huit : 1 345 jours avant

-Je me suis arrangé avec l'équipe, et je vais au simu la semaine prochaine. Personne n'y va, donc je me suis dit que c'était tout benef pour moi.

Célia hocha la tête, essayant tant bien que mal de cacher sa déception. Elle pensait qu'il allait passer la semaine avec les jumeaux, mais visiblement, il avait préféré s'ajouter du travail une semaine où il n'y en avait pas.

-Et je vais voir pour la semaine d'après ou celle d'encore après...

-Charles.

Il regarda Célia, attendant qu'elle poursuive. Elle croisa ses bras sur sa poitrine.

-Et nous ?

Il rit.

-Il n'y a pas de Grand Prix pendant trois semaines, t'inquiète, on aura le temps de se voir.

-Bah, visiblement, pas tant que ça, si tu vas au simulateur deux semaines sur trois.

Il haussa les épaules.

-Je rentrerai pas tard... je serai là quand même. Je sais que mon métier a des horaires peu conventionnelles mais c'est ma passion. Je sais que je rate plein de week-ends mais ça me permet aussi d'être souvent là en semaine.

Elle hocha la tête.

-Je sais.

Elle soupira.

-Mais nous oublie pas.

-C'est pas trop dur, les jumeaux, sans Charles ? Tu sais que tu peux nous appeler dès que tu as besoin.

Célia hocha la tête, un sourire triste au visage. Lorenzo sembla le remarquer, puisqu'il lança :

-Et toi, ça va ?

-Oui, ça va. La passion de Charles passe avant la mienne.

Elle se mordit la lèvre. Elle n'aurait peut-être pas dû dire ça au frère du concerné. Mais ça faisait longtemps qu'elle y pensait et que la phrase restait coincée dans sa gorge.

-Tu lui as dit, ça ? demanda Lorenzo, et Célia secoua vivement la tête.

-Bien sûr que non.

-Tu sais qu'il n'y a aucune raison que ce soit comme ça ? Ta passion est aussi légitime que la sienne.

Elle haussa les épaules.

-On est au milieu de sa deuxième saison en Formule 1. Je pensais que ce serait simplement la première qui serait comme ça.

Lorenzo hocha la tête.

-Je suis désolé d'être honnête avec toi, mais je crois pas que ça va changer. Mais ne te laisse pas faire. Je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire, mais je suis sérieux.

-Pour Noël, il faudrait que tu appelles ta mère. Elle a besoin de ton aide pour aller chercher je ne sais plus quoi quelques jours avant, Célia informa Charles, qui haussa un sourcil.

-Bah, elle pourrait plutôt demander à mes frères. Moi, je sais pas à quelle date je vais rentrer, ça sera la fin du championnat, il reste toujours des trucs à régler les jours suivants.

Célia haussa les épaules.

-Sinon, tu peux l'aider, toi.

-Je vais déjà l'aider à cuisiner le jour-même.

-Et mes frères ?

-Tu peux juste participer un peu, Charles, comme toute la famille. Emmène la acheter des fruits de mer le 24, ou quelque chose. Tu seras rentré, le 24 ? Tu sais que c'est ce soir-là qu'on se réunit ?

Charles haussa les sourcils.

-Pourquoi t'es tendue, comme ça ? Tu sais très bien que ça se passe comme ça chaque année.

-Oui, mais t'as deux enfants, maintenant.

-Je peux pas déplacer les dates des Grand Prix, tu sais.

Elle soupira. Elle n'avait plus envie de parler de ça avec lui. Elle savait très bien qu'il ne se remettrait pas en question, de toute façon. Sa passion l'empêchait de réaliser que parfois, il avait tort.

-J'irai avec elle le 24. Je vais l'appeler pour lui dire.

Il quitta la pièce, le téléphone à l'oreille, et Célia soupira à nouveau. Comme d'habitude, il prétendait faire une concession sans en faire.

Elle ne pouvait pas se plaindre : il allait participer aux préparatifs, exactement comme elle le lui avait demandé.

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