10 - Impossible
La consigne du jour : il n'y a pas que le sexe vanille dans la vie
***
Je me lasserai jamais des mains de Timo sur mon corps. Il lui suffit d'un rien pour me faire tourner la tête. Et parfois, littéralement, d'un rien, rien qu'en me touchant à peine. Je me redresse sur les genoux dans le canapé et me retourne pour voir qu'il s'est posé sur le comptoir de la cuisine avec un bouquin entre les mains.
— Du coup, tu sors au Pirate ce soir ?
— Non, la flemme aussi. Je préfère rester traîner avec toi, même si tu dois bosser sur ton projet...
Je pose mon menton sur mes bras croisés pour le détailler.
— J'ai peut-être changé d'avis.
— Tu veux sortir finalement ?
— Non, je peux bosser demain matin. Possible que ton teasing m'ait ouvert l'appétit.
Il lève les yeux, au-dessus de ses lunettes de lecture, replace une mèche derrière son oreille.
— Ah oui ? Et tu as une idée en tête ?
Mon attention se porte sur une fluche qui dépasse du tissu du canapé.
— J'aimerais bien que tu joues avec moi. Que tu m'utilises, comme tu sais si bien le faire... Si t'es d'humeur, évidemment.
Timo referme le bouquin qu'il a entre les mains et pose ses lunettes sur le plan de travail.
— Est-ce que tu as été sage dernièrement ?
Je me mords la lèvre d'anticipation.
— Pas vraiment...
Il esquisse un sourire gourmand avant de se lever.
— Va prendre une douche et rejoins-moi dans la chambre, alors.
*
Quand je rampe dans le lit, nu, pour le rejoindre, Timo a préparé un long ruban qui me fait frissonner d'avance. Sans un mot, je m'installe sur le dos pour qu'il attache mes poignets au-dessus de ma tête.
— Pas trop serré ?
Je secoue la tête, il ne serre jamais vraiment, mais le geste suffit à me fondre dans mon rôle.
Il sort du tiroir une plume qu'il pose sur le matelas et un bandeau qu'il vient disposer sur mes yeux.
À peine, ai-je perdu la vue que mes autres sens s'exacerbent. J'entends le tiroir se refermer, je sens Timo grimper sur le lit. Une caresse duveteuse me chatouille l'intérieur de la cuisse et descend jusqu'à ma cheville. Il fait glisser la plume sur ma peau, s'égare sur des zones qu'il sait sensibles. Je frissonne quand elle s'attarde sur mes testicules avant de remonter le long de mon ventre.
Quand une bouche chaude remplace la légèreté de la plume, je soupire d'envie. Timo pose lentement ses lèvres sur des zones aléatoires de mon corps, sans que je puisse anticiper la suite. Parfois, sa langue trace son chemin entre deux baisers. Elle s'attarde sur mon téton, m'arrache un gémissement, et trop vite la sensation disparaît. Puis sa bouche se pose dans le creux de mon aine, ses mèches de cheveux me chatouillent le sexe. Ses baisers se poursuivent à l'intérieur de ma cuisse, pour disparaître à leur tour, et j'en gémis de frustration.
— J'ai tellement envie de toi en moi...
— Shh, est-ce que je t'ai dit que tu pouvais donner ton avis sur le programme ?
Je me mords la lèvre pour me taire et secoue la tête.
— Je devrais te punir pour cet affront, tu le sais ?
Je retiens mon souffle à l'affût de ses prochains gestes.
Sa langue s'égare dans mon cou, ses dents mordillent le lobe de mon oreille, il connaît exactement ce qui me tire des râles de plaisir. Bientôt, sa bouche est partout sur mon corps, comme une exploratrice avide. Mon sexe, toujours ignoré depuis la branlette sur le canapé, commence à durcir à nouveau sous le désir qui enfle.
Quand je sens le matelas s'enfoncer et les cuisses de Timo se caler autour de moi, je retiens ma respiration.
— Ouvre la bouche pour moi, mon cœur.
Je m'exécute dans un frisson de plaisir.
Quand je sens la peau douce de son gland me caresser les lèvres, je sors la langue pour happer ce bout de chair qui me nargue et goûte ses premières perles de son sperme.
Je me cambre pour en avoir plus, mais Timo ne me laisse pas faire. Il fait glisser son gland sur mes lèvres, m'autorise quelques coups de langue frustrants, joue avec ma patience, et au bout d'une attente insupportable finit par m'accorder le droit de le prendre en bouche.
Avec les mains liées, il n'y a que mes lèvres et ma langue pour titiller le bout de son sexe, alors je m'applique, fait jouer ma langue lentement. Timo soupire de contentement et ce son me donne envie de plus. Je le prends complètement en bouche, et le laisse imposer son rythme, lent et profond. Il aime prendre son temps, laisser le désir monter, petit à petit.
Puis soudain, son sexe disparaît, je le sens ajuster sa position sur le matelas et sa langue le remplace aussi vite. Il m'embrasse avec avidité, vient chercher ma langue avec la sienne, mordille ma lèvre et la laisse douloureuse.
Trop vite, il s'écarte, s'assoit sur mes cuisses à califourchon, et je sens son sexe chaud et humide reposer sur mon ventre. Je pousse mon bassin contre le sien pour lui faire comprendre que j'ai envie qu'il me prenne là, tout de suite, qu'il abrège enfin mes souffrances. Mais il quitte mon giron, me laissant frustré. J'entends le tiroir de la table de nuit qui chuinte. Impossible de deviner ce qu'il va sortir de notre coffret aux merveilles, mais l'excitation grimpe. Quand il revient près de moi, il écarte mes jambes du genou pour venir s'installer entre mes cuisses.
Ses doigts caressent mon sexe gonflé, s'égarent sur mes testicules avant de se faufiler entre mes fesses.
— Oh oui, bon sang ! Prends-moi, s'il te plaît, j'en ai tellement envie !
— Shh, il répète.
Je le sens se redresser avant que ses doigts frôlent ma tempe, le bandeau noir quitte mes yeux et je le vois au-dessus de moi, ses longs cheveux défaits, les pupilles dilatés, beau à se damner.
— J'ai vraiment, vraiment, envie de toi en moi, Timo.
— Peut-être, mais c'est moi qui décide ce soir ! Je vais bien m'occuper de toi, ne t'en fais pas...
Il lève un gode que je connais bien entre nous. Oh, bon sang !
Il tire un coussin qu'il place sous mes fesses, enduit ses doigts de lubrifiant et commence à me dilater en douceur. Puis, il se penche pour poser sa langue sur mon sexe qui a retrouvé de la vigueur et je tressaille. Quand il remplace ses doigts par le jouet qu'il fait glisser lentement, je laisse échapper une bordée de jurons. C'est toujours aussi bon, bordel ! Combiné à sa bouche qui va et vient sur mon sexe, c'est une explosion de plaisir ! Un double combo dont je me lasse jamais. Sans compter que Timo aime y aller lentement, très lentement, trop lentement.
— Bon sang, tu vas me tuer, tu le sais ça ?
— Shh, j'ai dit ! Ce soir, tu es à ma merci.
Quand son jouet se fait délicieusement insistant sur ma prostate et que je pense défaillir, il se retire lentement, et sa bouche vient prendre le relais sur ma queue. Dès que je m'apprête à jouir, il enserre la base de mon sexe pour stopper l'envie, avant de revenir à l'assaut avec le gode. Le temps s'étire, entre vagues infinies de plaisir et de frustration intense.
Au bout d'un moment, il met le gode de côté, s'étire au-dessus de moi pour me détacher.
— Comme tu as été relativement sage ce soir - il me lance un regard moqueur - tu as le droit de m'avoir tout entier en toi...
Je sens le bout de son sexe dur pousser entre mes fesses.
Je n'ai pas le temps de lui sortir une pique sarcastique, qu'il s'enfonce en moi d'un coup de reins.
Je lâche un soupir bruyant de contentement, mais même détaché, je garde les bras relevés au-dessus de ma tête, sans oser de faire des gestes vers lui.
Je m'arque un peu pour ajuster son angle de pénétration, mais je lui laisse le contrôle. Il fait ça à merveille, Timo connaît mon corps et mes réactions par cœur. Il y va lentement, mais intensément, sait ralentir au bon moment, maîtrisant à la perfection les ondes de plaisir qui menacent de me submerger.
Sauf qu'à un moment, l'envie me dépasse, je crochète mes jambes autour de lui.
— Plus vite, Timo, s'il te plait. J'en peux plus !
Il lève un regard agacé vers moi. Je sais que je dépasse les bornes et qu'il pourrait me punir rien que pour ça, mais il se contente de se hisser vers moi pour m'embrasser. Je sens un sourire s'étirer sur ses lèvres.
— T'es impossible, tu le sais ça ?
Il se retire, m'arrachant un râle de protestation au passage et me fait basculer sur le côté, il relève ma jambe avant de replonger profondément en moi. Oh bordel !
Il sait combien j'aime cette position, parce que cet angle me fait vriller beaucoup trop vite. Sa cadence s'accélère, ses mouvements de rein ne ralentissent plus.
— Jouis pour moi, Liam. C'est le moment !
J'ignore si c'est son ton autoritaire ou la montée crescendo du désir que je retiens depuis le début, mais je ne retiens pas la vague qui explose dans mon ventre et me coupe les jambes. Je m'affale sans délicatesse entre les draps défaits et tente de reprendre mon souffle. Au-dessus de moi, Timo m'observe les cheveux collés de sueur, les pupilles dilatées et son sexe encore lourd dans sa main.
— Tourne-toi !
Je bascule sur le ventre et me cambre un peu pour que Timo répande sa semence dans le creux de mes reins. Puis, il s'affale dans mon dos, dépose un baiser sur mon omoplate avant de basculer sur le matelas.
On reste un moment à reprendre nos esprits en silence, puis il tend la main vers un mouchoir et nettoie le sperme qui coule dans mon dos. Puis je rampe pour venir caler ma tête sur sa poitrine et je me laisse aller sous ses doigts qui dessinent lentement des cercles dans mon dos.
— J'ai mille autres idées pour te punir de tes blabla incessants au pieu, tu sais...
J'étouffe un rire contre sa peau, je sais que je peux compter sur son imagination pour me faire taire.
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