Chapitre 39
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-̷̰͈͕̖̝̳̙̭̝͚̎̿è̸̙̇̆͂̈́̃͊̚̕_̴͚͇̿́̌̄̑̽̚͘͝͝"̷͙̕'̸̧̪͍̤̎͌̏?̵̠̥̫̪͛͑̌̚ͅà̸̜̦̜̖̣́̊͌̂̿̿̕
└ 𝙍𝙪𝙗𝙚𝙣
Je cours sans m'arrêter en tenant fermement ma lampe torche devant moi. Heureusement qu'elle est là pour éclairer mon chemin, tout devient de plus en plus sombre que je ne vois rien au-delà de cette fine lueur rassurante. On n'entend plus que le fracas de mes pieds tapant la terre sèche et le râpage de mon corps contre les feuilles qui essayent de me bloquer le passage. Je trébuche, je me coince, je me redresse. Les picotements sur ma peau éraflée ne sont rien par rapport à la douleur dans mon cœur qui ne se calme pas un instant.
Je redouble d'effort, mes genoux tremblent. Mon souffle est de plus en plus bruyant. La lumière danse de façon saccadée, éclairant aveuglément tous ces bouts de forêt qui se ressemblent.
D'un coup, je sursaute.
Et m'arrête net, mon pouls s'accélérant drastiquement.
Stupides oiseaux qui ont eu peur de mes pas. Je soupire en rivant la lampe torche vers eux. Ils me narguent en s'envolant loin, très loin. Tout ce que j'aimerais, c'est moi aussi avoir des ailes pour partir d'ici avec Erinn. Et ne jamais revenir. Plus jamais.
Lorsque j'arrive enfin face au ravin, je n'attends pas une seconde de plus pour plonger dedans. Comme un idiot, j'en profite pour peler la peau de mes jambes grâce à de minuscules cailloux que je n'avais pas vu avant de sauter. L'atterrissage est douloureux, il me donne l'irrésistible envie de me gratter pour l'éternité.
J'éclaire ces millions de picotements. De longues lignes de peaux déchiquetées d'où quelques gouttelettes de sang commencent à s'échapper.
Ça va aller, c'est rien.
Rien d'important.
C'est avec les jambes tremblantes que je marche jusqu'à trouver l'endroit où elles l'ont découvert. Là où des traces formant un corps sont encore visibles dans la terre. Là où une horde de fourmis ont fait leur nid. Aaron, au visage trop pâle, lorsque les filles l'ont porté jusqu'à moi. Aaron, tout raide. Aaron, qui ne réagit pas. Un torrent de larmes et de poignards dans le cœur arrivent pour essayer de m'achever.
Mais je m'essuie rapidement les joues, puis et m'en approche.
— Quelle connasse.
Ces mots sortent tout seuls lorsque je vois deux petits bâtons accrochés l'un contre l'autre avec une ficelle pour former... une croix. Plantée au milieu d'une tache de sang, des fourmis tournent autour. Ni une, ni deux, je jette mes genoux au sol, à présent à quatre pattes.
Mon ongles s'infestent de terre jusqu'à changer drastiquement de couleur. Allez, encore. Je creuse à l'aveugle, seulement éclairé par la lampe torche posée dans la direction de la croix. Allez. Des fourmis rampent sur ma peau jusqu'à se faufiler sous mon t-shirt. Encore. Mon souffle n'arrive pas à ralentir. Allez, un tout petit peu. Je me heurte à une boule de papier.
Et redouble d'effort.
Pour me dépêcher de le déplier.
Encore plus confus que la première fois.
"Je vois que tu as compris le principe du jeu ! Mais, sois patient, ce n'est pas terminé."
"Indice N°2 : Là où ton faux-pas sera mortel."
Les derniers mots me font le déchirer en mille morceaux.
"J'espère qu'elle aura encore un peu d'air dans ses poumons lorsque tu la retrouveras."
Je tape brutalement contre le sol terreux. Encore, encore et encore. Jusqu'à ce que mon poing soit aussi douloureux que mon poignet cassé.
Ce n'est pas le moment de flancher. Je vais m'y rendre si rapidement qu'Erinn aura tellement d'air à respirer qu'elle ne saura pas par où commencer. Il faut juste que je fasse fonctionner ce putain de cerveau. Ce n'est pas difficile. Pourtant, "là où ton faux-pas sera mortel" semble si vague que c'est moi qui n'ai aucune idée d'où commencer.
Les bras à terre, j'explose en un rire essoufflé.
— Tu pouvais pas faire plus simple ?
Évidemment, elle ne répond pas.
Si le premier indice était un lieu où nous nous sommes allés pendant les vacances, le deuxième doit logiquement en être un lui aussi. Reste à savoir où. Il y a tant d'endroits où j'aurais pu faire un faux-pas. À vélo, dans le lac, chez les tarés, ou simplement en restant à côté d'Esther. Le temps presse, je ne peux pas fouiller les hectares de forêt qui m'encerclent avec un bras et demi.
Mais la phrase ne tourne pas seulement autour de moi. Elle n'indique pas forcément que j'ai déjà frôlé la mort. Dans ce cas, où est-ce qu'Esther a bien pu aller et où elle aurait pu faire un faux-pas ?
D'un coup, tout semble plus évident.
Le château.
Sans hésiter, je fais demi-tour et me remet à courir, motivé par cette image d'Erinn en train de m'attendre, terrifiée et recroquevillée. J'arpente les chemins avec un corps à bout de souffle, tout ça pour arriver à mon point de départ : le camping-car. Je me rue sur mon vélo que je décroche du véhicule. Puis, je pose ma lampe contre le guidon pour l'enrouler avec un gros scotch trouvé à l'intérieur. Trois tours, ça fera l'affaire.
J'enfourche mon vélo de mes deux mains, malgré les hurlements de l'une me répétant de m'y rendre à pied, très persuasive avec ces picotements incessant dans mon poignet. Si je l'écoute, je n'entendrai peut-être plus jamais Erinn.
Pédaler avec la douleur dans les jambes presque arrachées.
Ce n'est rien, comparé à celle qui anime mon cœur.
Celle qui me fait encore tenir debout.
Le souffle haletant, les muscles en feu et la roue pleine de petits cailloux coincés, j'arrive enfin en face du château. Aucune délicatesse, je défonce la porte avec un coup de pied.
Je la revois dans un coin de l'entrée. La tête dans les mains. Muette et en colère. Sans aucune nouvelle de son frère. Je la revois partir le lendemain avec des espoirs pleins les yeux. Lorsque je la retrouverai, elle n'aura plus jamais le cœur déchiré. Tout ça sera si loin.
Le château endormi se fait réveiller par mes pas résonnant sur ce carrelage. Pas un rat mort par ici, pas la moindre trace d'Esther qui m'épie. Je monte les escaliers presque infinis, ouvre chacune des dizaines de portes et m'arrête lorsque j'arrive au centre de la tour.
Là où Esther et Théa ont trouvé un vêtement poussiéreux pour leur pari.
Là où il y a le gouffre.
Là où mon faux-pas sera mortel.
Aucune Erinn en vue, peut-être un mot de l'autre côté de la passerelle.
Je ne sais pas si mes jambes tremblantes tiendront le coup. Des millions de frissons poussent sur l'entièreté de ma peau à la vue de la hauteur à laquelle je me trouve. Envoûté, mon corps s'affaiblit et me fait valser vers l'avant du ravin. Je me recule immédiatement. Une dizaine de mètres de chute pour s'écraser le crâne contre des débris pointues, ça devrait aller, non ?
Je me retourne, méfiant, mais personne n'est derrière moi prêt à me pousser.
Un instant de répit, je soupire.
Jusqu'à poser un pied sur la passerelle trop bancale, les yeux grands ouverts qui craignent même de cligner un instant. Les bras tendus de chaque côté, j'essaye de garder l'équilibre. Quant à mon cœur, c'est comme s'il ne connaissait pas ce mot. D'un instant à l'autre, ses battements doublent de vitesse, puis se calment.
Garder la tête rivée sur mes pieds ne me fait que tanguer un peu plus.
Je me retrouve obligé de garder la tête droite, fixant les fenêtres en demi-cercle d'où la lune m'éclaire amicalement. Un, deux, trois, mon pouls s'accélère à chaque pas, plus dangereux que le précédent. Lorsque j'arrive miraculeusement au bout, je saute en vacillant vers l'avant.
Comme si je me jetais vers la mort.
La main sur la poitrine qui bat à cent à l'heure, je suis de l'autre côté. Sain et sauf, mais épuisé. Le souffle haletant, les jambes tremblantes et le cerveau en surchauffe, c'est à se demander comment je vais en revenir. J'observe avec stupéfaction la passerelle sur laquelle je me trouvais à l'instant, comme si tout ça était irréel.
Contre le rebord de la fenêtre, j'arrive à distinguer un papier parfaitement plié en quatre. Pourtant, en l'ouvrant, il y a toujours cette écriture saccadée à moitié lisible.
"Étonnant que tu ne sois pas tombé, Ruben."
Je serre la lettre.
"Tu mérites bien un autre indice."
"Indice N°3 : Là où tu peux faire une pêche cramoisie."
Une pêche cramoisie ?
Ses énigmes sont de plus en plus difficiles.
Si bien que rien ne me vient en tête, absolument rien. J'ai juste l'impression de perdre un temps précieux. Bêtement. Pour en gagner, je repasse avec précaution sur la passerelle, avant de dévaler les escaliers pour remonter sur mon vélo, le papier dans ma poche.
Pédalant à toute allure sans savoir où aller, je me triture le cerveau pour trouver une idée.
Mais il y a tellement de choses qui se passent à l'intérieur que je ne sais pas où placer ma main dans cette grande boule de verre pour en ressortir le bon papier. Le numéro chance. Entre chaque respiration, le visage d'Erinn apparaît. Les phrases qu'elle a pu prononcer tournent en boucle sans s'arrêter. Aaron, lui, me sourit paisiblement au bord du lac. Et moi, comme le plus grand des abrutis, je jouais sous l'eau face à Esther que j'aurais dû faire couler à ce moment-là.
Je me laisse déconcentrer.
Erinn.
Il faut la sauver.
Trouver une réponse, pour elle.
Il n'est pas encore trop tard.
Visiblement, la meilleure idée ne me sera pas apportée sur un plateau d'argent. Partons sur quelque chose de simple, quelque chose de très simple. Esther doit peut-être s'attendre à ce que je cherche désespérément un excellent plan pour me faire perdre du temps. Dommage, ce ne sera pas aujourd'hui.
Je redouble d'effort, éclairant mon passage avec ma lampe torche.
À la recherche d'un pêcher.
Une boule reste coincée au fond de ma gorge à la vue des centaines et centaines d'arbres qui se dressent devant moi. Tous des chênes et des pins. Immenses, envahissants.
Mes jambes en feu ne s'arrêtent pas de tourner, encore et encore. Mes yeux restent écarquillés, à l'affût de la moindre pêche qui tomberait sur mon passage. Je dévale les pentes et pédale dans les montées, particulièrement pentues pour me déchirer les muscles. Mon poignet est complètement foutu. Bouger d'un seul millimètre ma main ressemble à un cassage délibéré de mes os, alors je l'immobilise du mieux que je peux, en espérant tenir le coup.
Il ne faut pas me reposer, il ne faut pas me reposer, il ne faut pas me reposer.
Manquant de me heurter à un chêne, je pivote au dernier moment pour me retrouver non loin du lac qui s'étend devant moi. Je descends de mon vélo et marche en tenant fermement le guidon, le cœur battant si fort qu'il pourrait s'échapper de ma poitrine.
Je vais en profiter pour respirer.
Dans la pénombre, cet endroit est bien silencieux. Rien à voir avec les rires qu'on pouvait entendre il y a quelques heures à peine. Tout semble maintenant figé dans la désolation, même les arbres semblent pleurer lorsqu'ils dansent faiblement au rythme du vent. Des petites vagues se forment dans l'eau. Mes baskets s'enfoncent dans le sable, autant que les roues de mon vélo que j'ai de plus en plus de mal à faire avancer.
Si je me concentre bien, je peux percevoir nos rires, comme un écho qui nous envoie enfin la balle. Ils semblent venir de partout et de nulle part à la fois. Après tout, il fait si sombre qu'il m'est impossible de voir très loin, même pas l'autre bout de la rive.
Mon corps est si pâteux de transpiration qu'il trempe mes vêtements. J'essaye de faire passer un peu d'air en secouant mon t-shirt.
J'abandonne mon vélo embourbé dans le sable, décroche la lampe pour la tenir dans ma main droite et m'avance sur le ponton. Les vieilles planches craquent sous mon poids. J'éclaire les alentours, comme pour me créer un bouclier à 360 degrés. Pas d'Esther en vue, pas d'Erinn non plus. C'est en soupirant que je m'assoie sur le rebord, là où mon corps semble enfin pouvoir souffler quelques instants avant de repartir de plus belle. Je respire, un, deux, trois. Aussi fortement que je le peux. Avec autant d'impatience qu'un petit enfant.
L'odeur autour de moi n'est pas très agréable. Elle me frotte le nez pour venir caresser ma glotte.
La lettre me tracasse tellement, il faut que je trouve la solution.
"Là où tu peux faire une pêche cramoisie."
— Une pêche cramoisie, je chuchote.
C'est quoi son problème ?
N'arrivant pas à tenir sur place, je mets la moitié de mes chaussures dans le lac pour former des vagues apaisantes. L'eau est quasiment imperceptible par la nuit noire qui semble engouffrer mes pieds. Heureusement que ma lampe est posée sur le ponton et m'éclaire, comme une douce veilleuse.
Je sors le bouquet de fleurs de ma poche pour le tenir de mes deux mains.
Quand j'étais petit, ma mère avait remarqué que j'avais beaucoup de mal à m'endormir le soir, que je pleurais sans arrêt et que j'étais terrifié par un monstre sous mon lit ou dans le fond de mon placard. J'étais inconsolable. Je pense qu'elle a fini par en avoir ras la casquette de mes cris chaque nuit, surtout qu'elle était seule pour s'occuper de mes deux sœurs qui étaient encore toutes jeunes.
Et moi, je suis le grand frère qui doit être courageux.
Alors, elle m'a offert la plus belle des veilleuses que je me suis empressé d'installer à côté de mon lit. C'était un beau poisson bleu qui souriait. Il éclairait mes nuits comme mes journées. Je gardais mes volets fermés le plus longtemps possible pour qu'il reste encore un peu avec moi. Comme un doudou. Un meilleur ami. Le genre de poisson si parfait qu'il est impossible à pêcher.
Mon cœur fait un tour complet.
Les pâquerettes s'écrasent violemment sur le ponton.
Pêcher.
Mon pouls s'accélère en un battement de cils. Mes mains tremblent frénétiquement lorsque je récupère la lampe torche pour éclairer mes pieds, manquant de la faire tomber dans le lac. Ils se baignent dans une eau si rouge que j'en ai le tournis. Si rouge que je n'arrive pas à détourner le regard. La lampe frissonnante illumine une à une les autres endroits du lac.
Il n'y en a qu'autour de mes pieds, une immense tache.
Je m'empresse de déguerpir de l'eau.
Ce rouge dégouline le long de mes baskets.
Impossible.
Impossible.
Impossible.
Pêche cramoisie, il n'a jamais été question du fruit.
Ni une, ni deux, je me mets à hurler.
— ERINN !
Jusqu'à en perdre la voix.
Et, sans réfléchir une précieuse seconde de plus, je plonge droit dans le lac. Des millions de picotements viennent chatouiller ma peau lorsqu'elle entre en contact avec l'eau si froide que je pourrais finir en glaçon. Heureusement que je bouge les bras, encore et encore, dans un monde si sombre qui ne veut pas de moi. Ils dansent dans l'inconnu, difficilement, comme si un mur m'empêchait de me déplacer comme je le veux.
Tout est si noir et je rêve d'avoir ma veilleuse auprès de moi.
Ma main se heurte à quelque chose de rigide.
C'est dans un sursaut que je remonte à la surface, avant d'expulser l'eau meurtrière de mes poumons. Brutalement. Du fond de la gorge. Je frotte rapidement mes mains contre mes yeux pour voir correctement.
Elles sont à présent cramoisies.
Le cœur battant à cent à l'heure, j'ai l'impression d'avoir le corps en compote, prêt à couler lorsque je repasserai la tête sous l'eau. Il tangue dans ce lac agité par mes frissons. Je prends une grande inspiration, puis replonge la tête la tête la première et les bras en avant.
J'agrippe ce qui semble être un vêtement.
Avec ma mauvaise main.
Comme si on me l'arrachait.
Des bulles d'air remontent à la surface, provenant de mes cris aspirés par l'eau qui s'infiltre dans mes poumons. Je dois continuer. Je dois la sauver. Alors, j'utilise mes dernières forces pour attraper ce lourd tissu et le tirer vers la surface. Comme un poids mort accroché à moi, une chaîne qui me ramène vers les profondeurs de l'océan. Je bats des jambes qui semblent, elles aussi, se détacher. Mon corps sur le point de se démembrer. Pourtant, une petite et douce voix dans ma tête me susurre qu'il ne faut pas abandonner maintenant. Même si je commence à voir trouble, même si je suffoque. C'est bientôt fini. Tout est bientôt terminé.
Je savoure chaque molécule qui chatouille mon nez et ma bouche.
Allongés sur le ponton.
Le regard vers les étoiles.
— On a réussi, Erinn.
Je me retourne vers elle pour admirer nos victoires.
Mais elle ne répond pas.
Raide, fixe, elle est restée le ventre contre les planches en bois du ponton.
— Erinn ?
J'avance à quatre pattes jusqu'à elle pour la remettre dans le bon sens. Son corps s'écroule comme une brique, brutalement.
Je reste figé.
Face à son front d'où se dégage des litres et des litres de sang, sans s'arrêter, pour former une mare entière glissant le long de son visage pâle, entrant dans ses globes oculaires vides jusqu'à sortir par sa bouche entrouverte. Et j'ai beau poser mes deux mains de chaque côté de ses épaules en la secouant pour la réveiller, il n'y a que sa petite tête qui valse au rythme des martèlements de mon cœur atrocement douloureux.
Chaque battement est plus dur que le précédent. Chaque respiration est plus étouffante que la précédente. Chaque seconde semble insurmontable.
Je ne sais combien de temps s'écoule en la bougeant, mais quelque chose finit par tomber de sa bouche. Je baisse les yeux sur mes genoux pour observer un bout de papier sanglant.
Un bout de papier du carnet de bord.
Je m'empresse de l'attraper d'une main tremblante, il est collant, complètement trempé. Mais j'arrive tout de même à lire ce qui est écrit à l'encre noir.
"Je t'ai dit que tu allais la retrouver, je n'ai jamais dit dans quel état."
Mon corps saccade sans s'arrêter, je pourrais m'écrouler.
Ma tête vacille.
Mon pouls ne fait que s'accélérer comme une bombe sur le point d'exploser.
Des milliards de poignards dans le cœur viennent m'étouffer. Des millions de mains qui caressent ma peau dont les poils sont hérissés. Des milliers de hurlements s'échappent de ma bouche pour faire fuir les corbeaux, jusqu'à me brûler la gorge. Des centaines de larmes sortent de mes yeux, pour former une mare entière le long de mon visage apeuré, entrant dans mes globes oculaires débordants jusqu'à sortir par ma bouche entièrement ouverte.
Je pose ma tête contre le torse d'Erinn.
Que je n'entendrai plus jamais battre.
Je la serre un peu plus fort, espérant la réveiller de son cauchemar.
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𝘕𝘋𝘈
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❝ Merci d'avoir lu ce trente-neuvième chapitre, j'espère qu'il vous a plu !
Que pensez-vous de ce chapitre ?
Que pensez-vous de la mort d'Erinn ?
Aviez-vous trouvé toutes les solutions aux énigmes ?
Quelles sont vos théories pour la suite ?
Pour savoir quand le prochain chapitre sortira, suivez-moi sur Instagram ! (@orautri). ❞
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