Chapitre 10 : Clichés
- Mais mec t'abuses il était super beau mon vase !
- Ça va tête d'orties calme toi tu l'avais eu gratuitement parce que tu avais acheté un lot d'assiettes, c'est pas la mort.
- Ben si, justement ! Mon pauvre vase !
Katsuki écoutait d'un air las Eijiro brailler au meurtre depuis ce matin, l'instant où il avait découvert son vase éventré devant la porte du blond qui n'avait pas cherché à ramasser les débris, sachant pertinemment que son meilleur ami le ferait. Il leva les yeux au ciel, et ferma la porte de sa chambre, décala Eijiro du passage, mis ses mains dans ses poches et amorça la descente dans les escaliers, son colocataire le suivant, les débris en mains et continuant de se plaindre. Ils passèrent dans le salon, là où jonchaient plusieurs bouteilles d'alcool, témoignant de la soirée de la veille. Mais Katsuki ne s'en préoccupa pas, traînant des pieds et manquant quelques fois de perdre ses pantoufles jusqu'à la cuisine où Tamaki mangeait déjà une tartine. Katsuki alla ouvrir le placard, cherchant ses céréales alors qu'Eijiro alla jeter les débris de son vase. Mais alors qu'il cherchait entre les aliments, ses sourcils se froncèrent.
- 'Faudra que t'achètes des cocopops.
- T'iras te les acheter toi tes cocopops, lui lança Eijiro avec un regard noir, une main sur son coeur et son pied appuyant sur la pédale de la poubelle dont le couvercle se releva d'un coup.
- C'est à toi de faire les courses alors fais pas chier.
- Je risque très certainement d'oublier tes cocopops, alors.
Katsuki leva les yeux au ciel, comprenant qu'il allait devoir se les acheter lui, et que la rancoeur d'Eijiro était tenace. Il prit alors une assiette et un verre dans le placard, piocha trois tranches de pain de mie dans le sachet sur le bar qu'avait entamé Tamaki, se les beurra, et se servi du jus d'orange. Ravitaillement en main, il sortit de la cuisine pour se rendre dans sa chambre.
Il avait prévu quelque chose aujourd'hui. Quelque chose qu'il aurait du faire plus tôt, lorsque sa mère lui avait donné cette caisse pleine de vieilleries.
Il ne s'était jamais intéressé à son passé, se fichant complètement de savoir qui il avait pu être et comment il avait pu devenir la personne qu'il était aujourd'hui. Mais depuis la veille, cette boîte dont il se fichait éperdument l'intriguait au plus haut poing.
Il referma la porte derrière lui à l'aide de son pied, puis alla s'installer par terre, à côté de son lit, l'assiette a ses coté. Il ressortit la caisse, là où l'album de la veille avait été laissé grand ouvert sur une photo du Nerd et lui même quand ils étaient gosses. Croquant dans une tartine, il le prit sur ses genoux et tourna les pages, lentement, et une par une pour n'en louper aucune. Elles dataient toutes de la même journée : son anniversaire. Certaines étaient un peu floues, et il se douta que c'était son père — que lui et sa vieille aimaient appeler 'floutographe' — qui avait pris la photo.
En gros, c'était un anniversaire de gosse basique : un troupeau de mômes attablés autour d'un gâteau reposant sur une nappe en papier à l'effigie d'All Might. Évidement, Katsuki ne reconnaissait aucun visage, et si il n'était pas lui même sur la photo, il aurait pu croire qu'il n'avait jamais assisté à cet anniversaire. Le seul bambin reconnaissable était le petit garçon aux cheveux verts qu'il avait appris la veille être Izuku, le mec bizarre du Starbucks, et qui arborait un sourire allant d'une oreille jusqu'à l'autre.
Il continua de tourner les pages, il se voyait déballer ses cadeaux, à ses yeux tous plus nuls les uns que les autres mais qui faisaient plaisir quand on était gamin. Il se voyait souffler ses bougies dont il n'avait même pas le souvenir de les avoir vu allumées, et manger un gâteau dont il était certain ne jamais avoir goûté.
Hier soir, il avait vu un gosse. Un gamin aux cheveux verts qui lui avait rappelé celui sur une des photos que sa mère avait tout juste eu le temps de lui montrer avant qu'il ne râle et se saisisse de l'album pour le jeter dans la caisse qu'elle lui apportait. Et le nerd s'était exclamé qu'il s'agissait de lui. Il avait bien faillit ne pas y croire. Ce mec, qu'il ne connaissait pas, se reconnaissait dans une de ses photos d'enfances. Et sur le coup, il était resté bête, il allait lui demander un « t'es sûr ? » ou un « c'est vrai ? ». Un truc bien con mais qui lui aurait confirmé que son intuition était bonne et qu'ils se connaissaient bien d'avant.
Il allait lui demander. Mais il avait été devancé par le téléphone du vert qui avait sonné, et en raccrochant, il s'était excusé et avait dû partir pour rentrer avec Ochako qui d'après lui avait un peu trop bu pour la laisser seule.
Puis il était partit. Et Katsuki avait reposé l'album dans la boîte, et l'avait glissé d'un coup de pied sous son lit, se disant qu'il allait falloir qu'il y jette un coup d'œil le lendemain.
Quand il tourna la dernière page de l'album, une inscription, écrite de la main de sa vieille dont il reconnaissait l'écriture, était au dos de la dernière photo.
« Anniversaire des 4 ans de Katsuki,
20 avril XXXX »
Il revint à la photo d'avant, une où son visage était en gros plan sur la photo, et il haussa un sourcil. En soit, son visage n'avait pas tellement changé, mis à part que ses traits étaient bien plus matures et durs qu'à ses quatre ans, il était tout à fait reconnaissable.
Il referma l'album, le posant à côté de lui, et reprit une tartine. Le deuxième album était bien plus gros et massif, et Katsuki devina qu'il regroupait toutes ses années d'enfance, et que celui qu'il venait de feuilleter n'était qu'un supplément. Les pages commençaient avec des photos de sa mère dans un lit d'hôpital, tenant un nourrisson dans ses bras, ses traits étaient tirés, elle avait l'air épuisée, et aux yeux de Katsuki, elle ressemblait à une baleine échouée. Mais un grand sourire était scotché sur son visage et elle regardait son enfant avec des étoiles dans les yeux. Sur la photo suivante, son père s'était joint sur la photo, il avait des larmes aux coins des yeux et souriait de toutes ses dents sous les rires de Mitsuki. Une inscription datait la photo, elle avait été prise le jour de sa naissance.
Les autres photos relataient son enfance, et au fil des clichés, Katsuki se voyait grandir et évoluer. Peu à peu, Izuku commençait à apparaître, témoignant qu'il se faisait de plus en plus présent dans la vie du blond. Des photos d'eux jouant, d'autres souriants, d'autres se goinfrants...
L'une d'elle attira son attention, il s'agissait de lui, assit sur les genoux d'une jeune femme à la chevelure verte, elle souriait, les joues rosies, Izuku, lui, était sur les genoux de Mitsuki qui avait fourragé sa main dans ses cheveux. Au dos de la photographie, l'inscription 'Inko Midoriya' était écrite. La photo suivante était une photo de son anniversaire pour ses quatre ans.
Puis il y eu une photo en particulier qui semblait scinder l'album en deux parties. C'était lui, et seulement lui, arborant un sourire fière et levant les paumes de ses mains au ciel, là où de petites étincelles naissaient.
« 12 septembre XXXX, apparition de l'alter de Katsuki »
Après cette photo là, Izuku n'apparaissait plus sur aucune photo, et Inko, qu'il avait deviné être la mère de ce dernier, non plus.
Les photos se faisaient plus rares, donc il se voyait grandir plus vite. Et son sourire de quand il était enfant se faisait de plus en plus rare, jusqu'à disparaître complètement. Beaucoup de ses clichés avaient dû être pris sans qu'il ne s'en aperçoive, au vu du fait qu'il ne regardait pas l'objectif et qu'il ne tirait pas son habituelle tête renfrognée qu'il avait sur beaucoup de photos de lui récentes. Eijiro apparaissait sur quelques photos, d'abord avec ses cheveux bruns, puis avec sa coupe rouge qui pointait vert le haut. La 'Bakusquad' comme sa mère aimait l'appeler, faisait apparition sur une seule photo. Et c'était la dernière, l'album s'arrêtait là, laissant une multitude de pages vides.
Katsuki les avisa, puis se leva, et saisit un cadre qui était entreposé sur son bureau, à l'intérieur, un selfie de son meilleur ami et lui pendant leur premier jour de boulot en tant que héros professionnels. Il le prit, le retourna, et nota avec un des stylos échoués sur son bureau « 1 juin XXXX, premier jour de travail ».
Puis il alla le glisser dans une des pochettes vides.
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7 janvier 2019
Mouaaa j'avais tellement d'autres choses à raconter ;-;
Je vais m'arrêter là, et aller me coucher, le réveil va être dur demain !
Je ne me suis pas relu, j'espère ne pas avoir fait un chapitre foireux x)
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