PARTIE CINQ


Les maquilleuses autour de lui commencent à s'affoler. Les pinceaux glissent rapidement sur sa peau, déposant furtivement une poudre d'un ton marron. Il est assis face à un miroir éclairé et n'est qu'étrangement spectateur. Voilà vingt bonnes minutes qu'il ne bouge pas, écoutant les ordres et l'angoisse des professionnels qui s'occupent de lui, du styliste agenouillé pour lasser ses chaussures à la courageuse coiffeuse qui se bat avec l'épis rebel qu'il a toujours eu. Donovan est là mais personne ne semble le voir, il est la toile tantôt vierge d'un peintre bigrement pressé par le temps. À la tête, un photographe désagréable qui travail pour le célèbre et très côté magazine ELLE.
D'un coup d'un seul, tous s'écartent et vérifie que tout aille à la perfection. Donovan se contemple quelques secondes dans le miroir et remercie d'un geste de main le travail de ces artistes. Il est ensuite conduit dans le studio et placé face aux nombreux appareils photos. Le photographe s'approche du mannequin, lui lance un regard longeant sur son mètre quatre-vingt avant de s'exclamer:

« Les gens ne mentent donc pas, tu es divinement parfait »

Donovan sourit timidement, et sous les nombreuses couches de fond de teint ses joues doivent sûrement rougir.

« Le numéro de demain ne pourra qu'être un succès, donne tout ce que tu as mec ! »

Le photographe s'incline et part se cacher dans la partie sombre du sutdio. Les premiers flashs apparaissent, ainsi que quelques conseils. Mais Donovan sait déjà tous sur le métier et n'a guère besoin de consignes. Il est sûrement plus souvent devant un objectif que dans son propre lit, ou dans les bras d'une femme comme vient de l'indiquer le photographe qui veux lire dans son regard un homme fou amoureux. Le numéro où Donovan prônera sur la couverture est un spécial célibataire, c'est ce pourquoi le photographe qualifié se permet de le questionner sur ses histoires de cœur brisé. Et ça fait mal.

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