LES FLOTS percutaient ses flancs lourds d'humidité sans arrêt avec une force qui l'emportait tantôt à droite, tantôt à gauche. Si Nuage de Perle n'avait pas eu le temps de digérer, elle aurait sans doute tout rendu par le haut.

Elle ouvrit la gueule pour inspirer profondément, la tête maintenue au dessus de la surface avec un effort musculaire intense. L'écume se logeait dans sa gueule et ses oreilles grandes ouvertes tandis que des gouttelettes de pluie et de rivière mêlées venaient se perdre dans ses yeux.

Aucune pensée ne venait tourner dans sa tête assourdie, hantée par les cris de sa mère. Elle ne parvenait à se détourner de son unique objectif : les chatons. Une obsession s'était emparée de son corps et à part la peur des profondeurs et une forte angoisse, elle ne parvenait plus à ressentir quoi que ce soit.

Où sont-ils ?
Où sont-ils ?

Elle refusait de se poser d'autres questions, comme pourquoi s'était-elle jetée à l'eau, pourquoi s'était-elle donc enfuie avec Nuage Vert, pourquoi avait-elle débarqué dans ce FOUTU CLAN DE CHATS NAGEURS ?!

Non, si elle y pensait, elle ne parviendrait plus à nager.

Il lui fallait se raccrocher à l'espoir fou qu'elle allait les sauver.
Rentrer comme une héroïne et être acclamée, juste le temps d'une journée.
Le temps de quelques heures.
Quelques minutes même.

Plutôt que de se sentir comme une étrangère, elle avait besoin du soutien de son Clan.

Elle nagea avec plus de ferveur, se battant contre les vagues effrénées. Mais elle était faible, bien trop faible et les ombres d'eau l'entrainaient sans problème où elles le souhaitaient.

— Petite Grémille ! hurla-t-elle dans l'immensité, la voix cassée par la fraîcheur de l'eau. Patte Givrée !

Elle était naïve d'espérer une réponse au bout de quelques minutes.

Son idée était complètement stupide mais c'était la seule qu'elle avait.

« S'il te plaît... sauve-les ! »

Je te les ramènerai, je te le promets...

A un moment, elle vit une branche épaisse passer. Aucune boule de poils n'y étaient accrochés. Les minutes se mirent à défiler, lui ôtant un peu plus de force à chaque fois. Mais toujours aucun signe de vie.

Ils n'auraient jamais pu survivre à leur âge, se mit-elle à penser avec désespoir. Bon sang, pourquoi j'ai sauté ?!

Malgré tout, l'idée des deux petits corps inertes ballotés par les flots lui semblaient intolérable. Si elle pouvait les sauver, elle le devait.

— Petite Grém...

Sa tête bascula sous l'eau et elle avala un quart de la rivière par sa gueule grande ouverte. Le liquide lui brûla la gorge avec une telle force qu'elle manqua de sombrer complètement, envahie par les ténèbres.

Elle se força à battre des pattes, complètement épuisée, pour finalement réussir à inspirer, toussant abondamment.
Sa précédente traversée et le voyage avaient déjà meurtri ses pattes, si elle continuait aussi, elle allait vraiment y rester.

Un bref éclair illumina soudain le ciel dans toute son immensité. Un instant de silence résonna dans ses entrailles avant que l'enfer ne se déchaîne. La pluie s'accentua encore. Le tonnerre hurla tout autour d'elle, manquant de figer son cœur sous l'effet de la peur.

Elle était seule, perdue au milieu de l'eau débordante.
Stupide.

Les nuages assombris par l'orage limitaient sa vision, déjà assaillie par la brume humide. Elle voyait de moins en moins.
A moins que ce ne soit que sa vue qui faiblissait sous la fatigue. Ses paupières semblaient prêtes à se clore.

Tout à coup, un nouvel éclair lumineux mit en évidence une forme jaillissant de l'eau. Une pierre, marquant autrefois la rive, qui dépassait de la surface et formait une minuscule plate-forme. C'était peu.
Mais c'était déjà ça.

Peut-être Nuage de Tonnerre avait-elle souhaité lui envoyer un signe.

Nuage de Perle se mit à battre follement des pattes, uniquement animée par le désir de survivre et ignorant l'épuisement qui rongeait ses muscles.

Battue par les vagues et par l'écume, elle dut utiliser toutes ses maigres forces pour finalement poser une patte sur le rocher glissant. Son souffle saccadé menaçait de se rompre, son cœur, de l'abandonner.

Elle se hissa avec difficulté, plongée dans la tempête glaçante.

« Matin de Pluie »

Voilà que la présence rôdante du Traître revenait autour d'elle. Elle revit un instant le visage figé de Poli.
Elle ne voulait plus voir de mort, jamais !

Elle se figea soudain. Dans l'obscurité du jour, elle avait cru entendre un cri. Minuscule. Inaudible.
Elle tendit l'oreille, se forçant à retenir son souffle. Mais rien ne vint.

Elle s'effondra totalement sur le rocher, désorientée. Elle rêvait, elle rêvait totalement.
Ou plutôt elle cauchemardait.

Sous les nuages, l'eau prenait des allures noires et poisseuses, comme ses cauchemars qui lui semblaient prendre sens. Son mal de tête estompée revint à la charge à son tour. Elle se sentait étouffée par toute la réalité qui se battait autour d'elle.

Cette fois, elle ne pourrait espérer le réveil.

Le cri retentit de nouveau et cette fois, elle fut certaine de l'avoir entendu.

Elle se releva et balaya l'espace du regard avant de revenir sur la pierre.

Depuis le début, ils étaient là.

Deux silhouettes minuscules, allongées contre la pierre, l'une d'elles complètement immobiles et l'autre gémissant faiblement, animée par sa présence, la fixant de ses paupières closes.

— Petite Grémille ? balbutia faiblement Nuage de Perle. Patte Givrée ?

Pour toute réponse, la femelle grise laissa choir sa tête sur le corps de son frère. A la vue de son inertie, une sensation de terreur nouvelle s'empara de l'apprentie qui s'empressa d'accourir à leurs côtés pour les lécher à coups de langue vigoureux.

Par quel miracle ?!

Ils avaient été transporté sur un rocher, perçant la Rivière Tumultueuse qui portait bien son nom, survivant au milieu des ténèbres durant plusieurs longues minutes.

C'est impossible...

Et pourtant ils étaient bien là, frigorifiés et la respiration faible. Leur mort était proche, imminente, mais pas encore présente.
Elle les enveloppa de sa queue avec maladresse dans un geste qu'elle avait vu Brise Glacée accomplir des centaines de fois.

La sensation des deux corps humides la fit frémir mais elle ne se retira pas, sachant que leur survie dépendait de sa chaleur. Elle comprenait soudain le désir ardent de sa mère adoptive à souhaiter les protéger, devant leur faiblesse et leur fragilité. Si un jour elle devenait mère, elle n'était pas certaine de résister à cette constante inquiétude du danger.

Non merci.

Si la mise à bas ne lui avait pas donné envie, cette situation ne le ferait pas mieux.

Elle reprit ses coups de langue frénétiques, tremblante malgré elle de peur et de froid. Elle sentait les battements confus des deux chatons, qui lui semblaient bien trop faibles, prêts à lâcher.

— Restez, s'il vous plaît, murmura-t-elle.

S'ils mourraient là maintenant, elle ne pourrait plus jamais regarder Brise Glacée en face.

Remarque, je risque de mourir avec eux.

Elle jeta un coup d'œil à l'eau envahissante. Était-ce son imagination terrorisée qui faisait monter son niveau ou la maigre surface où ils s'étaient réfugiés diminuait véritablement ?

S'ils se trouvaient emportés par les flots, chercherait-elle à sauver sa vie ou celle des chatons ?

Mieux valait ne pas se torturer avec cette question, elle en haïssait déjà la réponse.

Égoïste.

Elle interrompit un instant ses coups de langue pour reprendre son souffle, sursautant sous la charge d'un nouvel éclair. Son corps sous tension lui paraissait parcouru de spasmes, elle craignait chaque élément. Petite Grémille, bien plus chétif que sa sœur avec sa toison trop fine ouvrit la gueule dans un cri inaudible. Son corps se raidit sous l'humidité et paniquée, l'apprentie reprit sa tâche.

Son épaisse toison nacrée pleuvait sur les flancs des petits sans parvenir à les protéger vraiment du froid.

Et maintenant, je fais quoi ?! Si je les ramène à la nage, ils vont y passer !

Encore une fois, elle n'avait pas réfléchi et avait besoin d'aide pour s'en sortir.
Les leçons de Cœur de Pierre ne lui avaient finalement apporté que de la technique, elle n'avait pas su en tirer tous les profits.

Bon sang, je suis trop bête !

Son cœur s'accéléra encore, poussé par la tempête qui continuait de faire rage. Elle finit par croire qu'elle n'en verrait jamais la fin. La fatigue continuait à faire pression sur ses paupières.
Si elle s'endormait maintenant, elle ne se réveillerait plus.

Elle n'allait quand même pas crier à l'aide alors qu'elle venait de se jeter à l'eau devant tout le Clan ?!

C'est pourtant ce qu'elle fit, en dernier recours.

— Au secours ! cria-t-elle, la gorge emplie de crasse qui rendait sa voix rauque. On est là !

Le vent et la pluie lui répondirent de leur souffle et leur fraîcheur lugubre. Elle reprit ses coups de langue, complètement frigorifiée. Les gouttes semblaient s'infiltrer jusque dans ses os désormais.

Et puis un miaulement surgit du néant.

Elle dressa ses oreilles, gagnée par l'espoir. Le miaulement retentit de nouveau et elle y répondit de toute son âme.

Une ombre sortit de la pénombre créée par la tempête. Elle reconnut les yeux froids et la couleur grise avalée par la brume de la tête jaillissant des flots et les tranchant avec force.
Cœur de Pierre s'avançait dans leur direction, luttant contre le courant qui souhaitait l'éloigner du rocher. Son visage impassible à l'accoutumée exprimait une profonde concentration, témoin de son effort.

— Ici ! s'écria Nuage de Perle.

Jamais elle n'avait été aussi heureuse de voir son sombre mentor.
Il lui cria quelque chose à son tour mais la moitié des syllabes fut emportée dans l'ouragan. Elle tenta de reconstituer la phrase tant bien que mal.

« Lèche-les ! »

Elle reprit ses coups de langue de plus belle, avec plus d'énergie et de vigueur cette fois, déterminée à les sauver. Cœur de Pierre était l'un des plus forts guerriers du Clan. Il les sortirait de ce mauvais pas.

Voilà que tu comptes encore sur les autres

Oh bordel c'est pas le moment !

Le mâle musculeux se hissa de toute sa hauteur sur le rocher, ruisselant d'écume et de nuages. A peine essoufflé par sa traversée, il s'empressa d'ausculter les chatons d'un œil morne malgré une légère étincelle rassurée.

— Ils ont froid, balbutia Nuage de Perle, encore stupéfaite devant sa présence. Il faut les amener à Plume de Rose... je sais pas comment traverser... s'ils mourraient quand même ?!

— Tais-toi, l'arrêta son mentor. Le doute est un sentiment traître.

Il plongea son regard dans les alentours, cherchant à travers les nuages les silhouettes de leur Clan, toujours perchées sur un rocher.

— L'eau continue de monter, finit-il par dire au bout de quelques rapides secondes. Si tout le Clan s'y met, on pourra les réchauffer. Tu as du faire un énorme détour pour arriver jusque ici à cause du courant mais si on va à contre-sens en ligne droite, on peut revenir rapidement au rocher.

Elle cessa un instant ses coups de langue pour hocher studieusement la tête. Elle avait peur mais sous les directives de son mentor, elle apercevait une once d'espoir.
Ils pouvaient s'en sortir.

— Prends Petite Grémille, c'est le plus petit, termina le mâle. Tiens le toujours hors de l'eau et nage de toutes tes forces. Reste toujours derrière moi, mon corps te protégera un peu du courant. Compris ?

Avant d'attendre sa réponse, il attrapa prestement le corps de Patte Givrée qui émit un petit cri suraigu en sentant les crocs se refermer sur son cou. Elle dut reconnaître l'odeur de son père car elle ne gesticula pas, une fois la frayeur du moment passée.

Nuage de Perle donna un dernier coup de langue à Petite Grémille et l'attrapa à son tour. Son corps était plus lourd qu'elle ne le pensait mais il restait suffisament chétif pour ne pas trop la gêner.
Malgré cela, il l'empêchait de respirer et elle craignait par dessus tout de l'échapper.

Leur temps était compté.

Après un dernier regard entendu, les deux nageurs se laissèrent glisser dans la rivière houleuse et glaciale. Nuage de Perle se trouva parcourue de frissons mais elle ne faiblit pas.
Elle avait abandonné de nombreuses fois durant les entraînements mais elle en voyait désormais l'utilité.

Elle ne pouvait se permettre une seconde de repos lorsque la vie d'un autre était en jeu.

Petite Grémille devait survivre.

Elle se plaça derrière Cœur de Pierre et s'efforca de suivre sa cadence rapide. Ses pattes criaient de protestation à chaque mouvement mais la sensation cruelle de mort imminente la persuadait de ne pas s'arrêter.

La distance entre eux commença à s'allonger et elle paniqua, accélérant ses mouvements de pattes et les rendant désordonnés. Le corps inerte de Petite Grémille pesait dans sa gueule et elle faillit même le faire basculer sous l'eau.

Non, calme-toi, calme-toi !

Elle tira complètement la nuque en arrière dans une posture tout sauf élégante mais au moins, le chaton était à peu près au sec, mises à part ses pattes arrières.

Le courant continuait de battre autour d'elle, cherchant sans cesse à l'entraîner au loin. Elle s'efforça de ne rester concentrée que sur le dos de Cœur de Pierre, épais et humide. Elle en distinguait chacun poil et chaque goutte comme un immense ciel aux quelques étoiles.

Ses paupières se rapprochèrent et elle se força à les garder complètement ouvertes.

C'est pas le moment de dormir !

Un nouveau grondement de tonnerre lui fit rater un battement de cœur mais il semblait plus lointain que les précédents. La pluie semblait elle aussi moins forte, plus fine.
Mais toujours aussi gelée.

Elle accéléra encore la cadence, luttant contre l'envie de s'abandonner toute entière aux vagues et à l'écume. Non, Petite Grémille allait survivre !

— Ils sont là !

— Est-ce qu'ils vont bien ?

— Où ça !? Où ça ?!

En entendant les cris de son Clan, elle prit peu à peu conscience de la distance qu'ils avaient traversée. Elle n'était finalement pas si énorme que ça lorsqu'on avançait en ligne droite mais l'effort demandé restait considérable. Sans la barrière formée par Cœur de Pierre, Nuage de Perle n'était pas certaine de parvenir à résister.

Les silhouettes lui parviennent soudain à travers le brouillard. Des cris de joie retentirent.

— Ils l'ont fait, ils ont les chatons !

— Ils vont bien ?

— Écartez-vous !

Elle reconnut distinctement la voix d'Étoile de Marbre à travers la brume. Sa silhouette gracieuse alourdie par la pluie s'avança sur le rocher au loin.

Celui-ci se rapprochait.
De plus en plus.

Petite Grémille recommença à plonger vers les profondeurs alors que le soulagement de Nuage de Perle commençait à relâcher ses muscles. Elle se crispa entièrement pour garder la tête haute jusqu'au bout.

Enfin, la terre fut sous ses pattes tremblantes.

On la tira — pour la deuxième fois de la journée — et la délesta de son fardeau. Elle put enfin respirer plus librement.
Elle avait encore du mal à croire au miracle qui venait de s'opérer.

Elle sentit la présence de sa sœur, juste à côté d'elle.

— Tu l'as fait ! lui chuchota-t-elle. Bravo, t'as réussi !

Nuage de Perle n'eut qu'un maigre petit sourire. Elle était bien trop épuisée pour être fière d'elle, d'autant qu'elle n'avait pas réussi seule.

Elle leva faiblement les yeux vers Brise Glacée. La lueur intense qui brilla dans les prunelles pâles en cet instant valait bien toutes les étoiles du monde.

— Merci, balbutia la reine, encore allongée. Merci, merci, merci...

Elle se fichait de paraître faible, folle, malade. Elle enveloppa simplement ses chatons, aidée par Plume de Rose et Nuage Vert qui tentait maladroitement de reprendre ses fonctions.

Nuage de Perle se traîna un peu plus loin du bord et se tourna cette fois vers Cœur de Pierre. Le mâle semblait à peine essoufflé et seul le léger tressaillement de sa queue laissait apercevoir son soulagement.

Puis Étoile du Marbre surgit dans le coin de sa vision.

— Quelle idée stupide, gronda la chef en surplombant l'apprentie. Tu aurais pu mourir dans la tempête si Cœur de Pierre n'avait pas sauté pour vous sauver. J'espère que tu en as conscience.

Un brûlant sentiment d'injustice s'empara de Nuage de Perle et elle articula avec les maigres forces qui lui restait, aidée par une colère soudain provoquée par ses nerfs qui lâchaient.

— Si j'avais rien fait, ils seraient morts ! Et je suis bien vivante ! C'est la seule chose que tu es capable de me dire ?!

Les pupilles vertes l'intimèrent au silence.

— Non, je dois avouer qu'une certaine fugue pourrait se rajouter à la liste.

Elle poussa un bref soupir et sous son pelage marbré, ses épaules se voutèrent.

— Néanmoins, ce jour est suffisament sombre pour cela. Gelée d'Aurore est toujours portée disparue. Volatilisée avant l'inondation, j'ose espérer qu'elle ait réussi à se mettre à l'abri...

Elle était une guerrière, elle serait en mesure de se débrouiller. Le cas échéant, Nuage de Perle ne pourrait pas à aller la repêcher sans risquer de se noyer elle-même.

Elle eut un fugace sentiment de honte à l'idée de ne même pas avoir pensé à la guerrière. Mais elle n'avait pas été emportée par les flots aux dernières nouvelles, impossible de savoir ce qui lui était arrivé.

— Laissons cela de côté pour l'instant. Le reste du Clan est sain et sauf et les petits, à défaut d'être en sécurité, sont encore en vie. Nous saluons ton courage jeune apprentie, tout le monde n'aurait pas eu l'audace de se jeter dans la rivière déchaînée en pleine tempête.

Elle inclina légèrement la tête avant de maugréer entre ses dents :

— Ou la stupidité...

Nuage de Perle fit mine de ne pas l'entendre et esquissa finalement un petit sourire, sa queue enroulée à celle de sa sœur qui elle aussi, dévoilait ses crocs avec euphorie.
Elle avait finalement survécu.

Mais la plus belle récompense vint sans nul doute de Cœur de Pierre qui prit la parole d'une voix morne, au milieu des quelques acclamations du Clan.

— Oui, mon apprentie s'est bien débrouillée aujourd'hui. Elle a enduré une traversée du territoire et plusieurs nages en une seule journée. Elle a accompli un vrai devoir de guerrier. Je pense...

Il fit une pause pour croiser le regard de sa compagne. Un bref éclair passa entre eux et la femelle sourit doucement à son tour, un véritable sourire fier et farouche comme on lui en avait toujours connu.

— Je pense que cet évènement peut compter comme son exploit, finit-il par lâcher tandis que le cœur de la petite chatte battait au rythme de ses paroles. Il lui reste encore des choses à apprendre mais la vie s'en chargera.

Elle croisa son regard, les yeux écarquillés.

— Ma fille est prête à devenir une guerrière.

Elle entendit brièvement les cris enthousiastes du Clan tout autour et entrevit seulement la mine satisfaite d'Étoile de Marbre et celle un peu moins froide qu'à l'ordinaire de son mentor.

Puis elle s'autorisa à plonger enfin dans un délicieux sommeil.

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Et voilà, tout est bien qui finit bien

Bah oui, peut pas y avoir que des malheurs non plus, faut bien des miracles parfois !

Chapitre qui m'a demandé pas mal de temps puisqu'il est plutôt long (+3000 mots héhé) encore désolé pour le retard <3

Je pense que la relation de Cœur de Pierre et de Nuage de Perle a atteint son apogée. Le guerrier a une manière très "tranchée" de voir la vie, selon lui, tout se mérite. Et si notre héroïne n'avait rien fait auparavant qui méritait son estime, en n'abandonnant pas ses petits, elle l'a enfin obtenue !

Après ça veut pas dire que c'est l'amour fou entre eux hein, juste ils se supportent et s'acceptent plus qu'auparavant x)

J'espère que ce chapitre vous aura plus encore une fois !
Kiss 😘
━ℬlue