Chapitre 3

  Oh non!

Je me précipite dans la cave et me pose directement devant Lily afin de la cacher, comme le faisaient Alice et Benjamin.

La porte s'ouvre, et trois hommes apparaissent sur le pas de de celle-ci.

Mon regard se pose immédiatement sur Shaun, un homme grand aux cheveux bruns, avec un regard sombre, aussi sombre que les abysses. Son regard est si effrayant, il terrorise quiconque le regarde.

Mon dos à ce moment-là me relance, j'essaye à tout prix de ravaler mon cri de douleur pour ne pas paraître faible.

A côté de lui se trouve un autre homme plus petit que lui, il a les cheveux brun clair, et les yeux marron noisette, celui-ci affiche un air très sérieux et froid. Shaun chuchote à son oreille en me fixant, puis l'autre acquiesce.

– Où est-il ?

Shaun hausse les épaules, et répond à l'homme, les yeux toujours rivés sur moi.

– Je ne sais pas, mais il faut l'attendre.

– Toi là ! Va le chercher !

Le troisième homme a les cheveux châtains très courts, il est petit. Il obéit directement n'hésitant pas à courir pour plaire aux désirs du premier.

Pendant l'absence du garçon, personne ne parle, aucun des deux hommes, ni même tous ceux qui se trouve dans la cellule.

Qu'est-ce qu'ils nous veulent ?

Au bout de plusieurs minutes le petit revient, mais cette fois ci il n'était pas seul. Par curiosité je tire le cou pour voir qui va-t-il ramené. La seconde ou mes yeux se déposent sur l'homme, je le reconnais. Ce regard je m'en souviens, je l'ai déjà vu. Il pénètre jusqu'au plus profond de mon âme. Ce regard est inscrit dans mon corps. La première fois que j'ai vu ce regard, il m'avait marqué, c'était le jour de mon enlèvement et la deuxième fois le jour de mon premier interrogatoire.

Mais je ne connaissais que son regard, je n'avais jamais eu l'occasion de voir son visage, et encore une fois, je ne le voyais pas, car l'homme dissimule son visage sous une capuche. Et étant donné qu'il se trouve à contrejour c'est impossible de percevoir clairement quelques traits de son visage.

Même dans l'obscurité, son regard me transperce. Son regard de glace.

Ma bouche est sèche, et le rythme de mon cœur s'emballe.

J'ai envie de voir son visage, de le toucher... Je me sens dénudée, j'ai l'impression que juste en me regardant il sait tout, même ce que je n'oserais dire. C'est une sensation bizarre et c'est la première fois que je la ressens, j'ai envie de m'approcher de lui, toute peur ayant quitté mon corps. Mais je reviens bien vite à la réalité.

Le cour de mes pensées est interrompue quand Shaun rentre brusquement dans la cellule et se positionne devant nous. Il me jette un sourire sadique, par réflexe je recule et baisse les yeux.

Finalement il se racle la gorge et commence à s'adresser à nous

– Bonjour à tous ! J'espère que ce séjour ici vous plaît bien, que vous êtes bien installés. Je suis ici pour mettre les choses au clair.

Shaun marque un temps de pause, puis sourit doucement avant de continuer son horrible petit discours.

- Si vous êtes ici c'est pour nous aider, de votre plains gré ou non. Auparavant on vous interrogeait que rarement, mais nous nous sommes rendu compte que tout ceci ne menait à rien. Donc grâce à une fille de votre cellule, nous avons donc décidé d'interroger une personne par jours, afin d'accélérer nos recherches. Plus vous nous donnerez d'informations plus votre liberté sera proche. Il vaut mieux nous donner ce que l'on veut de votre plein plaisir, que nous vous l'arrachions par la force. Donc voilà. Ah oui et nous pouvons venir à n'importe quelle heure et interroger n'importe qui. Au revoir, et dormez bien.

Nous sommes tous sous le choc. Une personne interrogée par jours, mais c'est horrible! C'est le début d'un cauchemar!

Et cela commencera dès le lendemain, nous le savons.

Une vague de remord empli mon âme, il a bien précisé que tout cela était de ma faute, c'est moi qui ai déclenché sa colère et donc qui l'ai forcé à instaurer un interrogatoire tous les jours.

Je me retourne vers les autres avec appréhension.

Une fois les trois hommes partis et la porte fermée, nous entamons un débat assez mouvementé, dû à la peur et à la surprise.

Qui sera le premier? Mais moi je n'ai aucune information à fournir, nous n'allons pas survivre à cela.

Pierre s'approche alors brusquement de moi, me poussant ensuite violemment.

– Tout ça c'est de ta faute.

– Rien n'est de sa faute, ils nous font déjà souffrir depuis longtemps, maintenant nous savons que ce sera tous les jours.

Je suis reconnaissante envers Alice qui prend ma défense, mais je pense qu'au fond, Pierre n'a pas tort. Mais j'essaye toute fois de me défendre comme je le peux.

– Ce n'est pas de ma faute si moi par rapport à toi j'ai pris la défense d'une pauvre innocente alors que toi tu te caches tel un rat dans un trou !

– Mais bien sûr tu es une sainte, non mieux, un ange descendu du ciel pour venir nous aider à sortir de ce cauchemar ! Donc va s'y sauve nous tous ! Délivre-nous de cette prison. J'attends...

– Pierre arrête !

– N'essaye pas de faire l'homme avec moi Benjamin, tu ne vaux rien face à moi ! Vous ne valez rien du tout, et si il le faut je mentirais pour sauver ma peau et au contraire pour vous je vous enfoncerez tous, tous ! Sans aucune exception !

Pierre est debout, il s'est avancé et il est au milieu de nous tous, il montre chacun de nous du doigt l'un après l'autre.

C'est alors que Benjamin s'avance soudainement de lui et lui donne un violent coup de poing au visage.

Un cri de surprise sort de ma bouche, plaçant une de main dessus pour camoufler le bruit. Benjamin a mis tout ce qu'il avait dans ce coup, toute sa force, toute sa passion, tout y est passé.

Le résultat ne se fait pas attendre, Pierre tombe au sol, il a sûrement dû être assommé par le coup.

Je suis assez contente qu'il se soit enfin tu. Et les autres doivent penser la même chose.

Alice est la première à montrer sa gratitude.

– Merci !

– De rien, ça fait du bien ! Éliane ne t'inquiète pas tout ce qu'il a dit c'est faux, c'est juste un vieux crétin, il est seul et brusque. Il ne fera rien pour l'instant, et de toute façon il n'a aucun argument pour nous faire couler.

– Merci Ben. J'espère que ce n'est pas entièrement ma faute, car je sais que je suis en partie responsable.

– Oui mais au moins nous n'aurions plus le stress de savoir si une personne va être interrogée ou non. Au moins nous savons que se sera tous les jours. Il ne reste plus qu'à prier qu'ils ne seront pas trop sévères.

Oscard me soutient à son tour, et je me sens un peu plus rassurée.

– Je vais aller m'allonger, tu viens Lily ?

Alice tends sa main, puis la petit rousse hoche la tête, me fait un bisou sur la joue et court dans les bras de la jolie Alice.

Oscard aussi décide à son tour d'aller s'allonger en laissant Pierre au sol, comme un moins que rien, tel un déchet.

Je reste cependant à ma place, je ne suis pas fatiguée, et en plus la peur me ronge de l'intérieur, et si Pierre avait raison, que tout était de ma faute ?

Je n'ai point le temps de m'apitoyer d'avantage sur mon sort vu que Ben me sort de mes pensées.

– Tu ne vas pas t'allonger ?

– Non, je n'ai pas envie...

– Ah je te laisse seule alors...

Benjamin se lève, mais je n'ai pas envie de rester seule. A vrai dire je suis effrayée et j'ai besoin de compagnie.

Je lui attrape la main, nos deux regards aux reflets verts se croisent.

– S'il te plaît reste avec moi, ne me laisses pas seule...

Je le supplie du regard, ma voix est aussi suppliante, j'ai tellement peur.

Benjamin se rassoit à mes côtés, et place son bras autours de mes épaules. Je pose ma tête sur son torse et me blottit encore plus, afin de trouver le plus de réconfort possible.

Je m'endors sur le torse de Benjamin, en pleurant un peu à la pensée de ma mère qui me manque, je me demande si elle va bien, même si je sais qu'au fond de moi ce n'est pas le cas.

Benjamin quant à lui, me caresse les cheveux, ce qui m'apaise. Je sais qu'il m'entend pleurer, mais il préfère ne rien dire. Il sait qu'il faut que je pleure, que je libère ma tristesse. Je lui en suis extrêmement reconnaissante.

Nous sommes tous réveillés, et nous nous demandons tous qui va être interrogé aujourd'hui. Nous procédons par éliminations, de voir qui a été le moins interrogé ici, et malheureusement deux choix se présentent : celui de Lily et le miens.

Mais moi je n'ai rien à fournir, je n'ai aucune information à donner à mes ravisseurs. Car contrairement aux autres je ne connais personnes qui a accès à de grands postes, ou un poste dans une grande entreprise.

Mais si je ne sers à rien, alors la prochaine sera sûrement la petite Lily, la toute petite rousse qui ne sait rien par rapport au travail de son père. Plutôt moi qu'elle.

C'est alors qu'Oscard s'imagine qu'ils vont la torturer pour en savoir d'avantage, la pensante menteuse, comme si elle voulait cacher des choses par rapport au poste de son père. J'ai tellement de peine pour elle, comment une petite fille de 9 ans peut-elle supporter ça dans son enfance...

Plusieurs heures plus tard, toujours personnes.

Le temps qui passe ne nous rassure pas, nous avons même envie que tout cela se termine le plus vite possible.

– Peut-être que c'était juste une menace...

Oscard secoue la tête, pas du tout convaincu.

– Non je ne pense pas. Ils ne sont pas du genre à dire des choses juste pour nous faire peur, ils nous font peur par leur gestes et non pas par leur paroles.

Assise aux côté de Benjamin, celui-ci essaye de me rassurer en me disant qu'ils n'ont rien à me demander, que j'ai peu de chance d'être la prochaine. Mais ce qui me fait peur ce n'est pas mon cas, mais celui de la toute petite fille. Elle est actuellement emmitouflée dans les bras d'Alice.

– Tu penses qu'ils vont l'interroger ? Demande Alice tout doucement à Oscard en parlant de Lily.

– J'en ai bien peur, et cette fois on ne pourra pas éviter l'inévitable, n'est-ce pas Éliane ?

– Je sais, mais je ne veux pas qu'ils lui fassent du mal...

– Je sais bien, mais peut être qu'ils ne vont rien faire sachant que c'est une petite fille, et de toute façon, même si toi ou bien Alice essayez de faire quelque chose, ça ne passera sûrement pas.

– Je serai prête à refaire la même chose.

– Si tu essayes, je suis désolé mais je pense que ce n'est pas des coups de fouets de tu auras, mais bien pire... Ne les sous-estimes pas, tu ne sais pas de quoi ils sont capables.

Je réfléchis un instant, et me dis que de toute façon si j'essaye de faire quelque chose, ils pourront interroger Lily à un autre moment et être d'autant plus dur avec la rousse. J'espère que ces monstres ont encore un semblant d'humanité et qu'ils ne vont pas blesser cette douce petite Lily. Je l'espère tellement.

Je me tourne vers Benjamin, des larmes roulant sur mes joues.

– Ben... Pourquoi ils nous font ça ?

– Chut... Calmes toi Eli, Je ne sais pas... Je ne sais pas...

Je me blottis dans ses bras et me met à réfléchir. Pourquoi font-ils tout ça? Il doit bien y avoir une raison précise à toutes ces immondices.

La porte s'ouvre, nous faisant tous sursauter.

– Bon, comme je vous l'ai dit hier, une personne est interrogée par jours. Et donc aujourd'hui, l'honneur est pour...

Shaun s'arrête, tout le monde attend le nom de la personne qu'il a choisi. Mais celui-ci prend tout son temps, et enfonce son regard dans le miens, un frisson parcoure mon corps, mes mains commence à trembler.

Mais finalement il finit par lâcher le nom que tout le monde attend.

– Lily. Vous deux allez la chercher.

Deux hommes acquiescent puis partent en direction de la rousse.

Mon cœur se serre encore plus.

Non, pas Lily, elle est si innocente...

J'ai envie de m'interposer de nouveau entre le vulgaire bourreau et la fragile petite victime, mais Benjamin tient mon bras fermement et à mon avis il n'a pas l'intention de le lâcher. Il est prêt à me briser l'os en me tenant que de me laisser me faire torturer de nouveau. Je le sais aussi, il faut que je me contrôle, pour ma propre sécurité. Pourtant savoir qu'ils vont peut-être lui faire du mal me met hors de moi.

Pendant un court instant je veux regarder ailleurs, mais cela n'est pas une bonne idée, autant affronter leurs regards que de baisser les yeux devant eux.

Lily est en pleure, elle ne veut pas suivre ces hommes, ils sont tellement terrifiant pour elle. J'ai trop mal au cœur, j'ai envie de lui venir en aide, je pleure, je n'arrête pas.

Ils s'approchent de la petite, mais contrairement à la façon dont ils m'ont emporté, cette fois ci, ils attrapent doucement la petite rousse, et l'un des deux hommes la prend dans ses bras, et donc ne cache pas son visage dans un vieux sac de toile, car elle ne peut rien voir du à son épaule imposante.

– Ne lui faîtes pas de mal s'il vous plaît, elle est si fragile...

Alice n'eut comme réponse qu'un hochement de tête compréhensif de la part d'un des deux hommes qui accompagnait Shaun. Puis la porte se referme, et plus personne n'ose parler.

A chaque bruits de pas dans les couloirs, tout le monde espèrent que ce soit les ravisseurs avec Lily. Mais à chaque fois, ce n'est pas le cas.

Je décide de rompre le silence après plusieurs heures sans aucuns bruits.

– Pourquoi n'est-elle toujours pas revenue ?

– Personne ne sait Éliane ! On est tous là avec toi, et nous aussi nous nous inquiétons.

Je suis un peu bousculée par l'intonation qu'Alice à envers moi, mais je ne lui fais pas la remarque, gardant ça pour moi.

– Ce n'est pas normal... Dit Oscard.

– Rien n'est normal ! Rien du tout.

La voix d'Alice se casse, mais elle continu en parlant de plus en plus fort, comme une hystérique.

– Ce n'est pas normal qu'on soit tous dans cette cave ! Ce n'est pas normal qu'on ait tous espéré que ce soit nous au lieu de Lily aujourd'hui ! Ce n'est pas normal qu'on meurt à moitié de faim ! Ce n'est pas normal qu'on ne puisse pas se laver et faire ce que l'on veut à notre guise ! Ce n'est pas normal que je n'ai pas vu mes parents depuis plus de trois mois ! Ce n'est pas normal que mes amies et ma famille me manque ! Ce n'est pas normal que j'ai l'impression que je ne vais plus jamais les revoir ! Ce n'est pas normal que j'ai l'impression que je vais mourir ici avec des étrangers qui sont dans la même galère que moi ! Rien n'est normal, et ce que je veux le plus au monde c'est retrouvé la normalité !

Alice éclate en sanglot, elle tombe à genoux sur le sol, la tête dans ses mains. J'accours à elle et la prend dans mes bras.

Elle est à bout, elle n'en peut plus. Elle est repliée sur elle-même. Elle pleure sans s'arrêter, rien ni personne ne peut arrêter ses larmes. Son corps tremble d'une part à cause de ses pleurs, mais d'une autre part à cause de la froideur du sol de la cave.

Benjamin prend à son tour Alice dans ses bras afin qu'elle se réchauffe et pour qu'elle se calme un minimum.

Je suis estomaquée, ma mère me manque énormément aussi, mes amis aussi... A cause de la malnutrition et de la torture, son visage dans mes souvenirs est de moins en moins précis... Je pense à la vie que doit endurer ma mère, je pense à mes amies qui doivent porter la faute de ma disparition, car ils m'ont laissé partir à une telle heure. Ils doivent sûrement me chercher partout pensant aux pires choses.

Alice s'est arrêtée de pleurer dû sûrement à sa fatigue, car elle s'est endormie.

Je rejoins Benjamin et pose ma tête sur son épaule, et à mon tour je m'y endors.

Quand je me réveille, je m'aperçois que tout le monde dors encore, mes yeux se pose sur la porte, et je réalise enfin que quelqu'un se trouve sur le pas de la porte ouverte.

En observant plus minutieusement, je comprends que ce n'est pas n'importe quel homme, l'homme en question à un regard gris glacé. C'est lui. Les mêmes yeux qui me suivent depuis que je suis arrivée ici.

Je décide de me lever, hésitante, vers la porte, je marche avec peur qu'il ne referme la porte d'un seul coup, mais rien il reste là, immobile.

Je ne vois pas son visage, juste ses yeux encore une fois. La couleur de ses cheveux mettant toujours inconnue du fait qu'il a une capuche ne laissant aucune mèche dépasser. Je me rapproche de plus en plus de lui, mais il ne bouge pas. Je suis presque près de lui, je suis à deux pas de découvrir son visage. Mais j'entends Benjamin m'appeler, je me tourne.

– Éliane qu'est-ce que tu fais, qui est ce ?

Je me retourne vers la porte, mais l'homme a disparu, claquant la porte derrière lui.

Non attends! Je viens de laisser passer ma chance de voir son visage. Je m'en veux de ne pas avoir saisi cette occasion.

– La porte était ouverte ? S'écrie Alice les yeux rouges.

Je ne réponds pas, je suis sous le choc. Il était là à deux pas de moi, j'allais découvrir qui il était. Et non, 30 secondes auparavant il était là, devant moi.

Benjamin me tire de mes rêves en me prenant dans ses bras.

– Qui c'était ?

– Je... je ne sais pas, je n'ai pas vu son visage. J'ai faillis voir à quoi il ressemblait, mais tu m'as appelé, je me suis tourné et... et après il n'était plus là et il a fermé la porte... Je... je suis désolé...

– Ce n'est rien calmes toi.

Benjamin me serre fort contre lui, il tient à moi il me l'a dit. Dès la première fois où il m'avait vu il avait envie de me protéger. Il ne savait pourquoi, mais il le sentait. Chaque fois où il me tenait dans ses bras, il ne voulait plus me lâcher, il voulait sortir de ce cauchemar avec moi. Et reprendre une vie normal, mais ici comme l'avait dit Alice, la normalité n'existe pas.

Je me colle à lui, j'ai envie de mourir tellement j'ai peur, mon cerveau tourne à mille à l'heure, je ne cesse de me poser des questions, et réfléchir calmement est devenu si difficile...

J'ai de nouveau replongé au pays des rêves, mais en fut ressortie dans la minutes qui suivait par la porte qui s'ouvrit avec fracas. Sur le pas de la porte se trouve deux hommes, dont Shaun. Mais un troisième se dégage de derrière les deux autres, avec dans ses bras la petite Lily. Alice court et l'homme lui donne la petite, qui une fois la rousse dans les bras, nous rejoint. Je suis tellement soulagée de la voir ici saine et sauve.

– Nous allons interroger quelqu'un d'autre aujourd'hui, qui est Benjamin ?

Oh non Ben! Tous les regards sont tournés vers lui. Il me tient fermement la main, mon cœur s'est arrêté de battre.

Pas lui, pas mon ami.

Shaun et un autre homme s'avancent vers lui mais un homme les interrompt dans leur lancé.

– Non, attendez la salle n'est pas encore libre, elle le sera dans un quart d'heure.

– T'as de la chance, lâche Shaun à l'intention de Benjamin.

Et les deux hommes quittent la cave, laissant Benjamin rempli de stress mais rassuré que son heure soit décalée de quelques minutes. Je lui serre fermement la main pour lui montrer tout mon soutien, et pour lui faire comprendre qu'il ne sera plus seul...

Je lui souris et me lève.

Je pars voir Alice qui tient la petite Lily dans ses bras, toujours main dans la main avec Benjamin.

– Ça va mon cœur ?

Je dépose un doux baiser sur son front, et elle me répond en me faisant un sourire timide.

– Oui...

– Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Ils ne t'ont pas fait de mal ?

– Non, le monsieur a été très gentil avec moi. Il m'a demandé ce que papa faisait, mais je lui ai dit que je m'en rappelais plus...

– Et ensuite ?

La voix de Benjamin est faible, s'attendant sûrement au pire.

– Il a dit que j'avais faim et il m'a apporté du pain avec du chocolat. J'ai tout mangé, et j'ai posé ma tête sur la table. Ensuite il a dit quelque chose mais je me suis endormi. Après j'ai ouvert les yeux et j'étais allongé dans un canapé, il était confortable, et je me suis rendormie. Et voilà.

– Il ressemblait à quoi ? Demandais-je en essayant de mettre un visage sur l'homme au regard de glace.

– Il...

Lily est sur le point de répondre quand la porte s'ouvre violemment, Benjamin comprend qu'il est temps qu'il parte. Il plonge son regard dans le miens, il s'avance doucement vers moi et sans que je m'y attende, il pose une main sur ma joue et m'embrasse chastement.

Je hoquète de surprise. Je sens ses lèvres charnues, il fait une douce pression contre mes lèves. C'est tellement inattendu, je ne sais que faire.

Dans son baiser, je ressens de la passion mais aussi de la tristesse.

Mais celui-ci ne dura pas plus de cinq seconde car déjà Benjamin est tiré en arrière et est sorti brutalement de la pièce.

Je touche ma lèvre machinalement et respire enfin.


AudreyPh18

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