Chapitre 6.2
┐
𝘓𝘌 𝘎𝘙𝘈𝘕𝘋 𝘋𝘌𝘗𝘈𝘙𝘛
└ 𝙏𝙝𝙚𝙖
Face à la glace, je me brosse rapidement les dents, tandis que j'entends Martha et mon père s'engueuler – première fois de la journée. À propos de quoi ? J'ai pas envie de le savoir. Pourtant, je suis contrainte d'entendre des bouts de phrases, des désaccords, des mots dures parfois, parce que je n'ai pas mon casque pour m'y réfugier. Je crache, rince ma brosse à dent, ainsi que ma bouche en faisant un maximum de bruits capables de combler le chaos, avant de ranger dans ma valise les dernières pièces du puzzle.
J'envoie un message à Esther.
Théa : "Tout est prêt, je vais partir chez les jumeaux. :) On y va ensemble comme prévu ?"
Le plan est très simple : on se retrouve tous chez Aaron et Erinn, on déjeune là-bas, leurs parents nous emmènent jusqu'au lieu où récupérer le camping-car, puis on part illico presto.
C'est en soufflant abondement que je descends ma valise qui est beaucoup trop lourde – mais tout est nécessaire dedans. Marche par marche, tous mes sens sont à l'affût d'un potentiel obstacle. Et lorsque je manque de tomber, ma respiration se coupe. Le temps s'arrête. Brutalement. Mon cœur s'affole, mais je vais bien. Comment mes si petits pieds arrivent à tenir une Théa d'un mètre soixante-douze et une valise pesant entre dix et mille kilos ?
Lorsque mon téléphone vibre dans la poche de mon jean – sûrement la réponse d'Esther –, les cris s'estompent un instant.
Puis Martha prend la parole.
— Tu veux de l'aide, Théa ?
— S'il te plaît, je réponds en manquant de tomber une fois de plus.
Elle n'attend pas une seconde pour me rejoindre en trottinant, suivi de mon père grognon qui a la tête toute rouge. À deux, ils prennent toutes mes affaires, si bien que je n'ai plus rien à porter. Je me sens bien plus légère, mon corps n'est qu'une plume sur le point de s'envoler. L'instant d'après, j'ai déjà les yeux rivés sur mon portable pour voir son message.
Esther : "Trop cool ! B( Désolée, j'ai encore quelques trucs à terminer. Ça vous dérange de venir me chercher avec le camping-car et de partir directement ?"
Mon cœur s'arrête comme si j'étais à nouveau sur le point de chuter dans les escaliers.
Théa : "Ah, dommage. J'avais très envie de marcher avec toi jusqu'à leur maison... :( Vite, termine ta valise, comment vais-je survivre sans toi ?"
Théa : "Et, pas de soucis. Ça m'étonnerait que ça dérange qui que ce soit !"
Théa : "Mais t'es au courant qu'on aura le camping-car d'ici trois ou quatre heures ? On peut pas le prendre avant."
Je relève la tête, ma valise est déjà en bas, à côté de mon sac à dos. Cette fois-ci, ils discutent calmement comme des êtres civilisés, à croire que les dernières minutes n'ont pas existé. Je descends les rejoindre.
— Merci beaucoup !
— Alors, le grand départ ? me dit mon père en souriant, les bras croisés.
— Visiblement, j'ai hâte.
Martha arrive vers moi, sourire aux lèvres, et me prend dans ses bras sans que je m'y attende. J'enroule les miens autour d'elle, tandis qu'elle tapote contre mon dos. C'est chaleureux, c'est doux, c'est apaisant. Parfois, j'ai l'impression que Martha est ma mère et, immédiatement, je me sens si mal pour maman. C'est la première personne depuis maman à faire partie de la vie de mon père, pour de vrai.
J'aurai tout mon temps pour m'y habituer lorsque je reviendrai du camping.
— Amuse-toi bien ! Tu verras que partir en vacances avec ses amis est une super expérience. Très différent de partir avec sa famille. Surtout, fais bien attention à toi et à eux.
Elle me relâche.
Quant à mon père, il me tend étonnement le poing. Je reste figée, avant de tendre le mien pour qu'ils s'entrechoquent, ce qui fait sourire Martha. C'est bien l'un des rares contacts physiques que j'ai pu avoir avec lui durant ces dernières années. Ça, c'est quelque chose à noter dans le préambule de nos aventures, quelque chose à ne pas oublier.
— Si tu veux, je peux te déposer en voiture chez Aaron et Erinn.
— Avec plaisir.
En général, il ne m'emmène jamais là où je veux. Et je ne lui demande jamais.
C'est vrai, je suis quasiment majeure et j'ai su devenir indépendante au fil des années. Aller chercher des sushis au début de la nuit avec un peu d'argent de poche, tandis que mon père et Martha sont absents – ou n'importe quelle copine, puisque c'est déjà arrivé plusieurs fois avant. Rentrer seule de l'école, à n'importe quel âge. Gérer tous mes papiers administratifs et lui demander de signer en bas de la page. Et je ne m'en plains pas, mais ça explique pourquoi sa proposition est à la fois très surprenante et très ravissante.
Peut-être que c'est mon départ qui lui fait réaliser que je ne serai pas là pour toujours.
Alors, à nouveau, ils m'aident à l'unisson à descendre toutes mes affaires jusqu'à la voiture, avant de s'asseoir à l'avant. Quant à moi, je m'empresse de regarder la réponse d'Esther lorsque nous partons.
Esther : "Peut-être que je passerai avant alors ! Juste pas maintenant."
Esther : "Je te tiens au courant :)"
Je verrouille mon téléphone et lève les yeux. La voiture passe devant le fleuriste. Je rêverais d'en sortir et de lui crier son nom, pour qu'elle sorte du haut de son balcon imaginaire. Elle rougira, parce qu'elle rougit tout le temps. "Ô Théa, Théa, pourquoi es-tu Théa ?" Quelque chose dans le genre. Mais la voiture continue son chemin et Esther s'éloigne toujours un peu plus de moi. Plus que quelques heures à attendre avant une semaine de pur bonheur.
Une fois arrivée, je remarque que Erinn est assise en tailleur sur le pas de la porte. Lorsqu'elle aperçoit la voiture, elle s'empresse de me rejoindre et de saluer mon père et Martha, avant de prendre ma valise de mes mains pour montrer ses gros biscottos. Mon père lui dit que c'est toujours un plaisir de la voir, et que sa fille est bien entourée – ce que j'approuve.
Je les salue une dernière fois avant que la voiture ne sorte de mon champ de vision.
Erinn porte mes affaires jusqu'à l'intérieur en me racontant qu'il ne reste plus que Esther et moi.
— D'ailleurs, elle aura un peu de retard.
— Ah, pourquoi ? demande-t-elle en posant ma lourde valise sur le carrelage de l'entrée.
— Aucune idée, elle a des trucs à terminer.
Je distingue Aaron et Ruben qui jouent à Mario Kart dans le salon, affalés sur le canapé comme s'ils y étaient installés depuis des dizaines d'années. Ils ne tournent pas la tête, ils se contentent d'un "salut" à moitié effacé lorsqu'un PNJ les dépasse tous les deux pour gagner la course.
Les parents d'Erinn et Aaron viennent dans l'entrée pour me dire bonjour. Je les salue.
— Alors, prête ? me demande leur père.
Il a l'air si excité à l'idée que leurs enfants partent en vacances avec leurs amis, que je me demande si mon père dur comme la pierre l'est aussi.
— J'ai tellement hâte d'aller chercher le camping-car, d'enfin le voir en vrai.
— Il brille de mille feux, crie Aaron de l'autre bout de la pièce.
Comme je ne me suis pas occupée de la réservation et que Erinn et Aaron voulaient garder ça secret, j'ai aucune idée d'à quoi il pourrait ressembler – à part qu'il est grand et qu'il "brille de mille feux". Tout ce que je peux faire, c'est imaginer son odeur au bout d'une heure de trajet : fromage, piment et Schoko-Bons.
Le temps s'écoule sous la playlist "road trip entre copains" de Ruben, composée principalement de country – ce qui a beaucoup fait rire Erinn. Je nous imagine bien avec des chapeaux de cowboys dans notre camping-car à chanter à tue-tête. Tout le monde s'est agglutiné dans la cuisine pour préparer le déjeuner. Au menu : des pizzas à la tomate et à la mozzarella. De quoi avoir le ventre bien rempli avant notre long et périlleux voyage.
Les parents d'Aaron et Erinn mettent la table, et tout le monde s'y installe.
C'est chaleureux et je m'y sens bien. L'odeur du fromage a envahi la pièce. La croûte de la pizza craque légèrement sous mes dents et des miettes tombent dans mon assiette. Le bruit du couteau tranchant des parts de pizza, ou encore la sauce piquante dégoulinante sur la mienne sous les regards catastrophés d'Erinn. Les rires et les discussions virevoltent dans l'air.
Pourtant, je regarde régulièrement mon téléphone sous la table.
Aucun message de la part d'Esther.
— Elle a peut-être commencé sa valise ce matin, me chuchote Erinn en regardant dans ma direction. À ce que je sache, tu t'y es aussi prise au dernier moment. Alors que Aaron et moi, nous étions prêts il y a déjà une semaine.
Elle me tape gentiment l'épaule.
— De toute façon, on partira pas sans elle, conclue-t-elle.
— C'est sûr, j'ai besoin de quelqu'un pour mes paris, ajoute Aaron.
— Du coup... on vient la chercher devant chez elle ou on lui laisse une part de pizza ? demande Ruben en zieutant amoureusement un bout brillant devant lui.
— Je vais lui envoyer un message.
Théa : "Pizza tomate mozza ou taxi ?"
Mon téléphone sonne quelques instants après.
Esther : "Plutôt taxi. Désolée, mais Vanille tient absolument à ce qu'on mange ensemble. Et comme je lui parle rarement, j'ai accepté... Tu comprends ?"
Et je comprends. Dans un sens. Je sais ce que ça fait de ne pas avoir assez de temps pour se rapprocher de quelqu'un, de perdre brutalement un proche sans s'y attendre. Comme ça. Tout ça pour avoir l'impression de ne jamais l'avoir réellement connue.
Je n'ai qu'une idée fixe d'elle, des photos qui traînent dans chaque recoin de la maison et des discussions à son sujet, des souvenirs flous et d'autres très clairs.
Comme le jour où nous avons fait une randonnée jusqu'à un lac ruisselant le long d'une colline. L'air était brûlant, une brise légère calmait la chaleur ardente, et j'ai trouvé dans un arbre des pêches si rouges qu'on aurait pu penser qu'elles saignaient. Cramoisies. Nous sommes restés à l'ombre pendant des heures. De quoi avons-nous parlé ? Je ne m'en souviens même pas. Tout ce que je sais, c'est que c'est un bon souvenir. Ceux chaleureux qu'on se remémore au coin du feu.
Alors, peut-être que ce départ fulgurant va créer une amorce. Le début d'un lien qui tiendra plus fortement qu'avant entre Esther et sa petite sœur. Rattraper le temps perdu. Je l'espère de tout cœur.
Théa : "Okay ! On arrive d'ici une heure."
Lorsque je tourne la tête pour sortir de mes pensées, je vois Ruben engloutir en trois bouchées sa part de pizza. Petit joueur. Je prends dans le carton une part identique, fixe mon ami avec un regard complice et engloutis tout en deux bouchées seulement. La sauce piquante dégouline sur mes joues et mon menton, et j'éclate de rire sous les picotements.
— Voilà ce qu'il se passe lorsqu'on laisse Théa et Ruben seuls un instant, lâche Aaron.
Une fois le repas terminé, nous avons tous débarrassé la table, puis les parents des jumeaux nous ont aidés à déposer nos valises dans le coffre des deux voitures. Comme elles ne sont pas assez grandes pour sept, nous nous sommes séparés en deux groupes : Aaron, Erinn et Ruben avec la mère, Esther et moi avec le père. La première équipe fonce droit vers le lieu de rendez-vous pour récupérer le camping-car. La seconde fait d'abord une escale chez le fleuriste.
Pas pour acheter des fleurs, mais pour en récupérer une bien plus belle.
Garés devant, j'appelle Esther. Elle ne répond pas.
Une minute après, elle sort du magasin avec un sac sur le dos et une valise sur laquelle elle a collé un sticker d'un chat noir – sûrement Grib. Concentrée pour ne pas tomber, le visage neutre, son regard s'illumine dès que nos regards se croisent, si bien que mon cœur crépite.
— Désolée, j'entendais la sonnerie, mais j'avais ma valise dans les mains !
Je m'empresse de prendre ses affaires.
— Merci beaucoup de nous emmener, c'est très gentil de votre part.
— C'est normal, répond le père en souriant.
Elle s'installe à l'arrière et je la rejoins directement après. Durant tout le trajet, nous discutons avec le père des jumeaux, tandis que ma tête reste posée contre l'épaule d'Esther qui sent admirablement et fortement bon. Les fruits rouges. Sûrement son gel douche.
Lorsque nous arrivons, c'est la course aux grands au revoir, comme si c'était des adieux. Les parents finissent par partir avec une petite larme au coin de l'œil.
Aaron se dirige en premier vers l'homme qui nous loue le camping-car. Erinn m'a expliqué qu'ils sont passés par un particulier, puisque l'annonce était assez alléchante : cent euros de moins que ce qu'une entreprise nous aurait fait payer pour la semaine. Toujours des économies pour les activités et les Schoko-Bons. Nous attendons patiemment dans la chaleur qu'il parle à notre place et revienne sagement avec les clés de notre nouveau bolide.
Pourtant, de loin, j'arrive à voir son air contrarié.
Alors, je me rapproche.
— Comment ça ?
— C'est juste un minuscule défaut. On vient à peine de nous rendre le camping-car, on n'a pas eu le temps d'aller chez le réparateur.
Il s'avance vers l'arrière du véhicule et le scrute de haut en bas.
— Puis, ça va. Je m'y connais, hein, ça va pas casser. C'est solide.
Au fil de la discussion, je comprends qu'un tuyau non loin de la roue a été endommagé. Et, même si je ne m'y connais absolument pas en automobile, j'ouvre quand même ma bouche – impossible de me contenir.
— On peut pas en avoir un autre ?
— Aucun autre n'est dispo, répond-il en se tournant brusquement vers moi.
— Alors, je vois pas comment on peut faire.
Aaron parle d'un ton si sérieux que j'ai du mal à le reconnaître. Les seules fois où je l'ai vu dans cet état de transe, c'était lors des cours de madame Philippe – autant dire que c'est pas une bonne nouvelle. Mais l'homme pose sa main contre le camping-car et fixe Aaron qui, de son mètre soixante-deux, ne semble pas pouvoir faire le poids.
— Très bien, je peux réduire le coût de cent euros.
— Cent-cinquante, lâche Aaron en croisant les bras.
Il semble déterminé.
— Soit.
La tension se calme et les regards se détendent. Nous finissions par récupérer notre argent avant de monter en voiture. L'homme a pris soin de nous expliquer la situation : il serait difficile d'avoir un accident avec ce minuscule problème. D'après ses propos, il faudrait vraiment foncer en marche arrière contre un arbre, à moins qu'une personne tente délibérément de le détruire à coup de pied de biche.
Autant dire que ça ne va jamais arriver et qu'on vient encore de faire des économies.
C'est un gigantesque camping-car beige idéal pour cinq personnes, le genre de choses que je n'aurais jamais pu me payer toute seule.
Il y a deux grandes places à l'avant pour le conducteur et son souffre-douleur transformé en GPS humain. Derrière la place passager se trouvent autour d'une table ronde deux sièges face à face. Lorsque nous continuons notre exploration, en face de ce coin détente et derrière la place conducteur, se situe la porte d'entrée suivie d'un couloir où se place une cuisine en bois, équipée principalement d'un lavabo, de deux petites plaques de cuisson et de placards en hauteur – ce qui fait craquer Ruben le grand cuisinier.
De l'autre côté du mur est installée une armoire à bazar, suivie de petites toilettes et d'une autre pièce pour la douche. Normalement, nous aurons suffisamment d'eau chaude pour tout le voyage. Et ça, c'est du luxe.
Au fond de tout ce bordel d'objets collés les uns contre les autres sont installés deux petits lits superposés qui font la largeur du camping-car. Eux sont fixes, les autres sont à installer : un lit double est créé grâce aux deux places avant, un lit simple grâce aux deux sièges derrière.
Illico presto, nous installons nos affaires.
Tout le monde se bagarre pour choisir le lit parfait, si bien que je reste muette à observer les fauves se déchaîner. Du moment que je ne suis pas loin d'Esther, je suis comblée de bonheur.
— Je veux dormir à l'étage, lâche Erinn. Ça m'aide à réfléchir.
— Et pourquoi pas moi ? râle Ruben. Je suis aussi un grand penseur. J'aurais pu écrire un livre, mais...
— Mais ?
— Je suis un homme occupé.
Il aère son t-shirt d'un geste noble. Le rouge que j'ai customisé de son équivalent canin : un petit basset griffon vendéen.
— À ce que je sache, tu fais bien quinze centimètres de plus que Aaron et moi. Et les lits sont assez petits. Alors...
— T'as gagné, dit-il en s'affalant sur le lit inférieur.
Erinn se met à secouer Ruben qui ne bouge même pas d'un centimètre. Ses paupières sont closes et je m'attends à entendre d'une seconde à l'autre un ronflement. Ça y est, il est définitivement parti. Lorsque je me retourne, j'entends Aaron chuchoter à sa sœur en qu'ils vont le porter jusqu'à son vrai lit. Ça fait un peu rire Esther qui semble moins tendue. Puis la disposition se fait toute seule : Esther et moi dans le grand lit, Ruben derrière, Aaron dans le lit inférieur et Erinn dans celui supérieur.
La lumière du soleil s'infiltre dans le camping-car en ce jour de départ.
Aaron s'installe à l'avant, à côté de Ruben.
Il allume le moteur, si fier d'avoir son permis.
— J'espère que vous êtes prêts.
Le camping-car roule.
Mon cœur également.
Il fait des tourbillons de bonheur.
Quant à Erinn, Esther et moi, nous nous installons derrière eux autour de la table ronde. Pour ma place, nous avons confectionné un siège improvisé avec une valise et des coussins par-dessus qui bouge dès que Aaron fait un virage trop serré.
Malgré les secousses, nous réussissons à dessiner ce que nous voyons – principalement à l'aide de notre gomme qui nous sauve la vie à plusieurs reprises. Erinn gribouille nos affaires en plan dans les quatre coins du camping-car, accompagné de la mention "nous n'allons pas survivre une semaine". Esther m'a dessinée, et je suis plus jolie que lorsque je me regarde dans la glace. Quant à moi, j'ai fait un croquis de ce que j'aperçois dans la vitre : la route, les voitures, les arbres et toutes sortes d'animaux qui passent furtivement.
— Pitié, un Schoko-Bons, réclame Aaron d'un air stoïque.
Rapidement, j'ouvre le "sac à survie en cas d'extrême urgence" – qui est en réalité rempli essentiellement de chocolats et de quelques bonbons aux fruits rouges et au citron. De la main droite, je tiens nos provisions. Et de la main gauche, j'empoigne des Schoko-Bons. Puis j'en ouvre un, que j'observe !
Il est... moelleux.
— Ils ont fondu, je déclare. À cause de la chaleur.
— Quel monde INJUSTE, signale-t-il.
Ça n'a pas empêché Aaron et Ruben de s'enfiler tout le paquet, les doigts dégoulinants et collants de chocolat, si bien que Esther les a aidés à nettoyer leurs mains.
Quant à moi, je regarde par la fenêtre, le coude posé contre la table.
Et l'espace d'un instant, je me demande :
Est-ce que la roue va lâcher ?
Puis je regarde mes amis qui rient ensemble, et ça me remplit de bonheur. C'est indescriptible, la façon dont je me sens bien sous ce soleil rayonnant.
┐
𝘕𝘋𝘈
└
❝ Merci d'avoir lu ce sixième chapitre, j'espère qu'il vous a plu !
Que pensez-vous de ce chapitre ?
À votre avis, quelles sont les choses que Esther devait terminer avant de partir ?
Est-ce une bonne décision de prendre ce camping-car ? Est-ce que vous arrivez à bien visualiser son intérieur ?
Quel serait votre lit parfait dans ce camping-car ?
L'équivalent canin de Ruben est le petit basset griffon vendéen. Quel serait la race de chien des autres personnages de l'histoire ?
Dans ce chapitre, il y a deux références à d'autres œuvres : une à Roméo et Juliette, l'autre à Death Note. Arriverez-vous à les trouver ?
Un demi-chapitre sort chaque mardi et chaque vendredi. ❞
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top