Chapitre 1 : Frappucino Caramel
Alors que Katsuki rêvait de rentrer chez lui, de se laisser choir sur son canapé jusqu'au lendemain, pour au final se réveiller à une heure avancée de l'après-midi. Il était là, d'un côté fermement entraîné par Mina qui lui tirait le poignée, et de l'autre poussé par Denki qui n'allait pas tarder à se prendre un coup de poing. Pour ne pas arranger la situation, Eijiro répétait sans cesse des « Allez Katsuki ça va être cool » et autres conneries de ce genre, débitant tout un flot de paroles aussi inutiles les unes que les autres.
Ça avait commencé à l'agence, par Mina qui avait parlé d'un café assez connu. Puis Denki qui s'était excité parce qu'il adorait ce qu'on y servait. Hanta avait simplement dit qu'il connaissait de nom mais n'y avait jamais été. Eijiro, grand sourire, avait été très curieux, et avait lancé un « On a qu'à y aller après le boulot ! ». Puis tout le groupe s'était tourné vers Bakugo qui avait hurlé qu'il était hors de questions qu'il les accompagnes. Mais voilà, il était bien là, dans la rue, trainé par ses 'amis' qu'il ne cessait de menacer.
« Mais allez Bakugo, ça va être cool !
- Redis ça encore une fois et je te fais bouffer tes genoux ! » S'énerva le blond cendré.
Bien que menacé, Eijiro ne perdit pas son sourire et rigola de la mauvaise foie de son ami.
« On y est presque ! » Batifola Mina en sautillant, emportant avec elle le bras de Katsuki qui se bouffait l'intérieur des joues pour ne pas s'énerver et faire des choses qu'il regretterait plus tard.
Bien qu'ils soient des héros assez connus et respectés, les citoyens avaient intégré le fait qu'en dehors de leur travail, ils avaient une vie personnelle. Et - tout dépendait du héros - ils pouvaient demander une photo ou un autographe, pas plus. Et tout ça avec le respect. Mais encore une fois, tous les héros n'étaient pas comme cela, Eijiro, par exemple, acceptait les photos, les autographes, et mêmes les câlins (sauf quand il était en service, il était plutôt sérieux). Et à l'opposé, Katsuki n'acceptait rien de cela, et ne se gênait pas pour envoyer balader quiconque l'approchait de trop près. En clair, la population devait considérer les héros comme de simples citoyens parmi tant d'autres quand ceux-ci n'étaient pas en costumes.
Ils bifurquèrent dans un coin de rue assez bondé, Denki le poussa encore plus, collant son dos contre celui de Bakugo pour augmenter sa force. Mais celui-ci se décala sur le côté, laissant Kaminari tomber à la renverse et s'étaler contre le trottoir dans un cri de panique, puis un couinement de douleur. Le petit groupe continua sa route, habitué aux bêtises de leur ami blond électrique. Puis le groupe se stoppa, et Mina levai ses yeux brillants vers l'enseigne du café.
« Starbucks ».
Katsuki leva les yeux au ciel en voyant la jeune fille rose dans cet état, mais un coup d'œil vers les autres l'informa qu'il était le seul à ne pas se réjouir de leur arrivée en ces lieux. Il soupira d'agacement et retira son bras de la poigne de la jeune fille rose.
« Bon, moi je rentre chez moi » Se mit a repartir Katsuki, qui n'avait pas la moindre envie de traîner ici avec ces idiots alors qu'il pourrait s'installer au calme chez lui.
« Nan ! »
Eijiro le rattrapa dans ses bras qu'il durcit avec son alter, entravant Bakugo qui se débattit aussitôt, quelques crépitements naissants au creux de ses paumes
« Lâche moi connard !
- Viens te prendre un truc avec nous avant de partir. »
Kirishima désactiva son alter et lâcha le blond de son étreinte étouffante, mais Sero garda un œil sur lui, prêt à dégainer le scotch si il lui prenait l'envie de s'enfuir à nouveau. Mina ressaisit rapidement le bras de Katsuki et entra dans le café en lâchant un petit rire d'excitation. Après le boulot, quoi de mieux que de se détendre entre potes autour d'une bonne boisson ? Katsuki suivit ses amis en silence, résigné à devoir rester.
La salle de restauration n'était pas pleine, et quelques tables propres étaient encore libres. Malgré les quelques clients présents, le son des voix était de faible intensité, ce qui était des plus agréable. Un jeune homme était derrière le comptoir et les salua avec un grand sourire, les détaillant l'un après l'autre de son regard émeraude. Le petit groupe se dirigea vers le comptoir où une vitrine laissait entrevoir des gâteaux qui avaient l'air tous plus exquis les uns que les autres. Denki avait le nez collé à la vitre, et se léchait les lèvres en réfléchissant à sa prochaine gourmandise sous le rire amusé d'Eijiro.
Sur le mur étaient affichés les panneaux sur lesquels étaient inscrit tout pleins de noms de boissons et... wow, c'était les prix ça ? Katsuki haussa un sourcil. Si c'était aussi chère il ne risquait pas de venir quotidiennement, il y avait bien moins cher en bas de son immeuble.
Héros, peut-être, mais pas pour autant riche.
« Et vous, Monsieur ? »
Une voix interrogative venait de retentir, et Katsuki baissa son regard vers son propriétaire. Son regard bloqua quelques instants dans les deux perles vertes en face qui s'écarquillèrent pendant une demi-seconde. Le serveur arbora une expression troublée, voir perdue, avant de papillonner des yeux et de détailler le blond qui en fit de même. C'était un jeune homme à la coupe ébouriffée, aux mèches vertes et noires, qui devaient avoir à peu près son âge, et ses grands yeux brillaient d'une étrange lueur. Quelques taches de rousseurs venaient orner ses joues rebondis. Il avait une impression... de déjà vu ? Comme si il avait déjà vu ce mec quelques part, mais où ?
« Un Frappucino Caramel small »
Le vert arbora a présent un sourie nostalgique, puis acquiesça, et se saisit d'un verre en plastique correspondant à la demande entre ses doigts fins et d'un marqueur.
« Votre prénom ?
- Ah ? »
Un petit gloussement prit le jeune homme et il continua avec un grand sourire.
« J'ai besoin de votre prénom pour le marquer sur le verre »
Bien que Bakugo ne comprenait pas vraiment le principe de marquer son nom sur un gobelet en plastique qui finira à la poubelle, il obtempéra.
« Katsuki »
Le serveur sourit, puis marqua rapidement le nom a l'indélébile noir sur le plastique, puis le relit, vérifiant l'orthographe. Il reposa le verre et s'affaira rapidement à la confection des boissons, dosant et préparant habilement, et tout ça avec une vitesse déconcertante. Il jetait parfois quelques regards au groupe qui discutait pour passer le temps, certains d'entre-eux furent captés par Katsuki qui fronçait les sourcils. Quand celui-ci voulut saisir son frappucino, le vert planta son regard dans le sien. Ses yeux étaient brillants et un petit sourire ornait ses lèvres. Il fit un rapide clin d'œil à Katsuki avant de lui tourner le dos en soufflant un « bonne dégustation », et de commencer à laver le comptoir.
Pendant ce temps, le héros beugua quelques instants, que venait-il de se passer ? C'était qui ce mec ? Et cette étrange impression de déjà vu ?
Assit, avec ses 'amis' et l'esprit ailleurs, il se força à faire semblant de se concentrer sur ce que disait Eijiro, mais c'était tellement inintéressant qu'il préféra abandonner. Sa boisson n'était pas si degueulasse que ça, au final, (pour ne pas dire carrément bonne) et il se contenta de la boire en silence.
« Et toi Katsuki, toujours pas de femme dans ta vie ? Aucune bombasse dans ton entourage ? »
Katsuki fronça les sourcils, outre le mauvais jeux de mot de Denki, il n'avait vraiment pas besoin d'amour dans sa vie. Son projet de devenir le Héros Numéro Un lui prenait tout son temps et il n'avait pas le temps de se chercher une nana à sa hauteur.
« Je veux pas me mettre en couple, tu le sais.
- Pourtant t'es déjà sortit avec des filles au collège. » Dit innocemment Eijiro.
Katsuki grimaça. Cette période, il ne l'a connaissait pas, ou plutôt il ne s'en rappelait pas. Elle était là, dans un coin de sa tête, mais enfermée à jamais dans un caisson blindé. Impossible pour lui de l'ouvrir, ni même de l'approcher tellement ce passé ne lui disait rien. Kirishima et lui étaient amis depuis leur entrée au collège, mais lors d'une attaque menée par un monstre gluant vert dans laquelle avait été mêlé Katsuki à la fin de la quatrième, ses souvenirs ne revenaient pas. Quand il s'était réveillé dans ce lit d'hôpital, la première chose qu'il avait dit au rouge quand celui-ci lui avait sauté dessus, les larmes aux yeux et lui gueulant dans les oreilles, était un « t'es qui connard ? ».
Il haussa les épaules, il s'en rappelait pas, alors il s'en foutait. Il détourna la tête, dérangé de sentir une présence, il dirigea son regard vers le serveur qui l'observait déjà et qui ne se détourna même pas en voyant que Bakugo le prenait en flat grand délit de voyeurisme. Ce mec agissait bizarrement, et lui faisait ressentir d'étranges choses. Le vert lui fit un autre clin d'œil avec un sourire complice. Katsuki secoua la tête avec une expression troublée, comme si on l'avait insulté.
Qu'est-ce qu'il a ce type ?! S'énerva intérieurement Bakugo.
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