Chapitre 12 : Oublier

Ça y est, c'était fait. Toutes ses figurines ainsi que ses posters étaient scellés dans une caisse bleue et déposés chez sa mère, dans sa chambre d'adolescent. Izuku n'avait rien jeté, ces bibelots étaient de précieux souvenirs, et les jeter l'aurait inévitablement fait regretter. Il avait pris la boîte, avait pris le métro, et marcher jusqu'à son ancienne demeure, là où sa mère, plus rayonnante que jamais, l'avait accueilli avec un grand sourire.

Sortir et aller se balader lui avait fait un grand bien, même si le fait que, en sortant ainsi, renforçait l'idée qu'il avait menti à Ochako sur son état de santé, et qu'il aurait été tout à fait capable d'aller à la fac. Inko n'avait pas posé de question, elle même ne connaissant pas les horaires de son fils.

Il inspira un bon coup. Sa chambre était moins surchargée que quand il était adolescent — le reste étant sous la caisse glissée contre son armoire. Les murs étaient plus épurés, et certaines étagères ridiculement vides. Quand il avait décidé d'emménager avec Ochako, sa meilleure amie, et qu'il commençait la fac, il avait pris énormément de goodies d'All Might, mais maintenant, il arrivait à saturation, et voir son idole, le Symbole de la Paix, tous les jours, avait finit par lui rappeler que lui n'avait pas pu prendre la voie qu'il désirait de tout son cœur.

Il devait tourner la page, arrêter de fantasmer sur un rêve impossible, et continuer la faculté.

Il ne le voulait pas, mais il le devait.

Il se retourna, le coeur lourd, comme si il laissait une partie de lui dans cette pièce. Chaque pas se voulait déterminé, comme prêt à commencer une nouvelle vie. La vérité était qu'il espérait de tout cœur oublier ce foutu rêve et enfin pouvoir vivre sans ce sentiment d'avoir le cœur constamment serré. Il ferma la porte, tourna la clé dans sa serrure, et la prit. Il la ramena devant ses yeux, sa main tremblait légèrement. Il devait oublier cette pièce et tout ce qu'elle contenait. Cependant, il y était attaché, il fallait dire. Il observa plus attentivement la petite clé entre ses doigts, légèrement usée. Il se souvenait qu'il s'enfermait dans sa chambre, parfois, quand il était plus jeune. Pour éviter que sa mère ne rentre dans sa chambre sans prévenir, comme elle avait l'habitude de le faire, lorsqu'il lisait un comic au lieu de réviser.

Cette clé était une bénédiction pour lui, quand il avait quinze ans, elle lui offrait l'intimité dont il avait besoin.

Il sourit encore une fois, nostalgique, peut-être qu'un jour il serait prêt à retourner dans cette chambre sans ressentir de l'envie, de la frustration ou encore de la rancoeur ? Izuku l'espérait des tout coeur, en tout cas.

Il rejoignit sa mère dans le salon, et prit rapidement sa veste après lui avoir rendu la clé de sa chambre. Il avait hésité à la renvoyer sous l'embrasure de la porte après l'avoir condamné. Cette démarche aurait pu paraître stupide, c'était comme cadenassé un coffre dans lequel on aurait laissé la seule et unique clé permettant de le réouvrir, mais ainsi Izuku aurait été sûr de ne plus y retourner. Cependant il avait la certitude que Inko l'aurait rouspété en lui reprochant de ne plus pouvoir y accéder pour chasser la poussière.

- Tu t'en vas déjà ? lui demanda Inko en s'approchant de lui.

- Oui, maman, je vais aller me changer les idées en courant un peu.

Un grand sourire et quelques embrassades plus tard, il lui promis de la revoir bientôt, et qu'ils passeraient certainement Noël ensemble, elle n'avait donc pas à s'inquiéter. Noël était normalement une fête qui se passait entre amoureux, mais Izuku étant célibataire, et Inko n'aillant jamais cherché l'amour après le départ de Hisashi, son ex-époux, ils avaient convenues de se rejoindre pour cette fête.

- J'aimerai inviter de vieux amis pour le dîner, ça ne te dérange pas ? Lui demanda-t-elle, soucieuse à l'idée d'imposer des inconnus à son fils lors d'une soirée qu'ils avaient prévu de ne passer qu'à deux.

Izuku lui souris, répondant qu'il était heureux si elle prévoyait de revoir de vieux amis.

Il reprit le métro, il désirait se rapprocher du bord de la plage, là où il avait l'habitude de s'entraîner. Il mit ses écouteurs qui l'enveloppèrent dans une petite bulle hermétique au bruit extérieur, et attaqua sa course. Courir lui faisait du bien mentalement, et l'aidait à garder la forme et à se sentir bien, il le faisait assez souvent, tout comme faire quelques exercices à la salle de sport.

Il courrait en un rythme soutenu depuis au moins une bonne quinzaine de minutes lorsqu'il vit au loin une tête blonde aux allures de hérissons. Il sût d'ores et déjà de qui il s'agissait, et il hésita à aller le saluer. Non pas qu'il était un de ces insociables qui fuyait le monde, quitte à passer pour un malpoli, mais le fait était qu'il s'agissait là de Katsuki, un être impulsif avec qui tout pouvait arriver. Mais il se rappela que celui-ci lui avait prêté des vêtements qu'il n'avait pas encore rendu, alors il le héla d'un geste de main. Et s'arrêta à son niveau.

- Bonjour.

- Qu'est-ce que tu veux le nerd ?

Merde, ce surnom !

- Je voulait te rappeler que j'avais encore tes habits, ils sont tous propres, si tu passes au café je te les rendrais, à moins que tu ne préfères que je te les apporte chez toi, c'est vrai, tu m'as déjà gentiment dépanné lors de cette soirée, la moindre des choses serait que tu n'ai pas à te déplacer et-

- Mais merde tu marmonnes en plus de ça ! C'est quoi ton problème à toi ?

Katsuki haussa un sourcil, ne semblant pas réellement attendre une réponse. Izuku s'excusa rapidement, gêné d'avoir encore laissé cette petite manie prendre le dessus, et remarqua que Katsuki tenait dans sa main une boîte marron, ce fut à son tour de hausser un sourcil.

- Des cocopops ?

- Tête d'Ortie à refusé de me les acheter à cause de son foutu vase que t'as cassé, il a fait genre qu'il a oublié de les noter sur la liste mais ce mec sait pas mentir.

Izuku eut un rire gêné.

- Désolé, je peux te les payer si il le faut !

- C'est bon garde ta thune elles ont coûté deux balles, j'suis pas fauché !

Izuku s'excusa encore une fois, et Katsuki eut un tique d'énervement, il était chiant ce mec a toujours demander pardon et à radoter.

- On passera sûrement à ton taff dans pas longtemps, mon débile de partenaire a apparement élu domicile là bas, si seulement il pouvait y rester ce bouffon !

Izuku rit franchement, et quelques secondes plus tard, il avait repris sa course.

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13 février 2019

J'en ai marre de ne pas avoir de motivation, c'est dingue ! Je suis une larve...
Bref... bref.

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