Chapitre 13 : La pièce blanche

Allongé sur le sol, Katsuki avait la sensation de flotter. Tout était calme, d'une ambiance reposante qu'il n'avait plus vu depuis, au moins, son adolescence. Il... était serein. Il ne savait pas où il se trouvait, mais une aura bienveillante lui murmurait qu'il n'avait pas à s'en faire. Et bizarrement, Katsuki la croyait, pour la première fois depuis très longtemps, il n'avait pas besoin de lutter pour sa sécurité. Alors il ne bougeait pas. Les murs étaient blancs. Des murs ? Il songeait qu'il devait bien en avoir, mais il n'en était pas sûr. Cette pièce devait bien être clôturée par au moins quatre murs.

« Je suis dans une pièce, d'ailleurs ? »

Si il était, en effet, dans une pièce, celle-ci était étrangement vide, tout était d'un blanc vif mais qui n'agressait bizarrement pas la rétine du blond. Le sol, qu'il savait pourtant ferme sous sa silhouette, ne lui causait ni un mal de dos, ni un mal de tête, et Katsuki n'avait pas l'impression d'avoir le crâne écrasé par son propre poids.

Il ferma les yeux, à l'aise. Usuellement, avec son métier de super-héro, il était habitué à côtoyer le danger, l'inhabituel, auquel il s'était paradoxalement habitué, ainsi que l'insécurité. Et à l'ordinaire, il se battait contre ces événements là. Mais en cet instant précis, il se sentait comme le bienvenu, accueillis chaleureusement en ces lieux, protégé contre tout danger. Par qui ? Personne, sans doute, il n'y avait aucun bruit qui parvenait jusqu'aux caisses de ses tympans, et aucune ombre ne venait assombrir sa vision.

Il se dit vaguement, que si un tel calme régnait en ces lieux, c'était qu'Eijiro n'était pas là.

Il ferma les yeux quelques secondes, le temps d'humer l'air, un oxygène qu'il n'avait jamais respiré aussi pur. Et un fin sourire, presque invisible, prit place sur ses lèvres. Que c'était étrange, de ne pas réagir normalement, d'aller à l'encontre de son comportement qui l'aurait d'ordinaire poussé à crier à ce qu'on lui explique la situation.

Il sentit qu'on lui tapota l'épaule, et il sursauta en rouvrant les paupières. Il était debout, dans cette même pièce, quand s'était-il levé ? Qui l'avait touché ? Il était pourtant seul, et il n'avait entendu personne approcher. Il fit un tour sur lui même, le cœur battant, cherchant malgré lui une réponse à ses questions.

Absolument personne.

Il en refit un autre, par précaution, et il sentit qu'il marcha sur quelque chose, alors il leva le pied et baissa le regard. Un petit garçon d'environ quatre ans était là, les cheveux blonds comme du blé, et les yeux rouges comme deux rubis. Il se tenait le pied, que Katsuki devina avoir écrasé.

- T'es qui ? demanda-t-il.

- T'es pas très malin, toi.

- Tu peux répéter ? haussa la voix Katsuki.

L'enfant ne pipa mot, si bien que Katsuki allait lui reposer sa question. Mais il changea de sujet.

- Tu fais quoi ici ?

- J'en sais que dalle, je sais même pas pourquoi je suis là.

- Tu cherches quoi ?

Katsuki se stoppa, cette discussion n'avait aucun sens, l'enfant ne semblait pas prendre en considération ses réponses et se contentait de changer les tournures de ses phrases.

- Je cherche rien du tout, dit-il.

- Tu as des questions ?

Katsuki souffla. C'était une vrai discussion de sourds. Alors si le gamin lui proposait de lui offrir quelques réponses, il allait en profiter. Il s'accroupit pour être à la hauteur du gamin qui ne bougea pas. Il le détailla plus franchement, son visage était rond et enfantin, rien de surprenant pour un gosse de quatre ans. Il était vêtu d'un t-shirt noir par dessus lequel il avait enfilé un autre t-shirt blanc aux manches courtes, des croix noires le décoraient. Il avait également un jean clair et de grosses baskets montantes noires.

- Qu'est-ce que je fous là ?

- Tu cherches des réponses.

Ce môme se foutait de sa gueule.

- T'es qui ?

- Celui qui t'apportera tes réponses.

- Et je suis où ?

- À l'endroit où tu obtiendras tes réponses.

- Oui bah t'es bien gentil mais pour le moment j'en ai eu aucune, de réponse ! s'énerva-t-il.

Le gosse affichait un air moqueur, il le faisait exprès, le connard ! Katsuki se faisait tourner en bourrique par un gosse qui devait sûrement encore passer au lit !

Il inspira profondément, les yeux fermé, avant de dire pour lui-même :

- J'vais le cogner.

L'enfant recula d'un pas, non par peur, mais par pudeur, il ne semblait pas voulait du visage de Katsuki aussi proche du sien.

- Je suis ton passé, et tu es mon avenir, ça fait huit ans que je t'attend, Katsuki.

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13 février 2019

Chapitre un peu court, je sais. Est-il trop soudain ? La transition est sûrement mal faite, mais je n'avais aucune idée de comment je devais aborder cette partie de l'histoire. C'est la première partie, il n'y en aura qu'une autre normalement.
Merci beaucoup pour vos votes et commentaires !
Vous n'aurez pas eu beaucoup de temps à attendre, cette fois :')

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