Chapitre 10
Ma mère est là devant moi, en piteuse état dois-je dire, des cernes énorme se sont imposés sous ses yeux bouffis, elle est amaigris. Elle me regarde, sa bouche est ouverte mais aucun son n'en sort.
Je l'a prend dans mes bras mais je n'ose pas trop la serrer par peur de la briser en deux. Sans surprise, des larmes coulent sur mes joues rougit par le bonheur de retrouver la femme la plus importante à mes yeux.
– Mon cœur... C'est bien toi...
– Oui maman.
Je sanglote encore, son odeur m'avait tellement manqué, cette odeur si rassurante me faisant sentir chez moi.
Après 10 minutes de retrouvailles, ma mère nous fait rentrer Lily et moi.
– Ma chérie, où étais-tu ? Ça fait deux mois qu'on a plus de nouvelles de toi, j'étais morte d'inquiétude ! Tu ne nous as laissé aucunes traces, aucune chance de te retrouver... J'ai cru le pire.
– J'ai été kidnappée.
Ma mère pousse un cri, des larmes coulent sur ses joues. Je m'approche d'elle et la prends dans mes bras. Elle sanglote et me dit qu'elle est désolée, qu'elle n'a pas pu me protéger, qu'elle s'en veut terriblement.
– Ce n'est pas ta faute maman... C'est de la mienne, je n'aurai jamais dû partir de chez Lucie aussi tard. Ne pleures pas s'il te plaît, je viens de te retrouver, je ne veux pas te voir pleurer... On est de nouveau ensemble maman !
Ma mère souffle un bon coup et respire en fermant les yeux. Une fois calmée elle hoche la tête et me fait un sourire timide. Et me caresse la joue d'une main tremblante.
– Raconte-moi tout mon cœur.
– Je suis partie en pleine nuit de chez Lucie comme tu le sais. J'ai voulu prendre un bus sauf qu'il y avait un SDF, j'ai pris peur et je suis parti en courant. Je me suis cachée dans une petite ruelle sauf que c'est là que je me suis fait enlever. Sans te mentir je me suis fait torturer là-bas.
Ma mère pousse un cri d'effroi et colle sa main sur sa bouche. Je sais que je ne devrais pas être aussi brusque, mais elle doit savoir la vérité.
- Mais je n'étais pas la seule, dans la cellule où j'étais il y avait d'autres personnes qui vivait la même chose, dont Lily. Pour te faire court, à un moment on me torturait et un homme est intervenu, j'ai sympathisé avec lui, et c'est grâce à lui que j'ai pu sortir de ce cauchemar avec les autres. Je t'ai passé des détails, je pense que c'est le principal. Mais il faut qu'on aille voir le plus rapidement la police, car j'ai l'adresse et il reste encore des gens là-bas. Je ne réalise pas encore que tout ceci soit réel, c'est pour ça que j'ai encore de la facilité à raconter.
Ma mère, après avoir pleuré toutes les larmes de son corps, a enfilé son manteau et nous a toutes les trois conduites à la police.
Ma déposition faites, une multitude de policiers partait déjà vers l'adresse. Et en peu de temps ils étaient arrivés sur place et ont sauvés les personnes kidnappés.
Des cellules psychiatriques ont été mises en place, on m'a proposé d'y aller mais j'ai refusé, toute fois j'ai promis à ma mère de rendre visite à un psy prochainement.
Concernant Lily, des affiches avec sa photo ont été envoyées dans tous les commissariats environnant afin de retrouver son père le plus vite possible. En attendant ma mère a accepté avec plaisir de la loger chez nous.
Des camions entiers de suspect se sont arrêtés devant la police, on m'a demandé si je reconnaissais mes bourreaux. A mon plus grand malheur, il n'était pas là. Shaun. Shaun n'était pas parmi les suspects. Il s'est donc enfuit...
J'ai préféré ne rien dire à ma mère pour ne pas l'inquiéter d'avantage.
Nous sommes assises toutes trois, ma mère, Lily et moi, autour de la table, avec une assiette de pâtes à la bolognaise quand on frappe à la porte. Ma mère me sourit et me fait signe d'aller ouvrir.
Je pars ouvrir la porte d'un pas rapide, ayant hâte de voir qui sonne à cette heure-là.
J'ouvre la porte et une tornade blonde me saute dessus.
– Éliane ! Tu nous as tellement manqué ! Où étais-tu ! Je suis désolé de ne pas t'avoir retenue ! Si tu savais je suis désolé...
– Lucie ! Tu m'as tellement manqué !
Lucie sanglote dans mes bras, elle aussi a maigrit, elle a au moins perdu cinq kilos. Je l'embrasse fort sur la joue et la serre encore plus contre moi. C'est alors que j'aperçois Adam, fixant ses pieds. Je me détache de Lucie, et m'approche d'Adam. Je pose ma main sur son épaule, ce qui le fait sursauter.
Sa tête se relève lentement laissant apparaître ses yeux rougis à cause des larmes qu'il a dû verser durant mon absence. Ma main se pose délicatement sur sa joue. Il ferme ses yeux à mon contact.
– Adam...
Il secoue la tête, ses yeux sont toujours clos. Ses poings sont serrés et sa mâchoire crispée.
– Adam... Ne t'en veux pas s'il te plaît. Ce n'est pas de ta faute.
Toujours rien, il ne répond pas.
– S'il te plaît Adam, réponds moi...
– Pardonne-moi.
Sa respiration s'accélère et des larmes dévalent sur ses joues, des petits spasmes lui parcourent le corps, signe qu'il pleure.
– Je te pardonne Adam ! Je ne t'en ai jamais voulu crois-moi. Ce n'est pas de ta faute ! C'est seulement de la mienne, c'est moi qui t'ai provoqué, et c'est moi qui suis partis. Ne t'en veux surtout pas ! Car moi je ne t'en veux pas.
– C'est vrai ?
– Mais oui idiot !
En disant cela, je le prends dans mes bras et le serre le plus fort possible. Je sens ses larmes contre mon cou, où il y a enfouie sa tête. Je lui frotte le dos afin de calmer son chagrin, puis me détache de lui.
– Venez dans la cuisine, je vais vous raconter.
Le résumé de mon enlèvement fait, mes amis sont choqués et en larmes. Ma mère à l'entente de ce récit se remit une fois de plus à pleurer. Je sais que je devrais être choquée de ce qui m'est arrivé, mais j'ai du mal à m'en rendre seulement compte. J'ai juste l'impression que je raconte un cauchemar qui j'ai fait cette nuit. Quelque chose qui paraît si horrible que ça ne peut exister dans la vie réelle. Pourtant ce n'est pas le cas, de nombreux bleus sur mon corps me le rappellent.
Lucie se rapproche de moi et me prend la main.
– Est-ce que ça va ? Je sais que cette question est stupide vu ce qui est arrivé, mais je trouve important de te le demander.
– Je pense que oui. Je ne réalise pas trop, mais juste le fait de vous revoir, d'être de nouveau chez moi me fait du baume au cœur. Je n'ai cessé de penser à vous, de penser que vous deviez être angoissé...
– Je suis tellement heureuse que tu sois saine et sauve. Mais Eli... Qui est celui qui vous a sauvé, c'était un prisonnier ?
Oh non... Je ne peux pas dire que Drake était un de nos bourreaux techniquement. J'ai le devoir de le protéger dû au fait qu'il nous a sauvé.
– Je ne sais pas d'où il venait, je pense que c'était quelqu'un de l'extérieur...
– Vous avez eu une certaine chance ! Sans lui vous seriez sûrement encore là-bas...
– Oui j'en suis consciente.
Un sourire vint se poser sur mes lèvres en pensant à Drake. C'est vrai que sans lui nous serions tous sans exception dans cet enfer.
Mais repenser à lui me fais repenser au baiser dans la douche. Je sens encore ses lèvres sur les miennes, son corps chaud collé contre le miens. Nous n'avions même pas eu le temps d'en parler. Peut-être que ceci ne voulait rien dire pour lui ? Mais c'est après ça qu'il a décidé de nous aider. Je suis un peu perdu, je sais juste que j'ai hâte de le revoir la semaine prochaine.
Après toute cette longue journée, je propose à mes amis de rester dormir chez moi, même si je sais que je ne vais pas faire long feu vu la fatigue que j'éprouve. Mais ceux-ci acceptent sans hésiter. Et c'est ainsi que nous nous dirigeons tous les quatre dans ma chambre. Lily dort dans mon lit, et Adam et Lucie dorment sur des matelas sur le sol.
Une fois allongée, le confort de mon lit additionné à la fatigue de cette journée mouvementé, je sombre rapidement dans le pays des rêves. Enfin tout ce cauchemar est fini.
Je me réveille la première, Lily est recroquevillée sur elle-même ; ma main passe dans ses long cheveux roux en bataille. La pauvre... J'espère qu'on va retrouver sa famille rapidement, ils doivent être désemparés.
Je décide de me lever, et me dirige vers la salle de bain.
L'eau chaude me fait extrêmement du bien, je suis chez moi. Des larmes s'accumulent au coin de mes yeux. Je me rends compte de la chance que j'ai eue. Des enlèvements arrivent tous les jours, et beaucoup n'en survivent pas. Pourquoi j'ai réussis à m'enfuir ? Pourquoi moi ? Si jamais je ne me serai jamais fait enlever, cela veut dire qu'Alice et les autres seraient encore là-bas ? Est-ce qu'Oscard serait encore en vie ? Finalement c'est peut-être un mal pour un bien, mon enlèvement pour sauver des vies. Un petit sourire apparaît sur ma bouche, oui c'est ça, un mal pour un bien. Je masse mes membres endoloris dû aux nombreux coups donné par Shaun.
15 minutes de pensées plus tard, j'enveloppe mon corps dans une serviette, je passe ma main sur la buée sur le miroir et m'observe. Depuis la dernière fois ou je me suis regardé dans ce miroir j'ai perdu 10 kilos, mon visage est amaigri et terne. Mes yeux sont soutenus par de grandes cernes.
Une fois habillée je prends du papier et une enveloppe sur mon bureau et descend dans mon salon où je me mets à écrire une lettre pour Alice. Je préfère ne pas attendre trop de temps avant de lui écrire. J'ai envie de savoir si ses parents tiennent le choc, et si sa blessure au ventre est soignée, et que bien-sûr, qu'elle s'en remet de toutes ces épreuves qu'on a enduré.
Chère Alice,
J'espère que tu as été à l'hôpital et que ta blessure est soignée. Je pense que les retrouvailles d'avec ta famille ont été plus qu'émouvante, je le sais car les retrouvailles d'avec ma mère et mes amis l'ont été. Je ne sais pas si tu es au courant, mais les autres prisonniers ont été délivrés, j'ai donné l'adresse où nous étions retenues captative et la police n'a pas traîné pour y aller.
Malheureusement les parents de Lily n'ont toujours pas donné de nouvelles... J'espère que ce petit ange arrivera à retrouver ses parents, elle me fait tellement de peine... Je vais tout faire pour que son séjour chez moi soit plus facile à vivre.
Ce matin je me suis demandé pourquoi on avait survécu ? Pourquoi nous alors que d'autres dans le monde n'ont pas cette chance. Puis je suis venue à me dire que si je n'avais pas été enlevé moi aussi peut-être que vous seriez encore là-bas... Rien que d'y penser mon cœur ce serre. Je pense que je suis un peu folle mais je me dis qu'avoir été kidnappé a été un mal pour un bien, car je vous ai permis la liberté. Dommage que la liberté ne soit pas arrivée à temps pour Oscard... Je suis triste pour sa famille... Pourquoi lui n'a pas eu le droit de la revoir, alors que nous si...
Toutes mes questions resteront sans doute sans réponse. Je ne sais pas si c'est égoïste mais je vais faire mon maximum pour profiter de cette deuxième chance qui nous a offerte.
Toi aussi profites de ta vie, je t'embrasse et j'espère avoir bientôt de tes nouvelles.
Ps : Je sais que d'écrire des lettres est un peu vieux, mais j'ai envie de me tenir loin de la technologie pendant quelques jours, en attendant voici mon adresse pour une réponse. 789 av. Bois Jolie.
Éliane, avec tout mon amour.
Une fois l'enveloppe fermée, j'enfile mon manteau et sors de chez moi afin de trouver la boîte aux lettres la plus proche.
Un vent chaud vient me caresser la joue, je décide de m'asseoir sur le banc le plus proche pour y reprendre mes esprits. Dans ma lettre j'ai dit que je vais profiter de la vie, mais comment est-ce que je peux profiter après ce que j'ai vécu. C'est vrai, mon dos est encore recouvert de cicatrices dû aux coups de fouets de Shaun. Et lui qui n'a pas été arrêté. J'espère qu'il pourrit quelque part, et je prie Dieu pour qu'il ne s'approche plus jamais de moi. J'ai encore son visage encré dans ma mémoire, au moment où il voulait me violer. Je pense que si Drake n'avait pas intervenu je serais à présent encore plus détruite que je ne le suis déjà.
Après avoir pris un peu le soleil sur mon visage, je rentre en traînant les pieds chez moi.
J'ai à peine ouvert la porte que ma mère me saute dessus et me serre fort dans ses bras en sanglotant.
– Où étais-tu ? J'ai cru qu'il t'étais de nouveau arrivé quelque chose ! Pourquoi est-ce que tu es partie comme ça hein !
– Je suis juste allé poster une lettre maman, ne te met pas dans un état pareil !
– Et comment veux-tu que je réagisse autrement ! Deux mois ! Deux mois que tu as disparu, j'ai imaginé le pire ! J'ai cru ne plus jamais te revoir Éliane !
– Et tu crois que c'était voulu ! J'ai l'impression que tu me le reproches Maman ! Je n'y peux rien si ça m'est arrivé.
Sans m'en rendre compte ma dernière réplique s'est faite cinglante, ma mère reste bouche bée devant ma colère, puis se met à bafouiller les larmes aux yeux.
– Je... Je sais, excuses moi mon cœur... Je ne te le reproche pas du tout, je n'ai pas envie que tu penses ça de toi. Mais comprends-moi.
– Pardonnes moi d'avoir crié maman. C'est juste que j'aie beaucoup à encaisser, et j'avais besoin d'un peu d'air. Il ne faut pas que tu aies peur à chaque fois que je suis hors de la maison maman... C'est dur je le conçois, mais ce n'est pas une vie à force. Je n'ai pas envie de rester cloitrée ici pour le reste de ma vie.
– Mais comment est-ce que je peux faire ? J'ai cru perdre ma fille unique pendant ces deux mois.
– Ça sera dur au début, mais tu y arriveras à force.
Je prends ma mère dans mes bras et la serre tout contre moi. Je lui fais un bisou et lui sourit timidement.
Une voix venant d'en haut des escaliers me sort de mes pensées.
– Éliane ?
– Oui mon cœur, ça va tu as bien dormis ?
La petite Lily me sourit pour répondre affirmativement à ma réponse, et tend ses petits bras tout maigres vers moi. Je la prends dans mes bras et lui dépose un baiser sur sa joue rose.
– Éliane ?
– Oui Lily ?
– Quand est-ce que je vais retrouver mon papa moi ?
Comment répondre à une petite fille qu'on en a aucune idée... Je lui chuchote un petit « je ne sais pas, bientôt » à l'oreille. Elle me sourit et descend de mes bras pour aller avaler le petit déjeuné que ma mère a dressé sur la table.
Lucie et Adam nous rejoignent peu de temps après Lily. Adam me sourit et m'embrasse sur le front.
Personnes ne parlent donc je décide de lancer une conversation pour briser ce silence.
– Alors Lucie, que s'est-il passé à la fac durant mon... absence ?
– Tu ne changeras jamais ! Rit-elle. Pas grand-chose à vrai dire, ton... absence a fait un gros choc à tout le monde dans la promotion. Surtout pour Nathan...
– Nathan ? Le Nathan de notre promotion? Le Nathan que j'aime depuis la 6eme ?
– Oui ce Nathan-là, il a vraiment été affecté tu sais.
Nathan... Nathan a été affecté par mon enlèvement ? Mais comment cela se fait ? C'est vrai que c'est le garçon que j'ai le plus aimé, mais il n'a jamais rien laissé paraître ; sept longues années que je suis sous son charme, sept longues années qu'il aurait pu m'aimer, et c'est seulement quand je me fais kidnapper qu'il montre qu'il tient à moi.
– Oh hé ! Éliane je te parle ?
– Oh excuses moi Lucie, tu disais ?
– Je te demandais si tu comptais revenir en cours ou pas.
– Oui demain je pense.
– Mais ma chérie, tu n'es revenue que depuis peu de temps ! Reposes toi mon cœur, les cours attendront !
– Maman, je ne veux pas rester enfermée à la maison pour toujours ! J'ai été enfermé pendant deux longs mois, donc voir des personnes que je n'ai pas vues depuis tout ce temps me ferait dans un premier temps oublier ce que j'ai vécu. Et tu sais très bien que de rester ici me fera penser en boucle à ce cauchemar.
– D'accord, d'accord mon cœur.
Ma mère acquiesce même si je sais qu'au fond d'elle c'est la panique. Réaction tout à fait normal soit disant passant, quelle mère ne serait pas paniqué si sa fille c'était faite enlevé pendant deux longs mois ?
– Je sais que retourner à la fac demain va être dur, mais il faut que je le fasse, je ne veux pas devenir folle tu comprends maman ?
– Oui, oui ma chérie. Je suis inquiète pour toi c'est tout...
Ma mère déforme sa bouche en ce qui doit être un sourire. Je sais qu'elle est au plus mal, et que chaque sortie de ma part va se révéler être une dur épreuve.
Lucie et Adam se lèvent et me font un bisou sur la joue chacun leur tour.
– On va y aller nous, ça te dérange pas Éliane ?
– Non allez-y ! On se voit demain en cours ! Et Lucie on prend le bus ensemble demain ?
– Non.
– Pourquoi non ?
– J'ai eu mon permis et j'ai une voiture !
– Félicitation je suis fière de toi !
– Merci, et ne t'inquiètes pas je viens te chercher demain matin !
Je lui souris et la prend dans mes bras. C'est fou comme ces petits bonheur de la vie de tous les jours m'avait manqué, à quel point ils m'avaient manqué.
Je les raccompagne à la porte et leur dis au revoir.
Au moment de monter dans ma chambre ma mère m'interpelle et me demande de m'asseoir en face d'elle, ce que je fais.
– Ma chérie, il faut que je te dise quelque chose. Je ne voulais pas t'en parler avant parce qu'il y avait tes amis, mais c'est très important.
– Qu'est ce qui se passe maman ? Tu me fais peur.
En effet mon rythme cardiaque c'est accéléré, ainsi que ma respiration. Ma mère à l'air perturbé par ce quelque chose, et ce n'est pas dans son habitude d'avoir ce visage tiré par le stress.
– C'est... C'est ton père Eli. J'ai publié beaucoup de photo de toi partout, dans la rue, à la télévision ainsi que sur internet, pour pouvoir te retrouvé. Ton père a dû voir tes photos et donc se rendre compte de ta disparition, il a donc débarqué à la maison trois semaines après ton enlèvement. Il a eu l'adresse avec l'annonce de ta disparition. Il était énervé, il m'a dit des choses affreuses si tu savais...
– Qu'est-ce qu'il t'a dit maman ?
– Il m'a dit que j'étais incapable de te protéger, que par ma faute tu avais disparus ! Que c'était peut-être toi qui avait fugué car j'étais une mère pitoyable... Mais je ne me suis pas laissé faire, et je lui ai demandé si il se trouvait parfait lui aussi dans son rôle de père. Ça l'a encore plus énervé, et il m'a dit que c'était de ma faute si tu n'avais pas de père, car c'est moi qui l'ai chassé de notre vie, de ta vie. J-je suis désolé mon cœur.
Ma mère fond en larme, je la prends dans mes bras, son petit corps amaigri convulse à cause de sa crise de larmes. Je la sers aussi fort que je le peux pour lui montrer tout l'amour que j'éprouve pour elle. Voir ma mère en pleurs, aussi démunie me brise le cœur, j'ai à mon tours les larmes qui me viennent, mais je ne veux pas lui donner une raison de plus pour pleurer. J'inspire et expire. Je me détache de ma mère et lui prend son visage en coupe et plonge mon regard dans le siens.
– Maman, je ne t'en veux pour rien au monde. Tu es une mère formidable, si je me suis faite enlevé ce n'est pas du tout à cause de toi, ne le pense pas ! Ne te fais pas souffrir pour des choses qui sont fausse ! Cet homme je ne le connais pas, et je suis heureuse de ne pas le connaître. Il a trompé et blessé la personne que j'aime le plus au monde, tu as eu raison de le chasser. Je ne veux pas d'un père, je te veux toi, juste toi maman. Je t'aime de tout mon cœur, ne pleures plus s'il te plaît, sois heureuse. On est de nouveau ensemble, et ce pour longtemps.
Ma mère s'essuie les joues et me sourit. Elle me sert de nouveau dans ses bras et me chuchote un je t'aime qui me fait chaud au cœur. C'est tout ce dont j'avais besoin.
Je monte dans ma chambre, Lily est allongée sur mon lit. Aussitôt qu'elle me voit rentré dans la chambre, elle me fait un grand sourire et me saute dans les bras. Je lui rends son sourire, mais intérieurement je me demande quand est ce qu'elle pourra revoir à son tour sa famille...
Mon réveil sonne, le soleil traverse peu à peu mes rideaux. Ce matin est semblable à celui du jour de mon enlèvement. A mon côté droit Lily dors paisiblement, ses cheveux roux sont étalés sur tout l'oreiller et son visage. Après avoir dégagé quelques mèches de son visage, j'appose un baiser sur mon front et me lève pour aller déjeuner.
En arrivant dans la cuisine, je vois ma mère déjà attablé, des cernes sont présentes sous ses yeux bouffis, je sais qu'elle pleure la nuit je l'ai entendu. Je préfère ne pas faire de commentaire là-dessus et m'approche d'elle et la prend dans mes bras. Elle me sourit et m'embrasse la joue.
– Tu as bien dormi cette nuit ma chérie ?
– Oui ! Bien que Lily prend de la place, surtout ses cheveux.
Ma mère feint un sourire et me dépose un bol de lait devant moi. Je l'avale à une vitesse affolante, ma mère rouspète car je mange trop vite, mais je sais que ça lui fait plaisir de me voir manger d'aussi bon cœur et de bon appétit.
Je file ensuite dans ma douche, et me prépare pour la fac. Mon ventre est en guerre, je suis stressé de revoir des gens qui sont au courant de ce qui s'est passé alors que je connais à peine un tiers de ces gens. Mes pensées sont interrompues par le coup de fil de Lucie qui me dit qu'elle m'attend devant ma maison avec sa magnifique nouvelle voiture (selon elle).
Je dévale les escaliers en courant, embrasse ma mère sur le front et me dirige vers la sortie.
– Ma chérie ?
– Oui ? Je vais être en retard maman.
– Es-tu sûr de vouloir y aller ? Tu n'es pas obligé tu sais...
Je me retourne et vois ma mère se trifouillant les mains, je l'attrape par les épaules et lui dis que tout va bien se passer. Je lui dis une nouvelle fois au revoir et cette fois ci passe le pas de ma porte. Devant moi ce trouve une voiture flambant neuf qui a dû coûter très chère aux parents de Lucie. En parlant d'elle, celle-ci est tout sourire au volant de sa voiture grise métallisé. Je cours vers la voiture et y monte sans attendre.
– Alors t'aime ma magnifique voiture ?
– Énormément ! Elle est superbe ! Elle a dû compter une blinde à tes parents !
– C'est le cas de le dire, mais ma mère à gagner de l'argent avec une organisation qu'elle a créée, et étant donné que mon grand frère Baptiste a déjà une voiture, enfin plutôt une poubelle, elle m'en a acheté une à moi !
– Waouh ! Tu as de la chance. Moi aussi j'aurai du passer mon permis il y a un moi, mais... Enfin bref, je suis stressé à l'idée de retourner à la fac.
– J'espère que tu es prêtes parce que maintenant tu n'as plus le choix on est arrivé.
Lucie dit vrai, nous sommes garés sur le parking de la fac et je reconnais quelques têtes que j'ai quittées il y a deux mois de ça.
Lucie me prend la main et la serre afin de me rassuré. Je ne peux pas faire machine arrière, il faut que j'affronte cette épreuve.
Ma main se pose sur la portière et en un moins de temps je suis debout hors de la voiture sur le parking, avec au moins une quinzaine de paires de yeux rivés vers moi.
Inspire... Expire...
La suite et fin arriveront bientôt. Je veux publier le reste de cette histoire, comme ça je peux me concentrer sur une nouvelle que j'ai commencé. Je veux me débarrasser de Pauvre petite chose.
AudreyPh18
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