aplatie contre la bouée qui valse au rythme des vagues, en silence, tandis que la chair de leur dos est en train de cuire. Celle d'Erinn est déjà devenue rose bonbon.
— On dirait des cadavres flottants, dis-je.
— Tu verras que c'est agréable, lâche Erinn sans bouger d'un millimètre.
— Ton dos ne dira pas la même chose.
Ruben se redresse, à moitié dans les vapes, et tombe dans l'eau.
Les deux jumeaux, eux, font un rire fatigué.
— La situation est totalement maîtrisée, dit Ruben en revenant à la surface.
Il dégage brutalement ses cheveux de ses yeux – comme un petit chiot –, avant de reprendre.
— Sinon... J'ai vu des gens faire du surf tout à l'heure. Ça vous dit d'essayer ?
J'en ai jamais fait de ma vie. Et, ça se comprend. Je suis plus à risque de me rétamer la gueule dès l'instant où je serais debout, que de danser admirablement entre les vagues. Peut-être qu'il serait mieux de ne faire qu'un avec la planche pour m'y allonger jusqu'à la fin de mes jours. Et attendre que les vagues passent.
En tout cas, il a fallu moins d'une seconde pour que tout le monde accepte.
Et ils semblent tous si impatients.
C'est comme ça que Ruben, bien plus réveillé que ce que je pensais, se dirige frénétiquement jusqu'au stand de surf qu'il a dû repérer longuement avant. Il nage en crawl, une flèche humaine, suivi de près par Erinn venue l'accompagner.
Lorsque Aaron descend de la bouée, Esther s'y affale immédiatement. Sa vie en dépend, c'est l'heure de la sieste pour elle qui semble épuisée. Des gouttes d'eau provenant de ses cheveux trempés tombent avec parcimonie sur son visage, sans qu'elle ne réagisse même pas.
Je nage quelques mètres et Aaron vient avec moi.
— Alors, votre sieste ? je lui demande.
— Paradisiaque. Je me sens vraiment en vacances.
— Pareil. Vous avez trouvé où la bouée, d'ailleurs ?
— On l'a achetée dans une boutique pas loin. On était aussi tenté de prendre de grands transats, d'immenses serviettes de plage avec des dessins de Bob l'Éponge, des lunettes de soleil qui matchent et un parasol suffisamment grand pour tous nous regrouper en dessous.
Bonne idée, ça. Je nous imagine bien, tous les cinq, chacun confortablement installé dans son transat bien trop grand, sirotant du jus de pomme – et du whisky pour Ruben.
— Mais..?
— Tu sais qu'on reste pas très longtemps ici ? demande-t-il avec son air narquois.
Aaron, le malin.
Je connais bien tout le plan : on a décidé de couper le chemin en deux pour ne pas trop se fatiguer. Et cette plage trouvée par Esther lors de nos grandes réunions est idéale pour cette pause de quelques heures. J'ai envie de m'y allonger des heures, voire toute la semaine. Ne rien faire, discuter, tremper les pieds dans l'eau et dormir à la belle étoile sur le sable encore tiède. Mais on part ce soir vers de nouvelles aventures.
— Ah bon ? je réponds d'un air bête.
Ne jamais jouer à ça avec moi. Qui fait le malin tombe dans le ravin.
— Dès la nuit tombée, ciao, ajoute-t-il.
— Pourtant, rien ne nous empêche d'avoir des lunettes qui matchent. Mais comme toi tu pars ce soir... il n'en faudra que pour nous quatre.
Bouche bée, sa malice se transforme en une grimace, et il s'empresse de crier à l'injustice. Vous vous rendez compte ?
Il me suit prendre Esther par le bras, rouspète quand nous retournons au camping-car pour poser la bouée et mettre nos shorts, râle sur le manque d'égalité devant le magasin, me chuchote à l'oreille de le pardonner lorsque nous arrivons dans le bon rayon, et me supplie en me montrant six lunettes de soleil en forme d'étoile. Certaines sont bleues, d'autres rouges, les meilleures sont jaunes. Ils les essayent une par une avec un air dépité.
— On devrait prendre les six, si une autre personne rejoint l'aventure, propose Aaron.
— Donc, cinq ? Si une autre personne rejoint l'aventure.
Lorsque je repose une des six paires dans le rayon, il se met à genoux.
— Pardonnez-moi, reine Théa.
Finalement, je fais un petit sourire en coin, il tremble, puis je prends les six. Et sur tout le chemin du retour, les bras remplis de paires de lunettes, il n'arrête pas un instant sa tirade essoufflée sur mon immense gentillesse et sur le fait qu'il ne se moquera plus jamais de moi... jusqu'à ce qu'il rit car on a oublié qu'on allait faire du surf. On s'empresse de se remettre en maillot de bain et de rejoindre Erinn et Ruben, accompagnés d'un prof pour l'heure, qui nous attendent depuis cinq minutes.
Les événements se produisent exactement comme je les imaginais.
Je tremble et décide de rester accrochée contre la planche, même si le moniteur me conseille sans arrêt d'au moins essayer de m'asseoir. Mais, non, je reste plaquée jusqu'à la fin de la séance, même si je tente à plusieurs reprises de me redresser – sans succès. Heureusement, Erinn est dans le même cas que moi. Si bien que nous nous sommes mises à discuter, allongée contre la planche de surf, à regarder les autres se débrouiller comme ils le pouvaient.
— Trop cool, chuchote-t-elle les yeux rivés sur Ruben.
Lui y arrive comme un pro. Pas comme Aaron et Esther qui réussissent à s'accroupir et, parfois, à se tenir debout sur la planche, sans manquer de rire de leurs échecs et de s'applaudir de leurs réussites. Non, Ruben, lui, se tient fermement sur ses deux pieds, les jambes suffisamment écartées et bien fléchies.
— Il a pris des cours de surf pendant l'été après la troisième, j'explique à Erinn. Il était tellement content du mois où il s'est transformé en Brice de Nice qu'il m'en a parlé pendant toute la semaine où l'on s'est rencontré.
— J'imagine un peu Ruben en Brice de Nice maintenant, me dit-elle en tenant fermement sa planche. Et il en a pas fait depuis ?
Je jette un coup d'œil vers lui, souriant et zigzaguant entre les vagues comme s'il avait attendu ce moment toute son existence.
— Non, mais ça m'étonnerait pas qu'il reprenne des cours après nos vacances.
Il est dans son élément et ça me touche particulièrement.
Lorsque la séance se termine, il en sort ravi avec un sourire à s'en donner mal aux joues. Il n'arrête pas de parler avec les mains, d'expliquer toutes ses aventures au rythme de trois mots par seconde, de débriefer chaque instant sur sa planche, et de nous demander ce que nous avons ressenti. Il n'en démord pas, il veut tout savoir. Un simple "on a beaucoup apprécié" d'Aaron et Esther ne suffit pas. Alors, je lui ai expliqué que mon cœur n'a jamais battu aussi vite, et il voit totalement ce que je veux dire – or, j'étais à terre, et lui volait.
— Je pense m'y remettre sérieusement l'année prochaine, déclare Ruben.
Je regarde Erinn d'un air complice.
— J'en étais sûre, je réponds.
— Tu me connais trop bien. Ça en devient flippant, dit-il en projetant avec sa main des gouttelettes sur mon maillot de bain.
Immédiatement, je fais de même. Enfin, il se peut qu'à la place de légères projections, ce soit un tsunami qui s'abat sur le torse de Ruben.
L'instant d'après, une goutte d'eau gelée s'éclate sur mon crâne.
Je pourrais penser que c'est simplement l'éclaboussure des petites vagues qui avancent vers moi, ou même une vengeance de la part de Ruben. Mais une seconde arrive, puis une troisième que Aaron fait remarquer en tenant sa main perpendiculairement vers le ciel. Ruben s'empresse de regarder les nuages. Je le suis.
Ces derniers, autrement fois blanc comme un flocon de neige, se sont transformés en une colonie de boules anthracites qui recouvrent le ciel.
Et des cordes s'écrasent aussitôt contre nos têtes.
— C'est toi qui a chanté, Théa ? me demande Esther en souriant.
— Tu m'as démasquée !
Des filets d'eau et des vents froids nous attaquent. Mes poils s'hérissent et j'en tremble, alors que la moitié de mon corps est encore sous l'eau. On court jusqu'au rivage, râleurs et trempés, pour rejoindre notre abri – comme la majorité des vacanciers qui détalent jusqu'à leurs voitures. Il n'y a qu'un homme et son chien, sous un parasol, qui décident de profiter du torrent. Les rois du monde.
Une fois devant le camping-car, tout le monde est emmitouflé dans sa couverture de plage pleine de sable et suant de pluie. Et, pendant ce temps, Esther, celle qui gardait les clés, tente difficilement de déverrouiller la porte sous nos hurlements et nos tremblements.
Et puis, elle s'ouvre.
Tout le monde se hue à l'intérieur, si bien que l'entrée est remplie de traces de pieds mouillés, de gouttelettes d'eau tombées de nos cheveux et de sable collant.
— Je vais mourir de froid, lâche Ruben en grelottant.
— Le chauffage n'est pas allumé ? demande Esther en fouinant vers le siège conducteur.
— Absolument pas, répond Aaron. À ce que je sache, on est en été. Il est vraiment pas censé faire aussi froid. Je ne vois qu'une seule explication... C'est l'apocalypse.
Erinn court vers la cuisine, serviette contre son dos, pour tourner le bouton de commande qui allume le chauffage. Notre sauveuse.
— FUYONS, crie Ruben.
— Tout va bien se passer, d'accord ? répond Esther en tapotant sur l'épaule de Ruben – petit chiot qui semble abattu.
Erinn revient vers nous, toute fière d'elle.
— C'est allumé.
— MERCI, je t'aime, répond Ruben.
Alors là...
Je ne m'y attendais sûrement pas plus qu'Erinn. Alors, je souris brusquement, tente de le cacher et me tourne vers mon amie pour constater sa peau rose bonbon.
— Pas de soucis, mais c'était très compliqué. Une longue épreuve... J'y ai mis toute mon énergie. Par contre, ça va prendre un peu de temps pour que la caravane soit bien chaude. Mais, en tant que présidente de la journée – parce que je l'ai décidé –, je propose qu'on aille très vite chercher les allumettes pour nous réchauffer.
— C'est pas une caravane, mais un camping-car, rectifie Aaron de son air narquois.
— Je te déteste.
Avant de partir et en tant que grands fainéants, nous avons pris soin d'apporter des allumettes pour nous aider à faire des feux de camp si besoin. Pas de vrais aventuriers, plutôt des apprentis faux feux.
— Pitié, du chaud, souffle dramatiquement Ruben.
— Elles sont où ? je demande.
— Dans le placard du haut, celui dans la cuisine.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Je me débarrasse de ma serviette encombrante pour courir jusqu'à la cuisine, j'ouvre un placard – le mauvais –, puis un autre d'où je vole le paquet jamais ouvert. Lorsque je rejoins le groupe, tout le monde semble charmé et s'installe en face de moi, très très près.
— On dirait que je vais faire un discours, je ris en sortant une allumette de la boîte.
Je la craque, tout le monde se rapproche, fascinés.
Les yeux grands ouverts, ils me regardent les allumer une par une pour leur offrir.
Tous assis dans le camping-car, avec notre mini source de chaleur individuelle, on a l'air d'homme des cavernes qui découvrent le feu. Curieux, hypnotisés, comblés. Je m'empresse de prendre une photo avec ma main libre.
Celle-là, je la garderai très longtemps.
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𝘕𝘋𝘈
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❝ Merci d'avoir lu ce septième chapitre, j'espère qu'il vous a plu !
Que pensez-vous de ce chapitre ?
N'oubliez pas de mettre de la crème solaire, peu importe le moment de l'année ! (Je le dis aussi pour moi, car j'ai oublié seulement UNE demi-journée cet été, et c'était déjà trop tard)
Que pensez-vous de la relation entre Esther et Théa ?
Et que pensez-vous de la relation entre Aaron et Théa ?
Est-ce que vous avez déjà fait du surf ? Quel est votre sport nautique préféré ?
Pour l'anecdote, lorsque Aaron dit à Erinn : "C'est pas une caravane, mais un camping-car", c'est une référence direct à quelque chose de douloureux dans cette correction. J'ai écrit tout le premier jet de l'histoire avec le mot "caravane", avant de me rendre compte qu'il fallait dire "camping-car" pour le véhicule que je voulais. Je dois TOUS les changer.
Un demi-chapitre sort chaque mardi et chaque vendredi. ❞
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