Premier cours de DCFM
Coucou! Je ne sais pas quoi dire, à part vous présenter mes excuses pour le retard... J'espère que ça vous plaira !
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Harry salua son parrain en entrant. Il eut l'impression qu'il était soucieux mais rapidement l'expression du Professeur se modifia, et il lui fit un clin d'œil. Harry tourna ensuite le regard vers Malfoy, qui semblait encore irrité. Il le voyait dans les sourcils légèrement froncés et la bouche pincée. N'importe qui d'autre n'y verrait que du feu, mais il connaissait ses expressions pourtant infimes par cœur. Il avait répertorié moindre détail à propos du Serpentard. Son « obsession », comme l'appelait Hermione, à tort évidemment. Il ne faisait que le garder à l'œil. À toute heure du jour ou de la nuit...
Le Survivant s'assit, à sa place habituelle : au milieu de la classe, à côté de Ron. Celui-ci ne cessait de parler du de la délicieuse tarte qu'il avait mangée au dessert. L'écoutant d'une oreille distraite, Harry sortit son livre et son encrier, voulant se montrer assidu au cours de son parrain. Il était tellement heureux que celui-ci soit à Poudlard... Son combat contre Voldemort au Ministère, aux côtés des autres membres de l'Ordre, lui avait valu d'être innocenté. La capture de Pettigrow et ses aveux avaient forcément joué en sa faveur, même si l'animagus avait réussi à échapper à la surveillance de ses gardiens peu avant de recevoir le baiser du Détraqueur.
La classe de DCFM, qui était passée par toutes les décorations entre Quirell, Lockhart, Lupin, Maugrey et Ombrage, était cette année-ci claire, les vitres laissant totalement passer la lumière. Les murs portaient de nombreux tableaux de créatures et d'endroits qu'Harry ne reconnaissait pas. Certain tableaux représentaient des animaux qui lui semblaient familier : un strangulot, des centaures, une licorne, plusieurs sirènes d'origines et de formes différentes, quelques loups garous ainsi qu'un Basilic. Les autres lui étaient totalement étrangers. Un mélange entre un rhinocéros et une baleine, un singe à moitié transparent... Il détourna les yeux en reconnaissant un Sombral. Il se demanda si, pour ceux qui ne les voyaient pas, le tableau était vide. Il vit son parrain se placer devant son bureau et s'y appuyer, les bras croisés et un sourire aux lèvres. Il avait rasé sa moustache cet été, et Harry se dit que ça le rajeunissait. Ils attendirent tous les deux que le silence se fasse dans la classe, les élèves se taisant l'un après l'autre devant l'ancien prisonnier qui les regardait attentivement.
- Bonjour, dit Sirius d'une voix posée. Je suppose que je n'ai pas besoin de me présenter... Mais c'est obligatoire, alors veuillez le supporter. (Il sourit, et vit Harry en faire de même. Cela le rassura.) Je m'appelle Sirius Black, troisième du nom. Je serai, comme vous le savez, votre Professeur de Défense Contre les Forces du Mal cette année. Je compte bien rompre la malédiction de ce poste et continuer à vous enseigner l'année prochaine, si vous n'y voyez pas d'inconvénient. (Il leur fit un clin d'œil, et vit quelques sourires timides chez les membres de la maison rouge et or.) J'ai été, comme vous élève ici, ma maison étant celle de Gryffondor. Je ne vous mentirai pas, je n'étais pas un élève modèle... (Harry, Ron et Hermione ricanèrent à cet euphémisme, s'attirant le regard étonné ou irrité de certains de leurs camarades.) Bon ! (Sirius se redressa et écarta les bras.) Je suis sûr que ça ne vous intéresse pas. Je vais vous laisser poser vos questions. Je suis sûr que vous en avez, et je ne permettrai pas que cela vous déconcentre pendant mon cours. Cette première heure ensemble sera donc dédiée à taire les rumeurs et les remplacer par la vérité. Qui veut commencer ?
Les élèves se regardèrent, surpris. Ils s'attendaient à ce que l'ancien prisonnier évite ou ignore toute référence à son passé... Seul le trio de Gryffondors sourit à la demande du Professeur. Hermione se lança, levant la main. Le silence devint lourd.
- Oui Hermione ? Black semblait soulagé. Il souriait doucement.
- Professeur Black, commença-t-elle, j'ai entendu que vous étiez un animagus. Comment avez-vous appris ? Sa voix, claire et calme, semblait presque claquer dans la salle de classe. Les élèves regardaient avec surprise la jeune fille, ne s'attendant pas du tout à cette question. Sirius, lui, fit un large sourire face à la question facile que lui posait la brune. Comme toujours, elle avait le chic pour améliorer la situation. Le sujet était une rumeur, mais ne le condamnerait pas. La réponse intéresserait toute la classe et correspondait avec la matière qu'ils allaient étudier. Rasséréné, Il répondit avec malice.
- Cela date de mes années de scolarité ici. J'avais trois amis très proches, et l'un d'eux était Remus Lupin. Vous connaissez tous sa condition de loup-garou... Qu'il avait déjà à l'époque. Un malheureux accident survenu alors qu'il n'avait que cinq ans. (Son regard, triste, se posa sur Harry qui l'encouragea d'un signe de tête. Il connaissait l'histoire solitaire de Remus.) Nous l'aimions tellement, nous ne pouvions supporter de le voir souffrir de sa condition. Il était, et est toujours, une personne brillante et inestimable. Dès la deuxième année, nous avons volé un livre dans la réserve de la bibliothèque. Nous avons appris seuls à trouver notre forme animagus, et nous l'avons accompagné à chaque pleine lune. Bien évidemment, c'est un secret... J'ai accepté de répondre car aucun de vous ne pourra en parler à qui que ce soit qui n'ai pas déjà connaissance de ma condition.
Des murmures outragés se propagèrent. Harry décida de faire taire les plaintes en levant la main. Cela fonctionna.
- Oui, Harry ?
- Professeur, comment savez-vous que nous ne pourrons en parler à personne ? Vous ne nous avez pas lancé de sortilège de Fidelitas... Quelques élèves hochèrent la tête.
- Très bonne question, Harry. Cela m'oblige à vous faire part d'un autre secret... Je crée mes propres sortilèges. (Les murmures reprirent, mais plus impressionnés cette fois. Il était très difficile de créer des sortilèges, et cela demandait une maîtrise de la magie exceptionnelle.) Il y a bien longtemps, j'ai créé ce sortilège pour nous protéger moi et mes amis. Nous ne sommes pas des animagi officiels. Le sort s'applique à quiconque l'apprend, soit en nous voyant, ou en nous entendant en parler. Il a été lancé il y a plus de vingt ans, et restera actif jusqu'à ce que je le supprime ou que le porteur meure. Il n'a aucune autre conséquence, il protège juste l'information concernant notre statut. Si vous voulez en parler à quelqu'un, ce seront d'autres mots qui sortiront de votre bouche.
Un Serpentard, Nott, leva la main.
- Oui, Théodore ? (Celui-ci fronça les sourcils à l'entente de son prénom.) Oui, je connais tous vos prénoms, je trouve cela plus sympathique de s'appeler ainsi plutôt que par les noms de famille. (Il parcourut les élèves des yeux. Nott se ressaisit, et posa sa question.)
- Comment vous êtes-vous échappé d'Azkaban ?
C'était la question à laquelle tout le monde s'attendait. Celle qui brûlait toutes les lèvres depuis qu'il avait échappé à la vigilance des Détraqueurs, réalisant la première évasion de la prison de toute l'histoire du monde des sorciers.
- Ah, j'attendais cette question... Vous vous la posez tous n'est-ce pas ? (La plupart des élèves hochèrent la tête. Il s'appuya sur son bureau, et croisa les bras, prêt à se lancer dans son histoire.) Je vais d'abord vous expliquer un peu le fonctionnement de cette prison. Une Tour, au milieu de l'océan, ayant pour seuls gardiens des Détraqueurs, qui y résidaient déjà bien avant que la tour serve de prison.
Les prisonniers sont dans de minuscules cellules, sans eau ni nourriture, maintenus en vie par un sortilège de stase qui les laisse vieillir mais pas mourir. Les murs ne sont pas vraiment ce qui les enferme. Ils sont enfermés dans leur tête, ressassant tous leurs pires souvenirs, les seuls laissés par les Détraqueurs. Pas de baguette, pas de distraction. Rien que les pires moments de votre vie, que vous revivez en boucle. La plupart deviennent fous en quelques semaines. Ce ne fut pas mon cas. (Il regarda gravement chaque visage, puis son regard se perdit dans le vide.
Tous les élèves étaient pendus à ses lèvres, même Malfoy et sa clique.) J'ai résisté, car je savais que j'étais innocent. Ce qui m'a fait tenir, c'est la vengeance. Pas l'espoir non, car l'espoir est la première chose qu'on vous arrache à Azkaban. La vengeance de mon meilleur ami. De sa vie détruite par quelqu'un en qui nous avions confiance. (Sa voix, rendue rauque par les souvenirs, résonnait durement dans le silence de la classe.)
J'étais affaibli et à la limite de la mort, maintenu en vie par le sort de stase. Mais grâce à ma forme animagus, un chien, j'ai pu reprendre des forces de temps en temps en mangeant les rats. (Quelques filles frissonnèrent.) Les Détraqueurs n'ont pas de pouvoir sur l'esprit d'un chien, sauf si c'est un sorcier animagus, puisque l'esprit reste humain. Je me suis donc laissé envahir par l'instinct de ma forme animale, me protégeant ainsi de leur désespoir.
Les années ont passé, et un jour j'ai vu une photo dans un journal. (Il regarda Ron, sourit faiblement, et repris :) Le traitre était vivant, et je savais où le trouver. Je suis passé à travers les barreaux sous ma forme de chien, laissant l'instinct me guider complètement pour que les Détraqueurs ne me sentent pas passer. J'ai éteint mon esprit humain, le sécurisant d'un sort de mon invention. Il m'a fallu quelques semaines pour me retrouver, mais j'avais entre-temps atteint le continent. J'étais sale et mouillé, je suppose donc que j'ai quitté l'île à la nage.
Le silence retomba à la fin de sa phrase, tous digérant ces informations. Ce fut Seamus Finnigan qui le rompit.
- Vous ne vous en souvenez pas ? Il rougit en se rendant compte qu'il avait oublié de lever la main. Sirius sourit.
- Non Seamus, je ne me souviens de rien. Je m'étais cloisonné dans l'esprit du chien, le laissant prendre complètement les commandes. Je ne voulais pas courir le risque de rater mon évasion, et mon chien ne supportant pas l'île, je savais qu'il rejoindrait le continent. Il y a toujours eu quelque chose qui l'attirait ici. L'homme sourit et regarda Harry avec tendresse. Le silence se réinstalla, moins lourd que précédemment, plus pensif. Les élèves réfléchissaient à la foule d'informations.
Black regarda les élèves se détendre un peu. Il s'appuya à son bureau, et attrapa derrière lui un tas de petits morceaux de parchemin. Il les enchanta, et la pile se distribua toute seule sur les bancs. Lorsque chaque élève eut devant lui un papier, il les fit se poser sur leur bureau.
- Attendez, dit-il en voyant Padma Patil tendre la main vers le morceau de parchemin. Je dois vous informer que, si vous avez d'autres questions, vous pouvez me les poser à chaque début de cours. Toutes les informations que je vous ai dites aujourd'hui ne sont pas confidentielles, mais celles qui le sont se soumettent au même sort que celle sur ma condition d'animagus. Je vous répondrai toujours, car je veux que ce cours soit un lieu de confiance et d'apprentissage. Je ne veux pas vous cacher des informations à cause de règles stupides ou de personnes bornées. La liberté de s'exprimer est une de mes principales valeurs, vous le découvrirez vite.
Bon, les formalités sont finies ! (Il claqua dans ses mains, faisant sursauter certains.) Sur les parchemins devant vous se trouve le nom du voisin de banc que je vous impose pour cette année. Avant que vous ne protestiez, sachez que j'ai réalisé ces paires après avoir étudié vos auras magiques au souper hier soir. Je vous ai mis ensemble sur base de la compatibilité de vos magies. Ainsi vous avez moins de risques de vous blesser, et vous apprendrez plus rapidement l'un de l'autre. Je n'ai aucun pouvoir sur vos liens dans d'autres cours, mais vous vivrez par vous-même de l'expérience, et déciderez si vous désirez continuer la collaboration en dehors de cette classe. Vous pouvez lire le nom de votre partenaire. Il fit un geste de la baguette, et les noms apparurent sur le parchemin.
Des exclamations retentirent d'un bout à l'autre de la classe, quasi tous les élèves pestant contre ce partenaire imposé. Sirius Claqua dans les mains.
- Allez hop hop hop tout le monde en place, qu'on puisse commencer ce cours ! S'exclama-t-il joyeusement. Il était fier de son effet. Il avait fait bien attention à mettre tout le monde avec la personne dont la magie lui correspondait le mieux... Ce qui ne se faisait forcément pas qu'à l'intérieur d'une maison. Beaucoup de paires étaient mixtes, à sa grande satisfaction. Dumbledore avait immédiatement accepté quand il avait vu les paires, et l'avait même félicité. Il se félicitait tout seul, mais c'était toujours agréable de faire plaisir, n'est-ce pas ? Il regarda, les yeux rieurs, les élèves ramasser leurs affaires et changer de place.
Granger avec Nott. Weasley avec Zabini. Londubat avec Parkinson. Crabbe avec Goyle. Peu à peu la classe se calma, chacun rejoignant son partenaire.
Et bien sûr, Harry était avec Draco Malfoy. Leurs magies s'assemblaient déjà très bien, mais la Marque du Gryffondor sur le Serpentard ne lui laissait aucun autre choix, même s'il l'avait voulu. Ce qui n'était pas le cas, évidemment. Ils s'ignoraient royalement, assis au banc du Gryffondor au milieu de la classe. Devant eux, Ron et Blaise, et à leur droite, Hermione et Théodore. À sa grande surprise, les Serpentards s'étaient déplacés sans trop résister.
- Bien, repris-t-il dès que tout le monde fut installé. Ce premier cours sera très utile. J'aimerais que vous veniez, chacun à votre tour, inscrire un sujet que vous avez étudié les années précédentes. Bien que le programme soit assez souple pour cette matière, j'aimerais ne pas laisser de lacunes et être bien au courant de ce que vous (il insista sur le mot) avez appris avec vos divers professeurs précédents. Ainsi je peux savoir où vous en êtes et où je peux vous amener.
La demande fut relativement bien acceptée, car elle faisait sens. A cause du changement régulier de professeur, leur cours et leur formation n'avait suivi aucune logique, et leurs apprentissages étaient relativement hétéroclites. Ils se plièrent donc assez volontiers à l'exercice, et bientôt le tableau noir fut recouvert de noms d'animaux, de sortilèges, et de courtes phrases explicatives. Les élèves se rappelèrent ainsi certains moments particuliers de leur formation (la pagaille des Lutins de Cornouailles, leur premier Épouvantard, les sortilèges impardonnables de Fol-Œil...) Sirius lut avec attention les notes, puis les effaça d'un coup de baguette.
Il se retourna vers les jeunes sorciers, et posa sa baguette sur son bureau. Il s'avança vers les bancs, et fit un geste de la main. Les lumières s'éteignirent, les flammes étouffées par une force invisible. Les élèves, ne sachant comment réagir, fixèrent leur professeur avec une crainte tachée d'admiration. La magie sans baguette était très difficile, la plupart n'avaient jamais vu personne d'autre que Dumbledore réussir à en produire avec tant de facilité. Même si ç'avait été démenti, certains voyaient encore Black comme un ancien Mangemort...
- Je compte vous apprendre à manipuler votre magie, durant les premières heures que j'aurai avec vous. Maîtriser votre magie dans les pires situations pourrait bien vous sauver la vie dans la guerre qui approche. Savoir lancer un Accio ou un Lumos, voire un Stupefix ou deux, lorsque votre baguette est hors de portée est une compétence inestimable en ces temps de trouble et d'obscurité. (Il regarda particulièrement les acteurs centraux de la classe. Le trio de Gryffondors et les héritiers Serpentard auraient à affronter des démons bien particuliers...) Vous devez apprendre ce qu'est exactement une baguette. La science des baguettes n'est pas du tout négligeable, mais il fut un temps où les sorciers n'en disposaient pas...
- Mais ils étaient incontrôlables ! s'écria Seamus, coupant le Professeur.
- Ils étaient incontrôlables parce qu'ils ont arrêté d'apprendre à maîtriser leur magie, Seamus. L'attrait du pouvoir corrompt bien des esprits, trop faibles pour résister à la puissance... (Une ombre passa dans son regard.) Il n'est pas facile de se contrôler lorsque l'infini de la magie est à notre portée. Hélas, un seul écart peut conduire à une folie que vous pouvez difficilement imaginer. Les sorciers avec peu de magie étaient ceux qui se laissaient le plus facilement tomber dans la folie de puissance. Car les baguettes dirigent, mais aussi modulent l'effet de vos sorts. Le dosage de magie à insuffler dans un sort est extrêmement précis, la plus petite faute pouvant avoir des conséquences parfois désastreuses.
« Les baguettes sont ainsi construites. Elles se lient à votre magie, et facilitent grandement l'apprentissage des sorts. Sachez qu'un geste et un mot ne suffisent pas à produire un sortilège. C'est votre baguette qui puise dans votre réserve la quantité de magie nécessaire, et vous permet de produire un effet. C'est pourquoi j'ai toujours eu énormément d'admiration pour Ollivander et tous les autres créateurs de baguettes... Leur science demande un investissement et une précision tels que je ne peux que les imaginer. »
Tous les élèves écoutaient attentivement, pendus à ses lèvres. Ils avaient tous leur baguette, évidemment, mais très peu d'entre-eux savaient pourquoi et comment les sorciers en étaient venu utiliser celles-ci.
« Il y a longtemps, bien avant votre naissance, j'ai été banni de ma famille. Ils m'ont tout pris : fortune, nom, et, évidemment, ma baguette. La famille de mon ami d'enfance, dont le fils est mon filleul désormais (il fit un clin d'œil à Harry, qui le regardait fixement, ne connaissant que très peu cette histoire), m'a accueilli comme son propre fils. J'ai reçu une nouvelle baguette, que j'ai toujours d'ailleurs... Mais jamais je n'ai pu oublier l'impuissance ressentie lorsque j'ai été privé de baguette. Plus aucune magie... J'étais totalement vulnérable. Alors j'ai décidé que je ne le serais jamais plus, et j'ai appris. Cela m'a été très utile, notamment à ma sortie de prison. J'ai ainsi été capable de me protéger jusqu'à ce que je récupère ma baguette. (Il sourit, et regarda Hermione malicieusement.) La Réserve de cette école regorge de livres très intéressants, permettez-moi de vous l'assurer. »
Il lança un Tempus, de nouveau sans baguette, et sourit d'un sourire que le trio de Gryffondors connaissait bien. Ils n'allaient pas apprécier la suite...
- Pour le prochain cours, je veux que vous lisiez et me fassiez un résumé des points importants de ce livre. (D'un geste il fit se déplacer une pile de son bureau aux bancs.) Chacun a un livre qui lui est propre, et si votre devoir est réalisé correctement, vous pourrez le garder. Le livre, pas votre devoir ! Il rit, et ramassa rapidement ses affaires sur le bureau avant de sortir de la classe et de partir vers les cachots en souriant à qui le regardait. Il avait adoré l'air surpris mais intéressé des jeunes !
Dans la classe, les élèves prenaient connaissance du sujet sur lequel portait leur livre. Le fait qu'il soit spécialement dédié à chacun les intriguait, et la plupart rangèrent le livre avec le sourire, intéressés. Hermione commença même à lire la table des matières, et à côté d'elle Nott faisait exactement la même chose. Ils se levèrent comme un seul homme, et sortirent à la suite du reste du groupe en feuilletant leur livre. Ils se heurtèrent au moment de passer la porte, et Nott la laissa passer en esquissant un sourire. Le Professeur n'avait pas si mal choisi...
Il avait toujours (secrètement) apprécié la façon de penser de la jeune sorcière. Intelligente, il trouvait qu'elle perdait son temps avec ses deux amis plutôt moyens au niveau intellectuel. Il pouvait comprendre qu'elle les trouve drôles, mais de là à passer tout son temps avec eux... Lui, il ne s'entichait pas d'amis boulets. Il devait admettre que le Survivant avait bien quelques qualités, mais Weasley était un mystère... Malfoy et sa clique ne l'intéressaient pas en tant qu'amis, mais son père avait toujours insisté pour qu'il soit dans les bonnes faveurs des gens influents. Il tenait donc son rôle. Il savait bien qu'il était plutôt asocial, mais il trouvait la plupart des gens trop stupides, ou trop lents pour être capable de les supporter. Hermione, par contre, était tout sauf stupide ou lente. Son statut de Gryffondor ne le dérangeait pas plus que ça... Non, décidément le Professeur avait vraiment bien choisi. Il aurait enfin un partenaire digne de ce nom. Et personne ne pourrait le lui reprocher.
Un peu plus loin dans le couloir, marchant à grands pas vers la bibliothèque, Hermione glissa son livre dans son sac. Elle était surprise du choix du Professeur. Nott lui avait toujours semblé très froid, et elle ne savait pas trop comment se comporter avec lui. Il n'était pas stupide, et la suivait toujours de très près dans les classements des examens. Mais il parlait toujours si peu... Même si ce qu'il disait était toujours très intéressant. Et son sourire au moment où il l'avait galamment laissée passer devant lui était inattendu mais, elle devait l'avouer, assez craquant... La fossette au coin de sa bouche lui avait donné un air plus espiègle qu'austère... Elle haussa les épaules, et décida qu'elle essaierait de faire plus ample connaissance au prochain cours. Elle faisait confiance à Sirius pour ne pas la mettre en danger.
Elle sourit au souvenir de l'ancien Maraudeur et de la joie visible dans ses yeux quand il avait fini le cours. Elle était fière d'avoir pu le sauver en troisième année... Elle était certaine qu'il ferait un excellent Professeur. Elle ignorait qu'il était aussi doué en magie sans baguette... Et qu'il créait lui-même des sorts aussi complexes que ceux dont il leur avait parlé... Un sort de fidélité et un sort pour mettre son propre esprit en stase ? Il était fou, et sa folie tenait presque du génie. Tout comme Dumbledore, il tanguait sur la mince ligne séparant les deux. Elle secoua la tête. Il ne tanguait pas, il courrait comme un dératé d'un côté et de l'autre, sûr qu'ainsi il ne serait plus blessé.
Arrivant enfin à sa table habituelle, entre deux longues étagères remplies de livres que personne ne lisait, elle s'assit à la chaise qui faisait face à la fenêtre. Celle-ci donnait sur le parc, et plus précisément sur la partie déserte de celui-ci. Elle aimait la solitude et la paix qu'elle retrouvait toujours en cet endroit. Elle sortit le livre que Sirius lui avait donné. C'était un ouvrage qu'elle n'avait jamais vu auparavant... Portant sur l'histoire, le statut et la vie des créatures magiques et des créatures oubliées. Ce sujet la fascinait depuis bien longtemps, et elle était impatiente de lire les chapitres concernant des êtres dont elle n'avait même jamais entendu parler. Il semblait bien plus vieux et plus complet que tout ce qu'elle avait pu trouver sur le sujet auparavant. Elle commença donc sa lecture, prenant assidûment des notes.
***
Draco Malfoy fulminait. Comment ce Black avait-il pu le mettre avec Potter ? Il était certain que c'était la faute de ce que le Gryffondor lui avait fait. Il devait avouer que le cours s'annonçait meilleur que ce qu'il craignait, le nouveau Professeur ayant prouvé qu'il méritait toute son attention. Le livre, qui se trouvait maintenant dans son sac, n'était pas dans la bibliothèque du Manoir, pourtant l'une des plus complètes du pays, aussi riche que celle du château. Il se demandait où Black avait trouvé un livre sur l'application de sorts « gris » en Psychomagie. Ce livre était sûrement un ouvrage interdit, même si les sortilèges qu'il contenait n'étaient pas tous noirs de base, mais la plupart l'étaient devenus à cause des récents décrets du Ministère. Il devait à tout prix le conserver, le sujet et la rareté de l'ouvrage le rendant inestimable pour son futur apprentissage.
Il n'en revenait pas... L'ancien prisonnier créait ses propres sorts seul ! Tous ceux qu'ils étudiaient à l'école avaient été créés il y a des siècles de cela, et souvent par plusieurs sorciers... En créer soi-même révélait une force et une maîtrise exceptionnelles. Mais même cela ne lui ferait pas oublier l'outrage de devoir se coller Potter. Ce gars était moins calamiteux que ce qu'il pensait mais il ne méritait tout de même pas d'être en duo avec l'Héritier Malfoy, le Prince des Serpentards...
Il se dirigea de son pas vif et distingué vers les cachots. Il devait parler à Blaise.
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