4. Orgie
Consigne : réécrire une scène tirée des "120 journées de Sodome" de Sade, d'un point de vue queer et féministe
***
Le plaisir venait de toute part.
Les râles impudiques s'élevaient des alcôves dans une mélopée hautement érotique.
La lumière tamisée rendait le tableau intimiste.
Le sexe était partout, mais l'amour aussi.
L'amour des corps, tous différents, des couleurs de peaux, des âges, des genres, des envies...
Sur des coussins à même le sol, des corps se découvraient.
Contre les murs, des corps se laissaient explorer par d'autres.
Sur les canapés, des corps gémissaient sous des assauts de langues.
Des mains, des bouches, des murmures, partout autour de lui.
Isaac avait déjà participé à des orgies, plus ou moins bien organisées, plus ou moins foireuses. Seul ou mal accompagné.
Ce soir, c'était différent, il faisait chaud et bon, les élixirs bus jusque là lui faisaient tourner la tête, mais il se sentait en confiance.
Et surtout, cette nuit, Edwin l'accompagnait.
Et quand Zéphir s'appliqua à le sucer, et qu'Edwin le dévorait du regard, il sut qu'il ne tiendrait pas.
Le plaisir du sexe partagé était bien trop puissant.
Trop vite, il se déversa sans qu'il ne puisse se retenir.
— Bon sang, Zéphir, c'était... trop !
Le jeune homme s'essuya la bouche et haussa les épaules dans un sourire, absolument pas désolé.
Tandis qu'il filait vers d'autres corps à découvrir, Isaac se tourna vers Edwin.
— C'est aussi de ta faute. Si tu ne me regardais pas comme ça...
Son amant le fit taire en posant ses lèvres sur les siennes.
Leurs doigts s'entrelacèrent, et Edwin le tira vers le sofa qui venait de se libérer.
Un verre, un moment d'assoupissement, et puis un réveil en douceur au milieu de cette danse de corps perpétuelle.
Plus loin, certains s'étaient assoupis, d'autres poursuivaient leur exploration charnelle les uns avec les autres.
Il repéra Zéphir entre deux corps qui s'affairaient à lui tirer des râles de plaisir.
Quand Edwin se glissa entre ses cuisses, les bribes de fatigue s'évaporèrent instantanément.
Au moment, où il prit son gland entre ses lèvres, il sut que commençait avec lui une délicieuse torture.
Edwin prenait son temps, sa langue jouait l'exploratrice, sa bouche s'attardait sur chaque recoin de sa peau, de ses bourses sensibles jusqu'au bout de sa queue, avant de l'avaler pleinement. Et de recommencer. Lentement.
Un rire lui échappa.
— Tu vas me tuer, tu le sais...
Edwin sourit contre sa peau.
— Tu veux que j'aille droit au but ?
Isaac soupira de plaisir après un autre coup de langue.
— Absolument pas. Prends ton temps.
Et c'est avec une lenteur atroce et délibérée qu'Edwin s'appliqua à le mener jusqu'à un orgasme dont il se souviendrait, au milieu des regards affamés qui les observaient au cœur de cette chaude nuit.
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