Chapitre 11 : Un rat qui sèche
Lorsqu'Izuku ouvrit les yeux ce matin là, au fond de son lit, il ne s'étira pas comme il avait l'habitude de le faire chaque matin au réveil. Il ne se redressa pas, ne posa pas ses pieds sur le carrelage froid, à la recherche de ses chaussons, ne s'essuya pas la bave qui avait coulé de sa bouche d'un coup de bras. Ce matin là, Izuku se contenta de tâter sa table de chevet du bout des doigts, à la recherche de son téléphone, les yeux plissés au maximum pour empêcher la lumière d'agresser sa rétine. Il le trouva, reconnaissant une forme rectangulaire dans le creux de sa paume, et cliqua sur 'arrêter'. Aussitôt, l'insupportable musique qui lui résonnait aux oreilles cessa, et Izuku rentra rapidement son bras sous sa couette pour le protéger contre la fraîcheur de la pièce.
Ce matin, il n'irait pas en cours. Il n'avait pas fermé l'œil de la nuit, cogitant d'abord sur sa vie passée. Puis ses pensés avaient dérivés sur sa vie actuelle et étudiante. Et il avait soudainement eu l'impression que son cœur pesait lourd. A l'ordinaire, il évitait d'y penser, et s'obligeait à se lever tous les jours pour aller suivre des cours dont il se fichait éperdument. Il était obligé, la société actuelle l'obligeait à suivre un cursus scolaire si il ne voulait pas finir sans emploi ou avec un trop maigre salaire. Izuku ne voulait pas manquer d'argent et devoir s'abstenir de dépenser ne serait-ce que le moindre centime plus tard, alors il bossait à la fac, et même si aucun cursus ne l'intéressait, il en avait choisi un, par dépit.
Mais merde, ça le faisait chier.
Parce qu'il n'était pas à sa place là bas, assis sur un banc, à écouter des choses dont il se fichait. Depuis tout petit, lui voulait sauver les gens avec le sourire, rassurer le monde par sa simple présence. Que les citoyens se sentent en sécurité rien qu'en le voyant patrouiller.
Alors aujourd'hui, il s'accordait une trêve, espérant que son mal être s'adoucirait pour la journée.
Il remonta la couette jusqu'à ses oreilles, et se tourna sur le côté, dos à la porte de sa chambre. Il évita de penser à sa résolution de s'abstenir de cours pour un jour qu'il avait pris cette nuit, sinon, il allait se sentir coupable par rapport à ses examens qui arrivaient, et allait changer d'avis et se rendre à la fac. Son regard se porta sur la silhouette d'une de ses figurines All Might posée sur une étagère, puis sur un poster regroupant les plus grands héros. Comme lorsqu'il était adolescent, sa chambre était bourrée de goodies en rapport avec les super héros. Il en avait laissé quelques-uns dans son ancienne chambre, chez sa mère. Peut-être que vivre avec ces symboles dans sa maison, son intimité, ne l'aidait pas à abandonner son rêve de devenir super héros et ne l'aidait pas à tourner la page ?
Il soupira longuement, dépité. Que devrait-il faire ? Renoncer à ces souvenirs pour espérer renoncer à son rêve trop douloureux une bonne fois pour toute ? Il avait le sentiment que c'était ridicule, de s'attacher autant à des bouts de plastique, mais en même temps, ils faisaient partie de lui et de son enfance.
Ces souvenirs et son obsession pour les héros avaient fait de lui ce qu'il était aujourd'hui.
Quoique, dit comme ça, il n'était rien. Son rêve était inatteignable, il n'était pas satisfait de lui même et de la voie dans laquelle il s'était engagé... Il était... perdu. C'était le mot.
Il refermait les yeux, près à se rendormir, quand un petit « toc toc » frappa contre le bois de sa porte, et qu'une petite bande de lumière provenant du salon qui glissait dans l'entrebâille ne vienne agresser les yeux embués d'Izuku.
- Izuku-kun, tu ne te lèves pas...? Demanda Ochako d'une petite voix.
Alors Izuku, prenant sur lui pour ne pas se lever sous la culpabilité, se redressa sur ses coudes.
- J'ai pas fermé l'œil de la nuit, et j'ai super mal à la tête... je vais rester ici aujourd'hui, mais j'assurerais mon service au café ce soir, ne t'inquiète pas.
Ochako prit une mine inquiète.
- Ça ne va pas...?
- Si si, ne t'inquiète pas pour moi, Uraraka-chan »
Il lui fit un petit sourire, bien qu'avec ses yeux mis clos et ses cheveux dans un état épouvantable, on aurait pu le prendre pour un fou à interner. Ochako referma la porte dans un « bon, repose toi bien, alors ». Elle aurait aimé rester à l'appartement pour s'assurer qu'il ne lui arrive rien, mais elle même suivait des cours dans une fac, et elle ne pouvait pas se permettre de manquer toute une journée du cours. En revanche, elle espérait qu'Izuku rattraperait ses heures de retards. Elle souffla, puis se rendit dans le salon pour déjeuner.
Izuku, lui, souffla en se recouchant sur le dos, les mains recouvrant son visage. Il détestait mentir, pire encore : il détestait mentir à ses amis. Il se réconfortait dans l'idée que l'excuse qu'il avait sortit à Ochako pour se discréditer était un 'seul mensonge'. Il avait en effet, très peu dormi, mais n'avait pas de mal de tête.
Son esprit cogitant beaucoup trop, il n'arrivait plus à fermer l'œil, alors il attendit sagement de pouvoir entendre la clé dans la serrure de la porte d'entrer tourner — signe qu'Ochako était partit — pour se lever, allumer la lumière, et saisir une caisse vide qui était sur son armoire. Il se posta devant son étagère... et ne bougea plus, réfléchissant. Devrait-il...? Il ne perdait rien en essayant. Tout ce qu'il voulait, c'était arrêter de souffrir à cause d'un rêve inaccessible, cette démarche était peut être le commencement...?
Il reprit contenance, se rendant compte qu'il tanguait dangereusement sur le côté. Leva les mains, saisit les figurines, et les balança dans la caisse.
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28 janvier 2019
Au sujet du titre... quoi ? C'est un rat à sécher la fac comme ça !
Avez-vous lu le roman Bnha ?
Je suis en plein dedans, il est super cool ! (Et on sait enfin ce que pense Aizawa sur son hygiène de vie *^*)
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