Chapitre 11
Mon cœur bat la chamade, mes pieds avancent tout seuls, une chaleur insoutenable parcourt mon corps. Je sens tous ces regards rivés sur moi, personnes n'osent parler, me parler. Lucie sent que je suis angoissé, elle me saisit le bras et fait une petite pression sur celui-ci pour m'indiquer qu'elle est là à côté de moi et que je n'ai pas besoin de paniqué. Mais je panique, mon ventre est noué, et ma bouche sèche. Quand je croise le regard d'une personne, une timidité que je ne soupçonnais pas me fait baisser les yeux.
Arrivé dans le bureau de la secrétaire je me sens mieux, car personne ne me dévisage.
La secrétaire sort du bureau de la directrice et m'offre un grand sourire, j'ai toujours aimé cette secrétaire même si elle est un peu vieille, elle a toujours un brin de malice dans ses grands yeux bleu derrière ses grandes lunettes. Elle me regarde et me fait signe d'avancer.
– Bonjour mademoiselle ! Qu'est-ce que je peux faire pour vous ?
– Je m'appelle Éliane Dopkins, et... et je reprends les cours aujourd'hui dû au fait de ma longue absence.
La prononciation de mon nom fait l'effet d'une bombe, la secrétaire pousse un cri de stupeur et colle une de ses mains sur sa bouche. Elle court et rentre comme une furie dans le bureau de la directrice. Elle en ressort à peine trente secondes plus tard avec la dite directrice.
La grande blonde s'avance vers moi et pose sa main sur mon épaule.
– Éliane, je suis vraiment désolé de ce qui t'es arrivé. L'apprendre m'a fait un choc, ainsi qu'à la promotion tout entière. Tes camarades ont montré leurs soutient à ta mère et ont collé des affiches partout dans la ville afin d'aider ta famille. Nous avons été soulagés d'apprendre ton retour ainsi que de l'arrestation d'hommes qui t'ont, comment dire... Qui t'ont enlevé. On comprend ta situation et un retour en cours n'est absolument pas obligatoire, et si jamais les résultats ne sont pas bons nous n'en tiendrons pas rigueur bien-sûr.
– Merci madame de vous soutiens, mais le retour à la fac est quelque chose que je désirais afin de reprendre un rythme de vie tout à fait normal. En tout cas je vous remercie de votre compréhension face à ce qui m'arrive. Je voulais savoir si je pouvais reprendre les cours normalement ?
– Oui bien-sûr ! Il n'y a pas de problème, je vais juste prévenir vos professeurs pour qu'ils ne soient pas surpris de vous voir dans leur cours.
– D'accord, merci au revoir.
La directrice me fait un signe de tête et retourne l'instant d'après dans son bureau. Quant à Lucie et moi, nous sortons du secrétariat et nous dirigeons vers notre première heure de cours.
En marchant dans le couloir quelqu'un me bouscule, puis se retourne pour s'excuser.
– Excuses mo... Éliane !
Je lève les yeux, son visage, je le reconnais instinctivement dû au fait que je l'ai vu évolué depuis la sixième. Ses cheveux brun, sa peau bronzé, ses yeux marrons, comment les oubliés ?
Sans que je m'y attende, Nathan me prend dans ses bras et me serre fort contre son torse musclé. Ses bras d'athlète m'entourent et me font me sentir toute petite.
– Je suis si content de te voir ! J'ai étais choqué d'apprendre ce qu'il t'est arrivé, j-je...
– Je suis contente de te revoir aussi Nathan, mais je me sens un peu minuscule là.
Nathan me laisse sortir de ses bras, et me sourit. Il m'attrape l'épaule et me fait m'approcher de lui et m'embrasse délicatement la joue.
– Ça nous a tous fais bizarre l'histoire de ton enlèvement tu sais. Beaucoup d'entre nous ont été très affecté par ce qu'il t'est arrivé, moi compris.
– M-Merci, mais je suis revenus maintenant, et ça me touche vraiment, mais il faut que je me réhabitue à la fac. J'ai l'impression d'être un monstre que tout le monde regarde tu vois ?
– Tu es loin d'être un monstre Eli ! Tout le monde est surpris de te voir ici alors que ça ne fait que quelques jours que tu es revenu.
– Je ne pouvais pas rester enfermé chez moi tu comprends ?
– Oui, oui je comprends. Il faudrait que je te parle après les cours, je peux ?
– O-oui oui bien-sûr aucun problème, je finis à 16h.
– Moi aussi, à ce soir alors !
Nathan m'embrasse de nouveau sur la joue et repars dans une autre direction. Je pose mes doigts sur ma joue, là où quelques secondes plus tôt il y avait déposé un baiser. Qu'est- ce qu'il a à me dire ? J'ai hâte de savoir, mais en même temps je suis quand même stressé. D'accord on se parle bien, on est des amis, mais on a jamais eu de discussion sérieuses et encore moins en tête à tête. Pourquoi a-t-il attendu qu'il m'arrive quelque chose pour montrer une affection telle que celle-ci envers moi ? Que va-t-il me dire ? Est-ce vraiment important ou est-ce juste une conversation banale ?
Trop de questions se bousculent dans ma tête. Je rentre dans l'amphi afin d'oublier tout se désordre mental.
Durant le cours, j'ai eu le droit à des regards insistants, à des questions déplacés concernant ce qu'il m'était arrivé, mais aussi des câlins de personnes à qui je ne parlais jamais avant cela, et même de personnes dont je ne connais même pas le prénom. N'empêche, les gens attendent qu'il se passe quelque chose d'important dans ta vie pour montrer qu'ils tiennent à toi, c'est fou ! Ou alors ils veulent juste faire croire qu'ils t'aiment pour pouvoir raconter à leurs amis qu'ils sont amis avec la fille qui s'est fait kidnapper ? Que ce soit la première ou la deuxième réflexion, je préfère leur sourire et d'accorder du temps aux personnes qui me sont réellement chère.
16h, la sonnerie sonne et indique donc la fin des cours, et donc ma conversation avec Nathan. Toute la journée je me suis demandé ce qu'il voulait me dire, ces questions n'ont pas arrêté de me perturber. Même quand Lucie me parlait je ne l'écoutais qu'à moitié et pensait à ma conversation futur d'avec Nathan.
Je sors donc de cours et m'arrête devant la grille. Mais il y a beaucoup de monde et on me bouscule, je me retrouve donc à l'angle d'une rue assez éloignés de la sortie de la fac.
Je guette Nathan en me mettant sur la pointe des pieds, mais un bruit venant de derrière moi attire mon attention.
Je me retourne brusquement et me retrouve plaqué à un torse musclé. Je lève les yeux pour m'excuser, mais ce que je vois me paralyse. Devant moi se trouvent deux magnifiques yeux gris, je les reconnaîtrais entre milles. Je suis sous le choc, que fait-il là ?
J'ai envie de lui demander, de bouger, mais mon corps refuse de faire quelconques mouvements. Je reste là, collé à son torse comme une idiote, je n'ose ni bouger ni parler. C'est lui qui finit par me tirer en arrière un peu plus à l'écart, car nous étions entourés d'étudiant sortant de la fac. J'ai l'impression que le temps c'est arrêté, je me sens stupide de ne dire aucun mot, mais je n'y arrive pas. Je ne le regarde même pas, mes yeux sont fixés sur sa veste en cuir.
C'est lui qui finit par attraper mon menton, et m'oblige à le regarder dans les yeux.
– Alors Éliane, tu ne parles plus ?
– J-je ... Je...
– Je t'impressionne ?
– N-non ! C'est juste que je suis surprise de te voir ici à la sortie de ma fac, je ne pensais plus te voir...
Il hausse un sourcil, l'aurais-je blessé en disant l'avoir oublié ?
– Enfin si, je pensais peut être te voir Jeudi ! Mais certainement pas avant. Pourquoi es-tu là ?
– Je voulais seulement voir comment tu allais, ça fait quelque jour que je t'ai ramené, et je me demandais si ça se passais bien, si tu n'avais pas de problème, enfin tu vois...
Drake passe sa main dans ses cheveux, il a l'air un peu gêné de me dire tout cela. J'esquisse un petit sourire et lui dis que je vais bien. Il a l'air content de ma réponse car il se détend un peu.
– Et tu ne pouvais attendre Jeudi pour voir si j'allais bien ?
– Enfaîte je suis là c'est parce que je v...
– Hey Éliane !
Drake est interrompu par l'arrivé soudaine de Nathan. Il se retourne et lui fait face. Nathan qui arrivait tout sourire ne sourit plus à présent, il regarde Drake méchamment. Débute alors un combat de regard, aucun des deux ne voulant baisser les yeux avant l'autre.
Ceci durant au moins deux longues minutes, trouvant le temps long je me racle la gorge afin d'attirer leur attention. Ce qui fonctionne parfaitement, Drake a le visage fermé, aucune expression visible sur celui-ci, Nathan au contraire sourit. Sans que je m'y attende il pose son bras sur mes épaules et me tire vers lui.
– Éliane on devrait y aller, tu te rappelles on devait se rejoindre après les cours ?
A quoi il joue là ? Pourquoi il fait comme si on avait quelques choses de super important à faire, comme si on était pressé ?
Comme une idiote j'acquiesce et me tourne vers Drake.
– Je suis désolé Drake, mais c'est vrai que j'avais quelques chose à faire. On se voit une prochaine fois.
Je suis sur le point de partir quand Drake m'attrape le bras et m'attire vers lui pour me chuchoter à l'oreille :
– Ce soir à 23h je serais devant chez toi, j'ai besoin de te parler.
Il ne me laisse pas le temps de répondre et part dans une direction opposé à la nôtre. Je regarde sa silhouette partir, sa démarche est assurée et voir son corps en mouvement me fait une sensation bizarre. Je n'y prends guère attention et suis Nathan.
Nathan m'emmène dans un parc voisin de notre fac, on s'assoit sur un banc dans un endroit calme.
Nathan ne parle pas, donc je décide de lancer la conversation.
– Tu as passé une bonne journ...
– C'était qui ce mec ?
– Que-quoi ?
– Le mec ! Avec qui tu étais quand je suis arrivé tout à l'heure ?
– C'est... c'est un... un ami.
– Un ami ?
– Oui ! Mais pourquoi ça t'intéresse tant ?
– Parce que... Non laisse tomber.
Nathan se redresse, met sa main dans sa poche pour en ressortir un paquet de cigarette. Il l'ouvre, mais à l'intérieur il y a des industriels mais aussi des roulées.
– Tu fumes ?
– Oui, ça fait un moment !
– Ah... Je ne t'ai jamais vu fumer. Mais pourquoi tu as des cigarettes industrielles et d'autres roulées ?
– Ça c'est parce que ce ne sont pas toute des cigarettes.
– Quoi ? Qu'est-ce que tu veux dire ? Je ne comprends pas.
– On va dire que dans les roulées il n'y a pas que du tabac.
Quoi ! Il veut dire qu'il y a de la drogue dans ses cigarettes !
J'ai la bouche ouverte, je suis une peu surprise par ce que je viens d'apprendre. Mais ça n'a pas l'air d'inquiéter Nathan car il rit silencieusement.
– Nathan ! Tu te drogues ? Dis-je en chuchotant pour que les personnes présentent dans le parc n'entendent pas.
– Oui, enfin je ne suis pas un accros non plus. Je ne fume pas ça parce que j'en ai besoin, mais parce que j'en ai envie. Tu sais pour se détendre.
– A vrai dire non je ne sais pas... Je n'ai jamais touché à ça.
– Oh quelle innocente tu es Éliane ! Et bien il va falloir y remédier. Je ne peux pas te laisser dans l'ignorance quand même !
Nathan sort une roulée de son paquet et le la tend. Je dis non de la tête et repousse sa main.
– Non non, je ne touche pas à ça.
– Je ne t'oblige pas, mais tu sais tu devrais la prendre, au cas où. Tout le monde sait ce qu'il t'a arrivé, et je pense que la dépression peut te frôler de près. Prends là au moins. Ne la fumes pas, mais si un jour tu te sens mal, prend quelques taffes et la vie sera plus belle...
Ma main reste en suspens. Que dois-je faire, la prendre ? Refuser ? Il a raison, je peux toujours la prendre et ne jamais la fumer... C'est d'une main hésitante que je prends la roulée et la met dans mon sac, à un endroit où elle ne peut être écrasée.
– Bien. Qu'est-ce que tu voulais me dire au faite ?
Nathan cesse de sourire, et approche sa main de mon visage. Il caresse ma joue avec son pouce, son visage se retrouve à peine 20 centimètres du miens.
– Durant ton absence et quand j'ai su ce qu'il t'était arrivé, j'ai réalisé quelque chose. J'ai réalisé que je tenais à toi, énormément même. Tous les jours ne pas te croiser dans les couloirs, ne pas te voir sourire, j'ai réalisé que mes sentiments pour toi dépassé le stade de l'amitié. Je ne suis pas amoureux de toi, mais je me sens attiré par toi Éliane.
Que vient-il de se passer ? Je ne m'attendais pas à ça. Il a lâché une bombe énorme. Qu'est-ce que je suis censé faire ? Lui dire que je l'aime depuis toujours, que je rêve de ce moment depuis une éternité ? Je lui saute au coup ? Je l'embrasse ? Je ne sais même pas quoi faire...
A vrai dire oui, je sais ce que j'ai envie de faire, et ça n'a rien à voir avec ce que j'ai cité ci-dessus.
Je me recule, met une distance plus respectable entre lui et moi. Nathan ne comprend pas, mais il ne dit rien, il attend sûrement une réponse de ma part.
– Écoutes Nathan. Ce que tu viens de me dire me surprend agréablement, j'attends ce moment depuis longtemps à vrai dire, car toi aussi tu me plais. Mais je ne sais pas. Ça fait à peine un jour que je suis à la fac et je ne m'attendais pas du tout à ça. Je ne te dis pas non, ni te donne une réponse positive, mais je veux juste que tu me laisse un peu de temps d'accord ?
– Bien sûr ! Je ne te brusque pas, je voulais simplement te le dire.
Je souris à Nathan et me lève pour partir. Il me prend dans ses bras et me dit au revoir.
Je ne m'attendais pas du tout à une déclaration, pas après ce qui m'ait arrivé. Nathan est le garçon que j'aime depuis toujours, c'est le seul qui j'ai aimé, le premier. Jamais aucun garçon ne m'avait intéressé avant lui, mais à vrai dire maintenant je ne sais pas. Je me souviens encore du baiser ardent d'avec Drake. Drake... Lui aussi doit me parler ce soir. Pourquoi tout d'un coup tout le monde veut avoir une discussion en tête à tête avec moi ?
Je ne préfère pas y penser tout de suite, et rentre chez moi tranquillement.
A peine passé le pas de la porte, ma mère arrive en courant et me saute au cou.
– Tu vas bien ma chérie ?
– Oui maman, ne t'inquiètes pas j'étais seulement en cours !
– Je sais... Mais tu as passé une bonne journée au moins ? Tes camarades ont été gentils avec toi ? Et tes professeurs ?
– Oui et oui maman ! C'était une journée habituelle, comme avant, ma vie reprend son court sois en sûr. Je vais bien, très bien.
Je souris à ma mère et monte dans ma chambre pour y réfléchir un peu.
Je pénètre dans ma chambre et vois Lily sur mon lit une photo à la main.
– Qu'est-ce que tu fais Lily ?
– Je regarde la photo de toi et ta maman. Ma maman à moi me manque... Mais j'ai hâte de revoir papa, c'est lui qui me manque le plus aussi, car je sais que lui je peux toujours le voir, alors que maman elle est au ciel.
Je m'asseye à ses côté et place mes bras autour de ses petites épaules. Elle est si petite et si fragile. J'aimerais tellement qu'on retrouve son père, il doit terriblement lui manquer. Moi et ma mère avons publié des photos de Lily partout pour que sa famille se manifeste auprès de nous, mais aucune nouvelle.
J'entends ma mère qui m'appelle en bas. J'embrasse Lily sur le front et descend dans le salon. Ma mère est assise sur une chaise, des papiers éparpillés sur la table. Elle me fait signe d'approcher. En jetant un œil au-dessus de son épaule je reconnais l'annonce pour retrouver la famille de Lily.
– Est-ce que tu penses qu'on va trouver sa famille maman ?
– Aucunes idées ma chérie. J'aimerais tellement, ta disparition a été un cauchemar pour moi, mais je t'ai retrouvé alors que sa famille non. Les pauvres...
– Elle me dit que son père lui manque, elle me demande quand est ce qu'elle le reverra, mais je n'en sais rien ! Je ne sais même plus quoi lui dire ! Je... J'ai peur qu'elle ne le revoie jamais maman.
– J'en ai bien peur aussi.
– Tu veux bien dormir avec elle ce soir ? Une présence maternelle lui fera du bien je pense.
– Oui bien sûr, ça ne me dérange pas du tout.
Je souris à ma mère, elle a un si grand cœur.
Après avoir dîné, Lily reste avec ma mère pour regarder un dessin animé à la télévision. De mon côté je monte dans ma chambre, depuis mon arrivé je ne me suis jamais retrouvé seule dans celle-ci.
Mon regard se pose sur mon mur où se trouve pleins de photos de mes amis et moi. Je me vois sur ces photos, c'est moi mais pourtant j'ai l'impression de voir une autre personne. La fille sur les photos est heureuse, innocente, elle a foi en l'être humain et le monde. Elle m'est inconnue, c'est une personne faisant partie du passé. Je tourne la tête et me vois dans le miroir. Cette personne-là m'ait familière, je vois la tristesse dans ses yeux ainsi que la douleur. Je vois une personne effrayé par l'Homme, par ses actes. Elle a l'air fragile, des cernes se dessinent sous ses yeux verts. La fille fait glisser sa veste au sol et enlève son tee-shirt. Elle montre son dos, des cicatrices l'ornent. Cette fille c'est moi, la nouvelle moi. Et ses cicatrices sont aussi les miennes. Mes yeux se ferment et je vois Shaun, Shaun me fouettant le dos, m'assenant un coup de pied en plein dans l'estomac. Des larmes s'accumulent au coin de mes yeux, et dévalent le long de mes joues.
Mon corps est secoué par des spasmes, sans que je m'en rende compte je suis au sol, recroquevillé sur moi-même, mes jambes repliées sur ma poitrine. C'est finis je suis chez moi, alors pourquoi je pleure ? Pourquoi l'image de Shaun un sourire terrifiant collé à ses lèvres est toujours aussi nette. Je me sens vide, vide de bonheur, mais la tristesse parcours mon corps.
Je me lève et marche vers la salle de bain tel un automate, je ne contrôle pas mon corps, ni mes gestes, mes vêtements tombent au sol sans que je sois à l'origine. L'eau commence à couler sur mon corps endolorie, je sens mes muscles se détendre, ma respiration c'est calmé, et l'image de Shaun s'efface peu à peu de mon esprit.
– Éliane tu es sous la douche ?
– Oui maman, qu'est ce qui se passe ?
– Lily s'est endormie, on va se coucher. Bonne nuit ma chérie.
– Bonne nuit.
Une fois totalement détendu je sors de la douche et j'enfile un short et un débardeur. Je retourne dans mon lit et jette un regard à mon réveil. Il est 22h55. 22H55 ! Oh mon dieu j'ai totalement oublié Drake !
Je saute de mon lit et enfile une veste au hasard ainsi que des baskets. Je sors de ma chambre et descend les marches le plus silencieusement possible. J'ouvre ma porte en priant qu'elle ne grince pas pour ne pas attirer l'attention de ma mère.
Mes prières sont exhaussées car aucun bruit ne vient briser le silence qui règne dans ma maison.
Je passe ma tête dehors, Drake est là dans une voiture noir, je lui fais signe de venir en silence. Une fois arrivé à côté de moi, je lui attrape le bras et lui dis de ne faire aucun bruit. Nous montons dans ma chambre sans problèmes. Une fois en sécurité je m'étale de tous mon long dans mon lit et l'invite à me rejoindre.
– Sympas ta chambre.
– Arrête c'est une chambre de gamine, je ne l'ai pas changé depuis mes treize ans, mais bon merci quand même.
Drake sourit et observe ma chambre dans les moindres détails. Il se lève et se dirige vers mon mur à photos, les mêmes photos que j'observais tout à l'heure.
– Tu es jolie sur les photos.
– Ce n'est plus moi.
– Comment ça ce n'est plus toi ?
– La fille qui sourit sur les photos ce n'est plus moi, ça l'a été mais je ne me reconnais plus, ce n'est qu'un souvenir.
– Écoutes Éliane, c'est de ça que je voulais te parler. Je suis désolé de ce qui t'es arrivé à toi et aux autres. J-Je sais que tu ne comprends pas ce qui m'a motivé à rentrer dans cette organisation, mais j'ai mes raisons. Elles ont brisés la vie de beaucoup de personnes mais il faut des sacrifices pour changer le monde.
– Des sacrifices ? Sais-tu au moins que je fais partie de ces sacrifices ? Je vois encore le visage de Shaun, je ne me reconnais plus, du moins celle que j'étais avant. J'essaye de faire comme si de rien étais mais je suis détruite à l'intérieur tu comprends ! Et là tu viens chez moi, tu me dis que tu avais des raisons comme si tu ne regrettais rien du tout ! Je n'y crois pas !
– Bien sûr que je regrette ! Mais si je suis là ce n'est pas pour exprimer mes raisons, mais pour te remercier. Car c'est grâce à toi que j'ai ouvert les yeux sur tout le mal qu'on a fait et qu'on faisait. J'aurais dû me rendre compte plus tôt que Shaun était fou. Il a débordé plusieurs fois les bornes. Je suis désolé de ce qu'il t'a fait endurer.
Je lève la main pour lui couper la parole. Tout ce qu'il me dit me fait mal, il me donne un souvenir encore plus net de ce que j'avais déjà de Shaun. En me levant mon sac tombe par accident par terre.
Drake se lève et commence à ramasser mais se stoppe d'un seul coup.
– Tu fumes !
Drake tient dans sa main la roulée que Nathan ma donnée plus tôt dans la journée. Les yeux de Drake me foudroie, ses yeux gris orage me font froid dans le dos.
– Tu sais ce que ça fait cette merde !
– C'est qu'une cigarette...
– Ne me prend pas pour un con ! C'est de la beuh, pas une clope. Je fume donc je sais très bien ce que c'est une cigarette et là ce n'en est pas une !
– Je... Et alors ! Oui il y a de la drogue dans cette roulée mais en quoi ça te concerne ? Si j'ai envie de la fumer c'est quoi ton problème hein tu peux me le dire ?
– Éliane... Qui t'a donné ça ?
Son visage est empli de rage, ses yeux me jettent des éclairs, il me fixe et je sais qu'il me défie de mentir. Je ne veux pas lui dire, mais je me sens comme obligé. Son regard m'hypnotise, il m'impressionne et mentir ne mènerait à rien.
– C'est Nathan.
– Nathan ? Le mec de tout à l'heure ? Ne le vois plus. Et le contraire n'est pas envisageable.
– Tu n'as rien à me dire. Tu n'es rien pour moi, je n'ai pas à t'écouter. Rend la moi.
Drake à l'air d'hésiter mais finit quand même par me la donner. Je me lève et range la dites cigarette dans le tiroir de ma commode. Je finis par m'asseoir sur mon lit à côté de Drake.
– C'est tout ce que tu voulais me dire ?
Drake me regarde un peu surpris par ma voix douce malgré notre petite altercation. Puis il détourne les yeux, et fixe le mur.
– Non je voulais te dire aussi que j'ai su qu'il y avait beaucoup de gens qui ont été arrêté, et je te remercie de ne pas m'avoir dénoncé même si je le méritais.
– Drake...
– Non laisse-moi finir. Je le mérite par le fait d'y avoir participé, même si je n'ai jamais fait souffrir ces gens directement, je les enlevais seulement. Je laissais Shaun faire, je savais qu'il maltraitait toutes ces pauvres personnes et j'ai préféré fermer les yeux. Puis tu es arrivé, même si ton kidnapping n'a été qu'accidentel, tu m'as fait ouvrir les yeux Éliane. Tu les as sauvés, tu m'as montré que j'avais tort de laisser Shaun faire ces immondices. Mais même après avoir sauvé tous ces gens, justice n'est pas faite, car Shaun et moi-même sommes toujours dehors. Et je sais que tant que Shaun ne sera pas derrière les barreaux le monde ne pourra être en paix, tu ne pourras être en paix... Car je sais que Shaun veut me faire payer, il veut te faire payer à toi aussi et ça je ne peux l'envisager. Alors j'ai décidé de le chercher pour ensuite me dénoncer avec lui.
– Non ! Tu ne peux pas te dénoncer !
– Il le faut pourtant, je le mérite Éliane.
– Non, non et non, tu ne peux pas ! Tu as compris tes erreurs, tu nous as sauvé toi aussi ! Grâce à toi je suis chez moi, et les autres aussi. Cette organisation est finit ; elle n'existe plus et c'est grâce à toi Drake.
– Si je n'avais pas enlevé tous ces gens je n'aurai pas eu le besoin de les sauver.
– Drake. Ce qui est fait est fait. Laisse ceux qui ont torturé ces gens en prison, et toi reste libre, ne va pas te dénoncé, je... Non je ne peux pas te laisser faire ça.
Ma respiration s'est accéléré et mes mains se sont misent à trembler. Je ne comprends pas ma réaction, je suis paniqué et je ne sais pas exactement pourquoi.
Drake m'entoure de ses bras musclés et me colle sur son torse.
– Calmes toi Éliane... De toute façon il faut que je retrouve Shaun avant tout, donc ne t'en fais pas pour le moment.
Drake bascule d'avant et arrière doucement afin de me calmer. Ces mouvements répétitifs me sombrer dans les bras de Morphée. Je sens mon esprit partir, puis le sommeil m'emporte avec lui.
Avant de sombrer totalement j'entends la voix de Drake me susurrer quelques mots à l'oreille « Qu'est-ce que tu m'as fait Eliane, pourquoi j'ai tant besoin de toi... » Puis plus rien, juste le sommeil.
Shaun s'approche de moi, il a un sourire terrifiant sur le visage. Il me déchire mon tee-shirt et saisit son fouet et commence à me chuchoter des mots ingrats à l'oreille.
– Je sais que tu aimes ça salope !
Puis il m'assène un coup de fouet en plein dans le dos.
Je me réveille en criant, mon corps est secoué par des spasmes, et des larmes dévalent mes joues. Je regarde autour de moi et vois Drake me parler, il me secoue doucement le corps et je reprends peu à peu mes esprits.
– Est-ce que ça va Éliane ?
– Je ne crois pas...
– Pourquoi ?
– J'ai rêvé de Shaun, il-il me frappait enco-ore et encore...
– Calmes toi c'est fini, tu es en sécurité maintenant.
Drake me serre dans ses bras et me caresse doucement les cheveux. Il me place sous les draps et m'embrasse le front puis se lève de mon lit. Directement je lui attrape la main.
– Non ! Reste s'il te plaît.
Drake hoche la tête et vient se placer à mes côtés sous la couette, je me mets sur le côté et il m'enlace par derrière, son torse collé à mon dos. Je m'endors au rythme de sa respiration, et son odeur me berçant doucement.
- Je suis là Eliane, n'ai plus peur, tu ne risques rien.
C'est donc un sommeil sans rêve ni cauchemar qui m'accueille à bras ouverts.
J'ai décidé de publier tous les chapitres sans les corriger, je pense le faire plus tard. Mais au moins je publierai cette histoire en entier avant de passer à autre chose. Donc ce sera une chapitre par jour (il y en a 20 en tout).
Merci
AudreyPh18
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