Chapitre 7

Eli ! Ça va ? Où étais-tu ? Je me suis inquiété énormément !

Ben cours vers moi et me serre dans ses bras, ses grands yeux verts paniqués cherchant des blessures sur mon corps tout frêle, mais inexplicablement propre.

– Ben ça va. Je ne veux pas en parler, fais-moi confiance je vais bien.

– Je respecte ton choix, mais si tu savais comment j'ai eu peur pour toi, pour ta vie !

Benjamin s'approche de moi et m'embrasse maladroitement. Il a l'air tellement soulagé de me voir, que je ne préfère pas le repousser. Même si ce baiser me gêne, et que je n'avais pas forcément envie que quelqu'un m'embrasse, alors que toutes mes pensées sont dirigées vers un seul et unique homme : Drake.

Une fois le contacte rompu, je lui souris, même si je ne suis pas d'humeur à sourire.

Il me sourit à son tour et me prend de nouveau dans ses bras.

Non je rêve... Je me détache des bras de Ben, et fonce vers le fond où est allongée une jeune femme un peu mal en point.

– Oh mon dieu Alice !

Alice me sourit faiblement, je plonge vers elle et la prends dans mes bras en étant la plus douce possible afin de ne pas lui faire de mal.

Je soulève son petit corps si faible, elle a les joues creusées et la peau si pâle. Son gilet glisse sur le côté laissant apparaître un bandage sur le ventre et les côtes.

– Comment tu vas ?

– Je vais bien Eli... Ne t'inquiète pas, ils se sont bien occupés de moi, et à ce que j'en ai compris ils ont tout fait pour essayer de me soigner. Et bien ils ont réussis !

– J'ai eu tellement peur, te voir par terre dans tout ce sang, j'ai...je...

Je ne contrôle plus ma voix, aligner deux mots requière d'un effort surhumain. Alice pose sa main sur ma joue, ce qui m'apaise immédiatement. Je me love dans sa main.

– Je vais bien, je t'assure... Il faut juste que je me repose encore.

– S'ils ne l'avaient pas tué, je l'aurais fait crois-moi.

– Je le sais petit cœur, moi aussi je tiens à toi.

Alice me donne le plus beau des sourires qu'elle ait en réserve, je lui réponds avec joie et lui appose un baiser sur la joue.

Une chevelure de feu cours vers moi et me saute dans les bras.

– Éliane !

– Lily, ça va mon cœur ?

La petite rouquine aux joues toutes rosies, et un énorme sourire plaqué sur son visage. Elle me fait des bisous sur les joues et me plaque ses deux petites mains sur mes joues afin de plonger ses grands yeux bleus azur dans mes yeux verts.

– Tu sais, tonton Ben a eu très peur. Il était très très triste !

Je le sais Lily, mais moi à vrai dire, je n'ai pas pensé à lui durant mon petit séjour avec Drake...

Je sens la culpabilité monter en moi. Quel égoïste je fais !

– Oui je sais, vous m'avez manqué !

Je sens le regard plein d'amour de Ben sur moi, j'en éprouve des frissons. Moi qui lui avais pourtant dis que je ne voulais pas me mettre dans une relation, il me fait culpabiliser encore plus que je ne le suis déjà, car lui s'attache à moi et moi je l'apprécie seulement comme un ami.

Alice demande qu'on nous laisse seules, afin de pouvoir être plus en intimité. Ben prend Lily dans ses bras et part jouer avec elle plus loin.

– Dis-moi ce qui se passe Eli.

– Je... Il ne se passe rien.

– Je suis peut-être dans un piteux état, mais je vois quand même que quelque chose ne va pas. Aller dis-moi, on est que toutes les deux.

A vrai dire c'est Ben, il a insisté pour qu'on ait une relation, mais moi je n'en voulais pas. Et maintenant il m'embrasse, me dit qu'il a eu tellement peur pour moi. Alors moi je culpabilise, parce que de mon côté c'est juste un ami.

– Ne t'en fais pas, il a juste besoin de soutiens, et veut se réfugier dans une relation pour oublier un peu ce qu'on vit.

– Oui mais moi je n'ai pas envie ! Je sais que c'est égoïste, mais je n'ai vraiment pas envie de me prendre la tête avec ça.

Alice me toise de haut en bas et fronce les sourcils.

– Tu ne me dis pas tout Éliane...

Merde ! Je ne peux pas lui dire ce qu'il s'est passé avec Drake. Le fait qu'il m'ait sauvé, puis fouetté, puis pris soin de moi, puis rejeté. Mais ça me ferais du bien de partager ça avec quelqu'un... Non ! Éliane tu as promis de ne rien dire !

– Je ne peux pas t'en parler Alice...

– Je peux tout entendre tu sais, tu peux avoir confiance en moi.

– Oui je sais, mais ça ne concerne pas que moi... Je t'en ai déjà trop dit !

Alice allait répliquer, mais l'ouverture de la porte l'interrompt.

Un homme que je n'avais jamais vu auparavant s'avance vers Alice et regarde ses bandages, il a l'air satisfait et tourne les talons sans rien dire. Mais avant qu'il ne quitte la pièce, Alice l'interpelle.

– Excusez-moi, mais où est notre ami Oscard ?

L'homme se tourne et fixe Alice, il lui sourit tristement. Celle-ci lui rend à son tour un sourire timide. Puis il lâche d'un tout indifférent.

– Il est mort.

Quoi !

Oh mon dieu ! Mon cœur ratte un battement.

C'est impossible, pas Oscard non !

Le sourire d'Alice disparait et laisse place à un visage torturé et elle commence à respirer extrêmement mal. Elle attend qu'il lui dise que c'est une blague, qu'il revient demain ou je ne sais quand. Mais rien.

– Je... Quand ? C-comment ?

Alice se lève, mais sa blessure la ramène à l'ordre et lui arrache un cri de douleur. Je me précipite vers elle et la fais se rasseoir. Mais elle continue de fixer l'homme, attendant une réponse.

– Hier, et il a été tué.

Je lâche un cri. Qui l'a tué ? Il était si gentil...

Alice pleure, sa respiration est irrégulière, je la sens trembler dans mes bras. Sans que je m'y attende, elle se débat et se libère de ma prise, et cours malgré sa blessure vers l'homme, elle tombe à genoux devant lui et lui attrape la jambe.

– Pourquoi ! Pourquoi vous l'avez tué ! Il ne vous cachez rien, vous êtes des monstres !

Alice crie, son corps si frêle tremble. Des torrents de larmes ornent à présent ses joues.

L'homme s'accroupit à son niveau, et plonge son regard dans celui humide de mon amie.

– Je suis désolé, ce n'est pas moi qui l'ai tué, mais si tu veux savoir c'est parce qu'il ne servait plus à rien qu'ils ont décidé de l'éliminer.

Alice lâche un cri de plus.

– Je sais que sa perte te touche horriblement, mais si tu veux savoir, il est mort de manière douce, ils l'ont endormis et lui ont injecté du poison indolore.

De ma place, je vois parfaitement la scène. Alice respire bruyamment, elle fait une crise d'angoisse. L'homme l'attrape, la porte et quitte la pièce.

– Alice !

J'ai crié, mais la porte est déjà fermée. Je tape à la porte afin qu'on m'ouvre. Mais il ne doit y avoir plus personne devant la cellule, car le silence y est pesant.

Ben m'attrape le bras, m'obligeant à me retourner.

– Éliane... C'est trop tard.

Je le pousse violemment et fonce au fond de la cellule, m'assieds au sol, face au mur de brique.

Des pas se rapprochent de moi mais je veux être seule !

– Éliane, écoutes moi...

– Putain Ben ! Laisse-moi tranquille merde ! Je veux être seule à la fin, je ne veux pas de ton soutiens. Laisse-moi tranquille je t'ai dit !

Ben me tiens par les bras, mais je refuse de le regarder, pourtant je le vois chercher mon regard. Il souffle, et me lâche les bras.

– Mais Eli... Tu ne dois pas rester seule, Oscard est mort et...

– Et quoi ! Franchement va-s'y dis-moi je t'écoute ! Non mais tu es naïf ! On va tous mourir, c'est atroce, je-je...

Je n'arrive plus à aligner deux mots, ma respiration est haletante. Des larmes menacent de couler sur mon visage, mon corps est parcouru de spasmes. Mais Ben me reprend les mains et plonge ses yeux verts dans les miens.

– Éliane, écoutes moi. Écoutes-moi j'ai dit ! Il ne faut pas dire ça, c'est ce qu'ils attendent tous ! S'il te plaît sois forte, non seulement pour toi mais aussi pour Lily, Alice, ta famille, tes amis et même pour moi... On a tous besoin que tu sois courageuse, on a besoin de ta force. N'abandonnes pas, ça serait les laisser gagner.

Je le regarde incrédule.

Il a raison, il ne faut pas que je me laisse abattre ! Il faut que je me reprenne et c'est urgent. Ils sont entrains de me détruire, il ne faut absolument pas que je me laisse aller.

– Mais Ben, il n'y a rien à faire...

– Détrompe-toi !

– C'est sans issus ici ! On ne peut pas sortir. Il n'y a absolument plus de solutions...

– Si. Une rébellion !

Qu'est-ce qu'il est entrain de raconter, il débloque ce n'est pas possible.

– Une rébellion ? Benjamin... Je ne veux pas t'enlever tes espoirs, mais quand j'ai voulu frapper Shaun à la tête, tu n'imagines même pas ce qui m'ait arrivé après ça.

– C'est notre seule possibilité, il faut qu'on fasse quelque chose à la fin !

– Oui mais on a aucun pouvoir sur eux, si on refuse de manger, déjà qu'on ne mange pas beaucoup, ils en n'ont rien à foutre excuses moi.

Benjamin se lève, son visage est rouge de colère, il sert les poings, et commence à faire les cents pas.

– Mais Éliane ! Tu ne comptes rien faire franchement ! Réagis merde ! Ils ont tué Oscard ! Un vieillard sans défense ! Et je suis sûr qu'ils ne le regrettent pas pour le moins du monde !

Il a raison, mais que faire. Et a deux ? On n'a aucune chance... Et pas la peine de mettre Lily dans la rébellion elle est trop jeune. Et Alice, elle n'est même pas rétablie...

– Je ne sais vraiment pas Ben. Laisse-moi en parler avec Alice d'accord ?

– D'accord, mais réfléchis-y vraiment.

– Oui ne t'inquiète pas. Mais maintenant j'aimerais dormir si ça ne te dérange pas.

Ben acquiesce, mais au lieu de s'en aller comme je l'avais pensé, il s'installe à côté de moi et me prend dans ses bras. Il me caresse les cheveux, et enfouis son nez dedans. Je commence à m'endormir, mais il arrête ses caresses et se recule un peu de moi.

– Est-ce que je peux te poser une question Éliane ?

– Oui va s'y.

– Comment ça se fait que tu es revenue deux fois avec des vêtements propre et sentant le gel douche ?

Oh non. Pourquoi il me demande ça ? Je n'ai pas le droit de le dire. Drake ne veut pas je le sais... Mais il doit se dire que c'est étrange.

Il doit voir ma réflexion, car il se resserre contre moi et reprend ses caresses.

– Je ne veux pas savoir, laisses tomber. Dors maintenant.

Il m'embrasse la tête et resserre son étreinte autour de moi.

Cette fois ci, j'ai échappé à ça, mais je sais qu'à un moment il ne me laissera pas le choix de me défiler et voudra des explications.

Je préfère remettre ce problème à plus tard, le moment venu. Pour l'instant je me laisse aller à ses caresses et m'endors paisiblement.

Pendant que nous dormions, la porte s'est ouverte. Et Alice nous a rejoint, elle était calmée, mais ses yeux fatigués montraient toute les larmes qu'ils avaient dû déverser. Je me suis détachée de Ben, et ai pris Alice dans mes bras pour qu'elle s'endorme, ce qu'elle fit sans attendre.

Tout le monde dort, Ben a Lily dans ses bras et Alice est dans les miens. J'essaye de me dégager d'elle sans la réveiller, ce que je réussis avec succès. Je me rapproche de Benjamin et Lily, ces deux-là dorment à poings fermés. Je lève ma main et la pose sur le visage de Ben et sans le réveiller je lui caresse les cheveux.

C'est vrai que sans lui j'aurais perdu espoirs. Il est optimiste je le sens, et il a la rage, il veut se battre. D'autre à sa place n'aurait pas sa force, il veut vivre, et il me donne envie de vivre même après la mort d'Oscard.

Je ne connaissais pas très bien Oscard, à vrai dire voir pas du tout. Mais je sais que je me suis attachée à lui, comme tous les autres franchement. En si peu de temps, ils sont devenus importants. J'ai l'impression que mon rôle est de les protéger, et je pense que c'est aussi le rôle que c'est attribué Benjamin.

Vis à vis de lui, je ne sais pas trop quelle attitude prendre. Je sais qu'il veut qu'on se considère comme « en couple », mais je ne suis pas à l'aise, je sais qu'il essaye de se rapprocher de moi, mais sans mentir, mes pensées ne vont pas vers lui. Au point où j'en suis autant avouer, qu'elles vont presque toutes vers Drake. Je ne sais pas pourquoi mais il m'intrigue. Il me sauve, et me traite mal, puis prend soins de moi, me rejette... Avec lui aussi je ne sais pas quelle attitude prendre. Je sais juste une chose : j'ai envie de le voir.

En échos avec mes pensées, la porte s'ouvre et Drake rentre dans la cellule. Il me regarde, et regarde ensuite ma main, celle qui caresse les cheveux de Benjamin. Mais je ne la bouge pas pour autant, ça ne le regarde pas. Il me fait signe de la tête d'approcher, j'hésite un instant, mais finis par me lever et le rejoindre.

Une fois près de lui, il me met un sac sur la tête et me prend sur une de ses épaules. Je ne bronche pas et ne me débats pas.

Quand il m'enlève le sac, je reconnais instinctivement la chambre, sa chambre. Je suis assise sur son lit et lui me tourne le dos, regardant par la fenêtre.

Un moment passe où aucun de nous ne parle.

Il finit enfin à briser ce silence qui commence à se faire pesant.

– J'ai quelque chose à te dire Éliane.

– Je pense savoir ce que c'est malheureusement.

Il se retourne surpris, un sourcil relevé en me toisant. Ses yeux sont gris et froid.

– Mais je t'en prie, dis le moi quand même Drake.

A l'entente de son prénom, il se retourne encore dos à moi, et passe une main dans ses cheveux bruns.

– Oscard, ton ami, a été tué hier. Il n'a pas souffert ne t'inquiète pas.

Je me lève, choquée par ses propos et me mets à rire nerveusement. Il se retourne, choqué à son tour.

– Ça te fait rire ?

Quoi ?

Il croit vraiment que je ris de la mort de mon ami ? Non mais dîtes moi que je rêve !

J'avance vers lui. A présent je ne ris pas, mais je suis hors de moi.

– T'es vraiment con ! Tu crois que je rigole de sa mort ! Non mais j'hallucine ! Je ris de tes propos ! « Il n'a pas souffert ne t'inquiète pas », dis-je en l'imitant. Pour toi c'est tout à fait normal ? Vous l'avez tué et tu me dis de ne pas m'inquiéter ! C'est une blague c'est ça ? Dis-moi ! Dis-moi pourquoi vous faîtes ça !

– C'est qu'une question de Justice Éliane. C'est gens qui sont avec toi dans la cellule, ont ou contrôle énormément d'argent et ce n'est pas juste ! Notre rôle est de remettre en place l'équilibre, c'est tout. Et c'est vrai il y a des pertes, mais c'est comme ça. On ne peut rendre un monde meilleur sans sacrifices.

– Vous vous prenez pour Dieu c'est ça ?

Drake me regarde, ou plutôt il me fusille du regard. Il s'avance dangereusement de moi, et s'arrête à peine un mètre.

– Nous ne nous prenons pas pour Dieu. Si tu aimes les métaphores, tu peux nous qualifier de Robin des bois. On vole les riches pour donner et sauver les pauvres.

Je me mets à avoir un fou rire nerveux, je me tiens les côtes tellement je ris. Il doit sûrement me prendre pour une folle, mais je m'en fous.

– Non mais je rêve ! Vous ne les volez pas ! Vous les torturez, les tuez, laissant leur familles pleurer leurs disparition et leurs pertes ! Vous n'êtes pas des Robins des bois modernes, vous n'êtes qu'une bande de tueur en plus dans le monde !

J'ai dit cela à une vitesse que je peine à respirer. Comment ose-t-il se qualifier comme sauveurs des pauvres, alors qu'il tue et torture.

Il avance vers moi et approche sa main de mon visage.

– Tu ne comprends pas...

Je repousse sa main violemment, et me détache de son regard en allant vers la porte, et me mets à hurler.

– C'est vrai que tu comprends mieux ! Toi l'homme au dehors de la cellule, celui qui inflige les tortures, celui qui vit normalement, qui mange à sa faim. Et moi je ne comprends pas, celle à l'intérieur de la cellule, celle qui subit les tortures, la malnutrition et qui vit encore moins bien qu'un animal. Tu as sûrement raison, je ne comprends pas.

Drake ne répond pas, il a la bouche ouverte mais rien ne sort. Il regarde un point invisible, il a l'air de réfléchir. Au fond de moi, je suis fière. J'ai un tout petit espoir. Ben a raison, c'est une rébellion.

Je m'attends au pire, qu'il me traite comme une moins que rien, qu'il se mette à me hurler dessus, qu'il me dise que ce que je dis est n'importe quoi.

Mais il ne bouge pas, ses mains tremblent.

Je fais un pas vers lui, mais il recule et se dirige vers la salle de bain. Sur le coup je ne comprends pas sa réaction, pourquoi il ne dit rien ? Pour ma plus grande surprise il ne ferme pas la porte, et commence à se déshabiller.

Ce n'est pas bien, mais mes yeux sont figés sur lui. Je ne comprends pas, il se déshabille sans même prendre la peine de fermer la porte. J'admire ses muscles rouler sous ses mouvements.

Il enlève son tee-shirt, dévoilant un dos musclé, puis enlève sa ceinture, suivit de ses chaussures et chaussettes et de son jean. Il se retrouve en caleçon noir, moulant parfaitement ses courbes. Mais ne le retire pas et rentre dans la douche, et déclenche l'eau. Sa peau d'albâtre mise en valeur avec l'opposition de ses cheveux bruns.

Sans m'en rendre compte je me retrouve dans la salle de bain, j'enlève machinalement mes chaussures et mon jean. Je suis en tee-shirt et en culotte. Je ne me sens en aucun cas gênée dans cette tenue.

Je rentre dans la douche et me mets derrière lui. Je pose une main hésitante sur son dos. Il a la peau brûlante, et à mon contact son corps frissonne. Il se retourne, ne brisant pas le contacte peau/paume.

Ma main est cette fois ci sur son torse imberbe et musclé. Il est tellement beau que s'en est troublant. Le seul bémol et l'émotion que reflètent ses yeux, une énorme tristesse. Je me demande si sa tristesse a un quelconque lien avec le discours que je lui ai dit il y a peu de temps.

L'eau coule le long de ses joues. Pendant un instant je me demande si des larmes ce sont mêlées à l'eau de la douche.

Il avance sa tête de la mienne, ses lèvres frôlent les miennes. Il me regarde un instant, comme si il me demandait mon autorisation.

J'en veux plus, je ne réponds pas et fonce sur ses lèvres. Il me met une de ses mains derrière ma nuque et l'autre sur ma hanche. Toute la passion refoulée explose dans ce baiser, mais sans violence. Notre baiser est passionné, j'entrouvre ma bouche afin de l'inviter à faire entrer sa langue, sa langue rentre timidement dans ma bouche, et commence une danse endiablée avec la mienne. J'agrippe ses cheveux, en me collant encore plus à lui. J'ai l'impression que son contact est indispensable à ma vie, je ne peux vivre sans lui. Mon ventre est en feu, je sens cette incroyable chaleur me parcourir le corps. Comme si j'en avais besoin. Je pousse un petit gémissement, et je tire un peu plus sur ses cheveux. Sa bouche quitte la mienne et descend en petit baiser le long de mon cou jusqu'à ma clavicule. Il me dépose un chaste baiser sur la bouche, puis longe ses yeux dans les miens.

Il a les yeux gris clair, mais ne sourit pas. Il me regarde un instant sans rien dire, et pose sa main sur ma joue. Je me love instinctivement dedans. Il me caresse la joue avec son pouce avec une douceur alors encore inconnu de lui.

– Tu as raison... Il faut que tout cela cesse.


AudreyPh18

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